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Extraits de gosho sur

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Yuinohama
 

J'ai voulu faire savoir aux gens que des événements d'une gravité sans précédent étaient sur le point de se produire en ce monde du Jambudvipa. J'ai donc rédigé un ouvrage, le Rissho Ankoku ron et l'ai présenté à sa seigneurie le nyudo de Saimyo-ji. Dans ce texte, je disais principalement : "Ce phénomène d'une gravité exceptionnelle [le grand tremblement de terre] présage que notre pays est sur le point d'être envahi et détruit par un pays étranger. Il en sera ainsi parce que les moines du Zen, du Nembutsu et d'autres écoles veulent faire disparaître le Sutra du Lotus. Si ces moines ne sont pas décapités et leur tête jetée sur la plage de Yuinohama à Kamakura (note), ce pays sera détruit."
Lettre à Horen (Minobu, avril 1275 à Soya Kyoshin)

La deuxième fois, ce fut le douzième jour du neuvième mois, dans la huitième année de l'ère Bun'ei (1271), à l'heure du Singe [entre 15h et 17h]. J'ai dit au magistrat Hei no Saemon : "Nichiren est le pilier et la poutre du Japon. Si vous perdez Nichiren, ce sera comme si vous détruisiez les piliers et les poutres du Japon. Peu après surviendront les désastres des "luttes intestines" et de " l'invasion étrangère ". Non seulement les habitants de ce pays seront tués, mais beaucoup d'entre eux seront aussi faits prisonniers. Il faudrait faire brûler jusqu'à la dernière pierre tous les temples du Nembutsu et du Zen, Kencho-ji, Jufuku-ji, Gokuraku-ji, Daibutsu-den et Choraku-ji, et conduire les maîtres de ces écoles sur la plage de Yuinohama pour les décapiter (note). Sinon, il est certain que le Japon sera détruit  ! "
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

Le 2e mois de l'année dernière, j'ai été gracié, et le 13e jour du 3e mois j'ai quitté la province de Sado pour arriver à Kamakura le 26e jour du même mois. Le 8e jour du 4e mois, j'ai rencontré Hei no Saemon. Il m'a posé plusieurs questions au cours de la discussion, et m'a demandé : "Quand les Mongols lanceront-ils une invasion contre le Japon  ? " Je lui ai répondu : "Cette année. Et si vous abandonnez Nichiren, personne ne pourra sauver le Japon  ! Pour le salut du pays, ce sont tous les moines du Nembutsu, du Zen, du Ritsu et d'autres écoles du Japon qu'il aurait fallu faire décapiter, en exposant leurs têtes sur la plage de Yuinohama. Mais maintenant, il est sans doute déjà trop tard."
Réponse au nyudo Takahashi (Minobu, 1275 au nyudo Takahashi Rokuru Hyoe)

Il y eut autrefois, dans la province de Tsukushi, un daimyo du nom d'Ohashi no Taro. Ayant encouru la disgrâce du shogun, il resta prisonnier pendant douze ans d'une cellule creusée dans les falaises de Yuinohama, près de Kamakura. Le jour où l'on vint l'arrêter, contraint de quitter son domaine de Tsukushi, il dit à son épouse : "Je suis un samouraï portant arc et flèches pour le service de mon seigneur, je ne me plaindrai donc pas d'avoir encouru sa disgrâce. Nous vivons côte à côte depuis notre jeunesse, et maintenant il nous faut nous séparer. C'est pour moi une grande douleur, mais de cela non plus je ne veux pas parler. J'ai toujours regretté que nous n'ayons pas eu d'enfant, ni garçon, ni fille. Et vous venez tout juste de m'apprendre que vous êtes enceinte. Je suis bien malheureux de devoir partir sans même savoir si cet enfant sera une fille ou un garçon  ! Quel regret de penser qu'en grandissant, cet enfant n'aura personne auprès de lui qu'il puisse appeler père. Mais j'ai beau réfléchir, il m'est impossible de rien faire." Ayant dit cela, il partit.
[...] Le shogun, voyant cela et trouvant la chose bien étrange, demanda : "Allons, mon garçon, dis-moi la vérité, qui es-tu  ? " L'enfant lui dit alors son histoire telle que je viens de la raconter. Tous les seigneurs, de haut rang comme de petite noblesse, aussi bien que les dames cachées derrière leurs paravents mouillèrent de larmes leur manche. Le shogun fit alors venir Kajiwara (note) et lui dit  : "Faites venir ici le prisonnier Ohashi no Taro  ! " Mais Kajiwara répondit : "Il vient d'être conduit sur la plage de Yuinohama pour être décapité. A l'heure qu'il est, il est peut-être déjà exécuté." A ces mots, le garçon, malgré la présence du shogun, ne put s'empêcher de s'effondrer, en sanglotant. "Kajiwara  ! " dit le shogun, "courez là-bas en personne aussi vite que possible, et si le prisonnier n'a pas encore été exécuté, revenez ici avec lui  ! " Kajiwara courut à toutes jambes jusqu'à Yuinohama. Avant même d'être arrivé, il cria qu'il fallait suspendre l'exécution. On l'entendit au moment précis où le bourreau tirait son sabre et se préparait à frapper.
L'histoire d'Ohashi no Taro (Minobu, le 24e jour du 3e mois intercalaire de 1276 à Nanjo Tokimitsu)

Pour finir j'ai crié : "Si je dois être exécuté ce soir et accéder à la Terre pure du Pic du Vautour, je rapporterai immédiatement au Bouddha Shakyamuni que Tensho Daijin* et Hachiman ont trahi la promesse qu'ils lui avaient faite. Si cela vous semble insupportable, vous feriez mieux d'agir sans tarder  ! " Puis, ayant dit ce que j'avais à dire, je suis remonté à cheval. Alors que le cortège passait à la hauteur du sanctuaire de la plage de Yuinohama, j'ai parlé à nouveau : "Arrêtez-vous un instant, messieurs, j'ai un message à faire porter à quelqu'un qui vit près d'ici."
Sur le comportement du Bouddha (Minobu, 1276, à Konichi-ama)


 

 

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