Dhyana - paramita Peter Johnson http : //www.Tiantai.net/teachings/dharma/bodhisattva/practices/practice5.htm |
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5. Pratique pour se libérer des troubles et de la confusion Le Sutra de la Guirlande de Fleurs (Avatamsaka) dit : Enfants du Bouddha, quelle est la pratique des bodhisattvas-mahasattvas pour se libérer des troubles et de la confusion ? Ces bodhisattvas réalisent leur non-distraction (le non-oubli, smriti*). Ils ne se laissent ni distraire ni perturber. Ils sont forts, solides et fermes, purs de cœur, ouverts, généreux, libres de tout trouble ou confusion. Grâce aux méthodes de la non-distraction ils maîtrisent les mots et les langages du monde entier et sont capables de saisir les paroles et les enseignements sur la spiritualité qui sont au-delà des simples mots. Ainsi ils sont aptes à comprendre les enseignements sur le monde de la forme et du non-forme, sur l'aspect physique qui établit l’existence d’une nature propre (skandha) et sur les perceptions sensorielles, la conceptualisation, la volition et la conscience. Dans tous ces domaines, leur esprit est dépourvu de confusion.
Ces bodhisattvas réalisent d’infinis sortes de non-distraction (smriti*) après avoir passé d’innombrables kalpas à l’écoute du véritable Dharma recherché auprès des bouddhas, d’autres bodhisattvas et de ceux qui avaient de bonnes connaissances. C’est la spiritualité du Dharma vaste et profonde, parée de toute sorte de joyaux, enseignée et expliquée par toute sorte de mots et de stances, embellie par des bodhisattvas munis de la brillance suprême des pouvoirs mystiques du Bouddha. Elle est recherchée dans sa rectitude avec une compréhension pure et résolue, dépourvue de tout ce qui, dans ce monde, distingue. Elle est immense et d’une vaste portée. Elle n’a pas les œillères de la stupidité*, elle illumine tous les êtres vivants. Elle perçoit ce qui est semblable dans de monde et ce qui ne l’est pas. Elle est la prajna suprême des bodhisattvas, celle qui accorde à tous la maîtrise du savoir. Avec d'autres bodhisattvas qui, sans distraction ni oubli, ont recherché et écouté le Dharma durant d’incalculables kalpas, ces bodhisattvas conserveront ce Dharma dans leur cœur et ne cesseront jamais de le garder à l’esprit. Comment cela ? Lorsque les bodhisattvas-mahasattvas se sont exercés à de telles pratiques pendant d’infinis kalpas, ils ne distrairont ni ne perturberont le moindre être vivant, pas plus qu’il ne lui feront perdre son non-oubli (smriti*). Ils ne détruiront pas le Vrai Dharma et ne se couperont jamais de leurs propres bonnes racines spirituelles. Leur esprit progressera constamment dans la vaste et profonde prajna. De plus, ces bodhisattvas ne seront ni perturbés ni déviés par toute sorte de bruits ou de voix. Ces voix pourraient être fortes, grosses, effrayantes, plaisantes, désagréables, criardes, perçantes, destructrices au niveau des six sens. Les bodhisattvas entendent les sons des bonnes et des mauvaises voix innombrables et même si celles-ci remplissent des contrées infinies, ils n’ont pas la moindre pensée de distraction ou de déviance. C’est cela qu’on appelle le non-oubli, smriti*, qui fait partie du samadhi* et qui touche au plus profond de la spiritualité, avec la pratique bodhi, l’esprit de bodhi, gardant le Bouddha dans une mémoire active, observant le véritable aspect des phénomènes, le savoir qui régit tous les êtres, la pure sagesse de tous les êtres et leur résolution à comprendre le sens profond.
Enfants du Bouddha, même si chacune des voix décrites ci-dessus devait remplir sans cesse des mondes innombrables, pendant des kalpas illimités, étant assez forte pour meurtrir et perturber l’esprit, le corps et les facultés sensitives de tous les êtres vivants, elles ne pourraient pas toutefois meurtrir ceux des bodhisattvas. Les bodhisattvas entrent en samadhi* et demeurent dans la noble spiritualité du Dharma. En observant et réfléchissant sur les sons de toutes ces voix, ils reconnaissent avec habileté la nature et l’aspect de leur provenance, de leur continuité et de leur extinction. En entendant de telles voix ils n’éprouvent ni envie ni colère. Sans perdre leur vigilance, ils ont l’habileté d’en comprendre les aspects mais ne s’y attachent pas. Ils savent que toutes ces voix n’ont pas d’existence en soi et que nul ne peut les posséder. N’ayant pas été créées elles n’ont pas de commencement, elles sont consubstantielles avec le monde de la spiritualité et ne peuvent pas en être extraites ni séparées. De la même façon les bodhisattvas savent que toutes les actions, paroles et pensées sont équanimes et ainsi ils atteignent la prajna et ne s’en détournent jamais.
A ce moment-là les bodhisattvas atteignent d’innombrables centaines de milliers de samadhi* en un seul instant de pensée (ichinen). En entendant toutes ces voix, leur esprit reste sans perturbation ni confusion et leur pouvoir de concentration s’accroît à vue d’œil. Ils pensent ce qui suit :
Cela s'appelle la cinquième pratique des bodhisattvas-mahasattvas, la pratique sans confusion ni distraction. |
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