A propos du Dharma Causeries mensuelles données au temple San Jose entre 1999 et 2006 par Ryuei Michael McCormick de la Nichiren Shu
|
|
|||||
Textes regroupés par l’auteur sur Internet http://nichirenscoffeehouse.net/Ryuei/lotus_sutra.html |
Contenu
: 1- Journée «Bodhi» (1999) 2 - Est-ce que le bouddhisme ça marche ? (2000) 3 - Mettre la joie en action (2000) 4 - Quelques réflexions sur le service du dimanche et Uposatha (2000) 5 - Enseignement, pratique et preuve (2001) 6 - Enseignement de tous les bouddhas 7 - La cérémonie d’Urabon (2003) 8 - Edifier sa Tour aux Trésors Journée «Bodhi»
Il y a 2500 ans, Siddhartha Gautama, un jeune prince de l’Inde du Nord, s'assit sous un figuier et décida :
Ce jeune homme déterminé affronta ensuite tous ses démons intérieurs, lançant un défi à ses tentations et maîtrisant les défilements des désirs dévorants (klesha), de la colère*, de l’agitation, de la paresse et du manque de confiance en soi. Il parvint ainsi à un état de pleine conscience smriti*). Son esprit devint alors comme un étang paisible et clair dont il put explorer la profondeur. Alors que le jour tombait, Siddhartha médita sur toutes ses pensées, paroles et actes passés. A ce stade de claire et sereine concsience-smriti*, il ressentit tout ce qu’il avait vécu dans cette existence et dans les précédentes. Il comprit que c’était lui qui avait créé le destin qui l’avait conduit à s’asseoir sous cet arbre pour chercher la réponse à la grande question de la naissance et de la mort. Au milieu de la nuit, sa concsience-smriti* s’étendit à tous les êtres sensitifs. Il vit à quel point sa vie était indissolublement imbriquée dans celle des autres. Il comprit le mécanisme par lequel sa vie affectait celle des autres et comment celle des autres affectait la sienne. Il comprit qu’eux aussi étaient les créateurs de leur destinée et qu'ils vivaient les conséquences de leurs actes. Au petit matin, Siddhartha contempla le vaste enchevêtrement des causes et des effets. Il vit à quel point les êtres étaient intimement liés les uns aux autres dans ce réseau de création et d’influence mutuelle. C’était comme un vaste filet dont chaque nœud comportait un joyau réfléchissant la lumière et la beauté de tous les autres. Il vit comment, dans un processus infini, les êtres se créaient mutuellement. Il vit également que l’ignorance de la véritable nature de la réalité était la cause de l’appétence égoïste qui conduit à la souffrance et il sut que cette souffrance pourrait être éliminée en menant une vie fondée sur la vérité, le Dharma Merveilleux. Alors que le soleil se levait, la contemplation de Siddhartha était parvenue à la plénitude de l’instant de vie dans lequel s’exprime le Dharma Merveilleux. A ce moment, Siddhartha devint Bouddha, l’Éveillé, qui avait complètement réalisé la véritable nature de la réalité et pouvait la partager avec les autres, afin de faire cesser les souffrances ; il fallait leur ouvrir les yeux sur la beauté dépourvue d’égoïsme, cette beauté qui se manifestait à cet instant dans sa vie. Comme Siddhartha, prenons le temps de calmer nos cœurs et nos esprits afin de réfléchir à la véritable nature de la vie. Comme lui, réfléchissons à nos actions et à leurs conséquences pour devenir, en toute humilité, responsables de notre vie. Réfléchissons également aux leçons que nous donne la vie des autres pour éviter leurs erreurs et pour nous inspirer de leur succès. Réfléchissons aussi aux vastes et merveilleux rouages du Dharma qui régissent nos vies, qui sont, en réalité, notre Vie. Par-dessus tout, nous devons comprendre que le Dharma, la Véritable nature de la réalité, qui est si difficile à percevoir et à réaliser, nous a été donné par le Bouddha Shakyamuni. Il est dit dans le Sutra du Lotus :
Nous célébrons aujourd’hui les efforts de Shakyamuni, sa détermination, sa grande générosité et sa grande compassion et, par-dessus tout, le don du Dharma qu’il a réalisé il y a 2500 ans sous l’arbre bodhi. * * * Ce qui suit est une autre allocution faite deux ans avant la précédente, à l’occasion de la célébration de l’Éveil du Bouddha. Allocution de la Journée « Bodhi » Aujourd’hui, nous commémorons l’Éveil du Bouddha Shakyamuni. Ce nom signifie «le Sage du clan Shakya ». Bouddha est un titre signifiant «l’Éveillé». Parmi les milliers et les millions de personnes qui ont vécu sur cette terre, nous pensons que lui, au moins, s’est réveillé du sommeil qui est la cause de trop fréquentes souffrances et des joies trop fragiles de la vie ; il a vu la Réalité telle qu’elle est. Cette Vérité s'est imposée comme une réponse à toutes ses interrogations sur la vie et la mort. C’était la solution qu’il cherchait pour vaincre la souffrance. Tous ses enseignements ultérieurs ainsi que tous les efforts de la communauté bouddhique constituée depuis 2500 ans s’appuient sur ces enseignements dont l’objectif est de nous aider à voir cette Vérité aussi clairement que le Bouddha. Ne considérons pas cet Éveil comme un objet lointain de vénération. Ce n’est pas parce que le Bouddha est quelqu’un de différent de nous que nous l’estimons digne d’une fête de commémoration. Bien au contraire, nous devons comprendre que l’impact du Bouddha vient précisément de ce qu’il était comme chacun de nous, un être humain capable de s’éveiller à une nouvelle vision de la vie et à une nouvelle façon de vivre dans le monde. Ce qu’il a fait, nous pouvons le faire également. Le Sutra de la Guirlande des fleurs nous enseigne qu’après son Éveil, le Bouddha dit :
Il est dit également :
Le Sutra du Lotus enseigne que la vie d'Éveillé du Bouddha est bien antérieure à son Éveil temporel sous l’arbre bodhi il y a 2500 ans. Ce Bouddha Eternel exprime son Éveil atemporel en parlant de ses recherches de l’Éveil au cours d'un nombre incalculable de vies. Selon le chapitre XX du Sutra du Lotus, il était un bodhisattva (littéralement ‘un être d’éveil’) nommé Fukyo (Sans Mépris) dont la pratique consistait à s’incliner simplement devant chacun en disant :
Même en proie à l’intolérance et aux persécutions de ceux qui ne voulaient pas entendre l’enseignement sur l’Éveil universel, il n’a jamais cessé de mettre en pratique cette vision profonde et ce respect de la (buddha-dhatu), ce potentiel d’Éveil que possèdent tous les êtres. Au cours de ses innombrables vies, Shakyamuni a toujours agi selon le principe que tous les êtres possèdent la nature de bouddha et selon son désir de les aider à réaliser ce que lui-même a vécu lorsqu'il était assis, au petit matin, sous l’arbre bodhi. C’est un enseignement merveilleux mais plein de mystère. Le Bouddha nous dit que toutes les réponses aux mystères de la vie, toutes les vertus, l’amour et la capacité de faire le bien que nous admirons dans nos héros et nos saints, sont aussi présents en nous depuis toujours. Mais nous avons oublié notre trésor secret et la clé qui y donne accès est cachée. Si l'exemple et l'enseignement du Bouddha n’en ravivaient en nous le souvenir nous pourrions ne jamais nous rappeler que tout cela se trouve déjà dans nos cœurs. Bien qu’il soit Éveillé depuis un passé sans commencement, la bodhéité de Shakyamuni s’exprime par la recherche et l'atteinte de l’Éveil. Ainsi, nous pouvons, nous aussi, rechercher et atteindre l'Éveil sans commencement. La clé pour cela est de faire confiance à la nature de bouddha qui est un potentiel d’Éveil universel et en même temps la Vérité à laquelle s’éveillent tous les êtres. C’est dans cet esprit que Nichiren écrivit :
Cela signifie que tous les innombrables enseignements, paraboles et méthodes de pratique du Bouddha Shakyamuni, se résument à un point essentiel: nous pouvons tous nous éveiller à la Vérité, comme Shakyamuni le fit il y a 2500 ans. En nous éveillant, nous changeons notre regard sur nous-mêmes, sur les autres et sur la vie. En nous éveillant, nous devenons capables de manifester la nature de bouddha en chaque pensée, chaque parole et chaque action à chaque instant de notre vie. C’est cela la pratique directe de l’Éveil, celle qui s’étend à toute vie, à tout moment. C’est la Vérité Merveilleuse du Sutra de la Fleur du Lotus, qu’avec joie et une grande confiance nous faisons surgir dans notre esprit et exprimons par Namu Myoho Renge Kyo. La forme et l’expression peuvent changer mais la Vérité essentielle est la prise de conscience de la bodhéité universelle. En se référant aux 24 caractères de la salutation de Fukyo, Nichiren écrit :
|
SUITE : Est-ce que le bouddhisme ça marche ? |