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Extraits de gosho sur

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non-dualité (funi)
 

A présent, nous, école du Lotus, si nous abandonnons le Sutra du Lotus, notre cœur, serons des cadavres ayant perdu leurs six racines. Le cœur est les cinq racines et les cinq racines sont le cœur. Aussi, si la Loi du cœur devient bouddha, en même temps, la Loi de la matière devient aussi bouddha. La matière et le cœur étant en non-dualité (shiki shin funi), l’intérieur et l’extérieur se possèdent mutuellement. Le commentaire dit : “Les huit pétales de la fleur du lotus représentent les huit enseignements (de Shakyamuni). Le siège unique du lotus exprime le rassemblement des huit en un. Dans un, il y a huit. Dans huit, il y a un. C’est toujours huit et c’est toujours un. Il n’y a qu’un et il n’y a que huit. C’est un ou c’est huit. Il n’y a pas d’avant, il n’y a pas d’après”.
Les douze liens causaux (1256 )

Ainsi, au moment où l’on récite Myoho-renge-kyo, apparaît le Bouddha de l’Éveil originel (honbutsu) contenu dans notre coeur/esprit. Notre corps et notre esprit sont symbolisés par le grenier, le mot Myo est, lui, exprimé par le sceau (in) (note). Les commentaires tendai indiquent : « ouvrir le grenier profond secret correspond à Myo. Indiquer le modèle correct de l'éphémère et du véritable correspond au Dharma (Ho). Désigner l’effet fondamental (honga-myo) du passé lointain correspond au lotus (Ren). Rencontrer la voie parfaite de la non-dualité (jippu-nimon) est symbolisé par la fleur (Ge). La voix faisant l’œuvre du Bouddha correspond à Kyo (sutra) ». Ils disent encore : « Myo atteste du Dharma inconcevable. Myo est le Dharma des dix mondes, des dix Ainsi, de la non-dualité de éphemère/réel ».
[...] Entendre la non-dualité du bien et du mal (zen'aku-funi), la non-dualité de l'impur et du pur (senjo funi), fait qu’un jour enfin, on atteste intérieurement de la réalisation de la bodhéité. Pour cette raison, on dit ''devenir bouddha dès ce corps'' (sokushin jobutsu). Si on obtient cette attestation en une vie, on évoque l’Éveil merveilleux (myogaku) en une vie.
La doctrine d’Ichinen Sanzen, 1258

Toutefois, les enseignements du Bouddha sont d'une grande diversité. Est-ce parce que les pensées des êtres humains sont également très diverses  ? Quoi qu'il en soit, Shakyamuni enseigna pendant cinquante ans. Au cours des quarante et quelques premières années, il exposa successivement  : le Sutra Kegon* dans lequel il est dit : "L'esprit, bouddha et tous les êtres vivants n'appartiennent pas à trois catégories distinctes" ; les sutras Agama*, énonçant les principes de souffrance, non-substantialité, impermanence, et non-moi ; le Sutra Daijuku qui affirme que l'on ne peut dissocier le pur de l'impur ; le Sutra Daibon hannya qui énonce les principes d'identification mutuelle et de non-dualité  ; et les sutras Muryoju, Kammuryoju et Amida, qui parlent de la renaissance sur la Terre de la béatitude parfaite. Tous ces enseignements furent très clairement exposés afin de sauver tous les êtres humains aux périodes du Dharma correct, du Dharma formel et des Derniers jours du Dharma.
Encouragements à une personne malade (décembre 1264, à Nanjo Hyoe Shichiro)

Ces divers sutras exposent des vérités partielles telles que "l'esprit lui-même est le Bouddha et le Bouddha n'est en rien différent de l'esprit." Les adeptes du Zen se sont laissé égarer par une ou deux maximes ou phrases de ce genre, en omettant de se demander si elles représentent le Mahayana ou le Hinayana, les enseignements provisoires ou définitifs, des doctrines qui révèlent la vérité ou des doctrines qui la dissimulent. Ils se contentent de mettre en avant le principe de la non-dualité sans comprendre le principe de la dualité (note), et font preuve d'une grande arrogance en prétendant qu'ils sont eux-mêmes les égaux du Bouddha.
Conversation entre un sage et un ignorant (1265 ? à un samouraï ? )

Ainsi, le Grand-maître* Saicho* écrit : "Un seul esprit, l'essence réelle de Myoho Renge, amène simultanément à maturité à la fois le bourgeon de la cause et la corolle de l'effet. Les trois formes d'enseignement utilisées par le Bouddha contiennent toutes les trois à la fois le lotus-ainsité et le lotus-métaphore. L'ensemble du Sutra du Lotus est à la fois ainsité et métaphore : dans les sept paraboles, les trois non-dualités et les dix points de supériorité de ce Sutra, le lotus qui est désigné est celui de l'essence [du Dharma]. Et on appelle Myoho Renge Kyo [Sutra du Lotus] l'enseignement qui expose pleinement ce principe."
L'ainsité du Dharma Merveilleux (Sado, 1273 ? à Sairen-bo)

Ces conceptions erronées de Kukai* furent transmises jusqu'à Shokaku-bo le fondateur du temple Dembo-in, qui déclara dans son Shariko Shiki [compilation de discours prononcés au cours de cérémonies en l'honneur des reliques du Bouddha] : "Le bouddha véritablement honorable et digne de respect est celui du Mahayana de la non-dualité. Le bouddha aux trois corps d'âne ou de boeuf (note) n'est même pas digne de tirer son chariot.
[...] L'enseignement ésotérique, à son tour, se divise en deux catégories. La première est celle de l'enseignement théorique*, qui comprend les sutras Kegon*, Hannya*, Vimalakirti, le Sutra du Lotus et du Nirvana. Bien qu'ils enseignent l'inséparabilité des vérités profanes et de la vérité suprême du bouddhisme, ils n'enseignent pas les mudra et les mantra dharani*. La deuxième catégorie est celle de l'enseignement ésotérique à la fois la pratique et théorique. Ce sont les principes que l'on trouve dans les sutras Vairocana*, Kongocho* et Soshitsuji*. Ils enseignent la non-dualité des vérités profanes et bouddhiques ainsi que les mantra dharani* et les mudra."
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

 

 

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