Qui est qui sur le Shutei Gohonzon
http://nichirenscoffeehouse.net/ShuteiMandala/ 12 - Nichiren (1222-1282) |
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Nichiren est le fondateur de sa propre école bouddhiste. Le 28 avril 1253, après de nombreuses années d’études et de méditation, il récita publiquement Namu Myoho Renge Kyo et commença à en enseigner la récitation. Ses critiques sévères des bouddhistes qui négligeaient ou mésinterprétaient le Sutra du Lotus lui attirèrent l’hostilité et du bouddhisme établi et du shogunat qui protégeait ce dernier. Il subit de leur part quatre persécutions majeures et de nombreuses persécutions mineures sans jamais reculer car il savait que seul le Sutra du Lotus pouvait éveiller le peuple à la possibilité d’atteindre la bodhéité et à la compréhension que ce monde est la Terre pure du Bouddha Atemporel Shakyamuni. C’est pendant son exil à l’île de Sado, le 25 avril 1273, que Nichiren écrivit le Kanjin Honzon Sho qui décrit ce qui plus tard deviendra le mandala- Gohonzon. Le 8 juillet de la même année, il inscrivit pour la première fois un Gohonzon. Le Shutei mandala fut inscrit en mars 1280. C’est le mandala devant lequel Nichiren pratiqua avant de mourir dans la maison de Munenaka Ikegami, le 13 octobre 1282. C’est au travers de ses écrits qu’on peut voir ce que Nichiren pensait de lui-même. Dans la Kembutsu Miraiki (Sur le Comportement du Bouddha), il dit qu’il est un Pratiquant du Sutra du Lotus (Hoke-kyo no gyoja), ce qui veut dire qu’il est « celui qui pratique le Sutra du Lotus comme le Bouddha l’enseigne », qu’il en fait l’expérience et par là accomplit les prédictions du Bouddha sur les Derniers jours du Dharma tels qu’ils sont décrits dans le Sutra du Lotus. De plus, il affirme qu’il est une personne ordinaire (bompu) au deuxième sur six stades d’identité dans la classification de Zhiyi sur la pratique pour l’atteinte de la bodhéité. Pour Nichiren, après le parinirvana du Bouddha, cela équivaut au premier des six stades d’identité qui consiste à se réjouir en entendant le Sutra. Ainsi d’un côté, Nichiren se situe au même stade que ceux qui entendent le Sutra du Lotus et lui accordent leur foi dans les Derniers jours du Dharma. Dans son Kaimoku-sho (Traité pour ouvrir les yeux), Nichiren affirme même que, dans ses vies passées, il a certainement dénigré le Sutra du Lotus et oppressé ses pratiquants, et que maintenant il payait ses fautes en subissant différentes persécutions pour la sauvegarde du Sutra du Lotus. C’est également ce qui arriverait à ceux, très nombreux, qui avant de se convertir commenceraient par s’opposer. Cela explique aussi les souffrances des disciples persécutés qui s’étonnent d’avoir à subir autant de difficultés. Après l’exil de Sado, cependant, Nichiren commença à se considérer comme la manifestation du bodhisattva Jogyo dans la mesure où il remplissait le rôle de l’Envoyé du Bouddha dans les Derniers jours du Dharma. D’après Nichiren, dans le chapitre XXI, Shakyamuni confie spécifiquement à Jogyo et aux bodhisattvas Surgis-de-Terre le soin de répandre daimoku, la pratique essentielle pour les Derniers jours du Dharma. Puisque personne ne l’a fait, Nichiren conclut qu’il était Jogyo lui-même ou tout au moins son précurseur. Dans le gosho Lettre de pétition de Yorimoto Nichiren écrit, en se substituant à son disciple Shijo Kingo qui essaie de justifier auprès de son seigneur féodal sa croyance dans le Sutra du Lotus et les enseignements de Nichiren. Dans cette lettre il dit de lui-même :
Mais plus souvent, Nichiren suggère simplement sa relation avec Jogyo et s’étend sur le lien entre les bodhisattvas Surgis-de-Terre et tous ceux qui pratiquent le daimoku. Shoho jisso-sho (Aspect réel de tous les phénomènes) en donne un bon exemple :
Nichiren se voyait donc comme une personne ordinaire (bompu) qui remplit la mission de Jogyo ou comme Jogyo apparaissant dans ce monde pour démontrer que les hommes ordinaires peuvent adhérer au Sutra du Lotus. Sa place dans le mandala est celle de nous tous qui nous tenons devant le Bouddha Atemporel et avons foi dans le Dharma Merveilleux, participant ainsi à la Cérémonie dans les Airs. De plus, Nichiren estimait avoir reçu deux transmissions : l’une extérieure et historique, l’autre intérieure et spirituelle. Il exprime la première dans le Kembutsu Mirai-ki (Sur les prédictions du Bouddha) :
C’est la transmission qui va du Bouddha historique Shakyamuni aux enseignements madhyamika de Nagarjuna, les enseignements Tiantai de Zhiyi, Zhanlan et Saicho pour aboutir à Nichiren, premier réformateur à tenter de restaurer les enseignements historiques authentiques de l’école Tiantai. Cette transmission historique de tous ceux qui ont enseigné et fait vivre le Sutra du Lotus à travers les âges est représentée en bas du mandala. Il est à noter que le nom de Nichiren y figure. La seconde transmission est celle qui provient directement du Dharma Merveilleux à travers le Bouddha Atemporel Shakyamuni jusqu’à ses disciples atemporels, les bodhisattvas Surgi-de-Terre. Dans le Kanjin Honzon-sho (Le véritable objet de vénération) il est dit :
Et plus loin dans le même gosho :
Et encore :
Puisque Nichiren est le premier à propager le Daimoku et à inscrire le véritable objet de vénération, il faut en conclure que Nichiren estimait en avoir la capacité à cause de son identité avec Jogyo à qui le Bouddha Atemporel Shakyamuni avait directement transmis ses enseignements pour qu’il puisse agir en tant qu’Envoyé du Bouddha dans les Derniers jours du Dharma. A cet égard, Nichiren dépasse l’école historique Tiantai, dans la mesure où il enseigne ce qui était réservé aux bodhisattvas Surgis-de-Terre. Il est le premier à recevoir et à transmettre Namu Myoho Renge Kyo et c’est dans cet esprit que l’on peut lire son nom juste sous le Daimoku, la position dans laquelle il peut recevoir directement et le prêcher :
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