|   | Extraits de gosho sur |   |   | 
| triple vérité (santai) 
         : ku (non- substantialité) - ke 
        (temporalité) - chu (médianeté) | |||
|   Le Sutra 
        Kegon* 
        énonce le principe que la conscience seule crée le monde 
        phénoménal ; les sutras Hannya* 
        enseignent qu'il y a dix-huit sortes de non-substantialité  ; le Sutra Vairocana* définit 
        les cinq aspects de la méditation pour parvenir à la bodhéité,  
        et dans le Sutra Kammuryoju 
        se trouve le principe de la renaissance sur la Terre 
        pure. Mais le principe de l'atteinte 
        de la bodhéité sans changer d'apparence (sokushin jobutsu),  
        contenu dans le Sutra du Lotus,  les dépasse tous. Il est dit 
        dans le premier volume du Sutra 
        Vairocana*  : Maître 
        des secrets (note),  
        il existe une pratique du Mahayana 
        qui éveille une perception détachée des phénomènes 
        et amène à comprendre que les phénomènes 
        n'ont pas de nature intrinsèque. Pourquoi cela  ? Parce que dans les temps passés,  ceux qui pratiquaient cette Voie 
        parvinrent à observer la conscience 
        alaya et ce qui est emmagasiné en elle,  et prirent conscience 
        de l'aspect illusoire de la nature individuelle." Pendant plus 
        de cinquante ans,  jusqu'à sa mort dans le bosquet de  
        shala,  le Bouddha Shakyamuni prêcha la Terre 
        pure du bouddha Vairocana* 
        dans le Sutra Mitsugon ; il purifia trois fois d'innombrables 
        terres dans l'univers en révélant les enseignements 
        provisoires du Sutra du Lotus,  et définit les quatre 
        sortes de terres dans le Sutra 
        du Nirvana - la Terre de la résidence 
        commune des êtres éveillés et non-éveillés 
        ainsi que les Terres de transition,  
        de rétribution vraie 
        et de lumière toujours 
        paisible. Toutes ces Terres,  aussi bien que la Terre 
        pure du bouddha Amida et la Terre 
        émeraude du bouddha Yakushi*        sont en flux constant - croissance,  stabilité,  déclin et 
        vacuité (ku). Quand le vénérable 
        Bouddha Shakyamuni entre dans le parinirvana,  
        tous les autres bouddhas et leurs terres disparaissent également 
        avec lui.  Un aveugle 
        ne peut pas voir les caractères de ce Sutra. Aux yeux 
        du commun des mortels,  ce ne sont que des mots écrits. Les personnes 
        des deux véhicules y perçoivent 
        la non-substantialité 
        (ku). Les bodhisattvas y trouvent 
        d'innombrables enseignements. Mais le Bouddha,  quant à lui,  reconnaît,  
        en chacun des caractères [du Sutra],  un vénérable 
        Shakyamuni doré. Au niveau 
        supérieur se trouvent les auditeurs-shravakas. 
        Les auditeurs sont ceux qui,  comme Shariputra 
        ou Mahakashyapa,  non contents 
        d'observer les deux cent cinquante préceptes et de pratiquer la 
        méditation libre de toute 
        illusion,  ont profondément médité sur la souffrance,  
        la non-substantialité,  la non-permanence 
        et le non-soi. Ils ont éliminé toutes les illusions 
        de la pensée et du désir liées au monde des trois 
        plans,  et peuvent se déplacer tout à fait librement 
        dans l'eau ou le feu. C'est pourquoi Bonten 
        et Taishaku les assistent 
        [...] Quant aux caractères 
        du Sutra du Lotus,  un aveugle ne les voit pas du tout. Les yeux 
        d'un simple mortel les voient de couleur noire. Les personnes des deux 
        véhicules y perçoivent la non-substantialité. 
        Les bodhisattvas les voient de différentes couleurs,  tandis que 
        ceux dont les graines de la bodhéité sont arrivées 
        à maturité les reconnaissent comme des bouddhas. C'est pourquoi 
        il est dit dans le Sutra : "Ceux qui garderont ce Sutra 
        garderont le corps du Bouddha." En examinant 
        les textes des sutras Vairocana*,   Kegon* 
        et des autres sutras,  nous ne découvrons pas un mot,  pas un point 
        qui ressemble aux passages du Sutra du Lotus cités plus 
        haut. Certes,  ils affirment parfois que les sutras du Mahayana 
        sont supérieurs à ceux du Hinayana,  
        ou que les doctrines bouddhiques sont plus profondes que les enseignements 
        séculiers ; ils vantent parfois la notion de Voie 
        du milieu [chu] en l'opposant à divers concepts tels 
        que la non-substantialité 
        de tous les phénomènes [ku],  ou l'idée qu'ils n'ont 
        qu'une existence temporaire 
        [ke]. Mais en fait,  ils sont comme les roitelets de petits royaumes qui,  
        lorsqu'ils s'adressent à leurs sujets,  parlent d'eux-mêmes 
        comme de grands rois. C'est le Sutra du Lotus qui,  comparé 
        à ces divers dirigeants,  mérite véritablement le 
        titre de Grand Roi.  L'école 
        Hosso enseigne que tous les 
        phénomènes naissent seulement de l'esprit,  mais ont une 
        existence réelle. D'innombrables branches différentes 
        se rattachent aux enseignements du Mahayana,  
        mais,  dans la mesure où elles souscrivent à cette idée 
        - que l'esprit seul donne naissance à tous les phénomènes 
        mais que les phénomènes ont une existence réelle 
        -,  on pourrait les considérer comme une seule école. L'école 
        Sanron enseigne que tous 
        les phénomènes naissent uniquement de l'esprit et qu'ils 
        sont sans existence réelle. Là encore,  il y a d'innombrables 
        écoles du Mahayana,  mais,  
        dans la mesure où elles souscrivent à cette idée 
        - que l'esprit seul est à la source de tous les phénomènes,  
        et que les phénomènes n'ont pas d'existence réelle 
        -,  on peut considérer qu'elles constituent une même école. 
        Ainsi,  toutes ces écoles mettent l'accent sur l'une ou l'autre 
        des deux vérités partielles du Mahayana : que les phénomènes ont une existence réelle,  
        ou qu'ils sont,  par nature,  non-substantiels 
        (ku) [...] Par son contenu,  
        le Sutra Vairocana* n'est plus 
        même pas comparable aux sutras  Kegon* 
        ou Hannya*. 
        Mais,  parce que tant de personnes de haut rang ont foi en ce Sutra 
        Vairocana*,  la situation 
        ressemble à celle d'un roi amoureux d'une femme d'humble condition. 
        Le Sutra Vairocana* est comparable 
        à une femme d'origine modeste,  parce que ses principes ne vont 
        pas au-delà de la notion de la Voie 
        du milieu,  [considérant la vraie nature de toute chose 
        comme] indépendante de la non-substantialité 
        (kutai) et de l'existence temporaire (ketai). Quant aux 
        lettrés et aux maîtres qui adhèrent au Sutra 
        Vairocana*,  ils sont 
        comparables à un roi parce qu'ils commandent le respect et exercent 
        une grande influence sur le peuple.  Ceux qui 
        entendent le titre du Sutra Kegon* 
        s’éveillent à la médianeté simple 
        et à la médianeté non-simple. Ceux 
        qui entendent le titre du Sutra 
        Vairocana*,  des sutras 
        aux doctrines diverses et des sutras 
        de la sagesse s’éveillent soit au principe de la vacuité 
        analytique (shakku*),  
        soit à celui de la vacuité 
        substantielle (taiku*),  
        soit à celui de la vacuité simple (tanku*),  
        ou encore à celui de la vacuité non-simple (futanku*),  ou au principe de la médianeté 
        simple (tanchu*) 
        ou de la médianeté non-simple (futanchu*). 
        Ils n’ont cependant pas encore entendu les bienfaits 
        (kudoku) de l’Éveil 
        merveilleux de la présence 
        mutuelle des dix mondes-états,  
        cent mondes-états,  mille 
        ainsi,  trois mille domaines. 
        Tant que ce principe n’a pas été prêché,  
        ils ne sont qu’hommes ordinaires au degré 
        de l’identité de principe (ri-soku*) extérieure 
        au Sutra du Lotus. Les 
        bouddhas et bodhisattvas (mentionnés dans) ces sutras ne parviennent 
        pas encore au degré de l’identité de dénomination 
        (myoji-soku*) 
        du Sutra du Lotus. A plus forte raison,  sans en réciter 
        le Titre,  comment pourraient-ils 
        parvenir à l’identité de contemplation (kangyo-soku*)  ?  | |||
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