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Extraits de gosho sur |
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le mariage |
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Même
parmi ceux qui furent, à un moment donné, parents et enfants,
les parents ne savent pas qu'ils furent parents ni les enfants qu'ils
furent leurs enfants ; et, bien que mari et femme se rencontrent de nouveau,
ils ignorent qu'ils se sont déjà rencontrés. Nous
nous égarons comme si nous avions les yeux d'un mouton ; nous sommes
aussi ignorants que si nous avions des yeux de loup. Nous ne connaissons
pas la relation passée que nous avons eue avec la mère qui
nous a donné naissance, et nous ignorons à quel moment nous
succomberons nous-mêmes à la mort. Vous et votre mari,
tout particulièrement, êtes des pratiquants
du Sutra du Lotus. Vous aurez certainement un enfant précieux
qui continuera après vous à planter la graine de la propagation
du Sutra du Lotus. Comme c'est magnifique ! Cet enfant
héritera à la fois des aspects physiques et spirituels
de votre vie. La femme est comparable à une glycine et l'homme à un pin. Une
glycine ne peut rester debout un seul instant sans le pin. En cette
époque agitée, alors que vous n'avez même pas de
serviteurs sur qui compter, vous avez envoyé votre mari ici.
Cela démontre que votre foi est plus ferme que la terre, et les divinités de la terre le savent certainement. Votre foi est plus haute que le
Bontenet Taishaku le savent certainement aussi. Au cours
de toutes vos vies passées, vous avez dû partager des liens
de mariage avec autant d'hommes qu'il y a de grains de sable dans l'océan.
Pourtant, l'homme avec qui vous étiez mariée dans cette
vie est votre véritable époux. Car c'est lui seul qui
vous a conduite à pratiquer les enseignements du Sutra du
Lotus. Vous devez le respecter comme un bouddha. Mais, pour
sa part, Saemon [Shijo
Kingo] est un croyant
du Sutra du Lotus, qui n'a pas son égal parmi tous les
croyants laïques du Japon. Parce que vous êtes mariée à un homme tel que lui, vous êtes aussi la première
de toutes les femmes du Japon. Parce que vous consacrez votre vie au Sutra du Lotus, le Bouddha vous considère sans doute
comme l'égale de la fille du
Roi-Dragon elle-même. Le caractère chinois qui désigne
la femme implique la dépendance. La glycine dépend du
pin sur lequel elle pousse, et la femme dépend de l'homme. Prenez Saemon pour maître,
et laissez-le vous guider dans la foi du Sutra du Lotus. Une femme est comparable
à l'eau. Elle prend la forme du récipient qui la contient.
Une femme est comparable à une flèche, elle a besoin d'être
ajustée à l'arc pour être lancée. Une femme
est comparable à un bateau qui est guidé par son gouvernail.
Si le mari est voleur, sa femme devient voleuse aussi. Si le mari est
roi, la femme est reine. Si son mari est une personne de bien qui pratique
le Dharma correct, elle deviendra bouddha. Non seulement dans cette
vie-ci mais dans les vies futures, son destin est lié à
celui de son mari. [Votre mari]
Hyoe no Saemon est un pratiquant du Sutra du Lotus. Parce que
vous êtes sa femme, quoi qu'il arrive, le Bouddha doit savoir
que vous êtes une pratiquante du Sutra du Lotus. Un mari
est, en quelque sorte, l'âme de sa femme. Sans lui, elle est sans
âme. A notre époque, même une femme mariée
a des difficultés à vivre. Vous vivez sans mari, mais
vous avez plus de courage que bien des femmes mariées. De plus,
vous conservez une foi solide dans les divinités
bouddhiques et continuez à rendre hommage au Bouddha. Vous
êtes donc véritablement une femme remarquable. Vous,
les deux frères, êtes comparables à l'ermite et
à son disciple. Si l'un de vous abandonne à mi-chemin,
vous ne parviendrez ni l'un ni l'autre à la bodhéité.
On pourrait vous comparer aux deux ailes d'un oiseau ou aux deux yeux
d'un homme. Et vos femmes sont votre soutien. Les femmes soutiennent
les autres, leur permettant ainsi de les soutenir en retour. Quand
le mari est heureux, sa femme est comblée. Si le mari est un
voleur, sa femme devient voleuse aussi. Et pas seulement dans la vie
présente. Tout au long de leurs existences successives, un
homme et sa femme sont aussi étroitement liés que le
corps et l'ombre, la fleur et le fruit, les racines et les feuilles.
Les insectes rongent les arbres qui les abritent et les poissons boivent
l'eau dans laquelle ils nagent. Si l'herbe se dessèche, les
orchidées en souffrent ; si les sapins croissent, les chênes
en profitent. Même parmi les arbres et les plantes, on découvre
des liens aussi étroits. On appelle hiyoku un oiseau à deux têtes. Ses deux bouches nourrissent
un corps unique. On appelle hiboku un poisson qui n'a qu'un oeil, si bien que le mâle et la femelle
doivent rester ensemble toute leur vie. Mari et femme devraient être
comme eux. C'est comparable à un jeune couple dont le mari aimerait tant son épouse et la femme aurait tant de tendresse
pour son époux qu'ils en oublieraient complètement leurs
parents. Ainsi les parents n'auront que des vêtements très
minces pendant que le jeune couple sera dans sa chambre bien au chaud.
Leurs parents n'auront rien à manger, mais eux ne manqueront
de rien. Ce serait l'un des pires manquements à la piété
filiale, mais ils n'auraient pas conscience de mal faire. Le mouvement
des nuages varie selon le pouvoir du dragon.
Et les actions d'un mari sont révélatrices de la force
de son épouse. De même, c'est grâce à votre
soutien que le seigneur Toki est maintenant venu jusqu'ici me rendre visite. En voyant de la fumée,
on sait qu'il y a un feu ; et quand vient la pluie, on imagine
le dragon qui la fait tomber. On reconnaît la qualité d'une femme en observant son mari. C'est pourquoi, maintenant, en présence
du seigneur Toki, j'ai l'impression
de vous avoir, vous aussi, devant moi. Mari et femme sont aussi
inséparables que des crevettes vivant sous la mer au creux de
la même éponge, animaux qui semblent s'être juré
de partager le même abri sans jamais s'en écarter de toute
leur vie. Ils peuvent dormir dans le même lit et se blottir ensemble
sous des couvertures brodées de canards mandarins, mais ce voyage
dans l'au-delà, ils ne pourront pas le faire ensemble. Quand
ils devront avancer seuls dans l'obscurité qui viendra les encourager ? Pour le moment, conservez votre calme et
observez l'évolution des événements. Et n'allez
pas vous plaindre aux autres des difficultés que vous éprouvez
à vivre en ce monde. Une telle attitude s'écarte grandement
de celle d'un homme de sagesse. Après la mort d'un homme qui
se plaint, son épouse, incapable de surmonter son chagrin, même
sans le vouloir, révélera aux autres sa conduite honteuse.
Et cela ne sera en aucun cas la faute de l'épouse mais seulement
le résultat du comportement répréhensible du mari. Il est facile de se préoccuper d'une personne que l'on
a constamment sous les yeux, mais c'est bien différent quand
elle est loin, même si, peut-être, dans notre coeur nous
ne l'oublions pas. Pourtant, au cours des cinq dernières années,
de la 11e année de l'ère Bun'ei [1274] à celle-ci, 1re année de l'ère Koan [1278], depuis que j'habite dans ces montagnes, vous avez par trois
fois envoyé votre mari de la province de Sado pour me rendre visite. Quelle profonde sincérité ! Votre foi est plus ferme que la terre, et plus profonde que le grand
océan ! Les singes ont besoin des
arbres, et les poissons, de l'eau. Vous, en tant que femme, vous avez
besoin de votre mari. Craignant de le perdre, vous avez rasé
votre tête et vous avez teint en noir votre robe.
Comment les bouddhas des dix
directions pourraient-il ne pas éprouver de compassion à
votre égard ? Jamais le Sutra du Lotus ne pourra
vous abandonner. Avec cette certitude, vous devez lui confier votre vie. Croyez dans ce Gohonzon de tout votre coeur, car c'est la robe qui vous protégera dans
la vie prochaine. Aucune femme ne laisserait son mari sans vêtement,
et nuls parents ne manqueraient d'éprouver de la compassion en
voyant leur enfant grelotter de froid. Le Bouddha Shakyamuni et le Sutra
du Lotus sont comme cette femme ou comme ces parents. [...] Les fleurs se transforment en fruits et
les jeunes mariées seront à leur tour belles-mères. Il n'y a rien d'extraordinaire
dans ce que nous appelons la foi. Comme une femme chérit son
mari, comme un homme donnerait sa vie pour sa femme, comme des parents
n'abandonneraient jamais leurs enfants, ou comme un enfant refuserait
de quitter sa mère, nous devrions accorder notre confiance au Sutra du Lotus, à Shakyamuni, à Taho et à tous les bouddhas et bodhisattva des dix
directions, ainsi qu'aux dieux du
ciel et aux divinités
bienveillantes, et réciter Namu
Myoho Renge Kyo Un foyer
sans mari est comme une personne sans âme. A qui pouvez-vous parler
de ce qui vous préoccupe, et à qui offrirez-vous de bons
plats ? Un jour ou deux de séparation entre époux
suffisent à leur faire ressentir la solitude. Or vous avez été
séparée de votre mari le 20e jour du 3e mois de l'année
dernière, et, tout au long de l'année écoulée,
il aurait été vain d'espérer son retour. Nous sommes
déjà dans le 7e mois de l'année. Même s'il
ne lui est pas possible de revenir en personne, pourquoi ne peut-il
pas au moins vous donner de ses nouvelles ? |
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voir également la condition de la femme | |||
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