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Extraits de gosho sur

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Hei no saemon ou Hei no Yoritsuna
 

De plus, le 8e jour du 4e mois de l'année dernière (1274), lors de mon entretien avec lui, Hei no Saemon-no-jo m'a demandé à quel moment les forces mongoles envahiraient le Japon. Je lui ai répondu que les textes du Sutra n'indiquaient pas clairement le mois et le jour, mais que, puisque les yeux du ciel avaient manifesté récemment une telle colère, cela se produirait probablement avant la fin de cette année.
Lettre à Horen (Minobu, avril 1275 à Soya Kyoshin)

La troisième fois, ce fut le huitième jour du quatrième mois de l'année dernière, dans la onzième année de l'ère Bun'ei (1274). J'ai dit à Hei no Saemon : "Puisque je suis né sur le domaine de mon souverain, je dois lui obéir dans mes gestes. Mais je n'ai pas à lui assujettir les croyances de mon coeur. Il ne fait aucun doute que le Nembutsu conduit à l'enfer avici et que le Zen est l'oeuvre des démons. Le Shingon, en particulier, est un grand fléau pour notre pays. Il ne faut pas confier aux maîtres Shingon la tâche de prier pour la victoire sur le grand empire mongol  ! Si une chose aussi grave est abandonnée à leurs soins, la situation ne pourra qu'empirer rapidement et notre pays sera au bord de la destruction."
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

Le 2e mois de l'année dernière, j'ai été gracié, et le 13e jour du 3e mois j'ai quitté la province de Sado pour arriver à Kamakura le 26e jour du même mois. Le 8e jour du 4e mois, j'ai rencontré Hei no Saemon. Il m'a posé plusieurs questions au cours de la discussion, et m'a demandé : "Quand les Mongols lanceront-ils une invasion contre le Japon  ? "
[...] "On croit généralement que Nichiren se contente de réfuter les maîtres du Nembutsu, des moines du Zen et du Ritsu. Mais ce sont des gens de peu d'importance. C'est l'école Shingon, avec ses principes nuisibles, qui appelle, sur ce beau pays du Japon, une terrible malédiction. Les Grands-maîtres Kukai et Ennin* se sont laissé tromper par ces enseignements, conduisant le pays au bord de la ruine. Si l'on demande aux moines du Shingon de prier pour sa sécurité, même un pays inévitablement voué à la destruction d'ici deux ou trois ans sera attaqué avant qu'un an ou six mois ne s'écoulent  ! " Voilà ce que j'ai dit [à Hei no Saemon].
Réponse au nyudo Takahashi (Minobu, 1275 au nyudo Takahashi Rokuru Hyoe)

Telle était la gravité des accusations portées contre moi. Celui qui a proféré des paroles aussi infamantes à l'égard de personnes de haut rang comme de basse condition, même s'il reconnaissait son erreur, ne pourrait jamais plus retrouver un rang dans la société. Pire, j'aurais tenu des propos de ce genre du matin au soir et m'efforçais jour et nuit de prouver leur validité. J'aurais aussi solennellement déclaré à Hei no Saemon, en présence de plusieurs centaines de ses hommes, que quelle que soit la punition encourue, je ne pourrais jamais cesser de réfuter ces écoles.
[...] Le huitième jour du quatrième mois de la même année [8 avril], j'eus un entretien avec Hei no Saemon. Dans le seul but de sauver le Japon de la destruction, j'ai fait des remontrances aux autorités à trois reprises (note). Mais elles n'en ont tenu aucun compte. En me pliant à la tradition qui veut que celui dont les avis ont été par trois fois ignorés se retire dans la montagne, j'ai quitté Kamakura le douzième jour du cinquième mois de la même année [12 mai 1274].
Lettre à Konichi-bo (Minobu, mars 1276 à la veuve Konichi, mère de Yashiro)

Le douzième jour du neuvième mois de la huitième année de Bun'ei, en présence de Hei no Saemon et de plusieurs centaines d'autres personnes, j'ai déclaré : "Nichiren est le pilier du Japon. Condamner Nichiren, c'est comme renverser le pilier qui soutient le Japon."
[...] Le vingt-sixième jour du troisième mois de la même année, je revins à Kamakura et, le huitième jour du quatrième mois, j'eus une entrevue avec Hei no Saemon. Je lui ai dit beaucoup de choses et notamment que les Mongols envahiraient certainement le Japon dans l'année. Puis, le douzième jour du cinquième mois, j'ai quitté Kamakura pour m'installer dans cette montagne [Minobu].
Traité sur la dette de reconnaissance (Minobu, le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)

Shofu-bo, principal auxiliaire de Hei no Saemon, bondit en avant, prit le cinquième rouleau du Sutra du Lotus (note) à l'intérieur même de ma robe et avec ce rouleau me frappa trois fois au visage puis le jeta à terre. Les soldats s'emparèrent des neuf autres rouleaux du Sutra, les déroulèrent, les piétinèrent ou se les enroulèrent autour du corps, les éparpillant sur le sol de bois et les tatamis jusqu'à ce qu'ils jonchent les quatre coins de la pièce. Je m'exclamai alors d'une voix sonore : "Voyez de quelle manière démente Hei no Saemon se conduit  ! Vous tous venez de faire tomber le pilier du Japon  ! "
[...] Ayant appris cela, je lui envoyais un messager à trois reprises, en lui disant : "Celui qui n'est pas capable de passer une rivière large de dix pieds, comment peut-il en traverser une de cent ou de deux cent pieds  ? Izumi Shikibu, poétesse licencieuse, transgressa celui des huit préceptes interdisant la poésie, mais elle parvint quand même par un poème à faire tomber la pluie. Le moine Noin réussit à faire pleuvoir par un poème, bien qu'il ait transgressé les préceptes. Comment se fait-il alors que des centaines et des milliers de moines rassemblés, observant tous scrupuleusement les deux cent cinquante préceptes, ne parviennent toujours pas à faire pleuvoir au terme d'une ou de deux semaines de prières, ne provoquant que la tempête  ? Cela devrait vous indiquer clairement qu'aucun de vous ne parviendra jamais à la bodhéité." En lisant ce message, le moine Ryokan pleura de honte et parla de Nichiren avec haine. Lorsque je lui rapportai ces faits, Hei no Saemon essaya de défendre Ryokan, mais en vain. Finalement, il ne fut plus capable de dire un seul mot.
[...] Ainsi, cela ne fait aucun doute, j'ai suivi la voie correcte qui mène à la sagesse suprême et ultime du Bouddha. Le régent Hojo Tokimune a été mon ami le plus précieux. Hei no Saemon est pour moi ce que fut Devadatta pour Shakyamuni.
[...] Une maison sans pilier s'effondre et un homme sans âme est un corps mort. Je suis l'âme du peuple japonais. Hei no Saemon a déjà porté un coup au pilier et maintenant le pays s'agite, des rumeurs sans fondement et des présomptions mensongères naissent et circulent comme dans un rêve, créant ainsi des dissensions dans le clan Hojo.
[...] Cependant, lorsque l'on transgresse le Dharma bouddhique, la punition est inévitable. S'il refuse encore d'écouter mon avertissement, le Japon sera vaincu par les hordes du grand empire mongol. C'est le genre de désastre que l'attitude de Hei no Saemon semble vouloir provoquer. S'il se produit, ni vous ni vos gens, même dans cette île, ne seront en sécurité  ! "
Sur le comportement du Bouddha (Minobu, 1276, à Konichi-ama)

Quand le monde est en paix, on ne distingue pas les personnes vertueuses, mais lorsque l'époque est troublée, on distingue très clairement le sage de l'ignorant. Comme c'est regrettable  ! Si Hei no Saemon et le seigneur de Sagami [Hojo Tokimune] avaient tenu compte de mes avertissements ils n'auraient sûrement pas fait décapiter les émissaires mongols [arrivés avant l'année dernière]. Ils le regrettent sans doute maintenant.
La conversion d'un père (Minobu en 1277 à Ikegami Hyoe-no-sakan Munenaga)

Nous, simples mortels, sommes si ignorants que nous ne craignons pas les mises en garde des sutras et des traités et ne croyons pas qu'elles nous concernent directement. Mais vous devriez être pleinement préparés aux persécutions que Hei no Saemon et Adachi Yasumori, furieux comme ils le sont, vont très probablement faire s'abattre sur nous. On envoie en ce moment des hommes à Tsukushi pour se battre contre les Mongols ; sachez que vous êtes dans la même situation que ceux qui partent pour le champ de bataille ou s'y trouvent déjà.
Sur les persécutions subies par le Bouddha (Minobu, le 1 février ou 1er octobre 1279 Shijo Kingo)

 

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