Un bouddhisme pour notre temps

Une interprétation moderne du Triple Sutra du Lotus par
Niwano Nikkyo
traduit de A Buddhism for today (Kosei Publishing Co - 2006)

Voir : SUTRA des SENS INFINIS - CHAPITRE III

SUTRA DES SENS INFINIS - Ananta Nirdesa Sutra (Tripitaka No. 276)
Chapitre 3 - Les MERITES

Ce chapitre parle des kudokus (bienfaits ou mérites), des actes vertueux et des services rendus à la société qui caractérisent ceux qui aident à comprendre les enseignements de ce sutra. On entend dire parfois qu’une religion n’a pas à apporter de kudokus mais c’est un argument aberrant. Il serait étonnant, au contraire, que l’on ne retire aucun bénéfice si on comprend correctement une religion, si on y croit profondément et si on la met en pratique. Il y a, bien sûr, différents niveaux de kudokus en fonction de l’engagement de l’adepte et surtout ces bienfaits se manifestent plus ou moins rapidement.  En tout état de cause, il n’est rien de plus naturel que d’obtenir des bienfaits grâce à la foi en une religion. Le Dharma bouddhique est la Vérité de l’univers qui englobe tout ce qui est humain. Qu’une personne qui vit en accord avec cette Vérité ait une bonne vie n’est donc pas extraordinaire et ce n’est nullement un miracle. C'est aussi naturel que d’allumer son poste de télévision et de le régler sur la bonne longueur d’onde. Si aucune image n'apparaît sur l'écran, c’est que nous n’avons pas réglé le poste sur le bon canal ; alors le téléviseur ne sert à rien et l’on peut tout aussi bien le ranger dans un débarras où il se couvrira de poussière. 

Certaines religions ont traversé l’histoire avec succès alors que d’autres se sont progressivement étiolées car elles avaient perdu la capacité d’apporter des bienfaits ou bien parce que les avantages qu’elles promettaient n’étaient accessibles que dans quelque paradis, après la mort. 

Le Bouddha ne parle pas de bienfaits intangibles et d’un quelconque au-delà. Chacun peut constater les kudokus dès cette vie. De plus, ces "mérites" exercent une influence bien réelle sur la société et tout notre entourage. Ne pas en tenir compte ou les tenir pour négligeables, c’est comme jeter un voile noir sur la claire lumière du Bouddha. C’est faire preuve d’une foi sans véritable consistance au lieu d’écarter le voile de l’ignorance et bénéficier pleinement de la vérité du Dharma. C’est ce qu’attend de nous le Bouddha et c’est la vraie raison de sa venue dans ce monde.

Le bodhisattva-mahasattva Grand-Ornement, profondément ému par le Sutra des Sens Infinis, dit au Bouddha à quel point il le trouve sublime, profond et d’une force extraordinaire. Puis il demande :

« Bhagavat, ce sutra est inconcevable ; notre seul souhait est que le Vénéré du monde prenne pitié de la vaste multitude et qu'il expose largement ce texte, œuvre fort profonde et inconcevable. Bhagavat, ce sutra, d'où provient-il, vers où mène-t-il, en quelle demeure se stabilise-t-il ? » (Robert, p. 414)

Le Bouddha répond :

« Fils de bien, ce sutra provient originellement de la résidence des bouddhas, il mène vers le déploiement de la bodhicitta (bodaishin) chez l'ensemble des êtres, il demeure dans la sphère de pratique de bodhisattva.» (Robert, p. 414)

Ces paroles demandent à être précisées. "Ce sutra provient originellement de la résidence des bouddhas" signifie qu’il procède naturellement de la pensée de tout bouddha. Shakyamuni souligne ici que ce texte mahayana extraordinairement puissant nait spontanément de la compassion du Bouddha qui ne peut faire autrement que de le prêcher. Le but du Bouddha est que tous les êtres aspirent à la bodhéité. Sa "demeure" est la pratique de bodhisattva, c’est à dire les actions innombrables et variées qui mènent vers l’Éveil. Le passage signifie que tout être vivant, en pratiquant ce sutra, peut acquérir l’immense kudoku de l’atteinte de la bodhéité. 

Ensuite l’Ainsi-Venu expose en détail des dix kudokus (mérites-pouvoirs) de ce sutra. Le premier kudoku-mérite est particulièrement important car de lui découlent tous les autres. Le Bouddha dit :

« Fils de foi sincère, en premier lieu ce sutra est capable de faire déployer la bodhicitta aux bodhisattvas qui ne l'ont pas encore déployée, de susciter une pensée d'amour-empathie (maitri)  chez ceux qui sont dépourvus de bienveillance ; de produire la grande pensée de compassion (karuna) chez ceux qui se plaisent au meurtre, de susciter une pensée de joie partagée (mudita) chez ceux qui connaissent la jalousie, de produire un esprit capable d’équanimité (upeksha) chez ceux qui connaissent appétence et attachement, un esprit de don (dana) chez les cupides, un esprit d'observance de préceptes (sila) chez les orgueilleux, un esprit de patience (ksanti) chez les coléreux, un esprit de zèle (virya) chez les indolents, un esprit de méditation-dhyana chez les distraits, un esprit de prajna chez les stupides, une pensée de passage vers l'autre rive (paramita) chez ceux qui n'ont pas encore pu y passer, une pensée tournée vers les dix biens chez ceux qui pratiquent les dix maux, la découverte de la vacuité (shunyata) chez ceux qui se délectent de la substantialité  un esprit de non-régression (avaivartika) chez ceux qui sont en esprit de régression, un esprit sans infection (anasrava) chez ceux qui sont infectés, un esprit d'expulsion des passions chez ceux aux nombreuses passions. Fils de foi sincère, voilà en quoi consiste le premier mérite de ce livre en sa force inconcevable. » (Robert, p. 415)

En d’autres termes, ce kudoku fait croitre le désir de bodhéité et transforme l’indifférence à l’égard des autres en amour-empathie. Il éveille la compassion chez ceux qui ne pensaient qu’à tuer et dominer. Il remplace la jalousie et la convoitise* par la joie partagée. En s’imprégnant de ce sutra, ceux qui enviaient les autres et cherchaient à les rabaisser reconnaissent leur profonde identité avec tous ceux dont ils se sentaient si différents et en éprouvent une profonde reconnaissance pour les enseignements du Bouddha. En cherchant à acquérir les vertus infinies du Bouddha, ils sont emplis de joie et toute rivalité disparait.

L’attachement aux biens, au statut social, à l’honneur, à la famille, etc. est humain.  Mais, si on s'y accroche, cela provoque quantité de souffrances psychiques et mentales. Si on parvient à élever son esprit jusqu’à être prêt à y renoncer à tout moment, on se libère des chaines que, la plupart du temps, on s’est créés. N’étant plus ainsi ligoté, on peut mener une vie sereine dans sa famille, employer ses biens utilement et diriger sa vie le mieux possible. Le kudoku de ce sutra libère l’homme des entraves dues à son aveuglement.

Ce sutra procure à celui qui est cupide l'esprit du don (dana)*. Ceux qui sont avares de leurs propres biens et convoitent les possessions des autres peuvent, grâce à ce sutra, acquérir l'esprit du Bouddha dont le seul souci est le salut des hommes. Ils deviennent spontanément généreux et prévenants et cherchent à rendre service aux autres.

Ce sutra fait d’un arrogant une personne qui garde les préceptes (sila)*. Ceux qui sont fiers de leur supériorité, de leur intelligence ou de leur conduite en récitant ce sutra perçoivent l'existence du Bouddha et se remettent en question.  Ils prennent la ferme résolution de suivre les prescriptions bouddhiques.

Ce sutra accorde la persévérance (ksanti)* à ceux qui s’irritent facilement. Ceux qui s’exaspèrent pour des vétilles prennent pour modèle le Bouddha et n'ont plus ni colère ni haine pour ce que les autres peuvent dire ou faire. Au contraire, ils se montrent indulgents et souhaitent avec compassion corriger leurs pensées erronées. L'esprit de persévérance peut supporter ce qui est ordinairement insupportable et rendre tolérable ce qui est intolérable.

Ce sutra accorde l'assiduité (virya)* à celui qui est nonchalant. Un velléitaire n’a pas de prise sur le cours de sa vie, il néglige ses devoirs et se disperse en futilités. Mais il prendra sa vie en mains s’il comprend l'enseignement du Bouddha selon lequel toute vie a sa raison d’être et que chacun doit la mener conformément à sa nature et œuvrer pour ce qui est juste, c'est à dire s’abstenir de faire le mal, faire le bien et purifier son esprit.

Ce sutra enseigne la méditation (dhyana)* à celui qui est dissipé. Même ceux qui sont influencés et distraits par les fluctuations de leur environnement apprennent à maintenir un esprit constamment concentré et paisible lorsqu'ils se rendent compte qu'il y a une vérité permanente derrière tous les phénomènes changeants.

Ce sutra accorde la sagesse (prajna)* à l’ignorant. On appelle ignorant une personne qui ne réfléchit pas aux conséquences de ses actes. Elle se laisse mener pas les circonstances et souvent s’énerve contre elles. Si elle étudie l'enseignement du Mahayana et acquiert l'esprit de sagesse, elle apprend à voir les choses dans leur contexte, ne s’en irrite pas et son esprit devient plus lucide.

Ce sutra celui rend attentif au malheur des autres celui qui ne s’en sentait pas concerné. Celui qui prend conscience qu’il ne peut pas être sauvé tout seul, indépendamment des autres, sent naître en lui le désir d’aider les autres à s’élever.

Ce sutra apprend à celui qui commet les dix mauvaises actions* à les remplacer par les dix actions vertueuses*. Les dix mauvaises actions* sont : tuer, voler, commettre l'adultère, mentir, flatter, diffamer, être de mauvaise foi, ressentit l’avidité, l’orgueil-colère et se complaire dans l’ignorance. Lorsqu'une personne acquiert le véritable enseignement du Mahayana, elle se libère progressivement de ces maux.

Ce sutra fait que celui qui est centré sur l'existence découvre la non-substantialité (vacuité, shunyata). Même ceux qui sont fortement égocentriques dans tout ce qu’ils entreprennent s’élèvent naturellement jusqu’au désintéressement quand, à travers ce sutra, ils reconnaissent l’esprit du Bouddha qui considère tous les êtres vivants avec équanimité* .

Ce sutra fait que même un velléitaire s’élève jusqu’à l’esprit de non-régression (avivartya). Même ceux qui négligeaient souvent leur engagement spirituel trouvent assez de courage pour rechercher la bodhéité et persévèrent fermement dans leur autodiscipline et leur pratique à partir du moment où ils se sont pénétrés du Mahayana grâce à ce sutra. Cela leur vient tout seul car ils voient s’ouvrir devant eux un chemin lumineux qu’ils ne peuvent pas ne pas suivre.

Ce sutra permet à celui dont les actes sont souillés par l’illusion des six organes des sens de se libérer de l’obscurité fondamentale (mumyo). Il dépouille son esprit des infections (anasrava) et se détache du flux des passions qui troublaient sa pensée.

Tel est le premier mérite-kudoku de ce sutra que nous venons de détailler et qui est immense. Si nous parvenons à en acquérir ne serait-ce qu'un seul aspect, ce serait déjà un merveilleux résultat pour nous qui vivons à l’époque de la fin du Dharma. Nous ne devons pas penser que tous ces kudokus sont hors de notre portée car en en acquérant un seul, nous les acquérons tous. Le plus important est de s’en tenir à l’autodiscipline et de persévérer dans l’étude.

Le Bouddha parle ensuite du deuxième mérite-kudoku :

« Fils de foi sincère, pour ce qui est du second mérite de ce sutra, inconcevable en sa force : s'il se trouve des êtres qui puissent entendre ce sutra, que c'en soit une seule récitation, une seule stance, voire une seule phrase, ils seront alors capables d'avoir accès à ses centaines de milliers de millions de sens et, même en d'innombrables âges cosmiques, ils ne pourront exposer le Dharma qu'ils détiendront. Comment cela se fait-il ? C'est parce que les sens de ce Dharma sont innombrables. 

« Fils de foi sincère, ce sutra est comparable à l'unique graine dont naissent des centaines, des milliers, des dizaines de milliers d'autres, et de chacune de ces centaines de milliers de dizaines de milliers il en naît encore qui se comptent par centaines, milliers, dizaines de milliers, et ainsi de suite en se développant jusqu'à l'incalculable. Ainsi en va-t-il de ce sutra : du Dharma unique naissent des centaines et des milliers de sens ; de chacun de ces centaines et milliers de sens il en naît à leur tour qui se comptent par centaines, milliers, dizaines de milliers, et ainsi de suite en se développant jusqu'à une incalculable infinité de sens. » (Robert, p. 415-416) 

Le troisième mérite inconcevable est le suivant :

« s'il se trouve des êtres qui puissent entendre ce sutra, que c'en soit une seule récitation, une seule stance, voire une seule phrase […], ils seront alors capables d'avoir accès à ses centaines de milliers de millions de sens ; ils seront comme exempts de passions, même s'ils ont des passions ; ils seront exempts de notions effrayantes à la naissance et à la mort, concevront un esprit de commisération à l'égard des êtres, obtien­dront la notion de bravoure à l'égard des méthodes. […] C'est tout comme le capitaine d'un navire qui aurait contracté en son corps une grave maladie et, ne maîtri­sant plus ses quatre membres, resterait inactif sur ce côté-ci de la rive ; il a un navire bon et robuste qui fournit en permanence tout le nécessaire à ceux qui passent vers l'autre rive : il le leur donne et ils y vont. Ainsi en va-t-il pour qui maintient ce sutra : même si, ayant contracté les cent huit graves maladies corporelles que comportent les cinq voies et qui se prolongent continûment, il reste inactif sur ce côté-ci de la rive de l'ignorance, de la vieillesse et de la mort, il a cependant à sa disposition ce robuste Sutra des Sens infinis du Grand Véhicule et est capable de faire passer les êtres vers la libération. » (Robert, p. 416-417) 

Le quatrième mérite inconcevable est le suivant :

« S'il se trouve des êtres qui puissent entendre ce texte canonique, que c'en soit une seule récitation, une seule stance, voire une seule phrase, ils obtiendront la notion de la bravoure ; même s'ils ne sont pas encore passés eux-mêmes, ils seront capables de sauver autrui ; ils feront avec les bodhisattvas partie de l'entourage des bouddhas Ainsi-Venus, lesquels exposeront constamment le Dharma à ces hommes. » (Robert, p. 417)

La phrase ‘‘les bouddhas Ainsi-Venus exposeront constamment le Dharma à ces hommes’’ indique que même celui qui, jusqu'à présent, avait ignoré ou évité délibérément le Bouddha se tourne maintenant vers lui. Qu’il le veuille ou non, il est dans la lumière du Bouddha. C’est un des plus grands kudokus que l’on puisse recevoir. Plus on vient souvent écouter les enseignements du Bouddha et plus on est en mesure de propager le Dharma en utilisant des méthodes adaptées à différentes personnes.

Si un bodhisattva peut entendre une phrase ou un verset de ce sutra une fois, deux fois, dix fois, cent fois, une multitude de fois, il sera en mesure de pénétrer au plus profond du Dharma secret des bouddhas et saura l’interpréter sans erreur ni écart, même si lui-même ne peut pas encore réaliser la Vérité ultime. Il sera toujours protégé par tous les bouddhas et traité avec une affection particulière dispensée aux apprentis débutants.

Le cinquième kudoku inconcevable est le suivant :

« S'il se trouve des fils de foi sincère, ou des filles de foi sincère, que ce soit lorsqu'un bouddha est au monde ou après son parinirvana, pour recevoir et garder, lire et réciter, écrire et recopier un tel sutra (note) […] quand bien même ils seraient encore entravés par les passions et incapables de rejeter au loin les œuvres profanes, ils pourront cependant révéler la grande voie de bodhisattva.» (Robert, p. 418)

En transmettant le Dharma, ils délivreront les êtres vivants de la vie/mort (shoji) et des illusions, et leur permettront de surmonter leurs souffrances. C’est la pratique la plus importante des bodhisattvas qui énonce sans ambiguïté que l’on peut prêcher l’enseignement bouddhique même si on ne l’a pas encore atteint l'Éveil. Nous devons partager nos connaissances, si petites soient-elles. C’est cela qui nous fera avancer.

La parabole suivante illustre le sixième mérite-kudoku :

«Un  prince qui, bien qu'encore tout jeune enfant, se voit confier — que le roi soit en voyage ou bien à cause d'une maladie — la charge des affaires du royaume ; le prince, alors, se fonde sur les ordres du grand roi pour promulguer en conformité à la loi des décrets, que fonctionnaires et mandarins diffusent et justifient et dont le peuple du royaume accepte l'essentiel. Il n'y a aucune différence avec le gouvernement du grand roi lui-même.  Il en va de même pour le fils ou la fille de foi sincère qui garde ce sutra.» (Robert, p. 419)

Les septième, huitième, neuvième et dixième mérites-kudokus du sutra expriment un état d’esprit très complexe avec la marque d’un progrès à chaque étape. Pour résumer brièvement cette évolution, on peut dire que plus on approfondit ce sutra, plus on le pratique et le transmet aux autres, et plus on se rapproche de l’Éveil tout en acquérant la capacité de sauver les autres. On peut dire que l’on tend vers le même état d’esprit que le Bouddha.

À la fin de l’exposé sur les dix mérites-kudokus

« le monde tricosmique trembla de six façons et du haut de l'espace tomba encore une pluie de fleurs variées. […] Il tomba de plus une pluie variée de parfums célestes, d'étoffes célestes, de guirlandes célestes, de célestes joyaux sans prix, lesquels descendirent en tourbillonnant du haut de l'espace en offrande à l'Éveillé ainsi qu'à la vaste foule des bodhisattvas et des shravakas de la Grande assemblée.  […]

« À ce moment, le bodhisattva-mahasattva Grand-Ornement, ainsi que les innombrables bodhisattvas-mahasattvas […], s'adressèrent d'une même voix à l'Éveillé : ‘‘Bhagavat, […] après le parinirvana de l'Ainsi-Venu, nous diffuserons largement ce sutra et ferons en sorte que, partout, tous le préservent, le lisent et le récitent, le recopient et lui fassent offrande.’’ […]

« Alors l'Éveillé fit cet éloge : ‘‘C'est bien, c'est fort bien, ô fils de fois sincère ! Vous êtes vraiment à présent enfants de l'Éveillé, immense est votre compassion, vous pouvez extirper la douleur en profondeur, sauver ceux qui sont dans la détresse.’’ » (Robert, p. 424-425)

Le Sutra des Sens infinis se termine ainsi :

« Alors la Grande assemblée fut tout entière en grande liesse ; ils saluèrent l'Éveillé, prirent le sutra et partirent. » (Robert, p. 425)

Ce sutra fait ressortir les points suivants :

- toutes les lois proviennent d'une seule loi, à savoir l'état réel des phénomènes (shoho jisso) ; 
- tous les phénomènes (sk. dharmas) de l'univers, y compris la vie humaine, se manifestent de multiples façons, apparaissent, disparaissent, se déplacent et se modifient ;
- toutes les diversifications et les multiples changements affectent l’esprit de l'homme provoquant anxiété et souffrance ;
- si l’homme ne prête aucune attention à ces diversifications et changements visibles et s'il voit en profondeur l’aspect réel des phénomènes (shoho jisso) qui transcende la diversification et le changement apparents, l’inchangeable atemporel lui est révélé et il peut atteindre l'état mental de complète liberté tout en menant une vie quotidienne ordinaire.

Mais le Sutra des Sens Infinis n’explique pas ce qu’est "l’état réel des phénomènes" (shosho jisso). Ce point crucial sera élucidé dans le Sutra du Lotus qui fait suite à ce texte.    

 

Chapitre 3 du Sutra des Sens Infinis

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