Après avoir puni Mononobe
no Moriya pour son opposition au bouddhisme, le prince Shotoku entreprit de construire des temples et des pagodes au Japon.
Rissho Ankoku ron (Kamakura-Matsubagayatsu,
juillet 1260)
Le Bouddha
et Devadatta sont comme un corps
et son ombre, vie après vie, ils ne sont jamais séparés.
Le prince Shotoku et [son ennemi
juré] Mononobe no Moriya apparurent en même temps, comme la fleur et la graine de lotus.
S'il existe un Pratiquant du Sutra du Lotus, les trois
grands ennemis existent aussi, immanquablement.
Traité pour
ouvrir les yeux 2(Sado,
février 1272 à Shijo Kingo)
Au Japon, Mononobe no Moriya qui détruisit la statue de bronze du Bouddha Shakyamuni doré
a été anéanti par les flèches des quatre
qrands Rois du Ciel ; le nyudo Taira no Kiyomori qui incendia
les temples Todai-ji et Kofuku-ji de Nara souffrit d'une fièvre comme brûlé vif. Il
est certain que c'étaient chaque fois de graves offenses.
Souverains de notre
pays (Minobu,
février, 1275)
J'ignore
ce qu'il en fut pendant les Sept règnes des divinités
du ciel et les cinq règnes des divinités de la terre,
mais tout au long des quatre-vingt-dix
règnes des rois humains, depuis l'époque de l'empereur Jimmu jusqu'à nos jours,
ou pendant plus de sept cents ans, depuis l'empereur Kimmei,
personne n'a été plus haï que Nichiren, pour des
raisons profanes aussi bien que religieuses. Mononobe
no Moriya fit incendier des temples et des pagodes, et le nyudo Kiyomori fit détruire les temples Todai-ji et Kofuku-ji, mais les gens
de leur clan n'ont pas nourri de haine à leur égard. Masakado et Sadato se rebellèrent
contre l'empereur et le Grand-maître* Saicho* fut détesté par les moines des sept
temples de Nara, mais il ne fut pas en butte à la haine des
moines, des nonnes, des croyants et croyantes laïques du Japon
tout entier.
Lettre à
Ko-no ama Gozen (Minobu
le 16 juin 1275 à Ko-no ama Gozen)
Ainsi, lorsque le Dharma
bouddhique fut introduite pour la première fois au Japon, aucun
événement extraordinaire ne se produisit. Mais, par la
suite, quand Mononobe no Moriya entreprit de brûler les statues du Bouddha, d'arrêter des
moines et d'incendier temples et pagodes bouddhiques, le feu s'est déversé
du ciel, la variole s'est répandue dans le pays et les guerres
se sont succédé.
Traité
sur la dette de reconnaissance (Minobu,
le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)
L'un de ses
ministres les plus haut placés, Soga
no Iname, déclara
: "Tous les pays de l'Ouest vénèrent ce Bouddha. Pourquoi
le Japon seul refuserait-il de le faire ? " Mais Mononobe
no Okoshi, un
autre ministre de haut rang, du clan Mononobe,
ainsi que Nakatomi no Kamako
et d'autres, donnèrent le conseil inverse : "Traditionnellement,
les empereurs qui règnent sur notre pays ont toujours, au printemps
comme en été, à l'automne comme en hiver, honoré
par des rituels les divinités du ciel et de la terre, les dieux
des champs et de l'agriculture, et de nombreuses autres divinités.
Si nous nous mettons maintenant à vénérer le dieu
venu de l'Ouest, les divinités de notre pays se mettront en colère."
Ne sachant trop que décider, l'empereur finit par décréter,
à titre d'essai, que seul Soga
no Iname aurait le droit
de vénérer le Bouddha, interdisant à tout autre de
le faire. Le ministre Soga no
Iname fut très heureux
de recevoir cet ordre. Il prit la statue du Bouddha Shakyamuni et l'enchâssa
dans sa résidence d'Ohada, suscitant ainsi la colère de
Mononobe no Okoshi
qui déclara le fait inacceptable.
A la même époque, une terrible épidémie se
déclara au Japon, emportant dans la mort plus de la moitié
des habitants du pays. Puisqu'il semblait que la population tout entière
allait disparaître, Mononobe
no Okoshi saisit l'occasion pour exhorter l'empereur à
détruire la statue du Bouddha. L'empereur ordonna que le bouddhisme,
religion venue de l'étranger, soit immédiatement abandonné.
Mononobe no Okoshi,
agissant au nom de l'empereur, confisqua la statue du Bouddha, la fit
fondre sur du charbon de bois et écraser à coups de marteau.
Il fit raser le temple dans lequel la statue du Bouddha avait été
était enchâssée et fit fouetter les moines et les
nonnes bouddhistes. Alors, sans aucun nuage annonciateur dans le ciel,
un ouragan s'éleva et la pluie se mit à tomber. Le palais
impérial brûla dans un incendie allumé par le feu
venu du ciel. Les trois hommes, l'empereur, Mononobe
no Okoshi et Soga
no Iname, furent frappés
par l'épidémie. Ils connurent des souffrances aussi terribles
que s'ils avaient été amputés ou brûlés
vifs. Finalement, Mononobe
no Okoshi mourut, tandis que Soga
no Iname et l'empereur
parvinrent à survivre. Mais, ensuite, dix-neuf ans s'écoulèrent
sans que quiconque adopte la foi bouddhique.
Le trente et unième empereur, Bidatsu,
était le deuxième fils de Kimmei.
Il régna pendant quatorze ans avec l'aide de deux grands ministres.
L'un d'eux était un fils de Mononobe
no Okoshi, du nom de Yuge
no Moriya, qui avait hérité de la fonction
de son père. L'autre était un fils de Soga
no Iname qui s'appelait
Soga no Umako. C'est sous le
règne de cet empereur [Bidatsu]
que naquit le prince Shotoku, fils
de l'empereur Yomei et neveu de l'empereur
Bidatsu. Un jour du deuxième
mois de l'année, alors qu'il était âgé de deux
ans, il se tourna vers l'est, tendit le majeur et récita Namu Butsu
[dévotion au Bouddha] et l'une des reliques de Shakyamuni se matérialisa
dans la paume de sa main. C'était la première fois que quiconque
au Japon invoquait le nom du Bouddha.
A l'âge de huit ans,
le prince Shotoku déclara
: "Ceux qui, à l'époque des Derniers
jours du Dharma, vénéreront l'image du Bouddha Shakyamuni,
le sage des pays de l'Ouest, pourront écarter les calamités,
et accumuleront de la bonne fortune.
Ceux qui la mépriseront provoqueront des désastres,
et leur vie sera écourtée."
[En entendant cela] Mononobe
no Moriya et les autres se mirent en colère et dirent
à l'empereur : "Les membres du clan
Soga ont transgressé le décret impérial interdisant
de rendre un culte à des dieux étrangers." L'épidémie
frappa de plus belle, emportant dans la mort presque toute la population.
Mononobe no Moriya
rapporta, une fois encore, le fait à l'empereur. Après quoi
l'empereur promulgua un décret qui disait : "Soga
no Umako a pratiqué le bouddhisme. Il faut cesser de pratiquer
cette religion."
[Exécutant l'ordre impérial]
Moriya, en compagnie de Nakatomi
no Katsumi, attaqua le temple. Ils rasèrent la salle de pratique
et la pagode, brûlèrent et détruisirent les statues
du Bouddha et incendièrent le temple. Ils dépouillèrent
de leur robe les moines et les nonnes et les firent fouetter. Après
cet incident, l'empereur ainsi que Mononobe
no Moriya et Soga
no Umako furent touchés par l'épidémie, éprouvant
les mêmes souffrances que si leur corps était brûlé
vif ou coupé en morceaux. De plus, leur peau se couvrit des pustules
de cette maladie appelée variole. Soga
no Umako s'écria, au désespoir : "Nous devrions
vénérer les Trois trésors
! " Un décret de l'empereur fut promulgué, permettant
à Umako seul de le faire
mais l'interdisant aux autres. Umako
s'en réjouit grandement et fit construire un temple où il
put vénérer les Trois
trésors.
L'empereur Bidatsu
mourut le quinzième jour du huitième mois de l'année
où le prince Shotoku atteignit
l'âge de quatorze ans. Yomei
devint le trente-deuxième empereur et son règne dura deux
ans. Il était le fils de l'empereur Kimmei
et le père de Shotoku. Au
cours du quatrième mois de la deuxième année de son
règne [587], il tomba malade, victime d'une épidémie.
Après quoi il exprima le désir de se convertir et de vénérer
les Trois trésors. Le ministre
Soga veilla à ce que
la volonté impériale soit respectée et fit pour la
première fois pénétrer un moine au palais impérial.
Ce moine s'appelait Toyokuni.
Mononobe no Moriya
et quelques autres furent saisis de rage et, furieux, déclarèrent
que la pratique du bouddhisme était une malédiction qui
se retournerait contre l'empereur. Finalement, l'empereur mourut.
Au cours du cinquième
mois de la même année, Mononobe
no Moriya et les hommes de son clan se retranchèrent
dans sa résidence de Shibukawa et y rassemblèrent des troupes
nombreuses. Le prince Shotoku et
Soga no Umako marchèrent
sur les positions ennemies et les attaquèrent. Quatre batailles
eurent lieu, au cours des cinquième, sixième et septième
mois. Par trois fois, le camp du prince Shotoku
fut vaincu. Avant la quatrième bataille, le prince Shotoku
fit le voeu d'élever un stupa pour y conserver les reliques du
Bouddha Shakyamuni, et de construire le temple Shitenno-ji.
Soga no Umako fit un voeu lui
aussi, celui de construire un temple pour y enchâsser la statue
du Bouddha Shakyamuni envoyée de Paekche.
Quand la bataille commença,
Moriya cria au prince : "Ce
n'est pas moi qui lance cette flèche, c'est la divinité
de mes ancêtres, la grande divinité
(note) enchâssée à
Futsu que nous vénérons depuis des générations."
La flèche vola au loin et atteignit l'armure du prince Shotoku
qui riposta alors, en criant : "Ce n'est pas moi qui lance cette
flèche, ce sont les quatre Rois
du Ciel ! " Et il fit décocher une flèche
par un courtisan nommé Tomi no Ichihi. La flèche vola très
loin et toucha la poitrine de Mononobe
no Moriya. Hata no Kawakatsu
fondit sur lui et le décapita.
Cet incident se produisit dans la période intermédiaire
entre la mort de l'empereur Yomei
et avant l'arrivée au pouvoir de l'empereur Sushun.
Après que Sushun
fut devenu le trente-troisième empereur,
le prince Shotoku fit construire
le temple Shitenno-ji dans lequel
il déposa les reliques du Bouddha Shakyamuni. Umako
fit construire un temple appelé Gango-ji
dans lequel fut vénérée la statue du Bouddha Shakyamuni
envoyée de Paekche. Il n'y
a pas de plus grande tromperie au monde que la statue du Bouddha Amida
enchâssée de nos jours au temple Zenko-ji
et que l'on fait passer pour l'objet de vénération primordial.
C'est parce qu'ils s'étaient opposés au Bouddha Shakyamuni
que les trois empereurs et le clan des Mononobe
périrent. Le prince Shotoku
fit sculpter et enchâsser une statue du Bouddha Shakyamuni au temple
Gango-ji. C'est l'objet de vénération
maintenant enchâssé au temple Tachibanadera.
Ce fut la première statue du Bouddha Shakyamuni jamais faite au
Japon.
En Chine, dans la septième
année de Yung-ping [64 av. notre ère], le deuxième
empereur de la dynastie des
Han postérieurs, Ming,
vit en rêve un personnage doré. Après quoi il envoya
en Inde dix-huit émissaires, parmi lesquels les lettrés
Cai-Yin et Wang-Zun, pour y rechercher le bouddhisme. Pour cette raison,
dans la dixième année de Yung-ping, deux sages du centre
de l'Inde, Kashyapa Matanga et
Zhu Falan furent invités
en Chine et traités avec le plus grand respect. Des milliers d'adeptes
du confucianisme et du taoïsme,
qui avaient jusqu'alors présidé aux cérémonies
impériales en Chine, les jalousèrent et se plaignirent auprès
de l'empereur. Ce dernier décréta qu'un débat public
aurait lieu le quinzième jour du premier mois de la quatorzième
année de Yung-ping. Les taoïstes s'empressèrent d'élever
un autel en prenant cent divinités chinoises comme objet de vénération.
Et les deux sages venus d'Inde [Matanga
et Zhu Fan-lan] prirent pour objet
de vénération les reliques du Bouddha, une peinture représentant
Shakyamuni et cinq sutras
(note).
D'après
les documents de ce temple, la statue qui y était enchâssée
était celle que le roi Songmyong avait envoyée à
l'empereur Kimmei. Les documents
prétendent que cette statue fut transportée à Nagano
par Honda Zenko et enchâssée en 642 dans un temple qui devait
devenir le Zenko-ji. Toutefois, d'après le Nihon
Shoki (Chroniques du Japon), la statue envoyée
par le roi était celle de Shakyamuni. Il est concevable que, avec
l'émergence de l'école
Jodo, la statue d'origine ait été remplacée par
une statue du bouddha Amida. Comme
c'était la coutume dans les rituels conduits en présence
de l'empereur, les taoïstes apportèrent les écrits
de leur école, ainsi que les Trois
Recueils, les Cinq Canons, et les écrits des Deux Sages*
et des Trois Augustes, et en déposèrent
quelques uns sur des brindilles qu'ils enflammèrent. Lors de cérémonies
semblables, par le passé, les textes avaient toujours résisté
aux flammes, mais cette fois, ils furent réduits en cendres. D'autres
écrits, placés sur l'eau, cette fois-ci coulèrent
au fond, alors qu'ils avaient autrefois flotté en surface. Les
taoïstes s'efforcèrent d'invoquer les démons, mais
ils n'apparurent pas. Tous ressentirent cela comme une humiliation insupportable
et certains d'entre eux, comme Chu Shan-xin et Fei Shu-cai, en moururent
de honte. Par contre, quand les deux sages du bouddhisme exposèrent
le Dharma, les reliques du Bouddha s'envolèrent vers le ciel en
émettant une lumière assez brillante pour faire pâlir
même la lumière du soleil. Des rayons lumineux émanèrent
de l'image peinte, du milieu du front du Bouddha Shakyamuni. Plus de six
cents taoïstes, parmi lesquels Lu Huitung, se convertirent au bouddhisme
sur-le-champ et entrèrent dans l'ordre bouddhique. Dix temples
furent construits dans les trente jours qui suivirent cette confrontation.
Le Bouddha Shakyamuni est d'une
totale impartialité en distribuant les récompenses comme
les punitions. Parce qu'ils s'opposèrent au Bouddha Shakyamuni,
les trois empereurs [Kimmei, Bidatsu
et Yomei] et leurs deux sujets [Mononobe
no Moriya et Nakatomi
no Katsumi] périrent et tombèrent dans les mauvaises
voies dans leurs vies suivantes.
Il en va de notre époque
comme de la leur. Les taoïstes Chu Shan-xin et Fei Shu-cai, en Chine,
et Moriya, au Japon, en croyant
aux divinités, grandes et petites, de leur pays respectif, s'opposèrent
au Bouddha Shakyamuni. Mais parce que ces divinités elles-mêmes
obéissent au Bouddha, ces croyants allèrent tous à
leur perte. Ce qui se passe de nos jours est identique. L'image du bouddha
introduite au Japon en provenance du royaume de Paekche
était celle du Bouddha Shakyamuni. Pourtant les moines d'autres
écoles mentent maintenant aux Japonais en leur disant que c'était
celle d'Amida. Autrement dit, ils
ont substitué Amida au Bouddha
Shakyamuni. Il y a une différence entre les taoïstes et Moriya
d'une part, et les moines de notre époque de l'autre en ce sens
que, lors de l'introduction du bouddhisme, ils ont préféré
les divinités du Shinto à
Shakyamuni, alors qu'aujourd'hui, à l'époque de Kamakura,
c'est le bouddha Amida qu'ils préfèrent
au Bouddha Shakyamuni. Mais leur attitude de rejet de Shakyamuni est la
même. C'est pourquoi il ne fait aucun doute que notre pays court
à la ruine. C'est un enseignement qui n'a jamais été
révélé à personne jusqu'à ce jour.
Gardez-le secret.
Ceux qui, parmi mes disciples,
auraient une foi peu profonde et trahiraient l'enseignement de Nichiren
connaîtraient le même destin que le clan
Soga. Voici pourquoi. C'est grâce aux efforts du père
et du fils, Soga no Sukune et Soga
no Umako, que le bouddhisme fut introduit et adopté au Japon.
Ils avaient peut-être protégé le bouddhisme en remplissant
le rôle de Bonten et de Taishaku
du temps où Shakyamuni vivait en ce monde. En éliminant
Mononobe
no
Okoshi
et son fils Moriya,
les membres du clan Soga devinrent
le seul clan influent du pays. Ils parvinrent aux positions les plus élevées,
gouvernèrent le pays entier et leur famille connut une grande prospérité.
Mais Umako, par la suite, devint
si arrogant qu'il fit assassiner l'empereur Sushun
et tuer de nombreux princes. De plus, son petit-fils, Soga
no Iruka, fit mettre à mort par ses serviteurs vingt-trois
enfants du prince Shotoku. Après
quoi l'impératrice Kogyoku,
sur le conseil de Nakatomi no
Kamako, fit sculpter une statue du Bouddha Shakyamuni et lui adressa
des prières ferventes. Cela eut pour effet que Soga
no Iruka, son père, leurs serviteurs et tous les membres de
leur clan périrent aussitôt.
Le guide suprême
du monde (Minobu,
le 25 juin 1277, à Shijo Kingo)
Sous le règne du
trentième souverain, l'empereur Kimmei,
furent envoyés au Japon de l'État de Paekche des sutras, des traités et des moines bouddhistes, ainsi qu'une
statue de Shakyamuni en bronze doré. Soga
no Iname était d'avis qu'il fallait vénérer
cette statue. Par contre, Mononobe
no Okoshi, et d'autres ministres, ainsi que les gens du peuple,
se sont ligués pour s'opposer à ce qu'on rende un culte
au Bouddha, disant que, s'il était vénéré,
les divinités du pays, folles de colère, feraient disparaître
le Japon. L'empereur ne savait toujours pas quelle décision adopter
lorsque les trois calamités et les sept désastres frappèrent avec une violence sans précédent, et
une grande partie de la population fut emportée par la maladie.
Mononobe
no Okoshi profita de cette occasion pour se plaindre auprès
de l'empereur, après quoi, non seulement les moines et les nonnes
furent déshonorés, mais la statue du Bouddha Shakyamuni
en bronze doré fut placée sur un bûcher et détruite,
et les temples furent incendiés. [A la même époque] Mononobe no Okoshi contracta
une maladie et mourut, et l'empereur décéda lui aussi. Soga no Iname, qui avait adressé
des prières à la statue du Bouddha, fut emporté
par la maladie.
Le fils d'Omuraji,
le ministre Mononobe no Moriya,
déclara que si les trois empereurs successifs avaient été
emportés par l'épidémie, tout comme son propre
père, c'était uniquement parce que des prières
avaient été offertes au Bouddha. "Que chacun sache,
ajouta-t-il, que le prince Shotoku, Soga no Umako et tous ceux
qui révèrent le Bouddha, sont des ennemis de mon père
et des empereurs défunts ! " En entendant cela, les
princes impériaux Anabe et Yakabe, avec leurs ministres et des milliers de leurs sujets firent
tous alliance [avec Moriya].
Non seulement ils brûlèrent les images du Bouddha et les
temples [dans lesquels elles se trouvaient], mais une bataille eut lieu
au cours de laquelle Moriya périt. Au cours de la période de trente-cinq ans qui avait
suivi l'introduction du bouddhisme au Japon, pas une seule année
ne s'était écoulée sans que sévissent les trois calamités et les sept désastres, au nombre
desquels les épidémies. Mais lorsque, Mononobe no Moriya ayant été tué par Soga
no Umako, le pouvoir du Bouddha fut reconnu comme supérieur
à celui des divinités [du Japon], tous les désastres
cessèrent immédiatement.
Le traitement
de la maladie (Minobu,
26 juin 1278 (ou 1282) à Toki Jonin)
Par exemple,
lorsque le bouddhisme fut introduit au Japon, le Premier ministre Mononobe
no Moriya et d'autres qui s'opposaient à sa propagation furent
frappés par les épidémies, mais Soga
no Umako et d'autres qui adhéraient au bouddhisme tombèrent
également malades.
Grandes lignes du
chapitre Zokurui et d'autres (Minobu,
juin 1278, à Dame Nichinyo)
|