A. Paribbajaka Katha:
Deux ascètes-vagabonds
Ainsi
l'ai-je entendu. Un jour, le Bhagavat fit le long voyage entre Rajagriha
et Nalanda, accompagné de nombreux bhiksus, environ cinq cent
en tout. Suppiya, un ascète-vagabond, faisait aussi le long voyage
entre Rajagriha et Nalanda, accompagné de son élève, le jeune
Brahmadatta.
Pendant le voyage, Suppiya, l'ascète-vagabond, dénigrait le Bouddha,
le Dharma et le Sangha de différentes manières. Le jeune Brahmadatta,
l'élève de Suppiya, cependant, faisait l'éloge du Bouddha, du
Dharma et du Sangha de différentes manières. Ainsi, l'instructeur
et l'élève, disant chacun des choses contradictoires par rapport
à l'autre, suivirent derrière le Bhagavat et la compagnie de bhiksus.
Ensuite, le Bhagavat se rendit au gîte du roi, au jardin d'Ambalatthika*,
afin de s'y installer avec sa compagnie de bhiksus pour passer
la nuit. L'ascète-vagabond, Suppiya, se rendit dans le même gîte
avec son élève, le jeune Brahmadatta, afin de s'y installer pour
passer la nuit. Dans le jardin aussi, Suppiya, l'ascète-vagabond,
dénigra le Bouddha, le Dharma et le Sangha de différentes manières,
alors que son élève, le jeune Brahmadatta, faisait l'éloge du
Bouddha, du Dharma et du Sangha de différentes manières. Et ainsi,
l'instructeur et l'élève disaient des choses qui se contredisaient
directement.
Lorsque la nuit se termina et que le jour se leva, les bhiksus se réunirent dans le pavillion, et la conversation suivante se
fit jour:
– Amis! Comme c'est merveilleux!
– Et, en effet, comme c'est merveilleux, amis, que ce qui n'était
jamais arrivé avant soit maintenant arrivé! Le Bhagavat, l'omniscient,
le clairvoyant, celui qui est digne d'hommages, qui est parfaitement
éveillé de par ses propres efforts, comprend avec une claire perspicacité
les dispositions variées des êtres. Cet ascète-vagabond, Suppiya,
a dénigré le Bouddha, le Dharma et le Sangha de différentes manières,
alors que son élève, le jeune Brahmadatta, a fait l'éloge du Bouddha,
du Dharma et du Sangha de différentes manières. L'instructeur
et l'élève, disant chacun quelque chose de contradictoire par
rapport à l'autre, ont ainsi suivi le Bhagavat et la compagnie
de bhiksus.
Le Bhagavat, connaissant le sujet de leur conversation, se rendit
au pavillion, prit le siège préparé pour lui et demanda:
– Bhiksus! de quoi étiez-vous en train de parler pendant que vous
étiez assemblés ici? Quel était le sujet de la conversation que
vous n'avez pas finie avant que j'arrive?
– Bhante, alors que la nuit se terminanit, nous nous sommes réunis
dans ce pavillon et la conversation suivante s'est fait jour:
Amis! Comme c'est merveilleux! Et, en effet, comme c'est merveilleux,
amis, que ce qui n'était jamais arrivé avant soit maintenant arrivé!
Le Bhagavat, l'omniscient, le clairvoyant, celui qui est digne
d'hommages, qui est parfaitement éveillé de par ses propres efforts,
comprend avec une claire perspicacité les dispositions variées
des êtres. Cet ascète-vagabond, Suppiya, a dénigré le Bouddha, le
Dharma et le Sangha de différentes manières, alors que son élève,
le jeune Brahmadatta, a fait l'éloge du Bouddha, du Dharma et
du Sangha de différentes manières. L'instructeur et l'élève, disant
chacun quelque chose de contradictoire par rapport à l'autre,
ont ainsi suivi le Bhagavat et la compagnie de bhiksus.
– Ceci, Bhante, était la conversation interrompue que nous avions
avant que le Bhagavat n'arrive.
– Si d'autres, bhiksus, dénigrent le Bouddha, le Dharma et la
Sangha, vous ne devez pas avoir de ressentiment, ni être mécontents
ou en colère à cause de cela.
Si vous ressentez de la colère ou du mécontentement, bhiksus,
lorsque d'autres dénigrent, le Bouddha, le Dharma et le Sangha,
cela ne sera que nuisible pour vous.
Si vous ressentez de la colère ou du mécontentement, bhiksus,
lorsque d'autres dénigrent le Bouddha, le Dharma et le Sangha,
serez-vous capables de discriminer la bonne parole de la mauvaise?
– Non, en effet, Bhante, dirent les bhiksus.
– Si d'autres me dénigrent moi ou le Dharma ou le Sangha, vous
devriez leur expliquer ce qui est faux comme étant ce qui est
faux en disant: 'Il n'en va pas ainsi. Cela n'est pas vrai. En
vérité, nous ne sommes pas comme cela. Nous ne faisons pas une
telle faute'.
Si d'autres, bhiksus, font l'éloge du Bouddha, du Dharma et
du Sangha, vous ne devriez pas vous sentir contents, ou réjouis
ou gais à cause de cela.
Si vous vous sentez contents, bhiksus, réjouis ou gais lorsque
d'autres font mon éloge ou celle du Dharma ou du Sangha, cela
ne sera que nuisible pour vous.
Si d'autres font mon éloge, bhiksus ou celle du Dharma ou du
Sangha, vous devriez admettre ce qui est vrai comme étant ce qui
est vrai, en disant: 'Il en va ainsi. Cela est vrai. En vérité,
nous sommes comme cela. [Cette qualité] est présente en nous'.
***
B. Cula Sila:
Section sur la moralité mineure (note)
Lorsqu'une personne ordinaire fait l'éloge du Tathagata, bhiksus, cela pourrait n'être qu'en rapport à des affaires de nature mineure et inférieure, de simple moralité. (note)
Et quelles sont ces affaires de nature mineure et inférieure, de simple moralité, au sujet desquelles il pourrait faire l'éloge du Tathagata?
Dans son éloge du Bouddha, bhiksus, une personne ordinaire pourrait dire ceci: Samana* Gautama abandonne toutes les pensées reliées à la destruction de la vie et s'abstient de la destruction de la vie, laissant de côté le bâton et l'épée, ayant honte de faire ce qui est mauvais, il est compatissant et demeure plein de sollicitude pour le bien-être de tous les êtres vivants'.
Dans son éloge du Bouddha, bhiksus, une personne ordinaire pourrait dire ceci: 'Samana Gautama abandonne toutes les pensées reliées à la prise de ce qui n'a pas été donné et il s'abstient de prendre ce qui n'a pas été donné. Il n'accepte que ce qui a été donné, il ne souhaite recevoir que ce qui a été donné. Il s'établit lui-même dans la pureté en s'abstenant de commettre un vol'.
Dans son éloge du Bouddha, bhiksus, une personne ordinaire pourrait dire ceci: 'Samana Gautama abandonne toutes les pensées reliées à une vie dépourvue de chasteté et il pratique la chasteté, demeurant vertueux et s'abstenant des relations sexuelles, qui sont la pratique des gens ordinaires'.
Dans son éloge du Bouddha, bhiksus, une personne ordinaire pourrait dire ceci: 'Samana Gautama abandonne toutes les pensées reliées à l'élaboration d'un mensonge, il s'abstient de dire des mensonges, il ne dit que ce qui est vrai, réuni que la vérité avec la vérité, demeurant résolu (dans la vérité), digne de confiance et ne trompant pas'.
Dans son éloge du Bouddha, bhiksus, une personne ordinaire pourrait dire ceci: 'Samana Gautama abandonne toutes les pensées reliées à la diffamation, il s'abstient de la diffamation. Lorsqu'il entend des choses de la part ce deux-ci, il ne va pas les raconter à ceux-là afin de créer une discorde entre eux. Lorsqu'il entend des choses de la part de ceux-là, il ne va pas les raconter à ceux-ci afin de fomenter une discorde entre eux. Il réconcilie ceux qui sont en désaccord. Il encourage ceux qui sont d'accord. Il se plaît dans l'unité, il l'aime et s'en réjouit. Il parle dans le but de créer l'harmonie'.
Dans son éloge du Bouddha, bhiksus, une personne ordinaire pourrait dire ceci: 'Samana Gautama abandonne toutes les pensées liées à un discours sévère et il s'abstient de tenir un discours sévère. Il ne dit que des mots irréprochables, agréables à entendre, affectueux, allant au coeur, courtois, plaisants et encourageants pour la plupart (de ses auditeurs)'.
Dans son éloge du Bouddha, bhiksus, une personne ordinaire pourrait dire ceci: 'Samana Gautama abandonne toutes les pensées liées à un discours frivole et il s'abstient de tenir un discours frivole. Son discours est approprié aux circonstances, empli de vérité, bénéfique, consistant avec l'enseignement et la discipline, mémorable, approprié et opportun, soutenu par la raison, restreint à certaines limites et conduisant au bien-être'.
Dans son éloge du Bouddha, bhiksus, une personne ordinaire pourrait dire ceci:
'Samana Gautama s'abstient de détruire toutes graines et toute végétation'.
'Samana Gautama ne prend qu'un repas par jour, ne mangeant pas le soir et jeûnant après midi'.
'Samana Gautama s'abstient de danser, chanter, de s'associer à la musique ou aux divertissements, ce qui est une difficulté de la réalisation de la moralité.
'Samana Gautama s'abstient de porter des fleurs, de mettre du parfum et de s'enduire d'onguents'.
'Samana Gautama s'abstient d'utiliser des lits et des sièges hauts et luxueux'.
'Samana Gautama s'abstient d'accepter de l'or et de l'argent'.
'Samana Gautama s'abstient d'accepter des céréales non cuisinées'.
'Samana Gautama s'abstient d'accepter de la viande non cuisinée'.
'Samana Gautama s'abstient d'accepter des femmes et des vierges'.
'Samana Gautama s'abstient d'accepter des esclaves hommes et femmes'.
'Samana Gautama s'abstient d'accepter des chèvres et des moutons'.
'Samana Gautama s'abstient d'accepter des poulets et des porcs'.
'Samana Gautama s'abstient d'accepter des éléphants, du bétail, des chevaux et des ânes'.
'Samana Gautama s'abstient d'accepter des terres, cultivées ou non cultivées'.
'Samana Gautama s'abstient d'agir comme un messager'.
'Samana Gautama s'abstient d'acheter et de vendre'.
'Samana Gautama s'abstient d'utiliser de faux poids et mesures et des contrefaçons'.
'Samana Gautama s'abstient de pratiques malhonnêtes telles que la corruption, la tricherie et la fraude'.
'Samana Gautama s'abstient de mutiler, de tuer, d'emprisonner, de commettre des vols de grand chemin, de piller les villages et de s'engager dans le vol organisé'.
Telles sont, bhiksus, les choses qui devraient être dites lorsqu'une personne ordinaire fait l'éloge du Tathagata.
C. Majjhima Sila:
Section sur la moralité moyenne
Il y a des samanas* et brahmanes respectés qui, vivant de la nourriture offerte en vertu de la foi, ont l'habitude de détruire des choses telles que graines et végétation. Et quelles sont ces choses? Il y en a cinq sortes: les germes-racines, les germes-tiges, les germes-noeuds, les germes-bourgeons et les germes-graines. Samana Gautama s'abstient de détruire de telles graines et végétation. Un homme ordinaire, bhiksus, pourrait faire l'éloge du Tathagata de cette manière.
Il y a des samanas* et brahmanes respectés qui, vivant de la nourriture offerte en vertu de la foi, ont l'habitude de stocker pour utiliser [plus tard] des choses offertes, comme du riz cuisiné, des boissons, des vêtements, des sandales, des lits, des onguents et de la nourriture. Samana Gautama s'abstient de stocker pour utiliser de telles choses. Un homme ordinaire, bhiksus, pourrait faire l'éloge du Tathagata de cette manière.
Il y a des samanas et brahmanes respectés qui, vivant de la nourriture offerte en vertu de la foi, ont l'habitude d'assister à des divertissements, ce qui est une difficulté dans la réalisation de la morale. Et quels sont ces divertissements? Ils sont: danser, chanter, la musique, les spectacles, les récitations, frapper dans les mains, jouer des cuivres (instruments de musique), jouer des percussions, les expositions artistiques, jouer avec une balle en fer, les jeux consistant à faire cultiver des bambous, les rituels consistant à laver les os des morts, les combats d'éléphants, les combats de chevaux, les combats de buffles, les combats de boeufs, les combats de chèvres, les combats de moutons, les combats de coqs, les combats de cailles, les combats avec des bâtons, la boxe, la lutte, les tatouages militaires, les revues militaires, les longues marches [des soldats] et les mouvements de troupes. Samana Gautama s'abstient d'assister à de tels divertissements, qui constituent une difficulté dans la réalisation de la morale. Un homme ordinaire, bhiksus, pourrait faire l'éloge du Tathagata de cette manière.
Il y a des samanas et brahmanes respectés qui, vivant de la nourriture offerte en vertu de la foi, ont l'habitude de jouer de l'argent qui affaiblissent la vigilance. Et quels sont ces jeux sportifs? Ils sont: jouer aux échecs sur des échiquiers à huit cases, ou à dix cases; jouer à des échecs imaginaires en prenant le ciel comme échiquier; jouer aux échecs en prenant la lune comme échiquier; faire tourner des coquillages entre le pouce et les autres doigts; jouer aux dés; jouer avec des brosses et de la peinture; jouer aux billes; jouer avec des bâtons; jouer à siffler avec des feuilles; jouer avec des charrues miniatures; faire des acrobaties; tourner des roues faites en feuilles de palmier; mesurer avec des jouets-paniers faits en feuilles; jouer avec des chariots miniature; jouer avec de petits arcs et flèches; jouer au pendu; jouer à lire les pensées et à simuler des anomalies physiques. Samana Gautama s'abstient de jouer aux paris, qui affaiblissent la vigilence. Un homme ordinaire, bhiksus, pourrait faire l'éloge du Tathagata de cette manière.
Il y a des samanas et brahmanes respectés qui, vivant de la nourriture offerte en vertu de la foi, ont l'habitude de dormir dans des lits hauts et luxueux, avec les accessoires qui les accompagnent. Et quels sont-ils? Ce sont: les hauts canapés; les divans dressés sur des pieds sculptés; les longs tapis en laine; les dessus-de-lit en laine avec des motifs singuliers; les dessus-de-lit en laine avec des dessins de fleurs; les matelas remplis de coton; les dessus-de-lit en laine avec des images dessinées; les dessus-de-lit avec des franges sur un côté, ou sur les deux côtés; les dessus-de-lit avec des brocarts dorés; les dessus-de-lit en soie; les grands tapis; les tissus pour selles de cheval et d'éléphant; les garnitures pour chariots; les tapis faits de cuir de panthère noire; les tapis faits de cuir d'antilope; les baldaquins rouges et les canapés avec des traversins rouges à chaque extrémité. Samana Gautama s'abstient de dormir dans de tels lits hauts et luxueux, avec les accessoires qui les accompagnent. Un homme ordinaire, bhiksus, pourrait faire l'éloge du Tathagata de cette manière.
Il y a des samanas et brahmanes respectés qui, vivant de la nourriture offerte en vertu de la foi, ont l'habitude de s'embellir et de se parer. Et quels sont ces embellissements et ces parures? Il s'agit de: faire usage de cosmétiques parfumés; se faire masser; prendre des bains parfumés; développer son physique; utiliser des mirroirs; peindre les cils en noir; se décorer de fleurs; appliquer de la poudre et des lotions sur le corps; embellir le visage avec de la poudre et des lotions; porter des bracelets; nouer les cheveux dans un noeud au sommet du crâne; transporter des bâtons de marche ou des cylindres creux ornementés ou des épées; faire usage d'ombrelles ou de sandales multicolores; porter un turban ou des épingles à cheveux avec des rubis; transporter un évantail en queue de yak; porter une longue robe blanche avec des franges. Samana Gautama s'abstient de s'embellir et de se parer ainsi. Un homme ordinaire, bhiksus, pourrait faire l'éloge du Tathagata de cette manière.
Il y a des samanas et brahmanes respectés qui, vivant de la nourriture offerte en vertu de la foi, ont l'habitude de s'engager dans des conversations non profitables, comme les conversations à propos des rois, des voleurs, des ministres, des forces armées, des calamités, des batailles, de la nourriture, des boissons, des vêtements, des lits, des fleurs, des onguents, des êtres proches, des véhicules, des villages, des villes marchandes, des villes, des provinces, des femmes, des héros, des rues, des bords d'eau, des morts, à propos de trivialités, de l'univers, des océans, de la prospérité, de l'adversité etc. Samana Gautama s'abstient de s'engager dans de telles conversations non profitables. Un homme ordinaire, bhiksus, pourrait faire l'éloge du Tathagata de cette manière.
Il y a des samanas et brahmanes respectés qui, vivant de la nourriture offerte en vertu de la foi, ont l'habitude de s'engager dans des disputes où on se dénigre mutuellement. Quelles sont ces disputes? [Elles sont telles que:] 'Vous ne connaissez pas ce Dharma et cette discipline. Je connais ce Dharma et cette discipline. Comment pourriez-vous connaître ce Dharma et cette discipline? Votre pratique est mauvaise. Ma pratique est correcte. Mon discours est cohérent et sensible. Votre discours n'est pas cohérent et sensible. Ce que vous devriez dire en premier, vous le dites en dernier; ce que vous devriez dire en dernier, vous le dites en premier. Ce que vous avez eu l'habitude de dire pendant longtemps a été dépassé maintenant. J'ai exposé les fautes de votre doctrine. On vous fait des reproches. Essayez de vous défendre de cette critique, ou expliquez-la si vous le pouvez. Samana Gautama s'abstient de telles conversations où on se dénigre mutuellement. Un homme ordinaire, bhiksus, pourrait faire l'éloge du Tathagata de cette manière.
Il y a des samanas et brahmanes respectés qui, vivant de la nourriture offerte en vertu de la foi, ont l'habitude de servir de messagers ou de courriers. Et quels sont ces services? Aller de cet endroit-ci à cet endroit-là, ou venir de cet endroit-là à cet endroit-ci et emporter des affaires de cet endroit-ci à cet endroit-là, ou apporter des affaires de cet endroit-là à cet endroit-ci, pour le compte de rois, de ministre, de brahmanes, de maîtres de maison* et de jeunes gens. Samana Gautama s'abstient de servir ainsi de messager ou de courrier. Un homme ordinaire, bhiksus, pourrait faire l'éloge du Tathagata de cette manière.
Il y a des samanas et brahmanes respectés qui, vivant de la nourriture offerte en vertu de la foi, pratiquent des prétensions trompeuses, la flatterie, les insinuations subtiles par des signes ou des indications, qui usent de la pression et cherchent des gains supplémentaires par d'astucieuses offres de cadeaux. Samana Gautama s'abstient de telles prétensions et flatteries. Un homme ordinaire, bhiksus, pourrait faire l'éloge du Tathagata de cette manière.
D. Maha Sila:
Section sur la moralité supérieure
Il y a des samanas* et brahmanes respectés qui, vivant de la nourriture offerte en vertu de la foi, gagnent leur vie de manière erronée, par le moyen d'arts inférieurs qui sont contraires à la pratique correcte menant dans les mondes des devas et au nirvana. Et quels sont ces arts inférieurs? Lire la fortune à partir d'une étude de caractéristiques physiques, ou des signes et des augures, ou d'un éclair. Interpréter les rêves, lire la physionomie, faire des pronostics à partir d'une étude de morsures de rats. Indiquer les mérites d'une oblation par le feu avec différentes sortes de bois, ou différentes sortes de louches. Avec des écorces, du riz brisé, du riz entier, du beurre clarifié, de l'huile, des formules ou du sang. Lire la physionomie en chantant des incantations. Présager de la bonne ou mauvaise fortune à partir des signes et marques d'un terrain. S'occuper d'affaires d'état. Réciter des incantations dans un cimetière pour éliminer des dangers. Réciter des incantations pour subjuguer des mauvais esprits, réciter des formules magiques apprises dans une maison en terre, charmer les serpents et soigner les morsures de serpent, traiter les empoisonements, soigner les piqûres de scorpions ou les morsures de rat, interpréter les sons émis par les animaux ou les oiseaux, et le croassement des corbeaux, prédire la longueur de vie restante, dévier la course des flèches, et identifier les pleurs des animaux. Samana Gautama s'abstient de gagner sa vie de manière erronée, par de tels moyens. Un homme ordinaire, bhiksus, pourrait faire l'éloge du Tathagata de cette manière.
Il y a des samanas et brahmanes respectés qui, vivant de la nourriture offerte en vertu de la foi, gagnent leur vie de manière erronée, par le moyen d'arts inférieurs qui sont contraires à la pratique correcte menant dans les mondes des devas et au nirvana. Et quels sont ces arts inférieurs? Lire les augures des pierres précieuses, des robes, des bâtons, des dagues, des épées, des flèches, des arcs et autres armes; lire les caractéristiques des femmes, des hommes, des jeunes femmes, des jeunes hommes, des esclaves masculins, des esclaves féminins, des éléphants, des chevaux, des buffles, des taureaux et autres bestiaux, des chèvres, des moutons, des poulets, des cailles, des iguanes, des animaux aux oreilles en pointe, des tortues et des bêtes de foire. Samana Gautama s'abstient de gagner sa vie de manière erronée, par de tels moyens. Un homme ordinaire, bhiksus, pourrait faire l'éloge du Tathagata de cette manière.
Il y a des samanas et brahmanes respectés qui, vivant de la nourriture offerte en vertu de la foi, gagnent leur vie de manière erronée, par le moyen d'arts inférieurs qui sont contraires à la pratique correcte menant dans les mondes des devas et au nirvana. Et quels sont ces arts inférieurs? Faire des prédictions à propos des rois qui vont en guerre; des rois qui reviennent de guerre; du roi de leur propre pays qui va à la bataille; à propos des rois étrangers qui battent en retraite; à propos du roi de leur propre pays qui est victorieux; à porpos des rois étrangers qui gagnent la bataille; à propos du roi de leur propre pays qui perd la bataille; à propos des probabilités de victoire et défaite des rois en guerre. Samana Gautama s'abstient de gagner sa vie de manière erronée, par de tels moyens. Un homme ordinaire, bhiksus, pourrait faire l'éloge du Tathagata de cette manière.
Il y a des samanas et brahmanes respectés qui, vivant de la nourriture offerte en vertu de la foi, gagnent leur vie de manière erronée, par le moyen d'arts inférieurs qui sont contraires à la pratique correcte menant dans les mondes des devas et au nirvana. Et quels sont ces arts inférieurs? Faire des prédictions à propos des éclipses de lune, de soleil et des planètes; à propos des météores, des comètes, des tremblements de terre, et coups de tonnerre; à propos des lever et coucher de lune, de soleil, et de planètes; à propos des phénomènes de luminosité ou d'obscurité qui suivent de tels levers et couchers; à propos des effets des éclipses de lune, de soleil et des planètes; à propos des effets de la lune, du soleil ou des planètes prenant la bonne trajectoire; à propos des effets de la lune, du soleil ou des planètes prenant la mauvaise trajectoire; à propos des effets des météores, des comètes et des coups de tonnerre; Samana Gautama s'abstient de gagner sa vie de manière erronée, par de tels moyens. Un homme ordinaire, bhiksus, pourrait faire l'éloge du Tathagata de cette manière.
Il y a des samanas et brahmanes respectés qui, vivant de la nourriture offerte en vertu de la foi, gagnent leur vie de manière erronée, par le moyen d'arts inférieurs qui sont contraires à la pratique correcte menant dans les mondes des devas et au nirvana. Et quels sont ces arts inférieurs? Prédire les pluies ou la sécheresse, l'abondance ou la famine, la paix ou la calamité, la maladie ou la santé; la connaissance du comptage sur les doigts, ou des calculs arithmétiques ou mathématiques, ou de la vérification; la connaissance de traités sur des sujets inconjecturables. Samana Gautama s'abstient de gagner sa vie de manière erronée, par de tels moyens. Un homme ordinaire, bhiksus, pourrait faire l'éloge du Tathagata de cette manière.
Il y a des samanas et brahmanes respectés qui, vivant de la nourriture offerte en vertu de la foi, gagnent leur vie de manière erronée, par le moyen d'arts inférieurs qui sont contraires à la pratique correcte menant dans les mondes des devas et au nirvana. Et quels sont ces arts inférieurs? Amener la jeune marriée au jeune marrié; conduire la jeune marriée hors de la maison de son père; arranger des fiançailles ou des divorces; faire des prédictions sur l'acquisition ou les ditributions de propriétés; causer un gain ou une perte de bonne réputation et de prospérité; favoriser la tendance à avorter ou faire des fausses couches; jeter des sorts pour immobiliser la langue ou les mâchoires; réciter une incantation pour stopper une main violente, ou pour rendre sourd ou muet; mener des séances à l'aide de mirroirs, ou employer de jeunes femmes, ou des esclaves féminins comme intermédiaires; amadouer le soleil ou le Brahma qui fait le feu par l'intermédiaire d'un sort récité; faire des invocations à la déesse de la gloire. Samana Gautama s'abstient de gagner sa vie de manière erronée, par de tels moyens. Un homme ordinaire, bhiksus, pourrait faire l'éloge du Tathagata de cette manière.
Il y a des samanas et brahmanes respectés qui, vivant de la nourriture offerte en vertu de la foi, gagnent leur vie de manière erronée, par le moyen d'arts inférieurs qui sont contraires à la pratique correcte menant dans les mondes des devas et au nirvana. Et quels sont ces arts inférieurs? Amadouer les devas par des promesses d'offrandes; faire des offrandes aux devas pour des faveurs accordées; causer la possession par un esprit ou l'exorciser; jeter des sorts avec des formules magiques apprises dans une maison en terre; transformer un homme en eunuque; pratiquer l'art de choisir des terrains constructibles; amadouer les devas lors du choix d'un terrain constructible; pratiquer la profession de laveur ou baigneur de bouche; rendre un culte au feu; provoquer le vomissement; donner des purgatifs; utiliser des émétiques ou des catharses; laisser sortir les glaires de la tête; préparer des gouttes pour les oreilles ou les yeux; préparer du tabac à priser médicinal, ou des onguents pour éliminer les cataractes; préparer des lotions pour les yeux; soigner les cataractes; faire de la chirurgie; pratiquer la pédiatrie; préparer des remèdes basiques et des pansements. Samana Gautama s'abstient de gagner sa vie de manière erronée, par de tels moyens. Un homme ordinaire, bhiksus, pourrait faire l'éloge du Tathagata de cette manière.
Bhiksus! Ce sont là des sujets de nature mineure et inférieure, de simple moralité, en rapport auxquels un homme ordinaire pourrait faire l'éloge du Tathagata.
Bhiksus, outre la moralité, il y a d'autres dharmas qui sont profonds, difficiles à voir, difficiles à comprendre, tranquilles, nobles, au-delà de la logique, subtils et intelligibles seulement aux sages, aux êtres nobles (qui ont atteint l'un des quatre sentiers i.e. sotapanna, sakadagami, anagami, ahrat). Le Tathagata a exposé ces dharmas après qu'ils les ai réalisés par lui-même. Celui qui souhaite faire correctement l'éloge du Tathagata devrait le faire en termes de ces dharmas. Et quels sont ces dharmas qui sont profonds, difficiles à voir, difficiles à comprendre, tranquilles, nobles, au-delà de la logique, subtils et intelligibles seulement aux sages, aux êtres nobles?
I. Pubbanta Kappika:
Dix-huit opinions erronées concernant le passé
Il y a, bhiksus, des samanas et brahmanes qui spéculent sur le passé et qui adhèrent à des opinions concernant le passé. Il y a dix-huit raisons différentes pour lesquelles ils affirment leurs opinions erronées concernant le passé. De quelle autorité et sur quelle base ces samanas et brahmanes respectés spéculent-ils sur le passé?
A. Sassata Vado:
Quatre types d'opinions sur l'éternalité du monde
[Opinion erronée n°1:]
Il y a, bhiksus, des samanas et brahmanes qui maintiennent l'opinion éternaliste. Ils donnent quatre raisons pour démontrer l'existence éternelle du moi (atman) et du monde (loka). De quelle autorité et sur quelle base ces samanas et brahmanes respectés démontrent-ils qu'atman et loka sont éternels?
Dans ce monde, bhiksus, un certain samana ou brahmane parvient à la plus haute concentration mentale à force d'efforts ardents, résolus, persévérants, de vigilance et d'attention correcte. Lorsque son esprit a ainsi atteint la plus haute concentration, il se souvient de nombreuses existences passées. Et de quoi se souvient-il?
Il se souvient d'une existence passée, ou de deux, ou de trois, ou de quatre, ou de cinq, ou de dix, ou de vingt, ou de trente, ou de quarante, ou de cinquante, ou de cent, de mille, de cent mille, ou de plusieurs centaines, de plusieurs milliers, de plusieurs centaines de milliers de la manière suivante: "Dans cette existence passée, je portais tel nom. Je suis né dans telle famille. J'avais telle apparence. J'étais nourri de telle manière. J'ai joui du plaisir de telle manière. J'ai souffert de la douleur de telle manière. Telle fut la durée de ma vie. Je suis mort dans cette existence, puis je suis né de nouveau dans cette autre existence.' De cette manière, il se rappelle de nombreuses existences passées, avec leurs caractéristiques et les faits qui y étaient reliés.
Il dit ensuite: 'atman et loka sont éternels, stériles (ne produisant rien de nouveau), se tenant comme un pic montagneux et ferme comme un pilier de porte. Les êtres transmigrent, suivent la ronde des renaissances, meurent et renaissent encore. Atman et loka sont permanents, comme toutes les choses de nature inchangeante, et perdurent. Il doit en être ainsi parce que j'ai atteint la plus haute concentration mentale à force d'efforts ardents, résolus, persévérants, de vigilance et d'attention correcte. Lorsque mon esprit a ainsi atteint la plus haute concentration, il se souvient de nombreuses existences passées. Et de quoi me souviens-je?
Je me souviens d'une existence passée, ou de deux, ou de trois, ou de quatre, ou de cinq, ou de dix, ou de vingt, ou de trente, ou de quarante, ou de cinquante, ou de cent, de mille, de cent mille, ou de plusieurs centaines, de plusieurs milliers, de plusieurs centaines de milliers de la manière suivante: 'Dans cette existence passée, je portais tel nom. Je suis né dans telle famille. J'avais telle apparence. J'étais nourri de telle manière. J'ai joui du plaisir de telle manière. J'ai souffert de la douleur de telle manière. Telle fut la durée de ma vie. Je suis mort dans cette existence, puis je suis né de nouveau dans cette autre existence.' De cette manière, je me rappelle de nombreuses existences passées, avec leurs caractéristiques et les faits qui y étaient reliés. Et je dis donc que je sais ceci:
Atman et loka sont éternels, stériles, se tenant comme un pic montagneux et ferme comme un pilier de porte. Les êtres transmigrent, suivent la ronde des renaissances, meurent et renaissent encore. Atman et loka sont permanents, comme toutes les choses de nature inchangeante, et perdurent.'
Bhiksus, ceci est le premier raisonnement sur la base et le maintien duquel certains samanas et brahmanes démontrent qu'atman et loka sont éternels.
[Opinion erronée n°2:]
Deuxièmement, de quelle autorité et sur quelle base les samanas et brahmanes respectés qui maintiennent une opinion éternaliste démontrent-ils qu'atman et loka sont éternels?
Dans ce monde, bhiksus, un certain samana ou brahmane parvient à la plus haute concentration mentale à force d'efforts ardents, résolus, persévérants, de vigilance et d'attention correcte. Lorsque son esprit a ainsi atteint la plus haute concentration, il se souvient de nombreuses existences passées. Et de quoi se souvient-il?
Il se souvient d'un cycle de contraction et d'expansion de l'univers, ou de deux, ou de trois, ou de quatre, ou de cinq, ou de dix cyles de la manière suivante: 'Dans cette existence passée, je portais tel nom...
Il dit ensuite: 'atman et loka sont éternels... Il doit en être ainsi parce que j'ai atteint la plus haute concentration mentale à force d'efforts ardents, résolus, persévérants, de vigilance et d'attention correcte. Lorsque mon esprit a ainsi atteint la plus haute concentration, il se souvient de nombreuses existences passées. Et de quoi me souviens-je?
Je me souviens d'un cycle de contraction et d'expansion de l'univers, ou de deux, ou de trois, ou de quatre, ou de cinq, ou de dix cyles de la manière suivante: 'Dans cette existence passée, je portais tel nom... Et je dis donc que je sais ceci: atman et loka sont éternels, stériles, se tenant comme un pic montagneux et ferme comme un pilier de porte. Les êtres transmigrent, suivent la ronde des renaissances, meurent et renaissent encore. Atman et loka sont permanents, comme toutes les choses de nature inchangeante, et perdurent.'
Bhiksus, ceci est le deuxième raisonnement sur la base et le maintien duquel certains samanas et brahmanes démontrent qu'atman et loka sont éternels.
[Opinion erronée n°3:]
Troisièmement, de quelle autorité et sur quelle base les samanas et brahmanes respectés qui maintiennent une opinion éternaliste démontrent-ils qu'atman et loka sont éternels?
Dans ce monde, bhiksus, un certain samana ou brahmane parvient à la plus haute concentration mentale à force d'efforts ardents, résolus, persévérants, de vigilance et d'attention correcte. Lorsque son esprit a ainsi atteint la plus haute concentration, il se souvient de nombreuses existences passées. Et de quoi se souvient-il?
Il se souvient de dix cycles de contraction et d'expansion de l'univers, ou de vingt, ou de trente, ou de quarante cyles de la manière suivante: 'Dans cette existence passée, je portais tel nom...
Il dit ensuite: 'atman et loka sont éternels... Il doit en être ainsi parce que j'ai atteint la plus haute concentration mentale à force d'efforts ardents, résolus, persévérants, de vigilance et d'attention correcte. Lorsque mon esprit a ainsi atteint la plus haute concentration, il se souvient de nombreuses existences passées. Et de quoi me souviens-je?
Je me souviens de dix cycles de contraction et d'expansion de l'univers, ou de vingt, ou de trente, ou de quarante cyles de la manière suivante: 'Dans cette existence passée, je portais tel nom... Et je dis donc que je sais ceci:
Atman et loka sont éternels, stériles, se tenant comme un pic montagneux et ferme comme un pilier de porte. Les êtres transmigrent, suivent la ronde des renaissances, meurent et renaissent encore. Atman et loka sont permanents, comme toutes les choses de nature inchangeante, et perdurent.'
Bhiksus, ceci est le troisième raisonnement sur la base et le maintien duquel certains samanas et brahmanes démontrent qu'atman et loka sont éternels.
[Opinion erronée n°4:]
Quatrièmement, de quelle autorité et sur quelle base les samanas et brahmanes respectés qui maintiennent une opinion éternaliste démontrent-ils qu'atman et loka sont éternels?
Dans ce monde, bhiksus, un certain samana ou brahmane pratique la logique et l'enqête. Il utilise des procédés de raisonnement variés, conduit des enquêtes et expose ses opinions, en disant:
'Atman et loka sont éternels, stériles, se tenant comme un pic montagneux et ferme comme un pilier de porte. Les êtres transmigrent, suivent la ronde des renaissances, meurent et renaissent encore. Atman et loka sont permanents, comme toutes les choses de nature inchangeante, et perdurent.'
Bhiksus, ceci est le quatrième raisonnement sur la base et le maintien duquel certains samanas et brahmanes démontrent qu'atman et loka sont éternels.
Bhiksus, les samanas et brahmanes qui maintienent l'opinion éternaliste démontrent qu'atman et loka sont éternels des quatre manières précitées. Tous les samanas et brahmanes qui maintienent l'opinion éternaliste et démontrent qu'atman et loka sont éternels, le font à l'aide de ces quatre raisonnements, ou l'un de ces quatre, et aucun autre.
Bhiksus! le Tathagata connaît la destination, l'existence suivante vers laquelle celui qui maintient ces quatre vues renaîtrait, si ces opinions étaient ainsi maintenues, ainsi soutenues. Le Tathagata connaît ces quatre opinions. Il connaît aussi le Dharma qui les surpasse. Connaissant ce Dharma, il ne le voit pas d'une manière erronée. Puisqu'il ne le voit pas de manière erronée, il réalise par lui-même l'extinction des infections*. Bhiksus, puisque le Tathagata connaît correctement l'apparition de la sensation* et sa cause, la cessation de la sensation et sa cause, la conceptualisation*, la production mentale* et la liberté de l'attachement envers elle, il devient libéré, sans aucun attachement. Ainsi, bhiksus, ce sont là les dharmas qui sont profonds, difficiles à voir, difficiles à comprendre, tranquilles, nobles, au-delà de la logique, subtils et intelligibles seulement aux sages, aux êtres nobles. Le Tathagata a exposé ces dharmas après qu'ils les ait réalisés par lui-même. Celui qui souhaite faire correctement l'éloge du Tathagata devrait le faire en termes de ces dharmas.
B. Ekacca Sassata Vado:
Quatre types d'opinions concernant l'éternalisme et le non-éternalisme du monde
Il y a, bhiksus, des samanas et brahmanes qui, maintenant l'opinion dualistique de l'éternalisme et du non-éternalisme, mettent en avant quatre raisons pour montrer qu'atman (le moi) et loka (le monde) sont dans certains cas éternels et dans d'autres non éternels. De quelle autorité et sur quelle base ces samanas et brahmanes respectés, maintenant l'opinion dualistique de l'éternalisme et du non-éternalisme, mettent en avant quatre raisons pour montrer qu'atman (le moi) et loka (le monde) sont dans certains cas éternels et dans d'autres non éternels?
[Opinion erronée n°5:]
Il y a, bhiksus, un temps où ce système-monde est dans le déclin, comme cela arrive périodiquement, après un intervalle de nombreux kalpas. Lorsque le système-monde est ainsi désintégré, les êtres renaîssent principalement dans le plan d'existence d'abhassara*. Lorsqu'ils y naissent à cause de l'absorbtion de leur esprit dans les dhyanas, ils se nourrissent de béatitude, ils resplendissent d'une lumière qui luit dans leur propre corps. Ils séjournent ainsi dans les paradis, vivent dans la splendeur, et ils y demeurent pendant plusieurs kalpas.
Il y a, bhiksus, un temps où ce système-monde surgit de nouveau, comme cela arrive périodiquement, après un intervalle de nombreux kalpas. Lorsque le système-monde surgit ainsi de nouveau, un magnifique plan d'existence brahmique*, exempt de toute vie. A ce moment-là, un être du plan d'existence d'abhassara meurt, ou bien à cause de l'expiration de son temps de vie ou à cause de l'épuisement de son stock d'actions méritoires, et il renaît dans ce magnifique plan d'existence brahmique vide. Lorsqu'il renaît là à cause de l'absorbtion de son esprit dans les dhyanas, il se nourrit de béatitude, il resplendit d'une lumière qui luit dans son propre corps. Il séjourne ainsi dans ce paradis, vit dans la splendeur, et il y demeure pendant plusieurs kalpas.
Vivant là seul pendant plusieurs kalpas, de la lassitude mentale et une envie de compagnie surgissent en lui: 'Si seulement d'autres êtres venaient en cet endroit!' Et alors d'autres êtres du plan d'existence d'abhassara meurent, ou bien à cause de l'expiration de leur temps de vie ou à cause de l'épuisement de leur stock d'actions méritoires, et ils renaissent dans ce magnifique plan d'existence brahmique. Lorsqu'ils renaissent là à cause de l'absorbtion de leur esprit dans les dhyanas, il se nourrissent de béatitude, ils resplendissent d'une lumière qui luit dans leur propre corps. Ils séjournent ainsi dans ce paradis, vivent dans la splendeur, et ils y demeurent pendant plusieurs kalpas.
Alors, bhiksus, l'être qui était le premier à renaître dans cet endroit pense ceci de lui-même: 'Je suis le Brahma, le grand Brahma, le conquérant, jamais conquis, celui qui voit tout, aux souhaits duquel tout est soumis, l'omnipotent, le constructeur, le créateur, le suprême, le contrôleur, celui qui est confirmé dans la pratique des dhyanas, le père de tous ceux qui ont été et seront. J'ai créé ces autres êtres. Pourquoi puis-je dire cela? Je puis le dire parce qu'il y a quelques temps, j'ai pensé: 'Si seulement d'autres êtres venaient en cet endroit!' Et au moment, où j'ai formulé ce souhait, d'autres êtres sont apparus ici.
Et les autres êtres qui sont apparus plus tard pensent: Cette personne honorable est le Brahma, le grand Brahma, le conquérant, jamais conquis, celui qui voit tout, aux souhaits duquel tout est soumis, l'omnipotent, le constructeur, le créateur, le suprême, le contrôleur, celui qui est confirmé dans la pratique des dhyanas, le père de tous ceux qui ont été et seront. Cet honorable Brahma nous a créés. Pourquoi pouvons-nous dire cela? Nous pouvons le dire parce que, comme nous le voyons, il est apparu dans cet endroit le premier, alors que nous ne sommes apparus qu'après lui.
Parmi eux, bhiksus, celui qui est apparu en premier vit plus longtemps et il est plus beau et plus puissant que les autres. Ces êtres qui sont apparus plus tardivement ont une vie plus courte et ils sont moins beaux et moins puissants.
Alors, bhiksus, cette possibilité apparaît: un être meurt dans ce plan d'existence brahmique et renaît dans le monde humain. Et là, renonçant à la vie mondaine, il choisit la vie sans foyer d'un ermite. Et ayant ainsi renoncé à la vie mondaine et étant devenu un ermite, il parvient à la plus haute concentration mentale à force d'efforts ardents, résolus, persévérants, de vigilance et d'attention correcte. Ayant établi son esprit dans la concentration la plus profonde, il parvient à se souvenir de cette existence passée; mais il ne peut rien se rappeler au-delà de ça.
Il dit: Cette personne honorable est le Brahma, le grand Brahma, le conquérant, jamais conquis, celui qui voit tout, aux souhaits duquel tout est soumis, l'omnipotent, le constructeur, le créateur, le suprême, le contrôleur, celui qui est confirmé dans la pratique des dhyanas, le père de tous ceux qui ont été et seront. Cet honorable Brahma nous a créés. Il est permanent, stable, éternel, immuable et éternel. Nous, qui avons été créés par l'honorable Brahma, sommes impermanents, changeants, nous possédons une vie courte et sommes mortels. C'est ainsi que nous sommes arrivés dans ce monde humain.
Ceci, bhiksus, est la première possibilité. C'est sur la base et le maintien de ceci que certains samanas et brahmanes, maintenant l'opinion éternaliste et non-éternaliste, affirment qu'atman et loka sont dans certains cas éternels et dans d'autres non éternels.
[Opinion erronée n°6:]
Deuxièmement, de quelle autorité et sur quelle base ces samanas et brahmanes respectés, maintenant l'opinion dualistique de l'éternalisme et du non-éternalisme, affirment qu'atman (le moi) et loka (le monde) sont dans certains cas éternels et dans d'autres non éternels?
Bhiksus, il y a des dévas connus sous le nom de khiddapadosikas qui, absorbés dans l'établissement de la joyeuseté et la recherche des plaisirs pendant longtemps, oublient de prendre de la nourriture, et à cause d'une telle distraction meurent dans ce monde de devas.
Alors, bhiksus, cette possibilité apparaît: un certain être meurt dans ce monde de devas et renaît dans ce monde humain. Et là, renonçant à la vie mondaine, il choisit la vie sans foyer d'un ermite. Et ayant ainsi renoncé à la vie mondaine et étant devenu un ermite, il parvient à la plus haute concentration mentale à force d'efforts ardents, résolus, persévérants, de vigilance et d'attention correcte. Ayant établi son esprit dans la concentration la plus profonde, il parvient à se souvenir de cette existence passée (en tant que deva); mais il ne peut rien se rappeler au-delà de ça.
Il dit: 'Ces devas honorables, qui ne sont pas des khiddapadosikas, ne sont pas absorbés dans l'étalissement de la joyeuseté et la recherche des plaisirs pendant longtemps. Et puisqu'ils ne sont pas absorbés dans l'étalissement de la joyeuseté et la recherche des plaisirs pendant longtemps, il n'oublient pas de prendre leur nourriture. Et puisqu'ils ne sont pas distraits, ils ne meurent pas dans ce monde de devas. Ils demeurent permanents, stables, éternels, immuables et perpétuels. Mais nous les khiddapadosikas étions absorbés dans l'étalissement de la joyeuseté et la recherche des plaisirs pendant longtemps. Et comme nous étions absorbés dans l'étalissement de la joyeuseté et la recherche des plaisirs pendant longtemps, nous avons oublié de prendre notre nourriture. A cause de cette distraction, nous sommes morts dans ce monde de devas. Nous sommes impermanents, changeants, nous avons une vie courte et sommes mortels. Ainsi, nous sommes arrivés dans ce monde humain.'
Ceci, bhiksus, est la deuxième possibilité. C'est sur la base et le maintien de ceci que certains samanas et brahmanes, maintenant l'opinion éternaliste et non-éternaliste, affirment qu'atman et loka sont dans certains cas éternels et dans d'autres non éternels.
Opinion erronée n°7:]
Troisièmement, de quelle autorité et sur quelle base ces samanas et brahmanes respectés, maintenant l'opinion dualiste de l'éternalisme et du non-éternalisme, affirment qu'atman (le moi) et loka (le monde) sont dans certains cas éternels et dans d'autres non éternels?
Bhiksus, il y a des devas connus sous le nom de manopadosikas, qui sont durs et envieux (avec jalousie) les uns envers les autres. Se regardant ainsi les uns les autres durement et avec envie, ils développent une haine mutuelle. S'épuisant à la fois physiquement et mentalement, ils meurent dans ce monde de devas.
Alors, bhiksus, cette possibilité apparaît: un certain être meurt dans ce monde de devas et renaît dans ce monde humain. Et là, renonçant à la vie mondaine, il choisit la vie sans foyer d'un ermite. Et ayant ainsi renoncé à la vie mondaine et étant devenu un ermite, il parvient à la plus haute concentration mentale à force d'efforts ardents, résolus, persévérants, de vigilance et d'attention correcte. Ayant établi son esprit dans la concentration la plus profonde, il parvient à se souvenir de cette existence passée (en tant que deva); mais il ne peut rien se rappeler au-delà de ça.
Il dit: 'Ces devas honorables qui ne sont pas des manopadosikas ne se regardent pas durement et ne s'envient pas (avec jalousie) les uns les autres. Par conséquent, ils ne développent pas de haine mutuelle. Ne s'épuisant pas à la fois physiquement et mentalement, ils ne meurent pas dans ce monde de devas. Ils demeurent permanents, stables, éternels, immuables et perpétuels. Mais nous les manopadosikas, qui nous regardions durement et nous enviions les uns les autres, avons développé de la haine mutuelle et nous sommes épuisés physiquement et mentalement. Nous sommes morts dans ce monde de devas. Nous sommes impermanents, changeants, nous avons une vie courte et sommes mortels. Ainsi, nous sommes arrivés dans ce monde humain.'
Ceci, bhiksus, est la troisième possibilité. C'est sur la base et le maintien de ceci que certains samanas et brahmanes, maintenant l'opinion éternaliste et non-éternaliste, affirment qu'atman et loka sont dans certains cas éternels et dans d'autres non éternels.
[Opinion erronée n°8:]
Quatrièmement, de quelle autorité et sur quelle base ces samanas et brahmanes respectés, maintenant l'opinion dualiste de l'éternalisme et du non-éternalisme, affirment qu'atman (le moi) et loka (le monde) sont dans certains cas éternels et dans d'autres non éternels?
Dans ce monde, bhiksus, un certain samana ou brahmane pratique la logique et l'enqête. Il utilise des procédés de raisonnement variés, conduit des enquêtes et expose ses opinions, en disant:
'Ce qui est appelé l'oeil, l'oreille, le nez, la langue et le corps est l'atman qui est impermanent, instable, non éternel et changeant. Mais ce qui est appelé l'esprit, la pensée ou la conscience, est l'atman qui est permanent, stable, éternel, immuable et perpétuel.
Ceci, bhiksus, est la quatrième possibilité. C'est sur la base et le maintien de ceci que certains samanas et brahmanes, maintenant l'opinion éternaliste et non-éternaliste, affirment qu'atman et loka sont dans certains cas éternels et dans d'autres non éternels.
Bhiksus, les samanas et brahmanes qui maintienent l'opinion éternaliste et non-éternaliste démontrent qu'atman et loka sont dans certains cas éternels et dans d'autres non éternels des quatre manières précitées. Tous les samanas et brahmanes qui maintienent l'opinion éternaliste et démontrent qu'atman et loka sont éternels, le font à l'aide de ces quatre raisonnements, ou l'un de ces quatre, et aucun autre.
Bhiksus! le Tathagata connaît la destination, l'existence suivante vers laquelle celui qui maintient ces quatre vues renaîtrait, si ces opinions étaient ainsi maintenues, ainsi soutenues. Le Tathagata connaît ces quatre opinions. Il connaît aussi le Dharma qui les surpasse. Connaissant ce Dharma, il ne le voit pas d'une manière erronées. Puisqu'il ne le voit pas de manière erronée, il réalise par lui-même l'extinction des infections*. Bhiksus, puisque le Tathagata connaît correctement l'apparition de la sensation* et sa cause, la cessation de la sensation et sa cause, la conceptualisation*, la production mentale* et la liberté de l'attachement envers elle, il devient libéré, sans aucun attachement. Ainsi, bhiksus, ce sont là les dharmas qui sont profonds, difficiles à voir, difficiles à comprendre, tranquilles, nobles, au-delà de la logique, subtils et intelligibles seulement aux sages, aux êtres nobles. Le Tathagata a exposé ces dharmas après qu'ils les ait réalisés par lui-même. Celui qui souhaite faire correctement l'éloge du Tathagata devrait le faire en termes de ces dharmas.
C. Antananta Vado:
Quatre types d'opinions concernant la finitude et l'infinitude du monde
Il y a,bhiksus, des samanas et brahmanes qui maintiennent que le monde est fini. Il y a aussi des samanas et brahmanes qui maintiennent que le monde est infini. Ils donnent quatre raisons pour démontrer leurs opinions respectives.
[Opinion erronée n°9:]
De quelle autorité et sur quelle base ces samanas et brahmanes respectés donnent-ils quatre raisons pour démontrer leurs opinions respectives?
Dans ce monde, bhiksus, un certain samana ou brahmane parvient à la plus haute concentration mentale à force d'efforts ardents, résolus, persévérants, de vigilance et d'attention correcte. Ayant ainsi établi son esprit dans la plus haute concentration, il perçoit le monde comme étant fini.
Il dit: 'Ce monde est fini. Il est circonscrit. Pourquoi peut-on dire cela? On peut dire cela parce que, ayant atteint la plus haute concentration mentale à force d'efforts ardents, résolus, persévérants, de vigilance et d'attention correcte, je perçois le monde comme étant fini. C'est sur cette base que je sais que le monde est fini et circonscrit.
Ceci, bhiksus, est la première possibilité. Se basant sur cette autorité et sur ces raisons, certains samanas et brahmanes maintenant l'opinion que le monde est fini, et certains samanas et brahmanes maintenant l'opinion que le monde est infini, démontrent leur points de vues respectifs - la finitude ou l'infinitude du monde.
[Opinion erronée n°10:]
Deuxièmement, de quelle autorité et sur quelle base des samanas et brahmanes respectés maintiennent-ils que le monde est fini ou que le monde est infini?
Dans ce monde, bhiksus, un certain samana ou brahmane parvient à la plus haute concentration mentale... il perçoit le monde comme étant infini.
Il dit: 'Ce monde est infini, sans limite. Les samanas et brahmanes qui affirment que le monde est fini et qu'il est circonscrit se trompent, en fait le monde est infini, sans limite. Pourquoi peut-on dire cela? On peut dire cela parce que, ayant atteint la plus haute concentration mentale à force d'efforts ardents, résolus, persévérants, de vigilance et d'attention correcte, je perçois le monde comme étant infini. C'est sur cette base que je sais que le monde est infini, sans limite.'
Ceci, bhiksus, est la deuxième possibilité...
[Opinion erronée n°11:]
Troisièmement, de quelle autorité et sur quelle base des samanas et brahmanes respectés maintiennent-ils que le monde est fini ou que le monde est infini?
Dans ce monde, bhiksus, un certain samana ou brahmane parvient à la plus haute concentration mentale... il perçoit le monde comme étant fini verticalement, mais infini horizontalement.
Il dit: 'Ce monde est fini et en même temps infini. Les samanas et brahmanes qui affirment que le monde est fini et qu'il est circonscrit se trompent. Tout comme les samanas et brahmanes qui affirment que le monde est infini, sans limite. Pourquoi peut-on dire cela? On peut dire cela parce que, ayant atteint la plus haute concentration mentale à force d'efforts ardents, résolus, persévérants, de vigilance et d'attention correcte, et ayant établi mon esprit dans la plus haute concentration, je perçois le monde comme étant fini verticalement, mais infini horizontalement. C'est sur cette base que je sais que le monde est fini et en même temps infini.'
Ceci, bhiksus, est la troisième possibilité...
[Opinion erronée n°12:]
Quatrièmement, de quelle autorité et sur quelle base des samanas et brahmanes respectés maintiennent-ils que le monde n'est ni fini ni infini?
Dans ce monde, bhiksus, un certain samana ou brahmane pratique la logique et l'enqête. Il utilise des procédés de raisonnement variés, conduit des enquêtes et expose ses opinions, en disant:
'Ce monde n'est ni fini ni infini. Les samanas et brahmanes qui affirment que le monde est fini et qu'il est circonscrit se trompent. Tout comme les samanas et brahmanes qui affirment que le monde est infini, sans limite. Tout comme les samanas et brahmanes qui affirment que le monde est fini et en même temps infini.'
Ceci, bhiksus, est la quatrième possibilité...
Bhiksus, les samanas et brahmanes qui maintienent que le monde est fini et les samanas et brahmanes qui maintienent que le monde est infini supportent leurs opinions respectives sur ces quatre raisons. Tous les samanas et brahmanes qui maintienent que le monde est fini et tous les samanas et brahmanes qui maintienent que le monde est infini le font à l'aide de ces quatre raisonnements, ou l'un de ces quatre, et aucun autre.
Bhiksus! le Tathagata connaît la destination, l'existence suivante vers laquelle celui qui maintient ces quatre vues renaîtrait, si ces opinions étaient ainsi maintenues, ainsi soutenues. Le Tathagata connaît ces quatre opinions. Il connaît aussi le Dharma qui les surpasse. Connaissant ce Dharma, il ne le voit pas d'une manière erronée. Puisqu'il ne le voit pas de manière erronée, il réalise par lui-même l'extinction des infections*. Bhiksus, puisque le Tathagata connaît correctement l'apparition de la sensation* et sa cause, la cessation de la sensation et sa cause, la conceptualisation*, la production mentale* et la liberté de l'attachement envers elle, il devient libéré, sans aucun attachement. Ainsi, bhiksus, ce sont là les dharmas qui sont profonds, difficiles à voir, difficiles à comprendre, tranquilles, nobles, au-delà de la logique, subtils et intelligibles seulement aux sages, aux êtres nobles. Le Tathagata a exposé ces dharmas après qu'ils les ait réalisés par lui-même. Celui qui souhaite faire correctement l'éloge du Tathagata devrait le faire en termes de ces dharmas.
D. Amaravikkhepa Vado:
Quatre types d'évasions indécises
Bhiksus, il ya des samanas et brahmanes qui, en utilisant un discours vague, éludent les questions qui leur sont posées sur quelque sujet que ce soit. Ils les éludent et parlent en termes ambigus, pour quatre raisons.
[Opinion erronée n°13:]
Dans ce monde, bhiksus, un certain samana ou brahmane ne comprend pas correctement ce qu'est le mérite et ce qu'est le démérite.
Il pense: 'Je ne comprends pas correctement ce qu'est le mérite ou ce qu'est le démérite. Si je devais dire ce qu'est le mérite, sans vraiment le comprendre comme étant le mérite, ou dire ce qu'est le démérite, sans vraiment le comprendre comme étant le démérite, je pourrais affirmer quelque chose de faux. Cette affirmation fausse que je ferais m'occasionnerait de l'affliction. Une telle affliction me serait nuisible .'
Celui qui de cette manière craint et déteste faire une affimation fausse, refuse de dire ce qu'est le mérite ou ce qu'est le démérite. Si on lui demandait de répondre à cette question, il répondrait: 'Je ne dis pas ceci. Je ne dis pas non plus cela. Je ne dis pas que c'est autrement. Je ne dis pas que ceci n'est pas. Je ne dis pas non plus que cela n'est pas.'
Bhiksus, ceci est la première possibilité. C'est pour cette raison que certains samanas et brahmanes qui sont évasifs, éludent les questions qui leur sont posées sur quelque sujet que ce soit, et qu'ils parlent en termes ambigus.
[Opinion erronée n°14:]
Quelle est la deuxième raison pour laquelle des samanas et brahmanes respectés sont sont évasifs et éludent les questions qui leur sont posées sur quelque sujet que ce soit, et parlent en termes ambigus?
Dans ce monde, bhiksus, un certain samana ou brahmane ne comprend pas correctement ce qu'est le mérite et ce qu'est le démérite.
Il pense: 'Je ne comprends pas correctement ce qu'est le mérite ou ce qu'est le démérite. Si je devais dire ce qu'est le mérite, sans vraiment le comprendre comme étant le mérite, ou dire ce qu'est le démérite, sans vraiment le comprendre comme étant le démérite, ma réponse pourrait produire en moi de la satisfaction et du plaisir, ou bien de l'insatisfaction et du déplaisir. Ces sensations de satisfaction, plaisir, insatisfaction ou déplaisir s'accrocheraient à moi. Cette attache me créerait de l'affliction. Une telle affliction pourrait m'être nuisible. Si des personnes bien éduquées approuvent ma réponse, il se pourrait que je génère une haute opinion de moi-même. Cette pensée fera apparaître en moi de la satisfaction ou du plaisir. Si des personnes bien éduquées désapprouvent ma réponse, il se pourrait que je génère une basse opinion de moi-même. Cette pensée fera apparaître en moi de l'insatisfaction ou du déplaisir. Ces sensations de satisfaction et de plaisir ou d'insatisfaction et de déplaisir s'accrocheront à moi. Cette attache me causera de l'affliction. Une telle affliction sera un très sérieux obstacle dans mon cheminement vers une renaissance plus élevée et les réalisations des maggas et phalas.'
Celui qui de cette manière craint et déteste faire une affimation fausse, refuse de dire ce qu'est le mérite ou ce qu'est le démérite. Si on lui demandait de répondre à cette question, il répondrait: 'Je ne dis pas ceci. Je ne dis pas non plus cela. Je ne dis pas que c'est autrement. Je ne dis pas que ceci n'est pas. Je ne dis pas non plus que cela n'est pas.'
Bhiksus, ceci est la deuxième possibilité...
[Opinion erronée n°15:]
Quelle est la troisième raison pour laquelle des samanas et brahmanes respectés sont évasifs et éludent les questions qui leur sont posées sur quelque sujet que ce soit, et parlent en termes ambigus?
Dans ce monde, bhiksus, un certain samana ou brahmane ne comprend pas correctement ce qu'est le mérite et ce qu'est le démérite.
Il pense: 'Je ne comprends pas correctement ce qu'est le mérite ou ce qu'est le démérite. Si je devais dire ce qu'est le mérite, sans vraiment le comprendre comme étant le mérite, ou dire ce qu'est le démérite, sans vraiment le comprendre comme étant le démérite, les samanas et brahmanes qui sont éduqués, subtils, bien versés dans d'autres croyances, habiles pour dire les choses en allant droit au but - comme un archer habile capable de couper en deux un poil de la queue d'un animal -, et qui ont l'habitude de briser toutes les autres opinions par leur connaissance, pourraient me questionner, demander les raisons et y appliquer des restrictions. S'ils devaient me questionner ainsi, demander des raisons et appliquer des restrictions à mes opinions, il se pourrait que je ne sois pas capable de leur donner une réponse adéquate. Dans ce cas, je ressentirais de l'affliction. Cette affliction pourrait m'être nuisible. Une telle affliction sera un très sérieux obstacle dans mon cheminement vers une renaissance plus élevée et les réalisations des maggas et phalas.)'
Celui qui de cette manière craint et déteste faire une affimation fausse, refuse de dire ce qu'est le mérite ou ce qu'est le démérite. Si on lui demandait de répondre à cette question, il répondrait: 'Je ne dis pas ceci. Je ne dis pas non plus cela. Je ne dis pas qu'il en est autrement. Je ne dis pas que ceci n'est pas. Je ne dis pas non plus que cela n'est pas.'
Bhiksus, ceci est la troisième possibilité...
[Opinion erronée n°16:]
Quelle est la troisième raison pour laquelle des samanas et brahmanes respectés sont évasifs et éludent les questions qui leur sont posées sur quelque sujet que ce soit, et parlent en termes ambigus?
Dans ce monde, bhiksus, un certain samana ou brahmane manque de sagesse et est très hésitant. Il élude les questions qui lui sont posées sur quelque sujet que ce soit, et il parle en termes ambigus.
Il pense: 'Si on me demandais s'il y a un autre monde, et si je considérais qu'il y en a un, je devrais répondre: 'Il y a un autre monde'. Mais je ne dirais pas de cette manière-ci, ni de cette manière-là, ni d'une autre manière. Je ne dirais pas non plus pas de cette manière-ci, pas de cette manière-là, ni pas d'une autre manière, je ne dirais pas non plus qu'il en est autrement.'
Si on me demandait
s'il n'y a pas d'autre monde...
si à la fois il y a et il n'y a pas d'autre monde...
si on ne peut pas dire qu'il y ait ni qu'il n'y ait pas un autre monde...
si les naissances de type opapatika existent pour les êtres...
s'il n'existe pas de naissances de type opapatika pour les êtres...
s'il y a et en même temps n'y a pas de naissances de type opapatika pour les êtres...
si on ne peut pas dire qu'à la fois il y ait et qu'il n'y ait pas de naissances de type opapatika pour les êtres...
si un bon ou un mauvais karma produit des résultats...
si un bon ou un mauvais karma ne produit aucun résultat...
si on peut dire qu'un bon ou un mauvais kaema à la fois produit des résultats et ne produit aucun résultat...
si on ne peut pas dire qu'un bon ou un mauvais karma à la fois produise des résultats et n'en produise aucun...
s'il y a une vie après la mort...
s'il n'y a pas de vie après la mort...
si à la fois il y a et il n'y a pas de vie après la mort...
si on ne peut pas dire qu'il y ait ni qu'il n'y ait pas de vie après la mort, et si je considérais qu'on ne peut pas dire qu'il y ait ni qu'il n'y ait pas de vie après la mort, je devrais répondre: 'On ne peut pas dire qu'il y ait ni qu'il n'y ait pas de vie après la mort. Mais je ne dirais pas: comme ceci, comme cela ou autrement. Et ne dirais pas: pas comme ceci, pas comme cela ni autrement.
Bhiksus, ceci est la quatrième possibilité. C'est pour cette raison que certains samanas et brahmanes qui sont évasifs, éludent les questions qui leur sont posées sur quelque sujet que ce soit, et qu'ils parlent en termes ambigus.
Bhiksus, ce sont là les quatre raisons pour lesquelles des samanas et brahmanes respectés sont évasifs et éludent les questions qui leur sont posées sur quelque sujet que ce soit, et parlent en termes ambigus. Tous les samanas et brahmanes qui sont évasifs et éludent les questions qui leur sont posées sur quelque sujet que ce soit, et parlent en termes ambigus, le font pour ces quatre raisons, ou l'une de ces quatre, et aucune autre.
Bhiksus! le Tathagata connaît la destination, l'existence suivante vers laquelle celui qui maintient ces quatre vues renaîtrait, si ces opinions étaient ainsi maintenues, ainsi soutenues. Le Tathagata connaît ces quatre opinions. Il connaît aussi le Dharma qui les surpasse. Connaissant ce Dharma, il ne le voit pas d'une manière erronée. Puisqu'il ne le voit pas de manière erronée, il réalise par lui-même l'extinction des infections*. Bhiksus, puisque le Tathagata connaît correctement l'apparition de la sensation* et sa cause, la cessation de la sensation et sa cause, la conceptualisation*, la production mentale* et la liberté de l'attachement envers elle, il devient libéré, sans aucun attachement. Ainsi, bhiksus, ce sont là les dharmas qui sont profonds, difficiles à voir, difficiles à comprendre, tranquilles, nobles, au-delà de la logique, subtils et intelligibles seulement aux sages, aux êtres nobles. Le Tathagata a exposé ces dharmas après qu'ils les ait réalisés par lui-même. Celui qui souhaite faire correctement l'éloge du Tathagata devrait le faire en termes de ces dharmas.
E. Adhiccasamuppanna Vado:
Deux types d'opinions concernant la non-causalité
Il y a, bhiksus, des samanas et brahmanes qui, soutenant la doctrine de non-causalité, maintiennent de deux manières qu'atman et loka appraissent sans cause.
[Opinion erronée n°17:]
Premièrement, bhiksus, de quelle autorité et sur quelle base ces samanas et brahmanes respectés maintiennent-ils de deux manières qu'atman et loka apparaissent sans cause?
Il y a, bhiksus, des brahmas appelés (asanjanasattvas), des êtres ne possédant pas de conceptualisation (sanjana, sanna. Lorsque ces brahmas trépassent dans ce plan d'existence, ils renaissent dans un champ des sens avec sanjana*. Il est possible qu'un de ces êtres trépasse dans ce plan d'existence et renaisse dans ce monde humain. Etant ainsi né ici, il renonce à la vie mondaine et adopte la vie sans foyer d'un ermite. Il parvient alors à la plus haute concentration mentale à force d'efforts ardents, résolus, persévérants, de vigilance et d'attention correcte. Lorsque son esprit a ainsi atteint la plus haute concentration, il se souvient de l'apparition de sanjana* (la conscience qui relie les naissances) dans cette existence, mais il ne peut rien se rappeler au-delà de ça.
Il dit: 'atman et loka apparaissent sans cause. Pourquoi puis-je affirmer cela? Je peux dire cela parce que dans le passé je n'étais pas dans la sphère de l'existence, mais maintenant j'existe vraiment bien que je n'aie pas existé auparavant.
Bhiksus, ceci est la première possibilité. C'est pour cette raison que certains samanas et brahmanes qui soutiennent la doctrine de non-causalité maintiennent qu'atman et loka apparaissent sans cause.
[Opinion erronée n°13:]
Deuxièmement, bhiksus, de quelle autorité et sur quelle base ces samanas et brahmanes respectés maintiennent-ils de deux manières qu'atman et loka apparaissent sans cause?
Dans ce monde, bhiksus, un certain samana ou brahmane pratique la logique et l'enqête. Il utilise des procédés de raisonnement variés, conduit des enquêtes et expose ses opinions, en disant:
'Atman et loka apparaissent sans cause'.
Bhiksus, ceci est la deuxième possibilité...
Bhiksus, ce sont là les deux raisons pour lesquelles des samanas et brahmanes qui soutiennent la doctrine de non-causalité maintiennent qu'atman et loka apparaissent sans cause. Tous les samanas et brahmanes qui soutiennent la doctrine de non-causalité et maintiennent qu'atman et loka apparaissent sans cause, le font pour ces deux raisons, ou l'une de ces deux, et aucune autre.
Bhiksus! le Tathagata connaît la destination ... Celui qui souhaite faire correctement l'éloge du Tathagata devrait le faire en termes de ces dharmas.
Bhiksus, les samanas et brahmanes qui spéculent à propos du passé et qui adhèrent à des opinions le concernant affirment de ces dix-huit manières leurs opinions erronées, qui sont nombreuses et variées. Tous les samanas et brahmanes qui spéculent à propos du passé et qui adhèrent à des opinions le concernant affirment de ces dix-huit manières leurs opinions erronées, qui sont nombreuses et variées, et d'aucune autre manière.
Bhiksus! le Tathagata connaît la destination ... Celui qui souhaite faire correctement l'éloge du Tathagata devrait le faire en termes de ces dharmas.
II. Aparanta Kappika:
Quarante quatre opinions concernant le futur
Il y a, bhiksus, des samanas* et brahmanes qui spéculent sur le futur et adhèrent à des croyances le concernant. Ils affirment de quarante-quatre manières leurs opinions erronées nombreuses et variées concernant le futur. De quelle autorité, sur quelle base ces samanas et brahmanes respectés spéculent-ils sur le futur, adhèrent-ils à des croyances le concernant, et déclarent celles-ci de quarante quatre manières?
A. Sanni Vado:
Seize types de croyances en l'existence de sanjana* après la mort
Il y a, bhiksus, des samanas* et brahmanes qui croient en l'existence de sanjana* après la mort. Il déclarent de seize manières différentes leur croyance en l'existence d'atman avec sanjana* après la mort. De quelle autorité, sur quelle base ces samanas et brahmanes respectés, croyant en l'existence d'atman avec sanjana* après la mort, démontrent-ils de seize manières différentes l'existence d'atman avec sanjana après la mort ?
Ils déclarent que:
[Opinion erronée n°19:]
Atman (l'âme) est pourvu de corporéité, qu'il ne se décompose pas après la mort, et qu'il est pourvu de sanjana.
[Opinion erronée n°20:]
ou qu'atman est dépourvu de corporéité, qu'il ne se décompose pas après la mort, et qu'il n'est pas pourvu de sanjana.
[Opinion erronée n°21:]
ou qu'atman est à la fois pourvu et dépourvu de corporéité, qu'il ne se décompose pas après la mort, et qu'il est pourvu de sanjana.
[Opinion erronée n°22:]
ou qu'atman n'est ni pourvu ni dépourvu de corporéité, qu'il ne se décompose pas après la mort, et qu'il est pourvu de sanjana.
[Opinion erronée n°23:]
ou qu'atman est fini, qu'il ne ne se décompose pas après la mort, et qu'il est pourvu de sanjana.
[Opinion erronée n°24:]
ou qu'atman est infini, qu'il ne se décompose pas après la mort, et qu'il est pourvu de sanjana.
[Opinion erronée n°25:]
ou qu'atman est à la fois fini et infini, qu'il ne se décompose pas après la mort, et qu'il est pourvu de sanjana.
[Opinion erronée n°26:]
ou qu'atman n'est ni fini, ni infini, qu'il ne se décompose pas après la mort, et qu'il est pourvu de sanjana.
[Opinion erronée n°27:]
ou qu'atman n'est pourvu que d'une seule sorte de sanjana, qu'il ne se décompose pas après la mort, et qu'il est pourvu de sanjana*.
[Opinion erronée n°28:]
ou qu'atman est pourvu de différentes sortes de sanjana, qu'il ne se décompose pas après la mort, et qu'il est pourvu de sanjana.
[Opinion erronée n°29:]
ou qu'atman est pourvu que d'un sanjana limité, qu'il ne se décompose pas après la mort, et qu'il est pourvu de sanjana.
[Opinion erronée n°30:]
ou qu'atman est pourvu que d'un sanjana illimité, qu'il ne se décompose pas après la mort, et qu'il est pourvu de sanjana.
[Opinion erronée n°31:]
ou qu'atman est pourvu de béatitude, qu'il ne se décompose pas après la mort, et qu'il est pourvu de sanjana.
[Opinion erronée n°32:]
ou qu'atman est pourvu de souffrance, qu'il ne se décompose pas après la mort, et qu'il est pourvu de sanjana
[Opinion erronée n°33:]
ou qu'atman est à la fois pourvu de béatitude et de souffrance, qu'il ne ne se décompose pas après la mort, et qu'il est pourvu de sanjana.
[Opinion erronée n°34:]
ou qu'atman n'est pourvu ni de béatitude, ni de souffrance, qu'il ne se décompose pas après la mort, et qu'il est pourvu de sanjana.
Bhiksus, voici les seize manières par lesquelles les samanas* et brahmanes qui croient en l'existence de sanjana* après la mort déclarent leur croyance en l'existence de sanjana* après la mort. Tous les samanas et brahmanes qui ont cette croyance et démontrent l'existence d'atman avec sanjana* après la mort, le font de ces seize manières, ou de l'une quelconque de ces seize, mais pas d'une autre manière.
Bhiksus! le Tathagata connaît la destination, l'existence suivante vers laquelle celui qui maintiennent ces seize opinions renaîtrait, si ces opinions étaient ainsi maintenues, ainsi soutenues. Le Tathagata connaît ces seize opinions. Il connaît aussi le Dharma qui les surpasse. Connaissant ce Dharma, il ne le voit pas d'une manière erronée. Puisqu'il ne le voit pas de manière erronée, il réalise par lui-même l'extinction des infections*. Bhiksus, puisque le Tathagata connaît correctement l'apparition de la sensation* et sa cause, la cessation de la sensation et sa cause, la conceptualisation*, la production mentale* et la liberté de l'attachement envers elle, il devient libéré, sans aucun attachement. Ainsi, bhiksus, ce sont là les dharmas qui sont profonds, difficiles à voir, difficiles à comprendre, tranquilles, nobles, au-delà de la logique, subtils et intelligibles seulement aux sages, aux êtres nobles. Le Tathagata a exposé ces dharmas après qu'ils les ait réalisés par lui-même. Celui qui souhaite faire correctement l'éloge du Tathagata devrait le faire en termes de ces dharmas.
B. Asanni Vado:
Huit types de croyances en la non-existence de sanjana* après la mort
Il y a, bhiksus, des samanas* et brahmanes qui croient en la non-existence de sanjana* après la mort. Il déclarent de huit manières différentes leur croyance en l'existence d'atman dépourvue de sanjana après la mort. De quelle autorité, sur quelle base ces samanas et brahmanes respectés, croyant en l'existence d'atman dépourvue de sanjana après la mort, démontrent-ils de huit manières différentes l'existence d'atman dépourvue de sanjana après la mort?
Ils déclarent que:
[Opinion erronée n°35:]
Atman est pourvu de corporéité, qu'il ne se décompose pas après la mort, et qu'il n'est pas pourvu de sanjana*.
[Opinion erronée n°36:]
ou qu'atman est dépourvu de corporéité, qu'il ne se décompose pas après la mort, et qu'il n'est pas pourvu de sanjana .
[Opinion erronée n°37:]
ou qu'atman est à la fois pourvu et dépourvu de corporéité, qu'il ne se décompose pas après la mort, et qu'il n'est pas pourvu de sanjana.
[Opinion erronée n°38:]
ou qu'atman n'est ni pourvu ni dépourvu de corporéité, qu'il ne se décompose pas après la mort, et qu'il n'est pas pourvu de sanjana.
[Opinion erronée n°39:]
ou qu'atman est fini, qu'il ne se décompose pas après la mort, et qu'il n'est pas pourvu de sanjana.
[Opinion erronée n°40:]
ou qu'atman est infini, qu'il ne se décompose pas après la mort, et qu'il n'est pas pourvu de sanjana.
[Opinion erronée n°41:]
ou qu'atman est à la fois fini et infini, qu'il ne se décompose pas après la mort, et qu'il n'est pas pourvu de sanjana.
[Opinion erronée n°42:]
ou qu'atman n'est ni fini ni infini, qu'il ne se décompose pas après la mort, et qu'il n'est pas pourvu de sanjana.
Bhiksus, voici les huit manières par lesquelles les samanas* et brahmanes qui croient en la non-existence de sanjana* après la mort déclarent leur croyance en la non-existence de sanjana après la mort. Tous les samanas et brahmanes qui ont cette croyance et démontrent l'existence d'atman dépourvue de sanjana après la mort, le font de ces huit manières, ou de l'une quelconque de ces huit, mais pas d'une autre manière.
Bhiksus! le Tathagata connaît la destination, l'existence suivante vers laquelle celui qui maintiennent ces huit opinions renaîtrait, si ces opinions étaient ainsi maintenues, ainsi soutenues. Le Tathagata connaît ces huit opinions. Il connaît aussi le Dharma qui les surpasse. Connaissant ce Dharma, il ne le voit pas d'une manière erronée. Puisqu'il ne le voit pas de manière erronée, il réalise par lui-même l'extinction des infections*. Bhiksus, puisque le Tathagata connaît correctement l'apparition de la sensation* et sa cause, la cessation de la sensation et sa cause, la conceptualisation*, la production mentale* et la liberté de l'attachement envers elle, il devient libéré, sans aucun attachement. Ainsi, bhiksus, ce sont là les dharmas qui sont profonds, difficiles à voir, difficiles à comprendre, tranquilles, nobles, au-delà de la logique, subtils et intelligibles seulement aux sages, aux êtres nobles. Le Tathagata a exposé ces dharmas après qu'ils les ait réalisés par lui-même. Celui qui souhaite faire correctement l'éloge du Tathagata devrait le faire en termes de ces dharmas.
C. Nevasanninasanni Vado:
Huit types de croyances en un état de ni sanjana* ni non-sanjana après la mort
Il y a, bhiksus, des samanas et brahmanes qui croient en un état de ni sanjana ni non-sanjana après la mort. Ils déclarent de huit manières leur croyance en un état de ni sanjana ni non-sanjana après la mort. De quelle autorité, sur quelle base, ces samanas et brahmanes respectés, croyant en un état de ni sanjana ni non-sanjana après la mort, démontrent-ils de huit manières leur croyance?
Ils déclarent que:
[Opinion erronée n°43:]
Atman est pourvu de corporéité, qu'il ne se décompose pas après la mort, et qu'il n'est pas pourvu ni dépourvu de sanjana.
[Opinion erronée n°44:]
ou qu'atman est dépourvu de corporéité, qu'il ne se décompose pas après la mort, et qu'il n'est pas pourvu ni dépourvu de sanjana.
[Opinion erronée n°45:]
ou qu'atman est à la fois pourvu et dépourvu de corporéité, qu'il ne se décompose pas après la mort, et qu'il n'est pas pourvu ni dépourvu de sanjana.
[Opinion erronée n°46:]
ou qu'atman n'est ni pourvu ni dépourvu de corporéité, qu'il ne se décompose pas après la mort, et qu'il n'est pas pourvu ni dépourvu de sanjana.
[Opinion erronée n°47:]
ou qu'atman est fini, qu'il ne se décompose pas après la mort, et qu'il n'est pas pourvu ni dépourvu de sanjana.
[Opinion erronée n°48:]
ou qu'atman est infini, qu'il ne se décompose pas après la mort, et qu'il n'est pas pourvu ni dépourvu de sanjana.
[Opinion erronée n°49:]
ou qu'atman est à la fois fini et infini, qu'il ne se décompose pas après la mort, et qu'il n'est pas pourvu ni dépourvu de sanjana.
[Opinion erronée n°50:]
ou qu'atman n'est ni fini ni infini, qu'il ne se décompose pas après la mort, et qu'il n'est pas pourvu ni dépourvu de sanjana.
Bhiksus, voici les huit manières par lesquelles les samanas et brahmanes qui croient en un état de ni sanjana ni non-sanjana après la mort déclarent leur croyance en un état de ni sanjana ni non-sanjana après la mort. Tous les samanas et brahmanes qui ont cette croyance et démontrent l'existence d'atman ni pourvue ni dépourvue de sanjana après la mort, le font de ces huit manières, ou de l'une quelconque de ces huit, mais pas d'une autre manière.
Bhiksus! le Tathagata connaît la destination, l'existence suivante vers laquelle celui qui maintiennent ces huit opinions renaîtrait, si ces opinions étaient ainsi maintenues, ainsi soutenues. Le Tathagata connaît ces huit opinions. Il connaît aussi le Dharma qui les surpasse. Connaissant ce Dharma, il ne le voit pas d'une manière erronée. Puisqu'il ne le voit pas de manière erronée, il réalise par lui-même l'extinction des infections*. Bhiksus, puisque le Tathagata connaît correctement l'apparition de la sensation* et sa cause, la cessation de la sensation et sa cause, la conceptualisation*, la production mentale* et la liberté de l'attachement envers elle, il devient libéré, sans aucun attachement. Ainsi, bhiksus, ce sont là les dharmas qui sont profonds, difficiles à voir, difficiles à comprendre, tranquilles, nobles, au-delà de la logique, subtils et intelligibles seulement aux sages, aux êtres nobles. Le Tathagata a exposé ces dharmas après qu'ils les ait réalisés par lui-même. Celui qui souhaite faire correctement l'éloge du Tathagata devrait le faire en termes de ces dharmas.
D. Uccheda Vado:
Sept types de croyances en l'annihilation
Il y a, bhiksus, des samanas et brahmanes qui croient en l'annihilation. Ils déclarent de sept manières leur croyance en l'annihilation, la destruction, la future non-existence des êtres qui sont actuellement en vie. De quelle autorité, sur quelle base ces samanas et brahmanes déclarent-ils de sept manières leur croyance en l'annihilation, la destruction et la future non-existence des êtres qui sont actuellement en vie?
[Opinion erronée n°51:]
Dans ce monde, bhiksus, un samana ou brahmane affirme et maintient l'opinion suivante:
'Amis, le moi (atman) est pourvu d'un corps, il est composé des quatre éléments primaires*, il naît d'un père et d'une mère, il est annihilé et détruit lors de la dissolution du corps physique, et il n'existe pas après la mort. De cette manière, le moi (atman) est entièrement exterminé.'
Ainsi certains déclarent-ils la croyance en l'annihilation, la destruction et la (future) non-existence des êtres qui sont actuellement en vie.
[Opinion erronée n°52:]
A celui-ci, quelqu'un d'autre dit:
'Ami, le moi dont tu parles existe. Je ne dis pas qu'il n'existe pas. Mais ce moi n'est pas complètement annihilé. Il y a un autre moi relié au monde sensuel des devas, pourvu de corporéité, nourri par de la nourriture solide. Tu ne connais pas ce moi-là. Tu ne peux pas non plus le voir. Mais moi, je le connais, et je le vois. Ami, avec la dissolution du corps physique, ce moi est annihilé et détruit. (note)
Il n'existe pas après la mort. De cette manière, le moi est entièrement exterminé.
Ainsi certains déclarent-ils la croyance en l'annihilation, la destruction et la (future) non-existence des êtres qui sont actuellement en vie.
[Opinion erronée n°53:]
A ce dernier, quelqu'un d'autre dit encore:
'Ami, le moi dont tu parles existe. Je ne dis pas qu'il n'existe pas. Mais ce moi n'est pas complètement annihilé. Il y a un autre moi relié au monde des Brahmas, pourvu de corporéité, conçu par l'esprit absorbé en dhyana, doté de tous ses organes physiques, et non déficient dans aucune des facultés des sens. Tu ne connais pas ce moi-là. Tu ne peux pas non plus le voir. Mais moi, je le connais, et je le vois. Ami, avec la dissolution du corps physique, ce moi est annihilé et détruit. Il n'existe pas après la mort. De cette manière, le moi est entièrement exterminé.
Ainsi certains déclarent-ils la croyance en l'annihilation, la destruction et la (future) non-existence des êtres qui sont actuellement en vie.
[Opinion erronée n°54:]
A ce dernier, quelqu'un d'autre dit encore:
'Ami, le moi dont tu parles existe. Je ne dis pas qu'il n'existe pas. Mais ce moi n'est pas complètement annihilé. Il y a un autre moi pour celui qui, étant allé compètement au-delà des sensations physiques, par la disparition de toute tendance à la résistance, par la non-attraction envers la perception de la diversité, voyant que l'espace est infini, a atteint le monde immatériel de l'infinité de l'espace. Tu ne connais pas ce moi-là. Tu ne peux pas non plus le voir. Mais moi, je le connais, et je le vois. Ami, avec la dissolution du corps physique, ce moi est annihilé et détruit. Il n'existe pas après la mort. De cette manière, le moi est entièrement exterminé.
Ainsi certains déclarent-ils la croyance en l'annihilation, la destruction et la (future) non-existence des êtres qui sont actuellement en vie.
[Opinion erronée n°55:]
A ce dernier, quelqu'un d'autre dit encore:
'Ami, le moi dont tu parles existe. Je ne dis pas qu'il n'existe pas. Mais ce moi n'est pas complètement annihilé. Il y a un autre moi pour celui qui, étant allé compètement au-delà de la sphère d'infinité de l'espace, voyant que la consience est infinie, a atteint le monde immatériel de l'infinité de la conscience. Tu ne connais pas ce moi-là. Tu ne peux pas non plus le voir. Mais moi, je le connais, et je le vois. Ami, avec la dissolution du corps physique, ce moi est annihilé et détruit. Il n'existe pas après la mort. De cette manière, le moi est entièrement exterminé.
Ainsi certains déclarent-ils la croyance en l'annihilation, la destruction et la (future) non-existence des êtres qui sont actuellement en vie.
[Opinion erronée n°56:]
A ce dernier, quelqu'un d'autre dit encore:
'Ami, le moi dont tu parles existe. Je ne dis pas qu'il n'existe pas. Mais ce moi n'est pas complètement annihilé. Il y a un autre moi pour celui qui, étant allé compètement au-delà de la sphère d'infinité de la conscience, voyant qu'il n'y a rien, a atteint le monde immatériel du rien. Tu ne connais pas ce moi-là. Tu ne peux pas non plus le voir. Mais moi, je le connais, et je le vois. Ami, avec la dissolution du corps physique, ce moi est annihilé et détruit. Il n'existe pas après la mort. De cette manière, le moi est entièrement exterminé.
Ainsi certains déclarent-ils la croyance en l'annihilation, la destruction et la (future) non-existence des êtres qui sont actuellement en vie.
[Opinion erronée n°57:]
A ce dernier, quelqu'un d'autre dit encore:
'Ami, le moi dont tu parles existe. Je ne dis pas qu'il n'existe pas. Mais ce moi n'est pas complètement annihilé. Il y a un autre moi pour celui qui, étant allé compètement au-delà de la sphère du rien, voyant que 'ceci est tranquille, ceci est sublime', a atteint le monde immatériel de ni sanjana* ni non-sanjana*. Tu ne connais pas ce moi-là. Tu ne peux pas non plus le voir. Mais moi je le connais, et je le vois. Ami, avec la dissolution du corps physique, ce moi est annihilé et détruit. Il n'existe pas après la mort. De cette manière, le moi est entièrement exterminé.
Ainsi certains déclarent-ils la croyance en l'annihilation, la destruction et la (future) non-existence des êtres qui sont actuellement en vie.
bhiksus, voici les sept manières par lesquelles les samanas et brahmanes qui croient en l'annihilation déclarent leur croyance en l'annihilation, la destruction et la (future) non-existence des êtres qui sont actuellement en vie. Tous les samanas et brahmanes qui croient en l'annihilation et démontrent leur croyance en l'annihilation, la destruction et la (future) non-existence des êtres qui sont actuellement en vie, le font de ces sept manières, ou de l'une quelconque de ces sept, mais pas d'une autre manière.
Bhiksus! le Tathagata connaît la destination, l'existence suivante vers laquelle celui qui maintiennent ces huit opinions renaîtrait, si ces opinions étaient ainsi maintenues, ainsi soutenues. Le Tathagata connaît ces huit opinions. Il connaît aussi le Dharma qui les surpasse. Connaissant ce Dharma, il ne le voit pas d'une manière erronée. Puisqu'il ne le voit pas de manière erronée, il réalise par lui-même l'extinction des infections*. Bhiksus, puisque le Tathagata connaît correctement l'apparition de la sensation* et sa cause, la cessation de la sensation et sa cause, la conceptualisation*, la production mentale* et la liberté de l'attachement envers elle, il devient libéré, sans aucun attachement. Ainsi, bhiksus, ce sont là les dharmas qui sont profonds, difficiles à voir, difficiles à comprendre, tranquilles, nobles, au-delà de la logique, subtils et intelligibles seulement aux sages, aux êtres nobles. Le Tathagata a exposé ces dharmas après qu'ils les ai réalisés par lui-même. Celui qui souhaite faire correctement l'éloge du Tathagata devrait le faire en termes de ces dharmas.
E. DitthaDharmanirvana Vado:
Cinq types de croyances en un nirvana atteignable dans cette vie
Il y a, bhiksus, des samanas* et brahmanes qui soutiennent l'opinion selon laquelle nirvana est réalisable dans cette même vie par les êtres actuellement en vie. Ils déclarent de cinq manières la nature d'un suprême et immédiat nirvana pour les êtres actullement en vie. De quelle autorité et sur quelle base ces samanas et brahmanes qui soutiennent l'opinion selon laquelle nirvana est réalisable dans cette même vie par les êtres actuellement en vie, déclarent-ils de cinq manières la nature d'un suprême et immédiat nirvana pour les êtres actullement en vie?
[Opinion erronée n°58:]
Dans ce monde, bhiksus, un certain samana* ou brahmane affirme et maintient l'opinion suivante:
Amis, le moi (atman) jouit pleinement et sans réserve des cinq sortes de plaisirs sensuels*. Ainsi, amis, le moi atteint-il le suprême et immédiat nirvana.
Ainsi certains déclarent-ils la croyance en un suprême et immédiat nirvana pour les êtres actuellement en vie.
[Opinion erronée n°59:]
A celui-ci, quelqu'un d'autre dit:
'Ami, l'atman dont tu parles existe. Je ne dis pas qu'il n'existe pas. Mais ce n'est pas de cette manière qu'atman atteint le suprême et immédiat nirvana. Pourquoi? Parce que les plaisirs sensuels sont impermanents, source de douleur et sujets au changement. A cause de leur nature changeante et instable, le chagrin, les lamentations, la douleur, la détresse et le désespoir apparaissent. Ami, en étant détaché des plaisirs sensuels et des mauvaises voies, l'atman atteint et demeure dans le premier dhyana, qui est accompagné de facteurs d'éveil de vitakka*, vicara*, piti* et sukha* né du détachement des cinq entraves*. C'est seulement de cette manière, ami, que l'atman parvient au suprême et imédiat nirvana.
Ainsi certains déclarent-ils la croyance en un suprême et immédiat nirvana pour les êtres actuellement en vie.
[Opinion erronée n°60:]
A ce dernier, quelqu'un d'autre dit:
'Ami, l'atman dont tu parles existe. Je ne dis pas qu'il n'existe pas. Mais ce n'est pas de cette manière qu'atman atteint le suprême et immédiat nirvana. Pourquoi? Parce que le premier dhyana est considéré comme grossier, puisque vitakka* et vicara*, y sont toujours présents. En effet, ami, cet atman, ayant calmé vitakka* et vicara* atteint et demeure dans le second dhyana, qui est accompagné de tranquillité interne, d'amélioration de l'unification de la concentration, dépourvu de vitakka et vicara, pourvu de piti* et de sukha* né du premier dhyana. C'est seulement de cette manière, ami, que l'atman parvient au suprême et imédiat nirvana.
Ainsi certains déclarent-ils la croyance en un suprême et immédiat nirvana pour les êtres actuellement en vie.
[Opinion erronée n°61:]
A ce dernier, quelqu'un d'autre dit:
'Ami, l'atman dont tu parles existe. Je ne dis pas qu'il n'existe pas. Mais ce n'est pas de cette manière qu'atman atteint le suprême et immédiat nirvana. Pourquoi? Parce que le second dhyana est considéré comme grossier, puisque piti, l'allégresse, y est toujours présente. En effet, ami, cet atman, s'étant détaché de piti, demeure avec attention et claire compréhension, et fait l'expérience d'un bien-être physique. Il atteint et demeure dans le troisième dhyana, dont les êtres nobles disent: 'Celui qui est attentif et équanime fait l'expérience de ce bien-être'. C'est seulement de cette manière, ami, que l'atman parvient au suprême et imédiat nirvana.
Ainsi certains déclarent-ils la croyance en un suprême et immédiat nirvana pour les êtres actuellement en vie.
[Opinion erronée n°62:]
A ce dernier, quelqu'un d'autre dit:
'Ami, l'atman dont tu parles existe. Je ne dis pas qu'il n'existe pas. Mais ce n'est pas de cette manière qu'atman atteint le suprême et immédiat nirvana. Pourquoi? Parce que le troisième dhyana est considéré comme grossier, puisque sukha y est toujours présent. En effet, ami, cet atman, en passant au-delà du plaisir et de la douleur, après avoir abandonné l'allégresse et la dépression, atteint et demeure dans le quatrième dhyana, sans douleur ni plaisir, un état d'équanimité et de pureté absolue de l'attention. C'est seulement de cette manière, ami, que l'atman parvient au suprême et imédiat nirvana.
Ainsi certains déclarent-ils la croyance en un suprême et immédiat nirvana pour les êtres actuellement en vie.
Bhiksus, voici les cinq manières par lesquelles les samanas et brahmanes qui croient en un suprême et immédiat nirvana déclarent leur croyance en un suprême et immédiat nirvana pour les êtres actuellement en vie. Tous les samanas et brahmanes qui croient en un suprême et immédiat nirvana et démontrent leur croyance en un suprême et immédiat nirvana pour les êtres actullement en vie, le font de ces cinq manières, ou de l'une quelconque de ces cinq, mais pas d'une autre manière.
Bhiksus! le Tathagata connaît la destination, l'existence suivante vers laquelle celui qui maintiennent ces huit opinions renaîtrait, si ces opinions étaient ainsi maintenues, ainsi soutenues. Le Tathagata connaît ces huit opinions. Il connaît aussi le Dharma qui les surpasse. Connaissant ce Dharma, il ne le voit pas d'une manière erronée. Puisqu'il ne le voit pas de manière erronée, il réalise par lui-même l'extinction des infections*. Bhiksus, puisque le Tathagata connaît correctement l'apparition de la sensation* et sa cause, la cessation de la sensation et sa cause, la conceptualisation*, la production mentale* et la liberté de l'attachement envers elle, il devient libéré, sans aucun attachement. Ainsi, bhiksus, ce sont là les dharmas qui sont profonds, difficiles à voir, difficiles à comprendre, tranquilles, nobles, au-delà de la logique, subtils et intelligibles seulement aux sages, aux êtres nobles. Le Tathagata a exposé ces dharmas après qu'ils les ait réalisés par lui-même. Celui qui souhaite faire correctement l'éloge du Tathagata devrait le faire en termes de ces dharmas.
Bhiksus, les samanas et brahmanes qui spéculent sur le futur et adhèrent à des croyances le concernant, affirment leurs opinions erronées nombreuses et variées concernant le futur de ces quarante quatre manières différentes. Tous les samanas et brahmanes qui exposent leur opinions erronées nombreuses et variées concernant le futur, le font de ces quarante quatre manière, ou l'une quelconque de ces quarante quatre manières, mais pas d'une autre manière.
Bhiksus! le Tathagata connaît la destination ... Celui qui souhaite faire correctement l'éloge du Tathagata devrait le faire en termes de ces dharmas.
Bhiksus, les samanas et brahmanes qui spéculent sur le passé, le futur ou à la fois le passé et le futur et adhèrent à des croyances les concernant, affirment leurs opinions erronées nombreuses et variées de ces soixante deux manières différentes. Tous les samanas et brahmanes qui spéculent sur le passé, le futur ou à la fois le passé et le futur, adhèrent à des croyances les concernant et affirment leurs opinions erronées nombreuses et variées, le font de ces soixante deux manières, ou l'une quelconque de ces soixante deux manières, mais pas d'une autre manière. Bhiksus! le Tathagata connaît la destination ... Celui qui souhaite faire correctement l'éloge du Tathagata devrait le faire en termes de ces dharmas.
A. Paritassitavipphandita Vado:
Agitation due aux opinions erronées et à l'appétence
Bhiksus, lorsque les samanas* et brahmanes qui maintiennent l'opinion concernant l'éternalité du monde proclament de quatre manières l'éternalité d'atman (le moi) et loka (le monde), il s'agit seulement du sentiment de ceux qui ne savent pas et qui ne voient pas (la réalité), l'agitation et la préoccupation de ceux qui sont immergés dans l'appétence.
Bhiksus, lorsque les samanas et brahmanes qui maintiennent l'opinion concernant l'éternalité et la non-éternalité du monde proclament de quatre manières l'éternalité ou la non-éternalité d'atman (le moi) et loka (le monde), il s'agit seulement du sentiment de ceux qui ne savent pas et qui ne voient pas (la réalité), l'agitation et la préoccupation de ceux qui sont immergés dans l'appétence.
Bhiksus, lorsque les samanas et brahmanes qui maintiennent l'opinion concernant la finitude et l'infinitude du monde proclament de quatre manières la finitude ou l'infinitude d'atman (le moi) et loka (le monde), il s'agit seulement du sentiment de ceux qui ne savent pas et qui ne voient pas (la réalité), l'agitation et la préoccupation de ceux qui sont immergés dans l'appétence.
Bhiksus, lorsque les samanas et brahmanes qui sont évasifs, éludent les questions qui leur sont posées et restent ambigus de quatre manières, il s'agit seulement du sentiment de ceux qui ne savent pas et qui ne voient pas (la réalité), l'agitation et la préoccupation de ceux qui sont immergés dans l'appétence.
Bhiksus, lorsque les samanas et brahmanes qui maintiennent l'opinion de non-causalité déclarent de deux manières qu'atman et loka apparaissent sans cause, il s'agit seulement du sentiment de ceux qui ne savent pas et qui ne voient pas (la réalité), l'agitation et la préoccupation de ceux qui sont immergés dans l'appétence.
Bhiksus, lorsque les samanas et brahmanes qui spéculent à propos du passé et adhèrent à des opinions le concernant déclarent de dix-huit manières leurs opinions erronées nombreuses et variées, il s'agit seulement du sentiment de ceux qui ne savent pas et qui ne voient pas (la réalité), l'agitation et la préoccupation de ceux qui sont immergés dans l'appétence.
Bhiksus, lorsque les samanas et brahmanes qui croient en l'existence de sanjana* après la mort déclarent de seize manières qu'atman existe après la mort et est pourvu de sanjana*, il s'agit seulement du sentiment de ceux qui ne savent pas et qui ne voient pas (la réalité), l'agitation et la préoccupation de ceux qui sont immergés dans l'appétence.
Bhiksus, lorsque les samanas et brahmanes qui croient en la non-existence de sanjana* après la mort déclarent de huit manières qu'atman existe après la mort et est dépourvu de sanjana*, il s'agit seulement du sentiment de ceux qui ne savent pas et qui ne voient pas (la réalité), l'agitation et la préoccupation de ceux qui sont immergés dans l'appétence.
Bhiksus, lorsque les samanas et brahmanes qui croient en un état de ni sanjana* ni non-sanjana* après la mort déclarent de huit manières qu'atman existe après la mort et est ni pourvu ni dépourvu de sanjana*, il s'agit seulement du sentiment de ceux qui ne savent pas et qui ne voient pas (la réalité), l'agitation et la préoccupation de ceux qui sont immergés dans l'appétence.
Bhiksus, lorsque les samanas et brahmanes qui croient en l'annihilation déclarent de huit manières leur croyance en l'annihilation, la destruction et la (future) non-existence des êtres actuellement en vie, il s'agit seulement du sentiment de ceux qui ne savent pas et qui ne voient pas (la réalité), l'agitation et la préoccupation de ceux qui sont immergés dans l'appétence.
Bhiksus, lorsque les samanas et brahmanes qui croient en un nirvana immédiat déclarent de huit manières leur croyance en un suprême (mondain) et immédiat nirvana pour les êtres actuellement en vie, il s'agit seulement du sentiment de ceux qui ne savent pas et qui ne voient pas (la réalité), l'agitation et la préoccupation de ceux qui sont immergés dans l'appétence.
Bhiksus, lorsque les samanas et brahmanes qui spéculent à propos du futur et adhèrent à des opinions le concernant déclarent de quarante quatre manières leurs opinions erronées nombreuses et variées concernant le futur, il s'agit seulement du sentiment de ceux qui ne savent pas et qui ne voient pas (la réalité), l'agitation et la préoccupation de ceux qui sont immergés dans l'appétence.
Bhiksus, lorsque les samanas et brahmanes qui spéculent à propos du passé, du futur, ou à la fois du passé et du futur et adhèrent à des opinions les concernant déclarent de soixante deux manières leurs opinions erronées nomreuses et variées, il s'agit seulement du sentiment de ceux qui ne savent pas et qui ne voient pas (la réalité), l'agitation et la préoccupation de ceux qui sont immergés dans l'appétence.
B. Phassapaccaya Vado:
Le contact en tant que cause
Bhiksus, lorsque les samanas* et brahmanes qui maintiennent l'opinion concernant l'éternalité du monde proclament de quatre manières l'éternalité d'atman (le moi) et loka (le monde), cela est conditionné par le contact.
Bhiksus, lorsque les samanas et brahmanes qui maintiennent l'opinion concernant l'éternalité et la non-éternalité du monde proclament de quatre manières l'éternalité ou la non-éternalité d'atman (le moi) et loka (le monde), cela est conditionné par le contact.
Bhiksus, lorsque les samanas et brahmanes qui maintiennent l'opinion concernant la finitude et l'infinitude du monde proclament de quatre manières la finitude ou l'infinitude d'atman (le moi) et loka (le monde), cela est conditionné par le contact.
Bhiksus, lorsque les samanas et brahmanes qui sont évasifs, éludent les questions qui leur sont posées et restent ambigus de quatre manières, cela est conditionné par le contact.
Bhiksus, lorsque les samanas et brahmanes qui maintiennent l'opinion de non-causalité déclarent de deux manières qu'atman et loka apparaissent sans cause, cela est conditionné par le contact.
Bhiksus, lorsque les samanas et brahmanes qui spéculent à propos du passé et adhèrent à des opinions le concernant déclarent de dix-huit manières leurs opinions erronées nombreuses et variées, cela est conditionné par le contact.
Bhiksus, lorsque les samanas et brahmanes qui croient en l'existence de sanjana* après la mort déclarent de seize manières qu'atman existe après la mort et est pourvu de sanjana*, cela est conditionné par le contact.
Bhiksus, lorsque les samanas et brahmanes qui croient en la non-existence de sanjana* après la mort déclarent de huit manières qu'atman existe après la mort et est dépourvu de sanna, cela est conditionné par le contact.
Bhiksus, lorsque les samanas et brahmanes qui croient en un état de ni sanjana* ni non-sanjana* après la mort déclarent de huit manières qu'atman existe après la mort et est ni pourvu ni dépourvu de sanjana*, cela est conditionné par le contact.
Bhiksus, lorsque les samanas et brahmanes qui croient en l'annihilation déclarent de huit manières leur croyance en l'annihilation, la destruction et la (future) non-existence des êtres actuellement en vie, cela est conditionné par le contact.
Bhiksus, lorsque les samanas et brahmanes qui croient en un nirvana immédiat déclarent de huit manières leur croyance en un suprême (mondain) et immédiat nirvana pour les êtres actuellement en vie, cela est conditionné par le contact.
Bhiksus, lorsque les samanas et brahmanes qui spéculent à propos du futur et adhèrent à des opinions le concernant déclarent de quarante quatre manières leurs opinions erronées nombreuses et variées concernant le futur, cela est conditionné par le contact.
Bhiksus, lorsque les samanas et brahmanes qui spéculent à propos du passé, du futur, ou à la fois du passé et du futur et adhèrent à des opinions les concernant déclarent de soixante deux manières leurs opinions erronées nomreuses et variées, cela est conditionné par le contact.
C. Ditthigatikadhitthana Vatta Katha:
Le cycle des renaissances conditionné par les opinions erronées
En ce qui concerne tous les samanas* et brahmanes qui maintiennent les vues précitées, ils font l'expérience des sensations comme résultat de contacts répétés par l'intermédiaire des six organes sensoriels. En eux, la sensation entraîne l'appétence, l'appétence entraîne l'attachement, l'attachement entraîne le devenir, le devenir entraîne la naissance, la naissance entraîne le vieillissement, la mort, le chagrin, la lamentation, la douleur, la détresse et le désespoir.
D. Vivatta Kathadi:
Discours sur la cessation du cycle des renaissances
Bhiksus, lorsqu'un bhiksu connaît correctement l'origine des six bases sensorielles de contact, leur cessation, leur agrément, leur danger et le chemin pour s'en échapper, il réalise les dharmas (moralité, concentration, sagesse, libération) qui surpassent toutes ces opinions (erronées).
Bhiksus, tous les samanas et brahmanes qui spéculent à propos du passé, du futur, ou à la fois du passé et du futur et adhèrent à des opinions concernant le passé, le futur, ou à la fois le passé et le futur, sont tous pris dans le filet de ce discours, avec ses soixante-deux types d'opinions erronées, et même s'ils essaient d'en émerger, ils sont pris et restent dans ce filet, car toutes leurs opinions y sont consignées.
Lorsqu'un pêcheur ou son apprenti jette son filet aux mailles fines dans les eaux d'un petit lac, il pourrait penser:
'Puisque toutes les créatures du lac ont été prises dans le filer aux mailles fines, même si elles essaient d'en émerger, elles y sont prises et y restent.'
De la même manière, bhiksus, tous les samanas et brahmanes qui spéculent à propos du passé, du futur, ou à la fois du passé et du futur, adhèrent à des opinions les concernant, et affirment leur opinions erronées nombreuses et variées, ils le font des soixante deux manières qui tombent dans le filet de ce discours. Et puisque ce discours contient toutes ces opinions erronées, si une quelconque de ces opinions est formulée, elle tombe dans l'enceinte définie par ce discours.
Le corps physique du Tathagata est détaché des liens de l'appétence et de l'existence. Les hommes et les devas le verront aussi longtemps que son corps physique durera. Ils ne le verront plus lorsque son corps physique se dissoudra à la fin de sa vie.
Tout comme, bhiksus, lorsque la tige est coupée, toutes les mangues qui y sont attachées tombent avec elle, de cette même manière le corps physique tu Tathagata est détaché des liens de l'appétence et de l'existence.
Les hommes et les devas le verront aussi longtemps que son corps physique durera. Ils ne le verront plus lorsque son corps physique se dissoudra à la fin de sa vie.
Lorsque le Bhagavat eut délivré ce discours, Ayasma Ananda lui dit: Merveilleux, Bhante. Extraordinaire, Bhante. Quelle est le nom de cette exposition du Dharma, Bhante ?
Ananda, dit le Bhagavat, souviens-toi de cette exposition du Dharma comme portant le nom d'Atthajala, le filet de l'essence, ou Dharmajala, le filet du Dharma, ou Brahmajala, le filet de la sagesse parfaite, ou Ditthijala, le filet des opinions, ou Anuttaro Sangamavijaya, le filet de l'incomparable victoire dans la bataille.
Enchantés, les bhiksus se réjouirent des mots du Bhagavat. Lors de l'exposé de ce discours, le système des dix mille mondes fut ébranlé.
Traduit de l'anglais par le webmestre de http://www.tipitaka.fr/sutta/digha/dn01.html, d'après le travail disponible sur This is Myanmar.
http://www.thisismyanmar.com/nirvana/tipitaka/brahma1.htm
Des recoupements ont été opérés pour certaines parties avec le travail de Soeur Upalavanna.
http://www.mahindarama.com/e-tipitaka/Digha-Nikaya/dn-1.htm
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