| Pourquoi le Sutra du Lotus est-il supérieur aux   autres sutras ? Parce qu'il contient les doctrines d'isshin sangan (triple contemplation de l'unité (note)  ) et ichinen sanzen.  [...] En ce qui concerne la triple contemplation de l'unité (isshin sangan), les autres écoles se   contentent de « ainsi est »  (nyo ze), ce qui constitue une erreur. Il manque, en effet,  deux significations. C'est parce que ces écoles ne connaissent pas les   doctrines de Zhiyi et de Huisi. Dans mon école, comme le commente le Tendai, l'examen des trois permutations* des dix ainsi   augmente les mérites (kudokus).
 [...] Quant à la triple contemplation de l'unité (isshin sangan), il existe la triple   contemplation successive et la triple contemplation non successive. Je ne   préciserai cependant pas davantage ce point. Réaliser l’obtention de la triple contemplation de l'unité est appelé,   dans le Sutra Kegon*  :  « les trois mondes sont  le cœur/esprit ».  La nature primordiale de l’Éveillé et de tous les êtres est   unique, sans différence entre eux. Ce principe est appelé « grande sagesse de   l’égalité ». (note)  On écrit ''égalité'', mais on lit ''universel''. La doctrine de la triple contemplation de l'unité, ichinen sanzen, est absente des autres sutras. Comment alors, devenir bouddha sans   rencontrer le Sutra du Lotus ? Les autres sutras éclaircissent six mondes, huit   mondes, dix mondes. Ils ne révèlent toutefois pas leur inclusion mutuelle (jikkai gogu). Si on applique la triple contemplation de l'unité, au Sutra du Lotus,  on s’éveille au fait que son propre   corps est l’Ainsi-Venu de l’Éveil  originel. A cet instant, les nuages de   l’ignorance se dissipent, dévoilant la lune de la nature du Dharma ; les rêves   illusoires s’évaporent, remplacés par la pleine lune de l’Éveil  originel.
 [...] Si l’on se pose la question : « Même sans lire le Sutra du Lotus,   peut-on devenir bouddha, uniquement en contemplant son cœur/esprit ? ». Que ce soit la contemplation d’ichinen sanzen (trois mille mondes en un seul instant-pensée) ou la contemplation d’isshin sangan (triple contemplation de l'unité), toutes deux sont  contenues dans les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo. Ces derniers sont  eux-mêmes contenus dans notre coeur/esprit.
 La       doctrine d’Ichinen Sanzen, 1258
 Fondamentalement, 
        l'essence réelle de Myoho Renge Kyo désigne le corps physique 
        que les disciples et adeptes de Nichiren, qui croient dans le Sutra 
        du Lotus, ont reçu de leurs père et mère à 
        la naissance. Ces personnes, qui, en rejetant sincèrement les moyens 
        provisoires, ont uniquement foi dans le Sutra du Lotus et récitent Namu Myoho Renge Kyo, transformeront 
        les Trois Voies - désirs terrestres, 
        karma et souffrance - en Trois Corps (sanjin) - Corps du Dharma*, Corps de Sagesse* et Corps de Manifestation*. 
        La triple contemplation de l'unité (isshin sangan) et la triple vérité (santai) deviendront immédiatement manifestes dans leur esprit 
        [kyochi myogo], et le lieu 
        où elles résident se changera en Terre 
        de la lumière éternellement paisible. Le Bouddha - essence 
        de Myoho Renge Kyo du chapitre Juryo*  (XVI) de 
        l'enseignement essentiel*, 
        à la fois sujet habitant et domaine habité, vie et environnement, 
        corps et esprit, ainsité et fonction, le Bouddha éternellement doté des Trois Corps - désigne les disciples et les adeptes de Nichiren. Ils 
        incarnent la véritable ainsité de Myoho Renge Kyo ; tel est le 
        bienfait du Sutra du Lotus, libérant l'intégralité 
        des pouvoirs transcendantaux que ces disciples possèdent de manière 
      inhérente.[...] Le Grand-maître* Huisi fut,  dit-on,  une incarnation du bodhisattva Kannon,  
        et le Grand-maître* Zhiyi*,  
        une incarnation du bodhisattva Yakuo. 
        S'il en est ainsi,  ils étaient présents au Pic 
        du Vautour lorsque le Bouddha exposa le chapitre Juryo*  (XVI) de l'enseignement 
        essentiel*,  
        et ils s'éveillèrent donc alors au lotus de l'essence réelle. 
        Mais lorsqu'ils réapparurent en ce monde [respectivement sous la 
        forme de Huisi et de Zhiyi*],  
        ils savaient que le temps propice n'était pas encore venu de répandre 
        le Dharma Merveilleux. Par conséquent,  
        aux termes "Dharma Merveilleux" 
        [Myoho],  ils substituèrent les termes "concentration et intuition" 
        [shikan],  et s'engagèrent plutôt dans la pratique d'ichinen 
        sanzen par la Triple contemplation 
        de l'unité. Mais ces Grands-maîtres récitèrent Namu Myoho Renge Kyo en privé,  
        et ils étaient intérieurement convaincus que ces mots exprimaient 
        la vérité.
 L'ainsité 
          du Dharma Merveilleux (Sado, 1273 
      ? à Sairen-bo)
 En réfléchissant à  ces questions, je commence à rêver, tout en me reposant sur mon coussin de  méditation. Réveillé par un cerf bramant pour sa compagne, je réalise qu’à  l'intérieur de moi la lune de l'unité des triples véritéset la triple contemplation en une seule pensée a brillé tout le temps, mais parce  que la lune était couverte par les nuages de l'ignorance profonde, j’ai eu à  souffrir au travers du cycle de la naissance et de la mort dans les neuf  royaumes jusqu'à aujourd'hui. La lettre du Mont Minobu (21aout 1281)
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