En plus des
trois exhortations du chapitre Hoto* (XI),
le chapitre Daibadatta* (XII) contient deux révélations surprenantes. [La première
est que Devadatta atteindra la
bodhéité]. Devadatta était un icchantika,
et pourtant il est prédit qu'il deviendra à l'avenir le
bouddha "Roi-du-ciel". Les quarante volumes du Sutra
du Nirvana [qui établissent que tous les êtres,
y compris les icchantika, possèdent
la nature de bouddha], ne sont concrètement vérifiés
que par ce chapitre du Sutra du Lotus. Il y a d'innombrables
exemples de personnes ayant commis les cinq
forfaits et s'étant opposées au Dharma, telles que le
moine Sunakshatra ou le roi Ajatashatru, mais Devadatta est cité comme le représentant de tous les autres ; c'est
lui le pire opposant, et ce qui vaut pour lui vaut nécessairement
pour ceux dont les offenses sont moindres. [Ainsi, il est dit que] tous
ceux qui ont commis les Cinq ou sept fautes capitales, qui s'opposent
au Dharma ou qui sont d'une incroyance incorrigible deviendront eux aussi
bouddha, comme l'Ainsi-Venu "Roi-du-ciel". Dans le Sutra
du Lotus, le poison se change en doux élixir, doté du goût le plus délicieux.
[La seconde
révélation est que la fille
du Roi-Dragon a atteint la bodhéité.] L'atteinte de
la bodhéité par la fille
du Roi-Dragon n'implique pas qu'elle est la seule à y être
parvenue. Elle symbolise le fait que toutes les femmes atteindront la
bodhéité. Dans les divers sutras du Hinayana,
antérieurs au Sutra du Lotus, on dénie aux femmes
toute possibilité d'atteindre un jour la bodhéité.
Dans les sutras du Mahayana autres
que le Sutra du Lotus, il semblerait que les femmes puissent
atteindre la bodhéité. Mais elles ne pourraient le faire
qu'après avoir changé
d'apparence. Il ne s'agit donc pas de l'atteinte immédiate
de la bodhéité qu'implique le principe d'ichinen
sanzen. C'est une possibilité théorique, non concrétisée.
La fille du Roi-Dragon est, comme
le dit le texte, "un exemple qui vaut pour toutes les autres."(réf.) La fille du Roi-Dragon, en
devenant bouddha, rendit possible l'atteinte de la bodhéité
par toutes les femmes aux époques ultérieures.
Traité pour
ouvrir les yeux (Sado,
février 1272 à Shijo Kingo)
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