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Extraits de gosho sur |
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shoi shoho -multiples mouvements ou multiples dharmas |
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Même sans contempler sa pensée, lorsqu’on lit, comme je l’ai dit au début : shoi shoho nyoze so nyo (tous les dharmas sont ainsi, l’aspect de la réalité), l'Aisi (nyo), représentant le principe de la vacuité (kutai), notre aspect (so), notre nature (sho), notre entièreté (tai), notre énergie (riki), fruits de notre karma du passé, dotés des quatre vingt huit sbires des égarements de la vue et des quatre vingt un égarements de la pensée, par cette vacuité deviennent le Corps du Dharma* de l’Ainsi-Venu. Lorsqu’on lit «Tous les dharmas sont ainsi l’aspect (shoi shoho nyoze so», il s’agit alors du principe de la conditionnalité (ketai). Aussi, notre aspect, notre nature, notre entièreté, notre énergie, reçus en fonction de notre karma du passé, dotés des égarements des poussières, deviennent entièrement tous le Corps de Manifestation* (ojin, nirmanakaya) de l’Ainsi-Venu dès ce corps. Lorsqu’on lit « tous les dharmas ainsi sont (shoi shoho nyoze) », cela correspond au principe de la Voie du milieu (chutai). Aussi, notre aspect, notre nature, notre substance, notre énergie, reçus en fonction de notre karma du passé, obéissant aux égarements de l’obscurité, ceux-ci s’effacent et notre cœur s’ouvre au Corps de Rétribution* (hoshin, sambhogakaya) de l’Ainsi-Venu dès ce corps. La triple lecture des dix ainsi représente le principe du triple corps en un corps (san-jin
soku ichi), d’un corps en trois corps. Bien que répartis en trois, il n’y en a qu’un. Bien qu’il n’y en ait qu’un, il y en a trois. Il n'est pas rare, de nos jours, d'entendre affirmer que seule une
personne dotée d'une sagesse supérieure, et s'exerçant
sans relâche à la pratique de la méditation,
a la capacité de recevoir des bienfaits du Sutra du Lotus,
et de voir dissuader des personnes dont la sagesse est limitée
de même essayer. Mais c'est le fait d'une grande ignorance, une
idée tout à fait erronée. Le Sutra du Lotus enseigne que tous les êtres humains, quels qu'ils soient, peuvent
entrer dans la Voie du Bouddha. Par conséquent, les personnes
de facultés et de capacités supérieures devraient
naturellement se consacrer à la méditation sur l'esprit et les dharma. Mais
pour les personnes de facultés et de capacités moindres,
l'important est seulement d'avoir une foi sincère. Si un sage éveillé au Sutra du Lotus effectue la
cérémonie d'offrande aux reliques d’un défunt,
celui-ci devient le Corps
du Dharma*.
C’est ce que l’on appelle "dès ce corps"
(shojin). Le sage fait revenir dans les reliques son aspect spirituel
disparu et transforme cet esprit en cœur du bouddha. C’est
ce que l’on appelle jobutsu (devenir bouddha). Les mots "dès
ce corps" (shojin) se rapportent à l'élément
"nom et forme" (myo
shiki, nama rupa), "jobutsu (devenir bouddha) se rapporte
à l'élément "esprit". La forme et l’esprit
du défunt, transformés, deviennent sagesse mystique et objet
mystique de la sagesse. Autrement dit, c'est l'atteinte de la bodhéité
dès ce corps" (sokushin jobutsu). Pour cette raison, dans le Sutra
du Lotus, il est dit : "pour
les multiples dharmas ainsi
est leur aspect (nyoze so), ainsi est leur nature (nyoze sho), ainsi est
leur entité (nyoze tai). Qui plus
est, le Grand-maître* Zhanlan*,
dans le premier volume de son Guketsu,
commente cette situation en disant : "Les gens de notre époque
considèrent avec dédain les enseignements des sutras et
veulent se consacrer uniquement à la contemplation de la vérité,
mais ils commettent une grande erreur, une erreur véritablement
grave ! " Cela s'applique
aux gens qui, dans le monde, aujourd'hui, donnent la priorité à
la méditation sur l'esprit et les dharmas,
et n'approfondissent ni n'étudient les enseignements des sutras.
Ce passage indique que c'est une erreur. [...] Il faut pratiquer shoju quand, dans un pays, le Sutra
du Lotus est le seul enseignement bouddhique à avoir été
propagé, et quand on n'y trouve pas un seul maître exposant
des doctrines erronées. A une époque pareille, il est loisible
de se retirer dans une forêt en montagne, de pratiquer la méditation
sur les dharmas, ou de poursuivre
les cinq, six ou dix pratiques. Mais l'époque
de shakubuku est une époque
bien différente.
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