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cinq entraves et trois obéissances
 

Vous êtes née dans cet archipel lointain qu'on appelle le Japon, minuscule pays insulaire de l'Est, séparé du pays où naquit le Bouddha par deux cent mille ri de montagnes et de mer. De plus, vous êtes une femme, gênée par les cinq entraves et tenue aux trois formes d'obéissance.
Comme il est rare et remarquable que malgré tout cela vous ayez eu foi dans le Sutra du Lotus ! Sur la récitation des chapitres Hoben et Juryo (Kamakura - 1264, à la femme de Hiki Daigaku Saburo Yoshimoto)

Et pourtant, dans le Sutra du Lotus lui-même, on lit : "Parmi ceux qui entendent ce Dharma, il n'en est pas un seul qui n'atteindra pas la bodhéité."(réf.) Cela indique que, s'ils entendent ce Sutra, tous les êtres dans les Dix états, en même temps que leur environnement, entreront dans la Voie du Bouddha. Ainsi, le Sutra prédit que Devadatta, bien qu'il ait commis les cinq forfaits, deviendra à l'avenir un bouddha appelé "Roi céleste", et relate la manière dont la fille du Roi-Dragon, bien que femme, prisonnière des cinq entraves et considérée comme incapable de parvenir à la bodhéité, obtint immédiatement l'Éveil dans un royaume du Sud.
Conversation entre un sage et un ignorant (1265   ? à un samouraï   ? )

Les écrits bouddhiques mentionnent les cinq entraves. La première de ces cinq entraves est l'impossibilité pour les femmes, au cours de leurs renaissances successives dans les Six Voies, de renaître, comme le peuvent les hommes, sous la forme du dieu Bonten. Le deuxième obstacle est qu'elles ne peuvent pas renaître sous la forme de Taishaku. Le troisième, qu'elles ne peuvent pas renaître sous la forme d'un Roi-dragon. Le quatrième, qu'elles ne peuvent pas renaître sous la forme d'un Roi-faisant-tourner-la-roue. Et le cinquième, qu'elles sont condamnées à transmigrer éternellement dans les Six voies, sans pouvoir échapper au monde des trois plans ni pouvoir jamais devenir bouddha. Ce passage se trouve dans le Sutra Chonichigatsu sammai. Voici à ce sujet le commentaire du Sutra Gonjikinyo : "Même si les yeux de tous les bouddhas dans les trois phases de la vie tombaient sur le sol, aucune femme, de quelque monde que ce soit, ne pourra jamais devenir bouddha."
L'essentiel du chapitre Yakuo (1265-  ? peut-être à la mère de Nanjo Tokimitsu)

Les femmes sont gênées par les cinq entraves et soumises aux trois obéissances. C'est pourquoi il est dit dans le Sutra Gonjikinyo : "Même si les yeux de tous les bouddhas du passé, du présent et du futur devaient tomber à terre, une femme ne pourrait toujours pas devenir bouddha." Et on lit dans le Daichido Ron* : "Il est plus facile d'attraper le vent que de saisir l'esprit d'une femme."
Le Daimoku du Sutra du Lotus (1266 à une femme d'Amatsu)

Lors de l'Assemblée du Pic du Vautour, la fille du Roi-Dragon atteignit la bodhéité sans changer d'apparence. Les sutras du Hinayana rejetaient les femmes sur qui planaient les épais nuages des cinq entraves, et qui étaient ligotées par les cordes indestructibles des trois obéissances ; et les sutras du Mahayana, exposés au cours des plus de quarante premières années d'enseignement du Bouddha, les disaient inaptes à la pratique religieuse pendant de nombreux kalpas.
Sur la prière (Sado, 1272 à Sairen-bo)

Alors que de tels excellents hommes des temps anciens étaient embarrassés par l’Éveil dès ce corps, que vous, une femme, m’interrogiez sur une telle doctrine n’est pas ordinaire. Le vénéré Shakyamuni aurait-il pénétré votre corps  ? Avez-vous pris la relève de la fille du Roi-Dragon  ? Ou bien la femme nommée Gautami serait-elle revenue  ? Je ne le sais pas. Vous appréciez la lune de l’Éveil de la lumière paisible en dissipant les nuages des cinq entraves.
Réponse à Dame Myoichi (Minobu, mai 1275 à Myoichi)

Mais lorsque Shakyamuni enseigna le Sutra du Lotus à l'Assemblée réunie au Pic du Vautour, le roi Ajatashatru, le plus mauvais fils du monde, était présent, invité à s'asseoir parmi les auditeurs-shravakas. A Devadatta, qui toute sa vie s'était opposé au Dharma, il fut prédit qu'il deviendrait à l'avenir l'Ainsi-Venu Roi du ciel, et à la fille du Roi-Dragon le Bouddha promit que, malgré les cinq entraves, elle deviendrait bouddha, sans changer d'apparence.
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

Le Sutra du Lotus est le seul dans lequel il est dit que même ces personnes des deux véhicules ayant laissé pourrir les graines de la bodhéité, Devadatta qui avait commis trois des cinq forfaits, et les femmes, généralement considérées comme prisonnières des cinq entraves, pouvaient sans exception devenir bouddha. C'est ce que le Bouddha enseigna clairement dans le texte du Sutra.
[...] Certains ont dit que les femmes étaient limitées par les cinq entraves et les trois obéissances parce qu'elles avaient commis des fautes graves. Les cinq entraves sont l'impossibilité pour une femme de renaître sous la forme 1. de Bonten ; 2. de Taishaku ; 3. d'un Roi-dragon ; 4. d'un Roi-faisant-tourner-la-roue 5. d'un bouddha. Les trois obéissances contraignent une femme, lorsqu'elle est jeune, à ne pas agir à sa guise mais à obéir à ses parents ; lorsqu'elle est parvenue à l'âge adulte, à ne pas librement suivre ses inclinations mais à obéir à son mari ; et, lorsqu'elle est âgée, à ne pas faire ce qu'elle désire mais à obéir à ses fils. Ainsi, de l'enfance à la vieillesse, les femmes ne peuvent pas faire ce qui leur plaît, mais sont tenues à ces trois formes d'obéissance. Elles ne sont pas libres de dire ce qu'elles pensent, de voir ce qu'elles désirent voir, ou d'entendre ce qu'elle veulent entendre. Voilà en quoi consistent les trois obéissances.
Parvenir directement à la bodhéité grâce au Sutra du Lotus (Minobu, mars 1277   ? )

 
Voir également ce que Nichiren dit sur les femmes

 

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