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Extraits de gosho sur |
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les lettrés
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Parmi
les mille ou dix mille lettrés de notre époque,
il n'en est pas un seul qui ne se trompe sur ce point. Et dans ces conditions,
bien rares sont ceux qui ont une compréhension correcte de l'enseignement.
Si personne n'a une compréhension correcte de l'enseignement, personne
ne lira non plus le Sutra du Lotus. Et si personne ne lit le
Sutra du Lotus, personne ne pourra remplir la fonction de maître
pour le pays Et pourtant,
Cheng-guan de l'école Kegon,
Cien de l'école Hosso,
Jizang de l'école Sanron,
et Kukai* de l'école Shingon, que
l'on croyait tous dotés des yeux de la sagesse du Bouddha, n'ont
pas compris ces passages du Sutra du Lotus. Comment, alors, les
lettrés bouddhistes de notre époque, qui
semblent bien aveugles, pourraient-ils saisir la différence [entre
le Sutra du Lotus et les autres sutras] ? Elle est aussi
éclatante que la différence entre le noir et le blanc, ou
entre le Mont Sumeru et une graine
de pavot. Bien qu'aucun
sutra, à l'exception du Sutra du Lotus, ne permette d'obtenir
le plus petit bienfait, les lettrés bouddhistes de l'époque
des Derniers jours du Dharma prétendent que tous les sutras doivent conduire à l'Éveil
puisqu'ils furent exposés par le Bouddha. Par conséquent,
ils professent arbitrairement la foi en n'importe quel sutra et suivent
n'importe quelle école de leur choix, que ce soit Shingon,
Nembutsu, Zen,
Sanron, Hosso,
Kusha, Jojitsu
ou Ritsu. A ma connaissance, aucun des enseignements
sacrés de l'Ainsi-venu
ne comporte le moindre mensonge. Toutefois, en étudiant les enseignements
bouddhiques de plus près, nous constatons que, parmi les paroles
d'or de l'Ainsi-venu elles- mêmes, certaines distinctions sont nécessaires ; il faut distinguer entre Mahayana
ou Hinayana, entre enseignements
provisoires ou définitifs,
exotériques ou ésotériques.
Ces catégories découlent des sutras eux-mêmes, et
les commentaires des divers lettrés en retracent
les grandes lignes. Les lettrés de notre temps pensent généralement que les enseignements du Bouddha sont exposés invariablement en fonction des capacités de ceux qui l'écoutent, mais, en fait, ce n'est pas véritablement ce qu'enseigne le Bouddha. S'il était vrai qu'il faille enseigner les doctrines les plus élevées aux personnes dotées des plus grandes capacités de sagesse, pourquoi Shakyamuni n'a-t-il pas enseigné le Sutra du Lotus immédiatement après avoir atteint l'Éveil ? Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui) Quand le dragon psalmodie, les nuages s'amoncellent.
Mais quand un lièvre glapit ou quand un âne brait, ni le
vent ni les nuages n'apparaissent. Tant qu'un ignorant lit le Sutra
du Lotus et qu'un savant-maître disserte sur
son sens, aucune critique ne s'élève et rien ne vient déranger
le calme du pays. Mais quand un sage apparaît et expose le Sutra
du Lotus exactement comme le Bouddha l'a enseigné, des clameurs
s'élèvent dans le pays entier, et ce sage est en butte à
des persécutions encore plus grandes que celles subies par le Bouddha
de son vivant. On lit encore
dans le Hokke Mongu* : "Question - Selon
vous, croire dans le Sutra du Lotus est le premier de tous les
préceptes. Pourquoi donc [en décrivant la quatrième
étape de la pratique] le Sutra du Lotus parle-t-il de
ceux "qui maîtrisent l'observance des préceptes" ? Réponse - [...]
Les lettrés bouddhistes, de nos jours, ignorant
ce passage de commentaire, voudraient placer au même niveau les
ignorants de l'époque des Derniers
jours du Dharma et les deux sages Huisi
et Zhiyi. Ils commettent une
erreur extrêmement grave ! Si
un pratiquant sincère du Sutra du Lotus, qui récite
son Titre même sans en connaître le sens, se laisse intimider
par les lettrés des diverses écoles et
en vient à abandonner sa foi, il est comparable au petit empereur
fantoche Hu-Hai, qui prit la place
du prince héritier mais se laissa intimider et finalement assassiner
par Zhaogao. Le Sutra
du Lotus met en garde : "en croyant et en pratiquant uniquement
le Sutra du Mahayana, sans jamais accepter un seul vers des autres sutras."(réf.)
Les lettrés de notre époque s'imaginent
qu'il n'y a aucun mal à mélanger d'autres pratiques avec
celle du Sutra du Lotus. |
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voir également : Savant-maître et maître | |||