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Terre de la béatitude parfaite - Sukhavati
 

Cependant, tous les hommes, sans exception, croient en ses mensonges et vénèrent, son Senchaku Shu. Par conséquent, ils révèrent les trois sutras de la Terre pure et rejettent tous les autres sutras. Ils ne respectent qu'un bouddha, Amida, de la Terre de la béatitude parfaite, et oublient les autres bouddhas. En réalité, un homme tel que Honen est le pire ennemi des bouddhas et des sutras, ainsi que l'adversaire des moines sages comme des hommes et des femmes ordinaires. Ses enseignements erronés se sont maintenant propagés jusqu'aux frontières du pays, ils ont pénétré dans chacune des dix directions.
Rissho Ankoku ron (Kamakura-Matsubagayatsu, juillet 1260)

Toutefois, les enseignements du Bouddha sont d'une grande diversité. Est-ce parce que les pensées des êtres humains sont également très diverses  ? Quoi qu'il en soit, Shakyamuni enseigna pendant cinquante ans. Au cours des quarante et quelques premières années, il exposa successivement  : le Sutra Kegon* dans lequel il est dit : "L'esprit, bouddha et tous les êtres vivants n'appartiennent pas à trois catégories distinctes" ; les sutras Agama*, énonçant les principes de souffrance, non-substantialité, impermanence, et non-moi ; le Sutra Daijuku qui affirme que l'on ne peut dissocier le pur de l'impur ; le Sutra Daibon hannya qui énonce les principes d'identification mutuelle et de non-dualité  ; et les sutras Muryoju, Kammuryoju et Amida, qui parlent de la renaissance sur la Terre de la béatitude parfaite. Tous ces enseignements furent très clairement exposés afin de sauver tous les êtres humains aux périodes du Dharma correct, du Dharma formel et des Derniers jours du Dharma.
Néanmoins, pour une raison connue de lui seul, le Bouddha déclara, dans le Sutra Muryogi : "En exposant le Dharma de diverses façons, je me suis servi de moyens habiles. Mais au cours de ces quarante et quelques dernières années, je n'ai toujours pas révélé la vérité." Comme un parent revenant sur les termes d'une lettre de donation écrite précédemment, il revint sur tous les sutras exposés pendant les quelque quarante années précédentes, notamment ceux qui promettaient la renaissance sur la Terre de la béatitude parfaite, et il déclara que "même si on les pratiquait avec ferveur pendant d'innombrables asogi kalpa, ils ne pourraient jamais conduire à l'Éveil." Il réitéra cette affirmation dans le chapitre (II) du Sutra du Lotus, lorsqu'il dit  : "En rejetant sincèrement les enseignements provisoires, j'exposerai uniquement la Voie suprême". (réf) Par "en rejetant les enseignements provisoires", il invitait à rejeter le Nembutsu et les autres enseignements exposés durant cette période d'une quarantaine d'années.
Encouragements à une personne malade (décembre 1264, à Nanjo Hyoe Shichiro)

Outre ces dix comparaisons, le chapitre Yakuo* (XXIII) en comporte beaucoup d'autres. Notamment celle d'un voyageur trouvant un bateau au moment où il a besoin d'effectuer une traversée. Le sens de cette comparaison est que, sur l'océan des souffrances de la naissance et de la mort, les enseignements antérieurs au Sutra du Lotus sont comparables à des radeaux ou à de petites barques. Ils permettent de passer d'une rive à l'autre dans le domaine de la naissance et de la mort, mais ils sont incapables d'effectuer la traversée de l'océan des naissances et des morts jusqu'au lointain rivage de la béatitude parfaite [Sukhavati].
L'essentiel du chapitre Yakuo (1265-  ? peut-être à la mère de Nanjo Tokimitsu)

L'autre répondit : "Je ne suis qu'un laïc mais je me consacre avec sincérité à la pratique du bouddhisme ; j'ai, depuis ma jeunesse, écouté les paroles de nombreux maîtres, et j'ai lu quelques-uns des écrits sacrés. Pour nous, hommes de cette époque des Derniers jours du Dharma qui avons commis toutes sortes de mauvaises actions, rien ne peut mieux convenir que les enseignements du Nembutsu qui conduisent à renaître dans la Terre pure. Ainsi, Genshin*, l'administrateur des moines, déclare  : "Les enseignements et les pratiques qui mènent à la renaissance dans la Terre de la béatitude parfaite sont les yeux et les pieds de ceux qui vivent en notre époque impure."(réf.) L'éminent moine Honen rassembla les passages les plus importants des divers sutras et propagea la doctrine de la dévotion exclusive à la pratique du Nembutsu. En particulier, les voeux originels du bouddha Amida surpassent, en valeur et en importance, ceux de tous les autres bouddhas. Du premier voeu - que les trois mauvaises voies n'existent plus sur sa Terre (note) - jusqu'au dernier - que les bodhisattvas puissent parvenir aux trois sortes de perception (note) - tous les voeux compatissants du bouddha Amida méritent une grande reconnaissance. Mais son dix-huitième voeu (note) nous concerne tout particulièrement.
Conversation entre un sage et un ignorant (1265 ? à un samouraï ? )

Il [Saicho] écrivit un ouvrage intitulé Hokke Shuku dans lequel il déclara : "Ni les maîtres ni les disciples n'ont besoin de passer par d'innombrables kalpas de pratique des austérités pour atteindre la bodhéité. Grâce au pouvoir du Sutra du Lotus, ils peuvent y parvenir sans changer d'apparence." Ainsi, il expliqua clairement pourquoi la fille du Roi-Dragon avait pu devenir bouddha. Il semble parfois difficile, pour les femmes de notre époque, d'atteindre la bodhéité sans changer d'apparence. Mais, si elles font confiance au Sutra du Lotus, il ne fait aucun doute qu'après leur mort elles renaîtront dans la Terre pure de la béatitude parfaite. Elles l'atteindront plus facilement encore que les rivières et les ruisseaux ne rejoignent le grand océan, plus rapidement encore que la pluie ne tombe du ciel.
Le Daimoku du Sutra du Lotus (1266 à une femme d'Amatsu)

Devadatta changea l'enfer avici en Terre de la béatitude parfaite et de la lumière éternelle et la fille du Roi-Dragon parvint elle aussi à la bodhéité sans changer d'apparence. Car le Sutra du Lotus permet d'atteindre l'Éveil même à ceux qui se sont tout d'abord opposés à lui. C'est le bienfait contenu dans le seul caractère myo.
Enfer et bodhéité (Minobu, le 11 juillet 1274 à la mère de Nanjo Tokimitsu)

Cent ans de pratique dans la Terre de la béatitude parfaite ne procurent pas un bienfait comparable à celui que permet d'obtenir un seul jour de pratique en ce monde impur. Deux mille ans de propagation du bouddhisme, aux deux époques du Dharma correct et du Dharma formel, ne valent pas une seule heure de propagation dans [cette période-ci], celle des Derniers jours du Dharma. Cela n'est dû en aucun cas à la sagesse de Nichiren, mais c'est l'époque qui le veut ainsi. Au printemps, les fleurs s'épanouissent ; à l'automne, les fruits apparaissent. L'été est chaud, l'hiver est froid. N'est-ce pas la loi des saisons  ?
Traité sur la dette de reconnaissance (Minobu, le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)

Si un moine émet encore quelque objection, demandez-lui : "Ce que ce je viens de dire est-il faux  ? " Demandez-lui s'il y a, dans le Sutra du Lotus, un passage établissant que le Bouddha Shakyamuni est notre parent, notre maître et notre souverain. S'il reconnaît qu'un tel passage existe, demandez-lui si le Sutra contient un seul autre passage indiquant que le bouddha Amida est parent, souverain et maître. Exigez qu'il vous réponde par oui ou par non. S'il prétend qu'un tel passage existe, demandez-lui s'il est possible d'avoir deux pères. Et s'il vous répond non, demandez-lui avec force pourquoi il a abandonné son père pour chérir un étranger. Soulignez bien ensuite qu'il y a une grande différence entre le Sutra du Lotus et les autres sutras en citant le passage  : "En plus de quarante ans, [je n'ai pas encore révélé la vérité]."(réf.) S'il cite le passage "[Après la mort] cette personne renaîtra sur la Terre pure de la béatitude parfaite", demandez-lui s'il évite ainsi de répondre aux questions précises que vous venez de lui poser. Et, dans ce cas, expliquez-lui encore le sens de ce passage.
Réponse à Yasaburo (Minobu, le 4 août 1277 à Saito Yasaburo )

La plupart des gens pensent que ceux qui récitent Namu Amida Butsu au dernier moment de leur vie pourront renaître dans la Terre pure de la béatitude parfaite parceque ce sont les paroles d'or du Bouddha. Mais - et c'est un grand motif d'étonnement - Shakyamuni à plusieurs reprises est revenu sur cette affirmation et a déclaré : "[Pendant plus de quarante ans] je n'ai pas encore révélé la vérité"(réf.) et "En rejetant honnêtement les enseignements provisoires je révélerai la Voie ultime."(réf.)
L'enseignement pour l'époque des Derniers Jours du Dharma (Minobu, le 1er avril 1278, à Nanjo Tokimitu)

 

 

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