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Extraits de gosho sur |
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Rida |
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Ceux qui
sont parvenus à l'état de pratyekabuddha sont incomparablement supérieurs aux auditeurs. Ce sont des personnes
dont la venue en ce monde rivalise en importance avec celle d'un bouddha.
Il y a bien longtemps, en pleine période de famine, vivait un
chasseur. Malgré la disette, il offrit un bol de millet à
un pratyekabuddha nommé Rida. Cela lui valut de renaître
riche et dans les mondes-états des hommes et du ciel pendant une durée de quatre-vingt-onze kalpa.
Il renaquit en ce monde sous la forme d'Aniruddha,
un disciple du Bouddha, doté de clairvoyance divine, aux capacités
de discernement sans égales. Si nous
nous interrogeons sur les grandes causes bénéfiques créées
par Aniruddha dans ses vies
antérieures, nous découvrons qu'il avait été,
longtemps auparavant, un chasseur se nourrissant des animaux sauvages
qu'il chassait dans les montagnes. Il assurait aussi sa subsistance
en cultivant du millet. Toutefois, en période de famine, il était
en train de manger l'ultime bol de millet qui lui restait lorsqu'un
sage, un pratyekabuddha nommé Rida, vint le trouver et lui demandai : "Je n'ai rien mangé depuis sept jours. Pourriez-vous me
donner votre repas ? "Le chasseur lui répondit : "Je l'ai déposé dans le récipient impur d'un
simple profane, et je l'ai déjà souillé en commençant
à manger." Mais le sage insista : "Donnez-le moi
quand même. Si je ne mange pas immédiatement quelque chose,
je ne survivrai pas." Bien que gêné du peu de valeur
de ce qu'il offrait, le chasseur lui fit don de sa nourriture. Lorsque
le sage lui rendit le bol, il n'y avait laissé qu'un seul grain
de millet. Mais ce grain se changea en sanglier. Le sanglier se changea
en or, et l'or se transforma en cadavre. Puis le cadavre se transforma
en un homme en or massif. Chaque fois que le chasseur coupait l'un des
doigts de l'homme d'or pour le vendre, un nouveau doigt d'or repoussait.
Si bien que pendant quatre-vingt-onze kalpa,
le chasseur renaquit immensément riche, jusqu'à ce qu'il
apparaisse sous sa forme présente, celle d'Aniruddha,
et devienne disciple du Bouddha. Ce n'était, certes, qu'une maigre
portion de millet, mais parce qu'elle avait sauvé la vie d'un
sage dans un pays où régnait la famine, il obtint un merveilleux
bienfait. Le ciel ne vous regarde en aucune manière comme un homme qui a trahi son seigneur. De plus, votre petit village a été soumis à des taxes très lourdes, et ses habitants ont été contraints à plusieurs reprises à des travaux forcés, jusqu'à ce que vous n'ayez même plus vous-même de cheval à monter, et que votre femme et vos enfants manquent de vêtements. Pourtant, malgré votre pauvreté, vous vous êtes préoccupé avec bienveillance du Pratiquant du Sutra du Lotus, pensant qu'il devait être assiégé par la neige au fin fond des montagnes, et qu'il devait manquer de nourriture. Si bien que vous m'avez envoyé un kan de pièces de monnaie. Votre offrande est comparable à celle de la femme pauvre qui donna à un mendiant le seul manteau que son mari et elle partageaient, ou à celle de Rida (note) qui donna le millet de sa jarre à un pratyekabuddha. |
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