DICTIONNAIRE des TERMES BOUDDHIQUES

français, japonais, chinois, sanscrit, pali


Saicho (Dengyo)


Saicho (767–822) : également connu sous son titre honorifique de Grand-maître de la Transmission des Enseignements (Dengyo Daishi*). Moine japonais introducteur de l’école chinoise du Mont Tiantai au Japon.

Saicho est né en 767 dans la province d’Omi. Son père appartient à un clan qui serait les descendants d’un empereur chinois et sa mère est issue du puissant clan des Fujiwara. Très jeune, il fait preuve de qualités intellectuelles qui poussent ses parents à le confier aux religieux du monastère Daian-ji qui l’initient aux doctrines du Rien-que-Conscience et, probablement, à ce que l’on savait à l’époque du Tiantai au Japon. Il est ordonné en 785 au Todai-ji à Nara recevant les deux cent cinquante préceptes. La même année, en juin, il alla sur le Mont Hiei et construisit une petite retraite où il se consacra à l'étude des écrits et traités bouddhiques, tout particulièrement ceux de l'école de Zhiyi. En 788, il appela son petit temple le Hieisan-ji. Celui-ci fut rebaptisé Enryaku-ji par l'empereur Saga en 823. En 802, Saicho fut invité à Kyoto par les deux frères Wake no Hiroyo et Wake no Mazuna à faire des exposés dans le temple de leur clan, le Takaosan-ji. Il y exposa la doctrine de Zhiyi à des moines éminents des écoles Kegon*, Sanron, Hosso et autres, qui représentaient les sept temples principaux de Nara. Cet événement valut la célébrité à Saicho, ainsi que le soutien de l'empereur Kammu, et rehaussa grandement le prestige de la doctrine de Zhiyi. En 804, Saicho se rendit en Chine, accompagné de son disciple Gishin. Il y étudia le bouddhisme de Zhiyi sous la direction du disciple de Zhanlan, Daosui, qui résidait alors au temple Long-xing-si. Ensuite, Saicho alla sur le Mont Tiantaioù il étudia sous la direction de Xing-man, autre disciple de Zhanlan. D’autres maîtres réputés participent également à la formation de ce disciple étranger. Saicho acquiert la quadruple transmission shiju sojo (Tiantai, Chan, Mi zhong et Ritsu. Il revient au Japon en 805 avec une ample moisson de textes et d’objets bouddhiques. L'année suivante, il crée l'école Tendai dans un temple où les religieux se relaient pour réciter le Sutra du Lotus. Il rencontre également l’autre célébrité bouddhique de son époque, Kukai, qui était également parti pour la Chine dans la même mission que lui (ils n’avaient pas voyagé ensemble toutefois). Les deux moines nouent tout d’abord des relations cordiales qui se gâteront assez rapidement. Il voyage ensuite dans le sud puis dans l’est du Japon où il fonde des temples pour la récitation du Sutra du Lotus et des lieux d’asile. A cette époque, tous les moines étaient ordonnés exclusivement selon les préceptes theravada. Saicho fit tout son possible pour obtenir la permission impériale de construire une estrade d'ordination mahayana sur le Mont Hiei, malgré l'opposition marquée des plus grandes écoles de Nara. Cette autorisation fut finalement accordée une semaine après sa mort et, en 827, l'estrade d'ordination fut achevée par son successeur Gishin. Outre ce projet, après son retour au Japon, Saicho s'attacha à réfuter les interprétations des écoles bouddhiques les plus anciennes. Son débat suivi avec Tokuichi, moine de l'école Hosso, est particulièrement célèbre. Il commença au début de l'ère Konin (810-824). Tokuichi affirmait que l'enseignement du Véhicule unique du Sutra du Lotus était un enseignement provisoire que Shakyamuni l'avait exposé en tenant compte de la capacité à comprendre des êtres, tandis que les enseignements des trois véhicules étaient des enseignements définitifs ; il soutenait de plus que certaines personnes n'ont pas la possibilité d'atteindre l'état de bouddha. S'opposant à cette affirmation, Saicho soutint que tous les êtres possèdent la nature de bouddha et que le véhicule suprême exposé dans le Sutra du Lotus est l'enseignement définitif. Les principaux disciples de Saicho furent Gishin, Encho, Kojo, Ennin (Jikaku) et Ninchu. Ses ouvrages comprennent le Hokke Shuku, le Kenkai Ron, le Shugo Kokkai Sho et le Sange Gakusho Shiki.

Retour

haut de la page