Actuellement,
le corps entier d'Abutsu Shonin
est composé des cinq éléments
universels, terre, eau, feu, air et ku. Ces cinq éléments sont aussi les cinq caractères de daimoku.
Abutsu-bo est la
Tour aux Trésors et la Tour
aux Trésors est Abutsu-bo.
Inutile d'en savoir davantage. C'est la Tour
aux Trésors décorée des sept
sortes de joyaux : écouter l'enseignement correct, avoir foi
en lui, grader les préceptes, concentrer son esprit, pratiquer
assidument, se dévouer sans égoïsme, et chercher constamment
à s'améliorer. Vous pensez sans doute avoir fait des offrandes
à la Tour aux Trésors
du bouddha Taho, mais il n'en est
rien. C'est à vous-même qu'elles sont destinées. Vous
êtes vous-même un bouddha authentique, doté des trois
propriétés du Bouddha. C'est avec cette conviction que
vous devriez réciter Namu Myoho
Renge Kyo. Alors, le lieu où vous résidez et où
vous récitez daimoku sera
le lieu où se trouve la Tour aux
Trésors.
[...] Une foi comme la vôtre est si rarissime que je vais inscrire
la Tour aux Trésors précisément
à votre intention. Ne la transmettez jamais à personne,
sinon à votre fils ; ne la montrez jamais à d'autres à
moins que leur foi ne soit très solide. Tel est le but de ma venue
en ce monde.
Abutsu-bo, vous
méritez le titre de dirigeant de cette province du nord. Peut-être
est-ce le bodhisattva Jyogyo, né
à nouveau en ce monde sous la forme d'Abutsu-bo,
qui vient me rendre visite, à moi, Nichiren. Comme c'est merveilleux
! Il n'est pas en mon pouvoir de comprendre ce qui rend votre foi si pure,
mais je confierai cela au bodhisattva
Jogyo lorsqu'il apparaîtra.
Je ne dis pas cela sans bonnes raisons. Vous et votre femme devriez vénérer
en privé cette Tour aux Trésors.
La Tour aux Trésors
(Sado,
mars 1272 à Abutsu-bo)
J'ai reçu
trois cents mon de la part de la
femme d'Abutsu-bo.
Puisque vous avez toutes deux le même coeur, faites-vous lire cette
lettre et écoutez-la ensemble.
Lettre à Ko-no
ama Gozen (Minobu
le 16 juin 1275 à Ko-no ama Gozen)
Au 6e jour
du 7e mois, sous le signe cyclique
tsuchinoe-tora, dans la 1re année de Koan
[1278], une personne du nom de Sennichi-ama, de la province de Sado,
m'a fait parvenir une lettre ici, en ce lieu écarté de montagne,
au Mont Minobu, dans le village
d'Hakiri de la province de Kai, au Japon, par l'intermédiaire d'Abutsu-bo
son mari.
Dans cette lettre elle dit qu'elle s'était auparavant préoccupée
des fautes et des entraves interdisant
la bodhéité aux femmes (note)
mais que, puisque Nichiren enseigne que le Sutra du Lotus accorde
la plus haute importance à l'atteinte de la bodhéité
par les femmes, elle fait pleinement confiance à ce Sutra.
[...] En raison des épidémies qui se sont déclarées
il y a deux ans, l'année dernière et cette année,
je m'inquiétais, ne sachant trop dans quelle situation vous étiez.
J'ai adressé de tout cœur au Sutra du Lotus des prières
pour votre santé, mais je restais encore préoccupé.
C'est alors, le 27e jour du 7e mois, à l'heure
du Singe [de 15h à 17h], qu'Abutsu-bo est apparu. Je lui ai immédiatement
demandé des nouvelles de votre santé ainsi que de Ko
nyudo. Il m'a dit qu'aucun de vous
n'était tombé malade ; que Ko
nyudo s'était mis en route avec lui, mais que, parce que le
riz de la première récolte était presque mûr
et qu'il n'avait pas de fils pour l'aider à la récolte,
il avait dû rebrousser chemin et rentrer chez lui.
Le
sutra permettant véritablement d'honorer sa dette
(Minobu,
le 28 juillet 1278 à Sennichi-ama)
Certains se
demandent peut-être où se trouve désormais l'esprit
du défunt Abutsu-bo.
Mais en cherchant le reflet de son image dans le clair miroir du Sutra
du Lotus, moi, Nichiren, je le vois dans l'Assemblée
du Pic du Vautour, assis et tourné
vers l'est, à l'intérieur de la Tour
aux Trésors du bouddha Taho.
Le défunt Abutsu-bo
était l'habitant d'une île sauvage de la mer du Nord, au
Japon. Mais craignant pour sa vie future, il se fit moine et pria pour
son bonheur dans la vie prochaine. En me rencontrant, moi, Nichiren, exilé
[sur l'île de Sado], il adopta la pratique du Sutra du Lotus
et, au printemps dernier, il est devenu bouddha. Après avoir rencontré
le Dharma bouddhique, le renard du Mont Shita n'éprouva plus aucun
goût pour la vie et souhaita mourir. Il renaquit par la suite sous
la forme du dieu Taishaku. De
même, Abutsu
Shonin se lassa de vivre en cette époque impure et
ainsi devint bouddha.
Son fils, Tokuro Moritsuna, a suivi les traces de son père. Il
est devenu un pratiquant sincère du Sutra du Lotus. L'année
dernière, le 2e jour du 7e mois, je l'ai vu arriver ici, au Mont Minobu, à Hakiri, dans la
province de Kai. Il avait parcouru mille ri
(note)
par-delà mers et montagnes. Il portait les cendres de son
père attachées autour du cou et les a déposées
dans la salle consacrée à la pratique du Sutra du Lotus.
Cette année encore, le 1er jour du 7e mois, il est revenu au Mont Minobu pour s'incliner sur la tombe
de son père bienveillant. Indubitablement, il n'y a pas de plus
grand trésor qu'un enfant, pas de plus grand trésor qu'un
enfant ! Le trésor
d'un enfant dévoué à ses parents
(Minobu,
été 1280 à Sennichi-ama) |