DICTIONNAIRE des TERMES BOUDDHIQUES

français, japonais, chinois, sanscrit, pali


Oeuvres de Zhiyi


Fahua Wenzhu
(Mots et phrases du Sutra du Lotus (Hokke Mongu,
Words and Phrases of the Lotus Sutra)

Quatre clés (shikaku ou shiju shaku, 四種釈) pour interpréter les mots et phrases du Sutra du Lotus :

1) les causes et circonstances (innen, 因縁). Comment interpréter les mots et phrases du Sutra du Lotus en envisageant les causes (in) et les circonstances (en) qui amenèrent le Bouddha à les exposer et comment les comprendre du point de vue des quatre manières d'enseigner (shishitsudan).

2) les enseignements rattachés (yakkyo, 約教). Comment interpréter les mots et les phrases du Sutra selon les quatre enseignements de la doctrine et en fonction des cinq périodes ;

3) les enseignements théorique et essentiel (honjaku, 本迹) Comment interpréter les mots et les phrases du Sutra sous l'angle des enseignements théorique (shakumon) et essentiel (honmon);

4) l'observation du coeur (kanjin, 観心). Comment percevoir la vérité des mots et des phrases du Sutra dans son propre coeur/esprit grâce à la pratique de la méditation.

Zhiyi explique des passages de chaque chapitre du Sutra en utilisant ces quatre clés, clarifiant ainsi les profonds principes du Sutra, tels que le remplacement des Trois Véhicules par le Véhicule unique (kaisan ken ichi) et la révélation de l'Éveil primordial du Bouddha dans le passé atemporel (kuon jitsujo)

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Fahua xuanyi (Sens caché de la fleur du Dharma (Hokke gengi, Profound Meaning of the Lotus Sutra) parfois abrégé en xuan, gen,

voir : Ce qu'en dit Nichiren

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Mohe zhiguan (Maka shikan, Grand Arrêt et introspection, ou Grande Concentration et Intuition, Great Concentration and Insight) : la pratique des quatre samadhisi* (sizhong sanmei, shishu zanmai). Le terme zhiguan qu'il emploie pour désigner la méditation se compose de zhi, concentration, et guan, intuition/perception. Elle peut se pratiquer en position non assise et même dans différentes situations (liyuan duijing) pour atteindre un état de calme et de perception dans toutes les circonstances.

Wiki : http://fr.wikipedia.org/wiki/Zhiyi :

Le zhiguan et les quatre samadhis* (méditations concentrées)

Zhiyi expose dans le vertMohe zhiguan la pratique des quatre samadhi* (sizhong sanmei, shishu zanmai 四種三昧).

Le terme zhiguan qu'il emploie pour désigner la méditation se compose de zhi, concentration, et guan, intuition/perception. Elle peut aussi se pratiquer en position non assise, et même dans différentes situations (liyuan duijing 歴縁対境) pour atteindre un état de calme et de perception dans toutes les circonstances.

Les quatre samadhis* ou quatre formes de concentration (shishu-sammai, shishu-zam-mai, 四種三昧) sont :

  • La méditation-samadhi* prolongée (90 jours) en position assise (changzuo sanmei 常坐三昧 ; joza zammai) ; appelée également samadhi* unique (yixing sanmei 一行 ; ichigyo zanmai); méditation assise continuelle. C'est une méditation assise, mains formant le mudra hokai jo in (le mudra du sceau de l’océan). D'après la tradition, cette méditation aurait été pratiquée par Shakyamuni et comporte les deux aspects zhiguan(shi-kan, samatha / vipassana).
  • La méditation-samadhi* prolongée (90 jours) déambulatoire autour d'une statue (banzhou sanmei 般舟三昧 ou changxing sanmei 常行三昧 ; jogyo zammai ; pratyutpanna samadhi*i) ; méditation active continuelle
  • La combinaison des méditations assise et déambulation autour d'une plate-forme de méditation (banxingbanzuo sanmei 半行半坐三昧) ; Cette troisième catégorie se divise encore en hodo zammai méditation sur le Sutra Daihodo Darani (Sutra Dharani) durant 7 jours et en méditation sur le Sutra du Lotus (hokke zammai, fahuasanmei) 21 jours.
  • La méditation-samadhi* sous toute autre forme et un temps indéterminé (suiziyi sanmei, 隨自意三昧 ou feixingfeizuo sanmei, 非行非坐三昧 ; higyo hiza zammai. (Note) en occident on l'appelle aussi "méditation ad libidum"

    Le terme de "samadhi* unique"» apparait dans la Prajnaparamita de Manjusriet désigne à l’origine la perception du caractère indifférencié du monde des dharmas, dharmadhatu, obtenue grâce à la méditation. L’école Tiantai lui a donné aussi le sens de pratique unique transcendant toutes les autres, sens repris par le courant Jingtu et en partie par le courant Chan, où il a été développé par Daoxin.

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    quatre enseignements (四 教, shikyo, sijiao) : procédé de distinction des enseignements (教判, kyoban, jiaopan), également appelé distinction entre les quatre enseignements (四 教判, shikyoban, sijiaopan).

    huit enseignements (hakkyo, 八教). Classification des sutras par Zhiyi (revue par Zhanlan) qui dégage quatre groupes en fonction de leur contenu, puis réexamine les mêmes sutras selon leur méthode et dégage également quatre groupes.
    I. Les enseignements selon la doctrine (keha no shikyo, 化法の四教) sont :
    1) enseignements tripitaka ou corbeilles (san zokyo ou zogyo, sanzangjiao, 三藏教, doctrine of the three baskets) : enseignements theravada, destinés aux auditeurs-shravakas et les pratyekabuddhas ; il est ainsi nommé car il comprend les trois corbeilles : sutra, vinaya et abhidharma. Il porte essentiellement sur les Quatre nobles vérités. La doctrine de la vacuité y apparait de façon élémentaire.
    2) enseignement commun ou intermédiaire (tsukyo ou tsugyo, tongjiao, 通教, general doctrine) : theravada et mahayana destiné aux disciples des trois véhicules. Il met l'accent sur la doctrine de la vacuité. Les textes des écoles Yogacara et Madhyamaka en sont représentatifs.
    3) enseignement spécifique ou enseignement distinct ou particulier ou diffirencié (bekkyo, biejiao, 別教, specific doctrine), destiné aux seuls bodhisattvas. Niveau le plus élevé du Mahayana provisoire ; la Voie du milieu y transcende la doctrine de la vacuité (ku) et de l'existence provisoire (ke).
    4) enseignement
    parfait ou enseignement global ou universel (enkyo ou engyo, yuanjiao, 円教, total doctrine), destiné à tous, le véritable Mahayana. Engyo signifie littéralement "enseignement parfait". L'enseignement parfait du Véhicule unique. C'est le Sutra du Lotus et le Sutra du Nirvana, l'enseignement le plus élevé du Bouddha ; il englobe tous les enseignements précédents.
    En savoir plus.

    II. Les enseignements selon la méthode (kegi no shikyo, ) sont
    1) enseignement soudain ou immédiat ou subit (tonkyo, dunjiao, 頓教) tout de suite après son Éveil; Sutra Avatamsaka,
    2) enseignement graduel ou progressif,
    (zenkyo, jianjiao, 漸教) ; selon les quatre étapes mentionnées ci-dessus,
    3) enseignement selon les capacités ou secret ou ésotérique (zuitai, himitsu, mimijiao, 祕密教) ; compris seulement d’une partie des pratiquants,
    4) enseignement indifférencié ou indéterminé, pour tout être humain à son écoute (fujokyo,
    budingjiao, 不定教), signifiant que chaque pratiquant en tire des bénéfices différents selon ses propres caractéristiques.
    Même en écoutant une chose identique, la compréhension du contenu diffère d'une personne à l'autre. Tout dépend de la prédisposition individuelle. Toutefois, lorsque les auditeurs ont conscience de leur présence mutuelle sur le lieu du prêche, celui-ci est appelé “enseignement indéterminé manifeste” (kenro fujokyo). Par contre, lorsque le Bouddha, grâce à ses pouvoirs divins, fait en sorte que les auditeurs ignorent mutuellement leur présence tout en étant sur le même lieu de prêche, lorsqu’ils sont inconscients qu’il y a d’autres personnes et qu’ils écoutent une chose unique en la comprenant de manière différente, cette méthode d’enseignement s’appelle alors “enseignement indéterminé secret” (himitsu fujokyo), communément désigné sous l’appellation “enseignement secret”.

    Zhiyi
    a également élaboré un classement chronologique que l'on appelle les cinq périodes (goji, wushi, 五時). Voir les cinq points de divergence entre les différentes écoles.

    Voir également : The Six Dharma Gates to the Sublime: A Classic Meditation Manual on Traditional Indian Buddhist Meditation

    et Jean-Noël Robert : Terrasse Céleste - Contemplation Puérile ou La Petite Contemplation (de Zhiyi), Disposition des quatre doctrines, Sens général des huit doctrines.

    Ce qu'en dit Nichiren

    quatre niveaux de méditation
     

    Question : Pourquoi rejetez vous leurs opinions et maintenez vous que le Titre du Sutra du Lotus est l’objet de vénération  ? Réponse : Cela n’est absolument pas fondé sur ma réflexion personnelle. C’est fondé sur les enseignements du Sutra du Lotus, mentionnés plus haut, et sur l’interprétation de Zhiyi. Quant au point douteux selon lequel le bouddha Amida est l’objet de vénération lorsqu'on on pratique les quatre niveaux de méditation d’après le Maka Shikan, c’est parce que le bouddha Amida est regardé comme l’objet de vénération seulement quand on pratique la "méditation assise continuelle pendant une période de 90 jours (joza-sanmai)", "la méditation active continuelle pendant une période de 90 jours", pendant laquelle le pratiquant marche autour de la statue du bouddha Amida en invocant son nom (nembutsu) et en se le remémorant (jogyo-sanmai), et " la méditation sur la réalité" (higyo-hiza-sanmai) dans une posture non spécifiée pour une période de temps non spécifiée. Ce sont trois des quatre niveaux de méditation concentrée (samadhi*) de l’école Tendai. Cette idée de l’objet de culte est basée sur le Sutra Monjumon, le Sutra Hanjusanmai et le Sutra Kannon. Ces types de sutras existaient avant que le Sutra du Lotus fût prêché, et c’étaient des enseignements servant de moyens appopriés* pour conduire les êtres vivants à la vérité. "En quarante ans et plus, la vérité n’a pas encore été révélée", est-il écrit dans le Sutra Muryogi. En un mot, le Bouddha Shakyamuni n’a pas révélé sa véritable intention pendant plus de quarante ans.
    En outre, il y a deux sortes de méditations dans hangyo-hanza-sanmai, la dernière des quatre méditations. L’une est hodo-sanmai (méditation de la période de déploiement), qui considère les sept bouddhas et les huit bodhisattvas comme l’objet de culte. La seconde est hokke-sanmai, qui considère le Bouddha Shakyamuni et le Bouddha Taho du Sutra du Lotus comme les objets de culte. Cependant, si l’on juge d’après ce que le Hokke Sanmai Sengi énonce, la vérité est que le Sutra du Lotus devrait être l’objet de culte.
    (Honzonmondosho (Minobu,  septembre 1278à Joken-bo)

     

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