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dix ou huit écoles bouddhiques du Japon

Le sage répondit : "Vous devriez, pour l'instant, mettre de côté les doctrines et considérer la chose d'un point de vue logique. Quelqu'un peut-il avoir la prétention, sans s'interroger sur la signification essentielle des enseignements exposés par le Bouddha tout au long de sa vie, ou sans s'interroger sur les principes de base des dix écoles, d'admonester le pays et d'enseigner aux autres  ? Ce zen dont vous parlez, je l'ai étudié en profondeur pendant un certain temps. Considérant le caractère extrême des principes qu'il enseigne, je dois dire qu'il représente une distorsion grave.
Conversation entre un sage et un ignorant (1265  ? à un samouraï  ? )

Pourtant, les lettrés bouddhistes de notre époque estiment que c'est une interprétation propre à la seule doctrine de l'école Tendai, et qu'aucune autre école ne la partage. J'ai réfléchi à cela et voici ce que j'ai à en dire : les huit ou dix écoles dont nous parlons sont toutes nées après la disparition de Shakyamuni, et ont été fondées par les maîtres [de diverses époques]. Nous ne devrions jamais évaluer les sutras exposés par Shakyamuni de son vivant en fonction des doctrines d'écoles fondées après la disparition du Bouddha. Les commentaires du Grand-maître* Zhiyi*, par contre, sont totalement en accord avec les enseignements des divers sutras. Il n'est pas juste de les rejeter en prétextant qu'ils ne sont que la doctrine d'une école particulière.
La lettre de Teradomari (Teradomari, le 22 octobre 1271, à Toki Jonin)

Comparer la taille du Japon à celle de l’Inde ou de la Chine équivaut à placer l’île d’Oshima (Izu) à côté du Japon entier, mais toute la différence réside dans le nombre de temples bouddhistes au Japon par rapport à celui de la Chine ou de l’Inde. De plus, en Inde et en Chine, certaines régions croient dans le Hinayana alors que d’autres dans le Mahayana, même si c'est le Mahayana provisoire*. Au Japon, les doctrines des huit ou dix écoles de bouddhisme sont maîtrisées dans chaque temple et les sutras mahayana sont récités dans chaque maison. Les bouddhistes de l’Inde et de Chine sont 1 sur 1000 dans ce cas, tandis qu’au Japon, tout le monde est bouddhiste et personne ne croit en une religion non bouddhiste.
Souverains de notre pays (Minobu, février 1275)

En Chine et au Japon, sont apparus par le passé des hommes dotés d'une sagesse et de capacités exceptionnelles. Mais, en défendant le Sutra du Lotus, aucun d'eux n'a suscité plus que moi l'apparition des grands ennemis dans son pays. Devant cette évidence, chacun devrait comprendre que Nichiren est le plus grand sage du monde entier. Au cours de plus de sept cents ans écoulés depuis l'introduction du bouddhisme au Japon, cinq mille ou sept mille volumes de sutra ont été lus, et l'enseignement de huit ou dix écoles a été professé. Les personnes de sagesse ont été aussi nombreuses que les tiges de riz et de chanvre et ceux qui ont propagé l'enseignement à l'étranger sont aussi innombrables que les tiges de bambous et de roseaux. Et pourtant, parmi tous les bouddhas, il n'en est pas un seul qui soit plus respecté ou dont le nom soit plus souvent invoqué que le bouddha Amida.
[...] Le sage répondit : "Vous devriez, pour l'instant, mettre de côté les doctrines et considérer la chose d'un point de vue logique. Quelqu'un peut-il avoir la prétention, sans s'interroger sur la signification essentielle des enseignements exposés par le Bouddha tout au long de sa vie, ou sans s'interroger sur les principes de base des dix écoles, d'admonester le pays et d'enseigner aux autres  ? Ce zen dont vous parlez, je l'ai étudié en profondeur pendant un certain temps. Considérant le caractère extrême des principes qu'il enseigne, je dois dire qu'il représente une distorsion grave.
[...] Par conséquent si nous voulons comparer leurs mérites, nous pouvons dire que le Grand-maître* Saicho*, par l'ampleur de la tâche qu'il accomplit, surpassa Nagarjuna et Vasubandhu, et fut plus sage encore que Zhiyi* et Zhanlan*. S'il en est ainsi, comment, à notre époque au Japon, les moines des temples To-ji, Onjo-ji ou des sept grands temples et les adeptes des huit écoles et du Shingon, Zen ou Ritsu, peuvent-ils transgresser les préceptes parfaits du Grand-maître* Saicho*  ? Les moines des neuf régions de Chine devinrent les disciples de Zhiyi*, et adoptèrent les principes de méditation parfaite et de sagesse parfaite qu'il enseignait. Mais puisque aucun kaidan pour conférer universellement l'ordination qui mène à l'Éveil parfait et immédiat n'avait été construit en Chine, certains auraient pu ne pas le suivre dans ce domaine des préceptes. Par contre, au Japon, puisque Saicho* établit un tel sanctuaire, ceux qui ne suivent pas le Grand-maître* Saicho* ne peuvent être considérés que comme des non bouddhistes et des personnes mauvaises.
[...] Si les prédictions du Bouddha doivent se vérifier, il semblerait alors que ce seront les moines des dix ou des huit écoles bouddhiques qui réduiront en cendres le Mont Sumeru du bouddhisme. Dans le coeur des moines des écoles du Hinayana, Kusha, Jojitsu et Ritsu s'allumera la flamme de la jalousie à l'encontre des moines du Mahayana. Et des moines tels que Shubhakarasimha*, de l'école Shingon, San-jie, de l'école Zen et Shandao de l'école Jodo sont des moines parasites nés dans ce corps de lion qu'est l'enseignement du Bouddha.
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

Ces enseignements brahmaniques résultaient d'une compréhension erronée des divers sutras enseignés par les bouddhas qui précédèrent le Bouddha Shakyamuni. La situation d'aujourd'hui est tout à fait comparable. De nombreuses doctrines bouddhiques sont enseignées au Japon, mais elles découlent toutes des Huit Écoles, des Neuf Écoles ou des dix écoles. Parmi les dix écoles, je laisserai de côté pour l'instant l'école Kegon et les autres. Mais parce que Kukai*, Ennin* et Enchin se trompèrent quant aux mérites relatifs des écoles Shingon et Tendai, les habitants du Japon ont été, en cette vie même, attaqués par un pays étranger, et dans leur prochaine vie, ils tomberont dans les Mauvaises voies. L'effondrement de la Chine, tout comme l'inévitable chute de ses habitants dans les Mauvaises voies, résultent également des erreurs de Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra*.
La prière pour la pluie des trois maîtres du Tripitaka (Minobu, 22 juin 1275 au nyudo Nishiyama)

Au Japon, de nos jours, parmi les quatre sortes de croyants des huit écoles, comme parmi ceux des écoles de la Terre pure et Zen, depuis l'empereur et l'empereur retiré, jusqu'aux vassaux et gens du peuple, il n'y a que des disciples de l'un ou l'autre de ces trois Grands-maîtres*  : Kukai*, Ennin* et Enchin*. Le Grand-maître* Ennin*, déclara  : "Même si l'on appelle les sutras Kegon* et divers autres "ésotériques", ils n'exposent pas la totalité de l'enseignement secret* du Tathagata  ; c'est pourquoi ils sont différents des enseignements du Shingon". (réf.) Le Grand-maître* Enchin*, déclara  : "Comparés au Sutra Vairocana*, le Sutra Kegon* et les sutras du Lotus sont des théories puériles."(réf.) Et Kukai*, le Grand-maître* Kukai*, fit remarquer  : "Chaque véhicule proposé se proclame le véhicule véritable, mais lorsqu'on les considère d'un point de vue plus large, on voit bien qu'ils ne sont que théories puériles."(réf.) Ainsi, chacun de ces Grands-maîtres affirma que le Sutra du Lotus, bien que le plus élevé de tous les sutras que le Bouddha Shakyamuni ait enseignés, enseigne et enseignera à l'avenir (note) comparé au Sutra Vairocana* exposé par le bouddha Vairocana* , est une doctrine puérile. Une personne de bon sens devrait-elle accorder le moindre crédit à cette assertion   ? Le peuple du Japon, de nos jours, devrait redouter plus que tout ces moines éminents qui observent les préceptes tout en professant des opinions erronées  ; ils sont cent fois, mille fois, dix mille fois, cent mille fois plus à craindre que des éléphants sauvages, des chevaux vicieux, des taureaux furieux, des chiens enragés, des serpents venimeux, des chardons empoisonnés, des rivages périlleux des falaises abruptes, des crues débordantes, des hommes nuisibles, des pays dangereux, des villes meurtrières, des maisons funestes, des femmes méchantes, des enfants malveillants, et des serviteurs hostiles  !
La question à approfondir jour et nuit (Minobu, 28 août 1275  ? , Toki Jonin).

Lorsque, ayant bien compris cela, je fus prêt, sans céder aux désirs de mes parents, de mes maîtres ou de quiconque, à me plonger dans la recherche des vérités bouddhiques, je découvris qu'il y avait dix brillants miroirs qui reflètent les doctrines sacrées exposées par le Bouddha tout au long de sa vie. Ce sont les dix écoles du bouddhisme que l'on appelle Kusha, Jojitsu, Ritsu, Hosso, Sanron, Shingon, Kegon, Jodo, Zen et Tendai-Hokke. Les lettrés d'aujourd'hui pensent qu'avec ces dix écoles pour guides éclairés il est possible de comprendre le coeur de tous les sutras, et proclament que ces dix miroirs réflètent tous de manière correcte la voie enseignée par le Bouddha. Nous pouvons néanmoins pour l'instant laisser de côté les trois écoles du Hinayana [Kusha, Jojitsu et Ritsu]. Elles sont comparables à un message qu'un particulier aurait réussi, d'une manière ou d'une autre, à envoyer dans un pays étranger, et en ce sens, elles ne peuvent faire autorité.
[...] Si nous examinons le monde, nous constatons que tous les tenants de ces diverses écoles disent : "Nous seuls détenons l'enseignement suprême  ! " Mais un pays ne peut avoir qu'un seul souverain. Si deux hommes prétendent ensemble à la souveraineté, le pays connaîtra des conflits. Pareillement, si une maison a deux maîtres, elle est inévitablement vouée à la destruction. Le même principe n'est-il pas valable pour les sutras  ? Parmi tous les sutras, il doit y avoir un enseignement roi. Mais les dix écoles ou sept écoles [que j'ai mentionnées] luttent pour prouver leur supériorité sans parvenir à se mettre d'accord. C'est comme si sept ou dix hommes prétendaient tous ensemble être le roi d'un même pays, interdisant ainsi au peuple de jamais vivre en paix.
Désireux de résoudre ce problème, j'ai fait un voeu. Celui de ne pas croire les affirmations de ces huit ou dix écoles, et de faire plutôt comme le Grand-maître* Zhiyi*  : de prendre pour seul maître les sutras eux-mêmes, et de déterminer ainsi, parmi les sutras enseignés par le Bouddha de son vivant, lesquels sont supérieurs et lesquels sont inférieurs. [Armé de cette résolution, ] j'ai entrepris de lire tous les sutras.
Traité sur la dette de reconnaissance (Minobu, le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)

Question : parmi les huit, neuf ou dix écoles, quelle est la véritable école fondée par le Bouddha Shakyamuni ?
Réponse : l'école Hokke est celle qui fut fondée par Shakyamuni. Nous le savons parce qu'il a déclaré : "Parmi tous les sutras que j'ai enseignés par le passé, que j'enseigne maintenant et que j'enseignerai à l'avenir, le Sutra du Lotus est le plus élevé."(réf.) Ce sont les mots prononcés par le Bouddha Shakyamuni lui-même. C'est pourquoi on appelle l'école fondée par le Bouddha, l'école Hokke, ou encore l'école Tendai.
Parvenir directement à la bodhéité grâce au Sutra du Lotus (Minobu, mars 1277   ? à Myoho-ama)

"Avant tout, ce qui me rend perplexe est ceci : je suis une personne sans qualités particulières, née à l'époque des Derniers jours du Dharma sur une terre éloignée du pays natal du bouddhisme. Mais, heureusement, le bouddhisme, né en Inde a déjà été introduit dans notre pays. Il serait extrêmement souhaitable que chacun puisse y adhérer. Toutefois, il n'y a pas moins de cinq ou sept mille volumes de sutras. Puisqu'il s'agit là des enseignements d'un seul bouddha, on pourrait penser qu'ils ne constituent essentiellement qu'un seul sutra. Pourtant, le bouddhisme se divise en huit écoles, si l'on inclut Kegon et Shingon, et en dix écoles, si l'on inclut Jodo et Zen. Même si ces écoles représentent diverses voies pour y parvenir, je présume que, en définitive, elles devraient exprimer une vérité unique.
Lettre de pétition de Yorimoto (Minobu, le 25 juin 1277, requête au seigneur Ema au nom de Shijo Kingo)

Les lettrés des diverses écoles de nos jours font de même. En fait, ils se sont laissés entraîner, par leurs interprétations personnelles des enseignements bouddhiques, vers des conceptions erronées. Ils sont comparables à des gens ivres qui, parce que la tête leur tourne, pensent, devant une montagne immense, que c'est elle qui tourne comme une toupie. C'est ce que font actuellement les maîtres des huit ou dix écoles, lorsqu'ils débattent et polémiquent sur leurs diverses doctrines. Il est fait mention, dans le dix-huitième volume du Sutra du Nirvana du "trésor qui, en acquittant la rançon, sauve la vie."
La lettre de Teradomari (Teradomari, le 22 octobre 1271, à Toki Jonin)

Question : Il y a dix écoles [bouddhiques] au Japon, telles que Kusha, Jojitsu, Ritsu, Hosso, Sanron, Kegon, Shingon, Jodo, Zen, and Hokke. L’objet de culte, pour ces écoles, varie. L’objet de culte dans trois écoles du Hinayana, telles que Kusha, Jojitsu, et Ritsu, est le bouddha de la Manifestation inférieure (retsu-ojin). L’objet de culte dans deux écoles, Hosso et Sanron, est le bouddha de Manifestation supérieure (sho-ojin). L’école Kegon vénère Vairocana comme son objet sacré. Vairocana est considéré comme le Corps de sagesse* du Bouddha Shakyamuni. L’objet de culte dans l’école Shingon est Vairocana-Dainichi et celui de l’école Jodo est le bouddha Amida. L’objet de culte de l’école Zen est le Bouddha qui a atteint l’Éveil sous l’arbre bodhi, nommément le Bouddha Shakyamuni. Toutes ces écoles et groupes montrent l’image de Bouddha comme leur objet de culte, mais pourquoi est-ce que l’école Hokke est la seule qui a le Sutra du Lotus comme son objet de culte  ?
Réponse : D’autres écoles montrent la statue du Bouddha comme leur objet de culte, mais l’école Hokke a sa propres raisons significatives de vénérer le Sutra du Lotus comme son objet sacré.
Questions - réponses concernant l’objet de vénération (Minobu,  septembre 1278 à Joken-bo)

Les enseignements bouddhiques se répandirent de plus en plus largement et, au fur et à mesure que l'une après l'autre, de nouvelles doctrines, arrivaient d'Inde, certaines personnes jusqu'alors respectées pour leur sagesse se révélèrent ignorantes à la lumière des sutras et traités introduits par la suite. D'autres que l'on avait considéré précédemment comme des ignorants parurent désormais des sages. Finalement, le bouddhisme se divisa en dix écoles distinctes, et mille ou dix mille principes furent énoncés. Les ignorants ne savaient plus auxquels adhérer et ceux que l'on prenait pour des sages renforçaient toujours plus leurs interprétations personnelles.
Le corps et l'esprit des simples mortels (Minobu, à un disciple)


voir également : les huit Écoles

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