Question
: Si cela est ainsi, et que les malheurs de ce monde sont causés
par le non respect des cinq vertus,
comment pouvons nous dire qu’ils furent causées par la diffusion
des enseignements erronés du Senjaku-shu ?
Réponse
: Avant que le bouddhisme ne soit introduit en Chine, de sages souverains
comme l’Empereur Jaune gouvernèrent leurs royaumes sur la
base des cinq vertus. Après
l’introduction du bouddhisme, nous pouvons observer que ces cinq
vertus sont les mêmes que les cinq
préceptes du bouddhisme qui proscrivent le meurtre, le vol,
l’inconduite sexuelle, l’usage de stupéfiants. Les
anciens sages chinois comme Lao-zi
et Confucius sont parmi les Trois sages
que le Bouddha envoya en Chine pour préparer le pays à la
future adoption du bouddhisme. Par conséquent, le manquement aux
cinq vertus de Jie
de la dynastie Xia, de l'empereur
Shang Zhou
de la dynastie Yin (Shang), et de
l'empererur You
de la dynastie Zhou qui causa
la ruine de leurs royaumes, équivaut au manquement aux cinq
préceptes.
De la même manière,
avoir la chance de naître en tant qu’être humain et
de devenir roi est dû au mérite d’avoir observé
les cinq préceptes et les dix
actes vertueux. Bien que les doctrines non bouddhiques soient superficielles,
puisqu’elles ne font pas connaître la relation de cause à
effet entre les actes méritoires du passé et leurs rétributions
futures, ceux qui observèrent les cinq préceptes et les
dix actes vertueux devinrent roi.
Par conséquent,
si les gens transgressent les cinq vertus, les fléaux divins et
les désastres terrestres, surviendront immanquablement.
Ainsi, les fléaux
et les désastres actuels sont engendrés de la même
manière par le peuple japonais de haute comme de basse naissance,
qui a foi dans le Senjaku-shu.
Fustigeant ceux qui cherchent refuge dans des bouddhas autres qu'Amida,
et dans des sutras autres que les trois
sutras de Jodo, ils se comportent de manière pernicieuse et
refusent de leur exprimer de la gratitude. Ainsi, tout le peuple japonais
néglige la bienséance, en se joignant aux moines et aux
nyudo qui n’observent pas les
préceptes bouddhiques. Ils sont comme ceux qui imitèrent
Ruan-ji et détruisirent
la bienséance, ou comme les partisans de Wei
Yuansong qui persécutèrent le bouddhisme en Chine.
Question :
Comment le savez-vous ? Quelle preuve avez-vous que les cinq vertus,
avant l’introduction du bouddhisme en Chine, étaient équivalentes
aux cinq préceptes du bouddhisme ?
Réponse
: Le Sutra Konkomyo*
déclare : "Tous les enseignements du monde qui encouragent
à bien agir sont issus de ce sutra" ; Dans le Sutra du
Lotus, au chapitre XIX, "Bienfaits
du Maître du Dharma", il est
dit : "S'il [fils de foi sincère] explique les textes
profanes, les maximes politiques et règles de vie, les activités
de subsistance, ce sera toujours conformément au Dharma correct."
; Dans le Sutra Kan Fugen Bosatsu
gyobo-kyo il est dit : "Gouverner le pays par le vrai Dharma,
sans opprimer injustement le peuple, est la pratique de la troisième
repentance" ; et dans le Sutra
du Nirvana, il est dit : "Toutes les doctrines non bouddhiques
existantes dans le monde font partie des enseignements du Bouddha et ne
sont pas des enseignements non bouddhiques".
Sainan
Koki Yurai - La cause des désastres (Kamakura,
février 1260)
Ces sages étaient des hommes d'une vertu insigne, cependant
ne pas comprendre le passé c'est être comme l'ignorant*
qui ne voit pas son dos ; ne pas regarder l'avenir c'est être
comme l'aveugle qui ne voit pas devant lui.
Selon ces sages si une personne, de son vivant, maintient l'ordre dans
sa famille, satisfait aux exigences de la piété filiale,
et pratique avec constance les cinq vertus,
alors, elle sera respectée de ses contemporains et son nom sera
connu dans tout le pays. S'il y avait un souverain sage sur le trône,
il inviterait une telle personne à devenir son ministre ou son
conseiller, voire même lui céderait la place.
Traité pour
ouvrir les yeux (Sado,
février 1272 à Shijo Kingo)
Vous savez
sûrement ce que dit le Bouddha de la période des Derniers
jours du Dharma. "Ce sera une époque impure où
même les sages auront du mal à vivre. Ils seront semblables
à des pierres dans une fournaise qui semblent tout d'abord supporter
la chaleur mais qui finissent par s'émietter et tomber en cendres.
Des hommes vertueux préconiseront les cinq
vertus majeures d'humanité mais trouveront eux-mêmes
difficile de les pratiquer." Comme le dit le proverbe : "Il
n'est pas bon de rester trop longtemps à la place d'honneur."
Les
trois sortes de trésor (Minobu, le 11 septembre 1277,
à Shijo Kingo)
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