|
Extraits de gosho sur |
|
|
quatre aînés aux cheveux blancs |
|||
Considérant
que le corps a moins d'importance que le Dharma qui est suprême,
l'ignorant escalada les montagnes, poussé par l'inquiétude,
allant d'un temple à l'autre aussi longtemps que ses pieds pouvaient
le porter. A un moment donné, il arriva devant une caverne rocheuse,
creusée dans une montagne dont les pentes verdoyantes s'élevaient
à pic derrière elle. Le vent, dans les pins, jouait la mélodie
de l'éternité, du bonheur, de la véritable nature,
et de la pureté, et le flot du ruisseau émeraude qui longeait
la montagne, en ricochant sur les pierres de la rive, faisait comme un
écho à la perfection de ces quatre
vertus. Les fleurs qui tapissaient la vallée profonde s'épanouissaient
dans les couleurs du véritable aspect de la Voie
du milieu, et, des fleurs de pruniers, à peine écloses
dans la vaste prairie, s'échappait le parfum des trois
mille conditions. En vérité, c'était au-delà
de ce que les mots peuvent décrire, au-delà de ce que l'esprit
peut imaginer. On aurait pu se croire dans le lieu où vécurent
les quatre ermites aux cheveux blancs du Mont Heng, ou sur le site où un bouddha des temps anciens se
serait promené au sortir de sa méditation.
Des nuages de bon augure apparaissaient à l'aube, une lumière
mystérieuse rayonnait dans la soirée. Ah ! c'était
une impression que l'esprit ne pouvait saisir ni les mots expliquer ! Parmi ces
innombrables grands bodhisattvas se trouvaient quatre grands sages appelés Jogyo, Muhengyo, Jyogyo et Anryugyo.
Les autres bodhisattvas, présents dans
les Airs ou assis au Pic du Vautour,
n'auraient pas eu l'audace de les regarder en face ni de prétendre
les égaler même en pensée. Devant ces quatre personnages,
même les quatre bodhisattva du Sutra
Kegon*,
les quatre bodhisattva du Sutra Vairocana* (note) ou les seize grands bodhisattvas
du Sutra Kongocho* (note) étaient
comme des hommes éblouis s'efforçant de fixer le soleil,
ou comme de simples pêcheurs en présence de l'empereur. Ils
ressemblaient au sage Taigong et aux trois autres des quatre sages de la Chine antique, que leurs qualités
plaçaient très au-dessus de la multitude. Ils étaient
comparables aux quatre ermites aux
cheveux blancs du Mont Shang (note) qui
conseillèrent l'empereur Hui Di de la dynastie Han. C'étaient des êtres majestueux, pleins
de dignité, de grandeur et de noblesse. Après le Bouddha
Shakyamuni, le bouddha Taho, et les
émanations du Bouddha Shakyamuni des dix
directions, ils étaient les meilleurs amis
bouddhiques de tous les êtres humains. Zhanlan* dit : "Les sages savent reconnaître les présages et
comprendre ce qu'ils annoncent, tout comme les serpents connaissent
les mœurs des serpents." Quand le ciel est clair, la terre
est visible. De même, celui qui connaît le Sutra du
Lotus comprend aussi le sens de tous les événements
de la vie quotidienne. Avec
une compassion profonde pour ceux qui ignorent le joyau d'ichinen
sanzen, le bouddha fondamental l'enveloppa dans la seule
phrase Namu Myoho Renge Kyo,
et en orna le cou de ceux qui vivent à l'époque des Derniers
jours du Dharma.
Les Quatre grands bodhisattvas protégeront quiconque pratique
le Dharma Merveilleux aussi fidèlement que le sage Taikong et le Duc de Zhou protégèrent
le roi Zhou Wen, et aussi fidèlement
que les quatre aînés
aux cheveux blancs servirent l'empereur Hui. Ici, les fleurs de printemps s'épanouissent en été
et les arbres, qui d'ordinaire donnent des fruits en automne, les produisent
en hiver. La seule rencontre que l'on puisse faire est celle d'un bûcheron
ramassant du bois et les seuls visiteurs que je reçoive sont
des amis de longue date. Le Mont Shang (note) où
vivaient retirés du monde les quatre
ermites aux cheveux blancs, ou la région peu accessible de
montagne où vécurent les sept
sages du bois des Bambous furent probablement des lieux du même
genre. On monte vers le sommet en croyant y voir pousser des algues,
mais ce ne sont que des champs de fougères. On descend dans la
vallée, persuadé d'avoir vu des plantes comestibles, et,
en regardant mieux, on n'y trouve que des herbes aux racines vénéneuses. |
|||
|