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Extraits de gosho sur |
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Seicho-ji |
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Moi, Nichiren, j'ai vécu au temple Seicho-ji sur le Mont Kiyosumi, dans le
village Tojo de la province d'Awa.
Dans mon enfance, j'ai adressé au bodhisattva Kokuzo la prière de devenir la personne la plus sage du Japon. Le bodhisattva Kokuzo s'est changé sous
mes yeux en un vénérable moine qui m'a confié un
joyau de sagesse aussi étincelant que l'étoile du matin.
Sans doute est-ce pourquoi maintenant je comprends, pour l'essentiel,
les enseignements des huit écoles ainsi que ceux du Zen et du Nembutsu. Moines du temple Seicho-ji (Minobu, le 11 janvier 1276 aux moines du temple Seicho-ji) Le défunt Dozen-bo me traita toujours comme l'un de ses disciples favoris, et je ne peux
pas croire qu'il ait nourri la moindre haine à mon égard.
Mais c'était un homme timoré, et il était attaché
à sa position [de supérieur] au temple Seicho-ji.
De plus, il redoutait la réaction de Tojo
Kagenobu, l'administrateur de la région [s'il prêtait
l'oreille à mes enseignements]. Et, au temple [Seicho-ji], vivaient
des moines tels qu'Enchi et Jitsujo, aussi mauvais que Devadatta ou Kokalika, dont il craignait
les menaces plus que tout. C'est pourquoi il fit la sourde oreille à
l'enseignement de son disciple préféré, un disciple
qui l'avait respecté pendant de nombreuses années. On
peut se demander ce qu'il adviendra d'un tel homme dans sa prochaine
vie. A l'exception, peut-être, des habitants
de Tojo et de Saijo, dans la province d'Awa,
qui croient sans doute ce que je dis puisqu'ils ont pu le vérifier
de leurs propres yeux. Endon-bo, du temple Inomori, Saigyo-bo et Dogi-bo (note) du temple Seicho-ji, ainsi que
Jitchi-bo de Kataumi étaient tous des moines éminents. Et pourtant, vous devriez
vous demander quelle condition de vie exprimait leur visage au moment
de la mort. Je n'en dirai rien. Enchi-bo, un autre moine du temple Seicho-ji,
passa trois ans dans la grande salle de prière à recopier
minutieusement le Sutra du Lotus de sa propre main, en s'inclinant
trois fois devant le Sutra du Lotus dès qu'il en avait
copié un caractère ; il en avait appris les dix volumes
par coeur et, chaque jour et chaque nuit, récita deux fois le
sutra en entier pendant cinquante ans. Chacun croyait qu'il ne pouvait
manquer de devenir bouddha. Moi seul affirmais qu'Enchi-bo,
tout comme Doji-bo, tomberait dans l'enfer avici de manière encore plus certaine que les moines du Nembutsu.
Vous devriez demander si la fin de leur vie fut bonne ou si elle prouve
la justesse de mes prédictions. Maintenant, en cette seconde
année de Koan (1279),
vingt-sept ans ont passé depuis que j'ai pour la première
fois révélé cet enseignement au temple Seicho-ji.
C'était à midi, le vingt-huitième jour du quatrième
mois de la cinquième année de Kencho (1253), du côté sud de la salle Jibutsu-do (note) à l'intérieur du Shobutsu-bo (note) de ce temple
situé dans le village de Tojo. Tojo est maintenant un comté,
mais c'était alors un village appartenant au comté de
Nagasa, dans la province d'Awa.
C'est là que se trouve le sanctuaire, autrefois le second, mais
de nos jours le plus important, consacré à la déesse
du Soleil, construit par le shogun Minamoto
no Yoritomo, fondateur du shogunat de Kamakura. Il fallut au Bouddha un peu plus de quarante ans pour réaliser
la tâche qu'il avait à accomplir en ce monde ; il fallut
à Zhiyi* environ trente ans et à Saicho* quelque vingt ans. J'ai souvent mentionné les indescriptibles
persécutions qu'ils subirent pendant ces années. Pour
moi, il a fallu vingt-sept ans, et les persécutions dont j'ai
été l'objet pendant cette période sont bien connues
de vous. |
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