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Extraits de gosho sur |
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Sadato |
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Sadato a combattu douze ans mais fut vaincu, Masakado lutta huit ans mais s’effondra. Le Roi-Démon
du sixième Ciel et son armée de dix régiments
ont mené une bataille contre le Pratiquant
du Sutra du Lotus sur la mer de la vie
et de la mort, en ce monde souillé de Saha, où résident à la fois les sages et les simples mortels. Comme je me battais pour les vaincre, ils essayèrent
de me forcer à abandonner ma vie en tant que Pratiquant du Sutra
du Lotus. Nichiren a été aux prises avec ces forces
pendant plus de vingt ans, mais il n’a jamais battu en retraite
une seule fois. Cependant, la lâcheté et le désir
de renoncer à la foi dans le Sutra du Lotus sont largement
répandus parmi nombre de mes disciples et partisans. Mononobe
no Moriya fit incendier des temples et des pagodes, et le nyudo Kiyomori fit détruire les temples Todai-ji et Kofuku-ji, mais les gens
de leur clan n'ont pas nourri de haine à leur égard. Masakado et Sadato se rebellèrent
contre l'empereur et le Grand-maître* Saicho* fut détesté par les moines des sept
temples de Nara, mais il ne fut pas en butte à la haine des
moines, des nonnes, des croyants et croyantes laïques du Japon
tout entier. Vous devez serrer les dents et ne jamais
faiblir dans votre foi (note).
N'ayez pas plus de crainte que Nichiren face à Hei
no Saemon. Bien qu'ils n'aient pas choisi la voie de l'Éveil,
les fils des seigneurs Wada et Wakasa, tout comme les guerriers
commandés par Masadako et Sadato combattirent jusqu'à
la mort pour préserver leur honneur. La mort survient pour
tous, même lorsque rien de malencontreux ne se produit. Vous
ne devriez donc jamais être lâches ni vous exposer au
ridicule. J'ai fait alors cette prédiction : "Notre pays subira
deux effroyables désastres, la guerre civile et l'invasion étrangère.
La première aura lieu à Kamakura,
et prendra la forme de luttes intestines (note) parmi les
descendants de Hojo Yoshitoki.
La seconde peut venir de partout, mais la plus violente proviendra de
l'ouest. Elle ne se produira que pour une seule raison : parce que toutes
les écoles bouddhiques du Japon sont erronées, et, par conséquent, Bonten et Taishaku ordonneront à
des pays étrangers de nous attaquer. Tant que le pays refusera
de tenir compte de mes avis, il sera certainement vaincu, même
s'il y a cent, mille, ou même dix mille généraux
aussi braves que Masakado, Sumitomo, Sadato, Toshihito ou Tamura. Si mes prédictions
se révélaient fausses, je serais prêt à adopter
les conceptions déformées des écoles Shingon, Nembutsu et autres." Voilà
ce que j'ai proclamé partout. Pourtant,
des moines comme Shubhakarasimha* de l'école Shingon et
les maîtres du Zen ont trahi
cette règle et dénigré le Sutra du Lotus.
La nation japonaise tout entière s'est convertie à leurs
enseignements, s'égarant dans des voies erronées de la
même manière qu'elle s'était laissé tromper
par Masakado et Sadato.
Le pays se trouve maintenant au bord de la ruine parce qu'il est devenu,
depuis des années, l'ennemi juré du Bouddha Shakyamuni,
du bouddha Taho et des bouddhas
des dix directions. De plus, il persécute celui qui réfute
ces enseignements erronés. Parce que de telles offenses s'accumulent, notre pays encourra bientot la punition du ciel. En restant attaché au peu de
bien que procure la récitation du nom d'Amida,
on se prive du bien suprême qu'est la pratique du Sutra du
Lotus. Ainsi, ce bien mineur du Nembutsu a des conséquences encore plus graves que les cinq
forfaits. C'est comparable
à Masakado qui, à
l'ère Shohei, prit le contrôle
de huit provinces de la région de Kanto, ou à Sadato qui, à l'ère Tenki, s'empara de la région d'Oshu.
Ayant soulevé les habitants de leur région contre le souverain,
ces hommes furent déclarés ennemis de la cour et furent
finalement vaincus. Leurs complots et rebellions eurent des effets pires
encore que les Cinq fofaits. Si un simple
sujet se proclame roi, cela lui coûtera immanquablement la vie.
De même, quand les pratiquants des autres sutras se prétendent
supérieurs au Pratiquant du Sutra du Lotus, le pays
court inévitablement à la ruine ; et ces personnes ne peuvent
manquer de tomber en enfer. Tant
que l'on ne rencontre aucun adversaire, on est libre de parler et d'agir
de façon aussi fallacieuse et insensée qu'on le veut.
Par exemple, avant que Sadamori et Yoriyoshi ne se manifestent, on dit
que Masakado et Sadato parvenaient
à gouverner leurs domaines, et que leurs épouses et enfants
vivaient en sécurité. Si rien ne fait obstacle, la rosée
s'évapore vers le ciel et la pluie tombe sur la terre. Mais un
vent contraire peut renvoyer la pluie vers le ciel et, lorsque le soleil
se lève, la rosée peut retomber à terre. Le Sutra
du Lotus a un prologue appelé Sutra
Muryogi. On pourrait le comparer à des généraux
détachés en avant-garde qui précèdent le
passage du cortège d'un grand roi pour assurer sa sécurité.
Il est dit dans ce sutra Sutra Muryogi : "Au cours des
plus de quarante ans écoulés, je n'ai toujours pas révélé
la vérité." Cela ressemble à ces grands arcs
que portent les généraux pour lancer leurs flèches
contre les ennemis du roi, ou aux sabres avec lesquels ils les tuent.
C'est une déclaration royale, tranchante comme une épée,
dirigée contre les adeptes du Kegon qui ne récitent que le Sutra
Kegon* ; contre les adeptes du Ritsu et
leurs sutras Agama* ; contre les adeptes du Nembutsu qui n'ont foi que dans le Sutra
Kammuryoju ; et contre les adeptes du Shingon qui s'appuient sur le Sutra Vairocana*, afin
de les punir de ne pas obéir au Sutra du Lotus et de
les soumettre. Ces déclarations sont comparables à l'attaque
d'Abe-no Sadato par Yoshiie, ou
à la victoire de Yoritomo sur les forces de Kiyomori. Déjà,
vous ressemblez au Pratiquant du Sutra du Lotus, autant qu'un singe ressemble à un homme
ou un gâteau de riz à la lune. Parce que vous avez si vigoureusement
protégé les paysans d'Atsuhara,
les gens de ce pays vous considèrent comme un traître,
comme Masakado à l'ère
Shohei (931-938) ou comme Sadato à l'ère Tengi (1053-1058). Tout cela ne vous arrive que
parce que vous avez consacré votre vie au Sutra du Lotus.
Le ciel ne vous regarde en aucune manière comme un homme qui
a trahi son seigneur. De plus, votre petit village a été
soumis à des taxes très lourdes, et ses habitants ont
été contraints à plusieurs reprises à des
travaux forcés, jusqu'à ce que vous n'ayez même
plus vous-même de cheval à monter, et que votre femme et
vos enfants manquent de vêtements. |
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