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Extraits de gosho sur |
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Hojo Tokiyori |
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Au cours de la première
année de l'ère
Bun'o [1260], signe cyclique kanoe-saru, le seizième jour du septième mois, à
l'heure du Dragon [entre 07 et
09 heures], je remis cet ouvrage au nyudo
Yadoya pour qu'il le présente à sa Seigneurie, le
défunt nyudo du temple Saimyo-ji [Hojo Tokiyori]. Je n'ai agi
ainsi que pour m'acquitter de ma dette de reconnaissance envers ma terre
natale. La rencontre avec le regretté nyudo Hojo
Tokiyori. Je lui ai dit que ce n'était rien de moins que l'oeuvre
de démons célestes que de le pousser à chercher refuge
dans des temples actuels tendai ou shingon ainsi que de faire confiance
aux nouveaux temples zen. Je lui ai
remis le Rissho ankoku ron,
en soulignant que la pratique du nembutsu était un enseignement dangereux qui conduit le peuple dans l'enfer avici. Les temples Zen et Jodo dans tout le Japon... Et dans les textes bouddhiques
on lit : "Celui qui connaît les trois
phases de la vie est un sage." En trois
occasions notoires, j'ai fait preuve d'une telle connaissance. La première
fois, ce fut dans la première année de l'ère
Bun'o (1260), le seizième jour du septième mois, lorsque
j'ai remis le Rissho Ankoku Ron à Sa Seigneurie [Hojo
Tokiyori] le nyudo du temple
Saimyo-ji. J'ai dit au nyudo Yadoya,
chargé de lui remettre cet ouvrage : "S'il vous plaît,
avertissez Sa Seigneurie qu'elle doit cesser de faire confiance aux
écoles Zen et Nembutsu.
Si cet avertissement n'est pas pris en compte, des dissensions se produiront
dans la famille Hojo et le pays
sera envahi par une puissance étrangère." La province de Suruga est le domaine du seigneur de Sagami [Hojo
Tokimune] et dans la région de Fuji en particulier résident
plusieurs veuves de hauts dignitaires [du clan
Hojo] et leur entourage. Ces personnes me détestent parce
qu'elles me considèrent comme l'ennemi des défunts nyudo [Hojo Tokiyori et Hojo Shigetoki]
des temples Saimyo-ji et Gokuraku-ji.
J'ai craint, si elles apprenaient que je vous ai rendu visite, qu'elles
ne vous causent à tous de graves ennuis. Finalement, chacun fut
convaincu que j'étais le plus grand criminel du monde, et répéta
que j'étais un moine qui souhaitait, par ses incantations et
ses discours, la destruction du Japon, et que j'avais déclaré
que les défunts Hojo Tokiyori et Hojo Shigetoki étaient
tombés dans l'enfer avici.
Leurs veuves affirmèrent que, sans qu'aucun interrogatoire soit
nécessaire, il fallait me couper la tête, et que mes disciples
devraient également être soit décapités,
soit exilés dans des îles lointaines ou jetés en
prison. Leur fureur était telle que les punitions qu'elles réclamaient
furent immédiatement exécutées. Ces femmes rapportèrent leurs calomnies aux
autorités en disant : "D'après certains moines, Nichiren
a déclaré que les défunts régents Hojo
Tokiyori et Hojo Shigetoki sont tombés dans l'enfer avici ; il a dit qu'il faudrait brûler les temples Kencho-ji ; Jufuku-ji, Gokuraku-ji, Choraku-ji et Daibutsu-ji,
et que des grands patriarches comme Doryu et Ryokan devraient être
décapités. Ses déclarations prouvent qu'il est
coupable de tout ce dont on l'accuse. Et puisque le conseil suprême
de la Régence n'a pu encore décider de sa punition, il
faudrait le faire venir pour qu'il confirme s'il a bel et bien fait
de telles déclarations." C'est ainsi que je fus appelé
à comparaître en justice. Au tribunal,
le magistrat dit : "Telles sont les paroles rapportées au
Régent. Les avez-vous oui ou non prononcées ? "
Je répondis : "Ce sont bien les mots que j'ai prononcés,
exceptée l'affirmation que les défunts régents Hojo Tokiyori et Hojo
Shigetoki sont tombés en enfer. Mais j'ai indéniablement
exposé les hérésies des écoles auxquelles
ils adhéraient de leur vivant. Si j'ai parlé ainsi, c'est
parce que je me préoccupe de l'avenir du pays ; si vous désirez
assurer la paix et la sécurité en ce pays, il est urgent
que vous ordonniez aux moines des autres écoles de tenir un débat
en votre présence. Si vous ne tenez pas compte de mon conseil
et si vous me punissez injustement, le pays tout entier s'en repentira. Ainsi, le critère de jugement sur les enseignements bouddhistes
est devenu hasardeux et obscur, si peu nombreux sont ceux qui pouvaient
prononcer un jugement honnête pour savoir si un enseignement bouddhiste
était correct ou erroné. Il en résulta des implications
en politique intérieure, qui ont mené, à la fin,
à l’invasion du Japon par une puissance étrangère.
Comme j’étais la seule personne à être consciente
de cette situation, je compilais d’importants passages des écritures
bouddhiques dans un ouvrage appelé Rissho-ankoku-ron en une tentative pour pour sauver la nation et le Dharma. J’offris
ce traité à Hojo Tokiyori,
régent du bakufu de Kamakura,
mais, comprenant que les officiels à l’intelligence limitée
ne seraient pas capables de le comprendre, je pris sur moi de l’expliquer. Chacun
de vous doit faire preuve du courage d'un lion et ne jamais céder
aux menaces de qui que ce soit. Le lion n'a peur d'aucune autre bête
sauvage, pas plus que ses lionceaux. Les calomniateurs sont comme des
chacals hurlants mais les disciples de Nichiren sont comparables au
lion qui rugit. Hojo Tokiyori et Hojo Tokimune, l'ancien et
l'actuel régents, m'ont
pardonné lorsqu'ils ont découvert que j'étais innocent
des accusations portées contre moi. Le Régent ne punira
jamais plus sans avoir vérifié la validité d'une
accusation, quelle qu'elle soit. Soyez certains que rien, pas même
une personne possédée par un puissant démon, ne
peut vaincre Nichiren parce que Bonten, Taishaku, Nitten, Gatten et les quatre
Rois du Ciel, Tensho Daijin* et Hachiman le protègent. Sans que
j'aie transgressé, si peu que ce soit, les lois séculières,
les autorités m'ont accusé en disant : "Ce moine est
allé jusqu'à prétendre que les défunts nyudo des temples Saimyo-ji et Gokuraku-ji [Hojo Tokiyori] sont tombés
en enfer. Il est pire qu'un traître." On était sur
le point de me décapiter au lieudit Tatsunokuchi,
à Kamakura, dans la province
de Sagami, mais, ensuite, il semble qu'on en ait décidé
autrement. |
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Voir Ce que Nichiren dit du nyudo de Saimyo-ji | |||
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