Comment être bouddhiste ?


Kaigen - Cérémonie d’ouverture des yeux

Ryuei Michael McCormick

 

Le terme kaigen, "ouverture des yeux", a deux significations. C'est tout d'abord votre propre éveil, votre propre "ouverture des yeux". C'est le fait de garder le Dharma Merveilleux en pensée, en parole et en action (et non pas en babillant des caractères sino-japonais en face d'un bout de papier avec des gribouillis à l'encre sumi). La deuxième signification est celle d'une cérémonie spéciale accomplie pour désigner un objet (statue, mandala ou tout autre) comme une entité qui à partir de ce moment va représenter le Gohonzon  d'une école donnée. Dans le bouddhisme de la Nichiren Shu, le Gohonzon est le Bouddha Atemporel Shakyamuni, qui a transmis le Dharma Merveilleux à tous les êtres sensitifs, lors de la Cérémonie dans les Airs.

Il y a cinq manières différentes de représenter ce Gohonzon
1) Une statue du Bouddha Atemporel Shakyamuni
2) Une statue du Bouddha Atemporel Shakyamuni avec les quatre bodhisattvas Surgis-de-Terre.
3) Les statues de Shakyamuni et Prabhutaratna (Taho) assis dans la Tour aux Trésors sur laquelle est inscrit Namu Myoho Renge Kyo. Ce Gohonzon est courant dans les halls principaux des temples.
4) Une simple inscription de Namu Myoho Renge Kyo
5) Le mandala qui décrit le Grand Titre (Daimoku) qui illumine les dix mondes-états.

Nichiren a inscrit de nombreux mandalas. Je crois qu'il en existe 128 (l'Ita mandala n'est pas authentifié comme ayant été inscrit par Nichiren). Nichiren n'a jamais désigné un quelconque de ses mandalas comme spécial ou meilleur que d'autres. La Nichiren Shu a choisi le Shutei mandala inscrit par Nichiren en 1280 et qu'il gardait jusqu'à son lit de mort, comme étant un des mandalas officiels délivré aux adhérents. Faire gongyo c'est une cérémonie d'ouverture des yeux au premier sens, le plus important. Mais elle n'équivaut pas à la cérémonie d'ouverture des yeux du second sens. Celle-ci est accomplie afin d'activer la nature de bouddha de l'objet conformément à l'enseignement d'ichinen sanzen et l'atteinte de la bodhéité par les plantes et les êtres non-sensitifs (somoku jobutsu). Voir à ce sujet le Kanjin Honzon Sho. Chaque école bouddhique a ses propres critères pour désigner la personne qui peut effectuer cette cérémonie et la manière dont elle doit se dérouler. Certains de ces critères sont fortement définis alors que d'autres sont curieusement flous. Mais la cérémonie elle-même est appliquée par toutes les écoles traditionnelles d'Asie. Nichiren n'a jamais dit que l'on pouvait s'en passer. Il argumente cela dans deux goshos :L’ouverture des yeux des images sculptées ou peintes (Kamakura. 1294) et La consécration d'une statue du Bouddha Shakyamuni faite par Shijo Kingo (Minobu. 1276). En tout état de cause, comme je viens de le dire il convient de suivre les critères et le procédures des écoles ou courants auxquels on appartient. Cela n'a pas à être discuté ; il s'agit d'accepter ou non les rites et les cérémonies d'une école. En tant que membre ordonné de la Nichiren Shu je suis heureux de suivre nos critères et notre pratique et je ne vois aucun argument valable pour agir autrement. Ce que font les autres écoles est leur problème. Nous gardons nos critères et n'envisageons pas de compromis. C'est aux autres de tenir compte ou non de ce que nous faisons comme ce fut le cas pour tous ceux qui rencontraient le bodhisattva Fukyo, ils pouvaient tenir compte de son enseignement ou non.

SUITE : Daimoku et Hua-tou
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