Q/R sur Gongyo et Jukai

Question : Pourquoi la Nichiren Shu ajoute-t-elle tant de prières, de dévotions et de chants à la pratique de base (chapitre II, XVI et daimoku) ?
Je crois que vous en avez parlé un peu dimanche soir dernier, en disant que c'est comparable à une offrande au Bouddha ? Doit-on le considérer comme quelque chose de spécial qui se fait en présence d'un prêtre ou avec son sangha mais pas nécessairement dans la pratique solitaire quotidienne ?

Réponse : Mon avis sur la question est que le rôle du clergé de la Nichiren Shu doit être d'aider les autres à apprendre et à pratiquer le Dharma ainsi qu’encourager chacun à y avoir foi. Je ne crois pas que notre rôle soit de pratiquer pour les autres, mais plutôt d'aider chacun à pratiquer par lui-même et d’être capable d'étudier et méditer le Dharma par lui-même. Il y a donc effectivement certaines pratiques (comme Shomyo ) qu'il vaut mieux faire en groupe, mais même celles-ci peuvent être pratiquées, si on le souhaite, dans le cadre de sa pratique quotidienne à la maison.

La pratique « extérieure » essentielle consiste à simplement réciter daimoku. La pratique « intérieure » essentielle est de se réjouir et d’avoir une totale confiance dans le message du Bouddha contenu dans le Sutra du Lotus, selon lequel nous pouvons tous devenir des bouddhas et qu'en fait, la bouddhéité se manifeste à travers notre pratique formelle de daimoku et dans notre vie quotidienne lorsque nous agissons, parlons et pensons d'une manière bienveillante et altruiste.

Toutes les autres pratiques sont des parures pour le joyau qu’est daimoku. Il s'agit de différentes manières de réfléchir et d'apprécier les trois trésors que sont le Bouddha, le Dharma et le Sangha, ainsi que le daimoku qui les exprime tous. Le daimoku exprime ce à quoi les bouddhas s'éveillent. Il exprime l'aboutissement du Dharma. Le daimoku est ce que le Sangha, dirigé par les Bodhisattvas Surgis-de-terre, soutient, pratique et partage. Chaque partie du service est une expression de la réflexion, de l'appréciation et de l'orientation de notre esprit vers les différents aspects de ce que représente daimoku.

Certaines parties du service sont plus ou moins optionnelles. Je crois que j'en parle dans le livre Lotus Seeds. Malheureusement, je ne l’ai pas sur moi en ce moment, mais les parties les plus importantes sont le premier paragraphe des Versets d'ouverture du Sutra (kaikyo-ge), le Jiga-ge, le daimoku (qui est primaire et essentiel), la dédicace finale du mérite et les Quatre grands vœux du Bodhisattva. En effet, le premier paragraphe des versets d'ouverture du Sutra reconnaît la rare opportunité de pouvoir rencontrer et entendre le Dharma. Le Jiga-ge est la partie que Nichiren incitait constamment à réciter, le soulignant comme étant essentiel (dans certains goshos, il louait également la récitation de Hoben-pon). L'Ekō ou consécration finale du mérite est très important pour les services du Mahayana car il montre que nous pratiquons pour nous-mêmes ainsi que pour les autres et nous permet de réfléchir et d'exprimer la raison fondamentale de notre pratique. Les Quatre grands vœux sont l'expression de l'aspiration générale de tous les bodhisattvas et, là encore, ils expriment la raison fondamentale pour laquelle nous pratiquons.

Question : Comment la relation maître-disciple est-elle considérée dans la Nichiren Shu ?

Réponse : Nichiren a enseigné qu'il faut avoir un «  bon ami  » (en sanskrit kalyanamitra) pour pratiquer le Dharma. C’est important dans toutes les formes de bouddhisme. Le Bouddha Shakyamuni a même dit à Ananda que les bons amis n'étaient pas seulement la moitié de la vie sainte mais sa totalité. Zhiyi a expliqué que cela signifie avoir un bon précepteur ou enseignant, avoir de bons soutiens qui peuvent subvenir à vos besoins lorsque vous êtes à la retraite, et avoir de bons compagnons de pratique. Il a également expliqué que les différentes pratiques (l' Octuple noble chemin et les six perfections ) sont métaphoriquement nos bons amis. C'est une perversion absolue de réduire l'idée d'un kalyanamitra à une relation "maître-disciple" dans le sens où un maître ou un mentor devrait être un gourou incontesté, et encore moins quelqu'un avec qui l’on aurait aucune relation personnelle. De plus, Nichiren a déclaré dans le Shugo Kokka-ron que dans les Derniers jours du Dharma, il n'y a plus de maîtres fiables (lui-même n'en a certainement pas eu) et que l'on doit prendre le Sutra du Lotus et le Sutra du Nirvana comme " bons amis ". C'est pourquoi, dans les formes légitimes du bouddhisme de Nichiren, il est dit que nous héritons du Dharma directement des rouleaux du Sutra du Lotus . Cela ne veut pas dire que nous n'avons pas d'enseignants ou de mentors, et Nichiren a dit dans d'autres écrits qu'il fallait avoir un bon enseignant. Mais fondamentalement, un enseignant propageant et donnant l’exemple doit toujours s’en tenir au Sutra du Lotus , et Nichiren a également dit (en parlant de lui-même) qu'il n’était peut-être qu’un vieux sac mais que ce vieux sac contenait quelque chose de précieux puisqu’il s’agit du Sutra du Lotus. Ainsi, la valeur d'un enseignant est définie par sa transmission du Sutra du Lotus sa pratique : le daimoku. Encore une fois, la définition de " bon ami " dans le bouddhisme de Nichiren renvoie au Sutra du Lotus lui-même et au fait que l'enseignant renvoie ou non au Sutra du Lotus (et non à lui-même).

Question : J'ai souvent lu dans les goshos (par exemple : Sur les quatre étapes de la foi et les cinq étapes de la pratique), que Nichiren dit qu'il n'y a pas besoin de comprendre le Sutra pour recevoir les bénéfices du daimoku. Cependant, j'ai récemment traduit un article comparant les bouddhismes de la période Kamakura pour le site d'Isabelle, et il me semble que Nichiren se battait contre certaines autres doctrines comme celle le Honen justement parce qu'elles étaient basées sur des phrases ou des récitations "magiques". Mais d'une certaine manière, si nous chantons Namu Myoho Renge Kyo sans comprendre ce que cela signifie et, surtout, ce que cela contient : le Sutra du Lotus lui-même, alors nous l'utilisons aussi comme une "phrase magique" ! Pour moi, pour obtenir des bénéfices dans notre vie, nous devons aussi faire des changements. Travailler sur soi-même. C'est la base de la loi de cause à effet, n'est-ce pas ? Je ne comprends pas comment le "simple fait de réciter", sans aucun esprit de recherche, pourrait nous aider en quoi que ce soit.

Réponse : La meilleure question de toutes. Je pense qu'il faut garder à l'esprit que Nichiren essayait de faciliter la pratique du Sutra du Lotus pour les samouraïs très occupés ainsi que pour les paysans, et non pour les moines ni les aristocrates. En fait, il était également en concurrence avec la popularité du nembutsu exclusif de Honen .

L'approche aristocratique voulait que l'on lise les sutras et les traités en profondeur et que l'on ait ce que nous appellerions une compréhension académique, ce qui permettent ensuite d’informer sur la pratique et de conduire à la compréhension. En outre, si l'on voulait une voie rapide vers l' Éveil, il fallait être extrêmement vertueux et suivre les nombreux préceptes des bodhisattvas, des moines et/ou être capable de recevoir des initiations ésotériques ainsi que des transmissions de pouvoirs si l'on pouvait se le permettre et si l'on avait les bonnes relations sociales. C'est ce qu'enseignait Ryokan, le fondateur de l'école Shingon-Ritsu. Et pour ceux qui ne pouvaient pas le faire, Ryokan enseignait la pratique du nembutsu afin que les analphabètes et/ou les incapables puissent au moins espérer renaître dans la terre pure du Bouddha Amitabha après leur mort. Ailleurs, des moines comme Dogen se retiraient dans les montagnes avec de petits groupes de moines voués rigoureusement au zazen afin d'atteindre l'illumination. Tout cela mettait l'atteinte de l'état de Bouddha hors de portée de la plupart des paysans, de la plupart des samouraïs, et même de la plupart des moines de bas niveau qui n'étaient pas des aristocrates bien entourés. En fait, cela rendait la bouddhéité inatteignable à la plupart des gens.

En enseignant que tout ce que l'on devait faire était de réciter daimoku pour atteindre les bénéfices de la bouddhéité, Nichiren fournissait un moyen accessible à tous (et il savait qu'ils en étaient capables puisqu’ils chantaient déjà tous le nembutsu). Au début, Nichiren enseignait que la pratique du Sutra du Lotus était facile, tout comme le nembutsu, et qu'il était calomnieux de dire que les pratiquants débutants du Sutra du Lotus ne recevaient pas d'immenses bénéfices. Plus tard, après ses nombreuses persécutions, Nichiren a reconnu et même averti ses disciples que la pratique du Sutra du Lotus à l'ère tardive était en fait difficile, et que Nichiren la pratiquait 24 heures sur 24 parce qu'il subissait de telles épreuves pour le bien du Sutra du Lotus. À ce stade, il est clair que par la pratique du Sutra du Lotus, Nichiren ne voulait pas dire réciter verbalement 24 heures par jour, mais plutôt vivre une vie inspirée et guidée par le Sutra du Lotus. Au chapitre XX, Nichiren commence également à assimiler la pratique de daimoku à celle du Bodhisattva Jogyo (Sans mépris). Et bien sûr, il recommande la foi, la pratique et l'étude dans son Shoho Jisso-sho. En regardant les passages des chapitres X et XVII du Sutra du Lotus, nous pouvons voir qu'il parle des bienfaits procurés par un seul moment de foi et de réjouissance.

Voici donc comment je comprends la signification de tout cela. Le daimoku est extérieurement notre pratique principale, mais elle n'a aucun sens si nous dénigrons la véritable intention du Sutra du Lotus dans nos cœurs. Pour que daimoku fonctionne réellement, nous devons le penser quand nous le prononçons. Et qu'est-ce que cela signifie de le penser vraiment ? Cela signifie avoir vraiment confiance dans le fait que le royaume de la bouddhéité fait déjà partie de toutes nos vies et s'exprime habilement à chaque instant pour chacun d'entre nous. Nous devrions avoir tellement confiance en cela que nous nous réjouissons d'y penser. Le daimoku devrait en être l'expression. Si nous avons vraiment cette confiance, nous aurons alors le même état d'esprit que le Bodhisattva Jogyo qui a fait preuve de générosité pour le Vrai Dharma, de retenue et de respect pour tous ceux qu'il a rencontrés, de patience face à la persécution, de zèle pour partager et vivre le Vrai Dharma même si cela signifiait mettre sa vie en danger, avec un esprit calme et concentré qui n'était pas agité face aux difficultés, et avec une foi dans l'enseignement du Sutra du Lotus qui s'est épanouie en sagesse lorsqu'il est devenu le Bouddha Shakyamuni. Si notre pratique de daimoku est superficielle, nous calomnions le Sutra dans nos cœurs, mais au moins nous semons la graine qui pourra un jour fleurir. Si notre pratique de daimoku devient profonde et interieure, elle se manifestera par un épanouissement de notre caractère - nos attitudes et nos habitudes en viendront à exprimer les six perfections.

Ceci dit, nous pouvons certainement essayer de nous forcer à nous conformer extérieurement à l’Octuple noble sentier, aux six paramitas (perfections) ou à différentes formes de préceptes de différentes époques et de différents lieux, et peut-être que cela peut nous aider, tout comme n'importe quel autre cours de formation ou de développement personnel peut nous aider. Mais cela peut aussi nous rendre rigides, inauthentiques et moralisateurs. Ce que Nichiren recommandait, c'était d'aller au cœur des choses, à la source de tous ces chemins, préceptes et perfections , par la pratique de daimoku. Malheureusement, dans ses lettres et traités, il n'a pas suffisamment insisté sur le fait que daimoku doit être l'expression d'un moment de foi et de joie dans la signification et l'intention véritables du Sutra du Lotus Sans cela, daimoku n'est qu'un vœu pieux. En tant qu'expression d'un moment unique de foi et de réjouissance, la pratique de daimoku remet en question nos vues et attitudes illusoires, nos myriades d'illusions et notre ignorance fondamentale. Lorsque cette pratique est vraiment établie, elle renverse notre conscience illusoire et permet au cœur pur de l' Éveil de briller naturellement et authentiquement dans nos pensées, nos paroles et nos actes.

* * *

Great questions and they do go beyond what I covered in Lotus Seeds.

You asked: "Why does the Nichiren Shu add so many prayers, devotions, and chants to our basic practice (Chapter 2, 16 and daimoku)? ... I think you talked a little bit about it last Sunday night, saying that it is comparable to an offering to the Buddha? Should it be seen as something special that is done in the presence of a priest or with his shanga but not necessarily in the daily solitary practice?

My reply: My own position is that the role of Nichiren Shu clergy should be to help others learn and practice the Dharma and to encourage everyone's faith in it. I do not believe our role should be to do the practice for others, rather we must help everyone practice for themselves and be able to eventually study and ponder the Dharma for themselves. So there are indeed some practices (like Shomyo) that are best done in a group, but really even those can be done if one wishes as part of one's own daily practice at home.

The essential external practice is to simply chant Odaimoku. The essential internal practice is to really trust and rejoice in the message of the Buddha in the Lotus Sutra that we can become buddhas and that in fact buddhahood manifests through our formal practice of Odaimoku and in our daily lives when we act, speak, and think in a selflessly compassionate manner.

All the other practices are settings for the jewel of the Odaimoku. They are all about different ways of reflecting upon and appreciating the Three Jewels of the Buddha Dharma and Sangha and the Odaimoku which expresses them all. The Odaimoku expresses what the Buddhas awaken to. The Odaimoku expresses the culmination of the Dharma. The Odaimoku is what the Sangha led by the Bodhisattvas Appearing from Underground are upholding, practicing and sharing. Every part of the service is an expression of reflecting, appreciating, and turning our minds towards all the different aspects of what Odaimoku stands for.

Now some parts of the service are more or less optional. I believe I do address this in Lotus Seeds. Unfortunately, I don't have a copy by me at the moment, but basically the most important parts are the first paragraph of the Verses for Opening the Sutra, the Jiga-ge, the Odaimoku (which is primary and essential), the final Dedication of Merit, and the Four Great Vows. This is because the first paragraph of the Verses for Opening the Sutra acknowledges the rare opportunity of getting to encounter and hear the Dharma. The Jiga-ge is what Nichiren constantly praised people for chanting and pointed out as the most essential (and in some gosho he also praised the Hoben-pon as well). The Ekō or final Dedication of Merit is very important for Mahayana services because it shows that we are practicing for ourselves and others and allows us to reflect upon and express why we are doing our practice in the first place. The Four Great Vows are an expression of the general aspiration of all bodhisattvas and again they express why we are practicing in the first place.

You asked: "How is the master-disciple relationship viewed in the Nichiren Shu?"

My reply: Nichiren taught that one should have a good friend (in Sanskrit kalyanamitra) to practice the Dharma. In all forms of Buddhism this is important. Shakyamuni Buddha even told Ananda that good friends were not just half the holy life but the whole of it. Tiantai Zhiyi explained that this means having a good preceptor or teacher, having good supporters who can provide for your needs when on retreat, and having good fellow practitioners. He also explained that all the various practices (eightfold path and six perfections) are metaphorically our good friends. It is an absolute perversion to reduce the idea of a kalyanamitra to a "master-disciple" relationship in the sense that a master or mentor should be some unquestioned guru, let alone someone you don't have a personal relationship with. Furthermore, Nichiren himself stated in Shugo Kokka-ron that in the Latter Age of the Dharma there are no reliable teachers anymore (he certainly did not have one) and that one should take the Lotus Sutra and Nirvana Sutra as one's "good friend." This is why in legitimate forms of Nichiren Buddhism it is said that we inherit the Dharma directly from the rolls of the Lotus Sutra. This is not to say that we don't have teachers or mentors, and Nichiren in other writings did say that one should have a good teacher. But basically a human teachers teachings and example should always be held to the standard of the Lotus Sutra, and Nichiren also said (of himself) that he might be an old pouch but this pouch contained was precious because it was the Lotus Sutra. So the value of a teacher is that they pass on the Lotus Sutra and its practice of Odaimoku. So again, the point of a "good friend" in Nichiren Buddhism comes back to the Lotus Sutra itself and whether or not the human teacher is pointing back to the Lotus Sutra (and not to themselves).

You asked: "I have often read in Goshos (e.g.: On the Four Stages of Faith and the Five Stages of Practice ), that Nichiren says that there is no need to understand the Sutra to receive benefits from the daimoku. However, I recently translated an article comparing the Buddhism of the Kamakura period for Isabelle's site, and it seems to me that Nichiren was fighting against some other doctrines like the honen exactly because they were based on "magic" phrases or recitation. But in a way, if we chant Namu Myoho Renge Kyo without understanding what it means and, especially, what it contains; the Lotus Sutra itself, then we also use it as a "magic phrase"! For me, to get some benefit in our lives, we also have to make some changes. To work on yourself. This is the basis of the law of cause and effect, isn't it? I can't understand how "just chanting", without any spirit of research, could help us in any way."

My reply: Best question of all. I think it needs to be kept in mind that Nichiren was trying to facilitate the practice of the Lotus Sutra for busy samurai and als for peasants, not for monks or aristocrats. He was indeed also competing with the popularity of Honen's exclusive nembutsu.

Now the aristocratic approach was that one needed to read the sutras and treatises in depth and have what we would call an academic understanding of them that would then inform practice and lead to insight. Furthermore, if one wanted a fast track to enlightenment one either had to be extremely virtuous and follow the many precepts for bodhisattvas or even monastics and/or one had to be able to receive esoteric initiations and empowerments if one could afford to do it and had the right social connections. This is what Ryokan, the founder of the Shingon-Ritsu school was teaching. And for those who could not do those things, Ryokan taught nembutsu practice so that the illiterate and/or incapable could at least hope to be reborn in the pure land of Amitabha Buddha after death. Elsewhere, monks like Dogen retreated into the mountains with small groups of dedicated monastics to practice zazen rigorously to attain enlightenment. All of this put the attainment of buddhahood out of reach to most peasants and even most samurai and even most low level monks who were not well-connected aristocrats. It basically made buddhahood irrelevant to most people.

By teaching that all one had to do was chant Odaimoku to attain the benefits of buddhahood, Nichiren was providing a means accessible to everyone (and he knew they could at least do that much because they were all already chanting nembutsu). At first, Nichiren taught that the practice of the Lotus Sutra was easy, just like the nembutsu, and that it was slanderous to say that even beginner practitioners of the Lotus Sutra did not receive immense benefits. Later, after his many persecutions, Nichiren acknowledged and even warned his followers that the practice of the Lotus Sutra in the Latter Age was actually hard, and that Nichiren practiced it 24 hours a day because he was undergoing such hardships for the sake of the Lotus Sutra. At that point, it is clear that by the practice of the Lotus Sutra Nichiren did not mean chanting verbally 24 hours a day, but rather living a life inspired and guided by the Lotus Sutra. Nichiren also began equating the practice of the Odaimoku with the practice of Never Despising Bodhisattva in chapter 20. And of course he recommended faith, practice, and study in Shoho Jisso-sho. Looking at the passages from chapters 10 and 17 of the Lotus Sutra we can see that it talks about the benefits of a single moment of faith and rejoicing.

So here is how I understand the meaning of all this. Odaimoku is externally our primary practice, but it is meaningless if we slander the true intent of the Lotus Sutra in our hearts. For the Odaimoku to actually work we need to mean it when we say it. And what does it mean to really mean it? It means to truly have confidence that the realm of buddhahood is already part of all our lives and expressing itself skillfully in every moment to each and every one of us. We should have so much confidence in this that we rejoice to think of it. The Odaimoku should be an expression of that. It we truly have that trust and confidence we will then have the same mindset as Never Despising Bodhisattva who exhibited generosity with the True Dharma, restraint and respect for all he met, patience in the face of persecution, zeal to share and live the True Dharma even if it meant putting his life at risk, a calm and focused mind that was not agitated in the face of hardship, and a faith in the teaching of the Lotus Sutra that blossomed into wisdom when he became Shakyamuni Buddha. If our practice of Odaimoku is shallow, we will be slandering the sutra in our hearts but at least we will be sowing the seed that may someday blossom. If our practice of the Odaimoku becomes deep and internal it will manifest in terms of a blossoming of our character - our attitudes and habits will come to express the six perfections.

Now we can certainly try to force ourselves to externally conform to the eightfold path, the six perfections or different forms of precepts from different times and places, and perhaps that may help us just as any other course of training or character building might help us. Or it could make us rigid, inauthentic, and self-righteous. What Nichiren was recommending was going to the heart of things, to the source of all these paths, precepts, and perfections through the one-pointed practice of Odaimoku. Unfortunately, in his letters and treatises, he did not emphasize enough that the Odaimoku must be an expression of the single-moment of faith and rejoicing in the true meaning and intent of the Lotus Sutra. Without that the Odaimoku is mere lip-service. As an expression of the single-moment of faith and rejoicing, the Odaimoku practice challenges our deluded views and attitudes, our myriad delusions, and our fundamental ignorance and when it becomes truly established it overturns our deluded consciousness and allows the pure heart of awakening to shine through naturally and authentically in our thoughts, words, and deeds.
Namu Myoho Renge Kyo,
Ryuei

Retour