Un bouddhisme pour notre temps Une interprétation moderne du Triple Sutra du Lotus par |
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Porte universelle du bodhisattva Avalokiteshvara - Kanzeon Des vingt-huit chapitres du Sutra du Lotus, aucun n'a été plus mal interprété que celui-ci. Lu superficiellement et littéralement, il fut réputé enseigner une foi de facilité : toute personne qui demanderait l'assistance du bodhisattva Kannon ou Kanzeon, Avalokiteshvara (Celui qui considère les plaintes du monde) serait délivré instantanément de toutes les souffrances. Certes, la première moitié de ce chapitre traite principalement du pouvoir surnaturel de ce bodhisattva, déclarant que si les êtres gardent à l'esprit et vénèrent le bodhisattva Avalokiteshvara, ils seraient libérés des sept dangers du feu, de l'eau, du vent, du sabre, du démon, de la torture et du vol. S'ils continuent à vénérer le bodhisattva, ils seront délivrés des quatre souffrances humaines, de la naissance, de la vieillesse, de la maladie et de la mort. S'ils le vénèrent plus encore, ils éradiqueront les trois poisons du désir, de l'arrogance et de l'ignorance et auront les enfants, garçons ou filles, qu'ils souhaitent. Lorsque des personnes ordinaires s’en tiennent au chapitre XXV à la lettre, on peut s'attendre à ce qu'elles succombent à une foi de facilité. La mauvaise interprétation de ce chapitre vient d’une interprétation fautive des enseignements prêchés dans le reste du Sutra du Lotus. Si on comprend correctement ne serait-ce que le chapitre XVI, Longévité de l’Ainsi-Venu, on ne peut pas se méprendre au le chapitre XXV. L'erreur est due à deux causes principales - au moins. La première est l'idée fallacieuse d'un salut qui se trouverait en dehors de soi. Nous avons vu dans le chapitre XVI l'importance d'une prise de conscience de l'atemporalité du Bouddha, qui est omniprésent à la fois à l'intérieur et à l'extérieur de nous et, simultanément, l'importance d'une conviction sincère venant du cœur que nous vivons grâce au Bouddha. Une telle lucidité nous mène vers la véritable paix de l'esprit. En même temps, notre façon de parler et notre conduite s'accordent naturellement avec celle du Bouddha et créent la paix autour de nous. La Terre de la lumière toujours paisible, c'est-à-dire la société idéale, sera établie quand le monde de la paix s'étendra graduellement dans toutes les directions. Le véritable salut ne peut se réaliser que de cette manière. Une mauvaise conception du salut provient du fait que nous le considérons faussement comme la libération de la souffrance et de la détresse à l'aide d'un agent extérieur. C'est comme une personne qui, souffrant d'un mal de tête provoqué par une constipation, prendrait un antalgique. Elle sera temporairement soulagée grâce au médicament mais ne se rétablira pas tant qu'elle ne soignera pas ses intestins. De la même manière, se fier à un pouvoir extérieur ne permettra pas d'être vraiment sauvé de la souffrance, même si on est débarrassé d'un problème dans l'immédiat. La deuxième cause est le grand malentendu concernant le statut de bodhisattva. Le véritable salut n'est réalisé qu'à travers le Bouddha. Nous avons bien mis en évidence ce principe dans les chapitres précédents. La libération naît quand nous avons pris conscience que la Vérité ultime est Une. Un bodhisattva est une personne qui a une grande volonté de sauver autrui et il peut certainement libérer les êtres qui souffrent de l'illusion ou de problèmes particuliers. Cependant, le salut fondamental n'arrive que si nous prenons conscience de l'existence du Bouddha. Comment un bodhisattva applique-t-il son pouvoir salvifique aux êtres vivants ? La part la plus importante de son travail consiste à transmettre les enseignements du Bouddha en tant que messager et de nous fournir un bon exemple de la vie religieuse. Le véritable pouvoir salvifique du bodhisattva réside dans sa capacité à nous guider vers l'Éveil par l'exemple. Les grands bodhisattvas ont parachevé leurs vertus ; chacun d'eux a développé une vertu qui lui est propre. Par exemple, le bodhisattva Sadapaributha (Fukyo), en vénérant les autres, leur fait découvrir leur nature de bouddha. La caractéristique du bodhisattva Bhaishajyaraja (Yakuo) est sa reconnaissance à l'égard du Bouddha qu'il traduit en pratiquant son enseignement. Celui du bodhisattva Gadgadasvara (Myo-on) est sa grande ardeur pour la réalisation d'un idéal. Nous pouvons prendre exemple sur les vertus spéciales de l'un ou de l'autre. Le bodhisattva Avalokiteshvara (Kannon) n'est pas un bouddha mais un bodhisattva. C'est une personne que nous pouvons prendre pour modèle, mais nous ne pouvons pas le prier pour être sauvés. Dans ce chapitre, le Bouddha déclare que le pouvoir surnaturel d’Avalokiteshvara est un modèle, il nous exhorte à devenir aussi vertueux que ce bodhisattva et de mettre en pratique les enseignements du Sutra du Lotus. Garder à l'esprit et vénérer le bodhisattva Avalokiteshvara signifie penser à ce bodhisattva avec le désir de le prendre comme modèle. Nous souvenir de lui, nous aidera à améliorer notre caractère. Cependant, depuis les temps anciens, la plupart des gens n'ont pas interprété de cette manière la signification de garder à l'esprit le bodhisattva Avalokiteshvara : ils ont vénéré ce bodhisattva afin d'être libérés de leurs souffrances grâce à ses pouvoirs surnaturels. On ne peut appeler cela une foi véritable. Étudions maintenant le chapitre XXV en tenant compte de ce que nous venons de dire. Ce chapitre contient quelques termes difficiles, mais il nous suffira de comprendre l'enseignement dans son ensemble et la signification des points les plus importants. Le chapitre commence par une question que le bodhisattva Aksayamati (Intention-Inépuisable) pose au Bouddha :
Le Bouddha déclare au bodhisattva Aksayamati* :
C'est pour cette raison qu'il est appelé Avalokiteshvara (Celui qui Considère les Plaintes du Monde). Son nom japonais est Kanzeon ou Kannon, c'est le bodhisattva de la grande compassion, de la miséricorde et de l'amour. Kan signifie regarder quelque chose et zeon désigne les plaintes des hommes. Ces plaintes ne sont pas limitées à celles qu'on entend, elles comportent aussi les désirs et les aspirations les plus sincères. Le bodhisattva Avalokiteshvara peut être considéré comme le bodhisattva qui, en vertu de son pouvoir surnaturel, est capable de comprendre et de prêter attention aux larmes provenant du désespoir ou du désir. Il délivrera les hommes de leurs souffrances en prêchant un enseignement adapté à chacun et en apparaissant sous des formes appropriées à ceux qui doivent être guidés. Ce sont les conditions absolument indispensables à observer par tous ceux qui sont dans la position de guider les autres. Dans une famille, les parents doivent toujours veiller à la santé physique et spirituelle de leurs enfants de manière à les élever convenablement. Lorsque les parents font attention aux pleurs d'un enfant — il a faim ou désire quelque chose — ils préparent des repas appropriés, donnent aux enfants une bonne éducation et les conseillent pour leurs problèmes. Les parents guident leurs enfants d'une manière favorable à leur santé et en fonction de leurs désirs. Tous les parents dignes de ce nom font des sacrifices pour le bonheur de leurs enfants. De telles personnes sont des parents idéaux et représentent aussi une des manifestations de l'esprit du bodhisattva Avalokiteshvara. Au travail, les directeurs et les chefs de service doivent discerner dans chaque personne qui travaille sous leur responsabilité, son caractère, ses capacités, les raisons pour lesquelles elle est insatisfaite, de quoi elle s'inquiète et quels sont ses espoirs et son ambition. Ils doivent former et diriger chaque employé de la manière qui est la mieux appropriée. Par ce discernement et cette conduite ils peuvent diriger un grand nombre de personnes et faire s'épanouir les capacités de chacun. Les directeurs peuvent alors mener à bien le travail dont ils ont la charge. La nécessité de cet esprit et de ce talent est plus grande encore pour les cadres, les présidents de compagnies, les professeurs responsables de la formation de nombreux étudiants, les politiciens et les ministres du gouvernement. Tous les chefs ont besoin d'une vision précise de la nature humaine et d'un esprit d'une grande compassion s'ils veulent qu'une personne accepte de sacrifier son ego pour le bien commun, comme le bodhisattva Avalokiteshvara nous en donne l'exemple. Celui qui croit au Sutra du Lotus et qui a le désir sincère de répandre partout l'enseignement du Bouddha, de guider les hommes dans la voie de la perfection et d'établir dans ce monde une société idéale fondée sur la générosité et la compassion symbolisées par le bodhisattva Avalokiteshvara, doit savoir détecter les inquiétudes, les souffrances et les désirs de ceux qui l'entourent. Il doit aussi être capable de développer ces personnes par les moyens les mieux adaptés à chacun. Alors on pourra parler de la mise en pratique de son rôle de bodhisattva. En vertu de ses pouvoirs surnaturels, Avalokiteshvara peut sauver tous les êtres vivants des sept dangers et des trois poisons, leur donner ce qu'ils désirent et prêcher le Dharma en apparaissant dans n'importe laquelle des trente-trois incarnations selon la nature du disciple. Ce pouvoir surnaturel est le but que doit s'efforcer d'atteindre un disciple du Sutra du Lotus en suivant l'exemple du bodhisattva Avalokiteshvara. C'est aussi l'idéal du comportement d'un dirigeant qui doit, par sa position, donner l'exemple. La compassion d'Avalokiteshvara Depuis longtemps, les statues et les peintures du bodhisattva Avalokiteshvara-Kannon le montrent avec une expression compatissante et paisible. Les artistes bouddhistes ont traditionnellement dépeint ce bodhisattva comme un guide idéal caractérisé par la bienveillance, la tolérance et l'empathie. Notre esprit se calme naturellement lorsqu'il vénère une représentation de ce bodhisattva. Le Dr. Hideki Yukawa, Prix Nobel de physique en 1951, avait pris pour la couverture de son livre L'Homme et la Science une image d'Avalokiteshvara aux Onze Visages et Mille Bras. Il l'accompagna du commentaire suivant :
Comment pouvons-nous acquérir ces caractéristiques du bodhisattva Avalokiteshvara que sont l'esprit d'abnégation, le pouvoir de discernement et la capacité de diriger les autres ? Ce n'est possible qu'en recevant et en gardant, en cultivant et en pratiquant les enseignements de Shakyamuni. Ce bodhisattva obtint son pouvoir surnaturel grâce à la Vérité prêchée par le Bouddha. C'est ce qui apparait dans les paroles du bodhisattva Aksayamati (Intention-Inépuisable) qui s’adresse au Bouddha :
La division du collier en deux parties par Avalokiteshvara signifie en gros : ‘‘Je dois mon pouvoir surnaturel à l'Ainsi-Venu Shakyamuni qui m'enseigna la vérité et à l'Ainsi-Venu Prabhutaratna (Taho) qui témoigna de la Vérité.’’ Le voeu d'Avalokiteshvara On comprend le vœu en lisant les vers suivants qui sont prononcés par le Bouddha en réponse à la question d'Aksayamati* concernant le nom du bodhisattva Avalokiteshvara.
Ou bien, en d’autres termes : ‘‘Écoutez avant tout les actions qu'Avalokiteshvara a accumulées. Ce bodhisattva fit le vœu d'aider tous les hommes à résoudre leurs difficultés d'une manière appropriée à chacun. Ce vaste vœu est aussi profond que la mer et restera inconcevable pendant des siècles pour des personnes ordinaires. Par un vœu aussi vaste, il a servi un nombre incalculable de bouddhas’’ Ces vers montrent que tous les pouvoirs surnaturels d'Avalokiteshvara sont fondés sur son vœu de sauver tous les êtres vivants et que ces pouvoirs sont le résultat de ce vœu et de la longue pratique des enseignements du Bouddha. La partie en prose de ce chapitre décrit l'effet du pouvoir surnaturel du bodhisattva et la partie en vers décrit sa cause, le grand vœu. Dans les deux parties, le Bouddha nous dit que si nous faisons des vœux pour le bien des autres ainsi que des vœux de compassion, si nous pratiquons avec une conviction inébranlable, nous atteindrons certainement le même état qu'Avalokiteshvara. La partie en vers de ce chapitre est l'une des plus célèbres du Sutra du Lotus. Elle commence par une énumération des diverses difficultés et calamités qui assaillent les êtres vivants. Ensuite, pour résumer, le Bouddha dit :
La sagesse mystique d'Avalokiteshvara lui permet de capter l'état d'esprit des gens et leur offrir ainsi l'enseignement qui leur convient. Avalokiteshvara recherche la perfection des pouvoirs surnaturels afin de sauver un monde en souffrance. Pour lui, la sagesse et la maîtrise des moyens appropriés* doivent se manifester par le salut de toutes les créatures et de tout l'univers. Il aspire à sauver ceux qui sont tombés dans les mauvais états de l'existence, y compris dans les mondes des enfers, des esprits faméliques et des animaux. Il cherche aussi à éliminer graduellement les souffrances de la naissance, de la vieillesse, de la maladie et de la mort et à guider les hommes vers l'extinction de tous les troubles. C'est cela le grand vœu d'Avalokiteshvara. Le texte sanskrit insère ici :
20. O toi dont les yeux sont beaux, pleins de bienveillance, distingués par la sagesse et par la science, remplis de compassion, de charité et de pureté, toi dont les beaux yeux et le beau visage sont si aimables; Le texte proposé par W. E. Soothill dit :
Avec cette insertion, le sens de ce chapitre devient plus clair et s'harmonise avec l'ensemble du Sutra du Lotus. Les vers prononcés par Aksayamati font écho aux vœux d'Avalokiteshvara. Le regard d'Avalokiteshvara lui permet de pénétrer la Vérité ; il est serein car libéré des illusions. Le "regard de sagesse qui voit loin" nous dit la sagesse parfaite qui permet de sauver tous les êtres vivants ; le "regard de miséricorde et de compassion" guide les hommes vers le bonheur. On ne peut qu'admirer de tels yeux. Mais admirer les yeux c'est admirer l'esprit. Nous aimerions aussi avoir des yeux "toujours à l'affût, toujours en éveil" et pouvoir suivre l'exemple d'Avalokiteshvara. Le "pur et serein rayonnement" qui se dégage de lui et illumine tout ce qui l'entoure illustre sa personnalité chaleureuse qui imprègne naturellement l'esprit des autres. Ce rayonnement a un caractère sacré. Le "soleil de sa sagesse" détruit les ténèbres. Comme nous l'avons souvent souligné, les ténèbres disparaissent dès que brille le soleil de la véritable sagesse car elles sont la conséquence d'un état dans lequel l'aspect réel des phénomènes (shoho jisso) est dissimulé par l'illusion. Lorsque l'illusion disparaît, les diverses calamités disparaissent et l'environnement s'éclaircit. C'est ce qu'expriment les lignes : « Dompteur des afflictions, des tempêtes et des flammes, / Tu illumines tout l'univers ! ». Suit une louange de la grande capacité du bodhisattva à garder les préceptes : « Dharma de charité, grondement du tonnerre ». La valeur des préceptes dépend de l'esprit de ceux qui les établissent et qui les gardent. Les lois, les règles, les décrets dépendent de la mentalité de ceux qui les promulguent et les appliquent. Plus cette mentalité est égoïste, plus basse est la valeur de ces prescriptions. Il est détestable d'ignorer la majorité du peuple, de forcer les gens à observer des lois ou des règlements difficiles simplement parce que ceux qui les ont formulés ont eux-mêmes atteint un degré supérieur dans la hiérarchie ; les lois ou les règlements fondés sur des prémices égocentriques et arbitraires sont mauvais. Les préceptes que suit le bodhisattva Avalokiteshvara viennent de sa compassion envers tous les êtres vivants. Ses préceptes, nés du désir d'éliminer leurs souffrances, ont la puissance d'un grondement de tonnerre. N'est ce point là un modèle pour ceux qui sont en position de diriger des hommes ? Reprenons les lignes suivantes : «Compassion merveilleuse qui, comme une vaste nuée, / Fait tomber la pluie de l'ambroisie de la loi / Éteignant le feu de la détresse ! » La compassion est, bien sûr, l'esprit du bodhisattva Avalokiteshvara, qui désire rendre tous les hommes heureux. Son esprit est aussi grand qu'un immense nuage qui couvre le ciel. Il fait tomber la pluie du Dharma sur les êtres vivants et éteint les flammes de leur détresse, comme les gouttes de pluie redonnent de la vigueur aux plantes desséchées. Le pouvoir surnaturel de ce bodhisattva apparait dans les phrases suivantes : « En procès face à un potentat,/ Au milieu d'un champ de bataille,/ Penser au pouvoir d'Avalokiteshvara / Défait aussitôt la fureur des ennemis». Toutes les querelles, grandes ou petites, ont pour origine l'ego et le conflit de personnalités. Elles proviennent de l’absence de sensibilité de l'homme qui ne se préoccupe pas de ce qui peut advenir des autres, de son intolérance qui ne connaît pas le pardon. Lors d'affrontements, nous devons garder à l'esprit le nom d'Avalokiteshvara et penser à son pouvoir. Ce bodhisattva a fait le grand vœu de considérer les plaintes des hommes et d'éliminer leurs souffrances. Nous devons nous rappeler son esprit conciliant, son abnégation et son visage compatissant, plein de chaleur. Il y aura alors une pleine communion entre son esprit et le nôtre. La communion totale Si nous pensons au bodhisattva Avalokiteshvara, notre cœur s'imprègne spontanément du même esprit que le sien et nous éprouvons les mêmes sentiments chaleureux et tolérants que lui. Cela permet de se débarrasser de l'agressivité causée par l'égoïsme et de s'apaiser. Ainsi, nous sommes à l'aise, même dans les conflits et les querelles, et trouvons une issue raisonnable. C'est en cela que réside la communion entre un bodhisattva et les gens ordinaires. Les lignes suivantes sont émouvantes : « Il est la voix merveilleuse / De celui qui regarde le monde / Voix de Brahma, voix de la marée montante, / Voix qui franchit la limite de l'espace.» Comme on l'a vu, une voix merveilleuse est l'expression de la Vérité. La voix de Brahma exprime l'idée de l'enseignement prêché avec un esprit pur. Une voix de marée montante indique que l'enseignement affecte l'esprit des auditeurs en profondeur, comme le grondement de la marée montante se répercute sur une très longue distance. La voix qui franchit la limite de l'espace est la traduction du pouvoir surnaturel de l'enseignement qui lui permet de surmonter toutes les illusions et souffrances du monde. Ainsi, tous les êtres devraient garder constamment à l'esprit le bodhisattva Avalokiteshvara qui prêche l'enseignement suprême sous tous ses aspects, et devraient désirer devenir comme lui. Les stances sanskrites se terminent ainsi :
Nous ne devons pas vénérer Avalokiteshvara en nous demandant si nos désirs seront exaucés ou non. Mais nous pouvons toujours nous appuyer sur ce bodhisattva lorsque nous sommes confrontés à la peine, à la détresse, à la mort et aux désastres. Il est parfait dans tous les mérites et regarde tous les êtres vivants de ses yeux compatissants. Toutes les bénédictions peuvent nous être accordées en vertu de son pouvoir de compassion. C'est pour cela que nous devons nous prosterner devant lui, le vénérer et suivre ses pratiques. Le chapitre XXV se termine ainsi :
On peut résumer ce chapitre en trois points : Le premier étant que si une personne est en position dirigeante, elle devra prendre en considération les souhaits de toutes et, dans un esprit de compassion, oublier son ego au profit des personnes qui souffrent. Le deuxième étant que, lorsqu'une personne est confrontée à un problème écrasant et déprimant, qu'elle a tendance à se laisser aller à de mauvaises actions, elle devra se souvenir du bodhisattva Avalokiteshvara, de sa douceur et de sa tolérance. Alors, elle sera capable d'ouvrir son esprit et de faire face à n'importe quel problème, si pénible et désagréable qu'il soit. Elle se libérera des pulsions coléreuses et mauvaises. Le troisième point étant que le but d'une personne doit être d'atteindre l'état d'esprit d'Avalokiteshvara qui est doté de vertus excellentes et d'un pouvoir surnaturel. Pour cela, elle doit suivre l'enseignement de la Vérité enseigné par l'Ainsi-Venu Shakyamuni et pratiquer les disciplines sans jamais reculer. Ces trois points nous font mieux comprendre l'intention du Bouddha dans ce chapitre. Chapitre XXV du Sutra du Lotus
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