Cependant, beaucoup mettent tout leur espoir dans le "sabre tranchant" (note) du bouddha Amida,
psalmodiant le nom de ce seigneur du paradis de l'Ouest ; d'autres croient que le bouddha Yakushi* "guérira tous les maux" (note) et récitent le sutra
qui le décrit comme l'Ainsi-Venu de la région de l'est.
[...] Honen dit aussi : "Le moine chinois Shandao établit la distinction entre les pratiques correctes et incorrectes,
exhortant les hommes à suivre les premières et à
abandonner les secondes. Au sujet de la première des pratiques
incorrectes, celles de lire et réciter les sutras, il affirme
qu'il ne faut réciter que le Sutra
Kammuryoju et les sutras
de la Terre pure, et que réciter n'importe quel autre sutra, mahayana ou hinayana, exotérique ou ésotérique,
doit être considéré comme une pratique incorrecte.
A propos de la troisième des pratiques incorrectes, celle de
la vénération, il affirme que, en dehors de la vénération
du bouddha Amida, le fait d'honorer
ou de vénérer tout autre bouddha, bodhisattva ou divinité
bouddhique, doit être considéré comme une pratique
incorrecte. A la lumière de ce passage, il apparaît clairement
que l'on devrait abandonner des pratiques aussi incorrectes pour se
concentrer sur la pratique de l'enseignement de la Terre
pure. Quelle raison aurions-nous d'abandonner les pratiques correctes
de l'enseignement de la Terre pure qui affirment que, sur cent personnes, toutes sans exception renaîtront
dans le paradis de l'ouest, pour
nous attacher à diverses pratiques et cérémonies
qui ne peuvent même pas sauver une personne sur mille ? Ceux
qui pratiquent le bouddhisme devraient méditer profondément
sur cela ! "
Rissho Ankoku ron (Kamakura-Matsubagayatsu,
juillet 1260)
L'ignorant
répondit : "Récemment, en suivant les instructions
d'un croyant laïque de ma connaissance, j'ai lu les trois
sutras de la Terre pure, et j'en suis venu à accorder une confiance
profonde à Amida, le seigneur
du paradis qui se trouve à l'ouest.
[...] Ici, au Japon,
il y a, sans nul doute, quantité de gens de toutes sortes, de position
éminente aussi bien que modeste. Pourtant, alors que les adeptes
des enseignements provisoires et des écoles fondées sur ceux-ci sont nombreux, je n'ai
encore jamais entendu citer le nom d'une seule personne qui ait foi dans
les enseignements que vous avez exposés. Par conséquent,
en laissant de côté la question de savoir quels enseignements
conduiront en un lieu paradisiaque ou infernal dans la vie prochaine,
et sans tenter d'établir quels enseignements sont justes et lesquels
sont faux, nous voyons que les cinq mille ou sept mille volumes d'écritures
bouddhiques, et les trois mille volumes ou plus d'écrits taoïstes
ou confucéens, soulignent tous l'importance d'obéir aux
ordres du souverain et de se plier aux désirs de ses parents.
Conversation
entre un sage et un ignorant (1265
? à un samouraï ? )
Le moine Shandao,
en Chine, dans sa jeunesse, rencontra un moine appelé Ming-cheng,
originaire du Mizhou, qui lui enseigna le Sutra du Lotus. Plus
tard pourtant, il rencontra Daochuo,
et délaissa le Sutra du Lotus pour accorder toute sa
confiance au Sutra Kammuryoju.
Il écrivit même un commentaire sur ce sutra, affirmant
que, par le Sutra du Lotus, pas une personne sur mille ne peut
être sauvée, alors que toutes sans exception peuvent l'être
par la pratique du Nembutsu [en renaissant dans le paradis de la Terre
pure]. Il adressa des prières au bouddha Amida pour qu'il lui confirme si son enseignement était bien en accord
avec la volonté du Bouddha.
Traité
sur la dette de reconnaissance (Minobu,
le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo) |