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Extraits de gosho sur |
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udumbara |
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Néanmoins, les habitants
de pays lointains comme la Chine et le Japon n'en eurent pas connaissance
à l'époque. Il fallut plus de mille ans avant que le nom
du Sutra puisse seulement être entendu en Chine, et encore
350 ans, ou plus, avant qu'on ne l'entende au Japon. Ainsi la
rencontre avec ce Sutra est-elle aussi rare que l'éclosion
de l'udumbara, une fleur qui
ne fleurit qu'une fois tous les 3000 ans, ou que la découverte,
par une tortue borgne, d'un morceau
de bois de santal flottant, ce qui ne se produit qu'une fois en d'innombrables kalpas. J'ai appris aujourd'hui que les deux parties ont été citées à comparaître devant la commission d’enquête pour répondre aux questions concernant la doctrine bouddhique. C'est ce que nous avons tous souhaité. Est-il donc possible de dire que nous ayons été en mesure de rencontrer la fleur udumbara qui, dit-on, fleurit et porte des fruits une seule fois en 3000 ans? Ou éprouvons nous le même sentiment que ressentit Tung Fang-shun (Dongfang Shuo)* quand il fut capable d'obtenir trois fois de suite qu’une pêche pousse dans le verger de Hsi-Wang-Mu (Xiwangmu)*, une panacée qui dit-on ne donne des fruits que trois fois en 9000 années. A ceux qui
sont décidés à surmonter toutes les difficultés
et qui ont l'esprit de recherche, j'essaierai d'expliquer et de montrer
la Voie. Mais ils doivent
comprendre que l'on rencontre plus rarement la Véritable
voie que les pêches de l'immortalité (note) qui poussent dans le jardin de
la reine-mère de l'Ouest, ou la fleur udumbara qui ne fleurit qu'une fois tous les trois mille ans à l'époque
d'un Roi qui fait tourner la roue. Ces trois
éléments dont je parlais plus haut, l'enseignement, la
pratique et la preuve (shin, gyo, gaku), sont tous trois présents
à l'époque des Derniers
jours du Dharma,
tout comme ils l'étaient à l'époque du Dharma
correct. Le bodhisattva Jogyo,
guide des bodhisattvas Surgis de Terre,
est déjà apparu en ce monde. Le Grand Dharma, coeur du Sutra du Lotus, se propagera donc inévitablement. Pour
tous les habitants du Japon, de la Chine et du monde entier, c'est comme
s'ils assistaient à l'éclosion de la fleur udumbara annonçant l'apparition d'un Roi
faisant tourner la roue. Ni pendant les quarante-deux premières
années d'enseignement de Shakyamuni ni dans les quatorze chapitres
de l'enseignement provisoire du Sutra du Lotus, ce Dharma n'avait
encore été enseigné, mais le Bouddha l'a exposé
pour la première fois dans la partie "révélation" (note) de l'enseignement essentiel* du Sutra du Lotus. De tous
les êtres humains, les plus respectables sont les Rois-faisant-tourner-la-roue.
Quand un roi-faisant-tourner-la-roue est sur le point d'apparaître,
son apparition est précédée d'un présage,
l'émergence, au beau milieu de l'océan, d'un arbre énorme,
l'udumbara, portant fleurs et
fruits. Les montagnes des quatre
continents s'aplanissent au niveau des océans ; la terre devient
aussi ouatée que du coton ; l'eau des mers devient aussi douce
que de l'ambroisie, les montagnes se changent en or, et les plantes
et les arbres se transforment en sept
sortes de joyaux. Ce que vous dites à propos du seigneur Niida (note) est sans doute exact. J'ai aussi entendu parler des gens d'Okitsu.
Si l'occasion s'en présente, vous devriez vous conduire exactement
de la même manière. Si des personnes de haut rang vous
reprochent votre foi, considérez-les comme les grands
ennemis du Sutra du Lotus et pensez que c'est une grande
chance de les rencontrer, un événement aussi rare que
la floraison de l'udumbara ou
que le fait, pour la tortue borgne de
trouver un morceau de bois de santal flottant. Répondez-leur
avec calme et résolution. Votre lettre, datée
du 25 du mois dernier, est arrivée ici le 27 de ce mois, à
l'heure du coq*. A la lecture de la lettre
de votre seigneur [exigeant que vous vous engagiez par écrit
à renier votre foi dans le Sutra du Lotus] et de celle
dans laquelle vous faites serment de ne jamais écrire une telle
renonciation, j'ai l'impression qu'il est aussi rare de rencontrer une
détermination comme la vôtre que d'assister à l'éclosion
d'une fleur udumbara ou de respirer
le parfum d'un bourgeon de santal rouge. |
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