Au mois d’avril du printemps de ses cinquante-sept ans, dans le temple Yuquan si* dans la province de Jing, il enseigna un livre en dix fascicules appelé Maka Shika (Grand arrêt et introspection) à son disciple, le Grand-maître Zhanlan.* Là, encore, au cours des quatre premiers fascicules, il ne parla pas de cette doctrine, enseignant uniquement les six identités (soku) et les quatre formes de concentration. Parvenu au cinquième fascicule, il établit les dix objets de méditation (jikkyo), les dix méthodes (jujo-kampo) et, enfin, ichinen sanzen. Il dit : « Cela est présent dans un cœur-esprit (jin) ».
La doctrine d’Ichinen Sanzen, 1258
Question : L'ouvrage de Zhiyi*,
intitulé Maka Shikan décrit le pratiquant marchant autour d’une statue du Bouddha Amida comme objet de vénération lorsqu’il pratique
la deuxième des quatre méditations (shishu-sanmai, chaturdhyana).
La traduction d'Amoghavajra* du Manuel Rituel au moyen de la Sagesse et du Discernement du Sutra
du Lotus déclare : "Le Bouddha Shakyamuni et le
Bouddha Taho sont les objets de vénération."
Pourquoi rejetez vous leurs opinions et maintenez vous que le Titre du Sutra du Lotus est l’objet de vénération ?
Réponse : Cela n’est absolument pas fondé sur ma réflexion
personnelle. C’est fondé sur les enseignements du Sutra
du Lotus, mentionnés plus haut, et sur l’interprétation
de Zhiyi*.
Quant au point douteux selon lequel le bouddha Amida est l’objet de vénération lorsqu'on on pratique les quatre niveaux de méditation d’après le Maka Shikan, c’est parce que le
bouddha Amida est regardé
comme l’objet de vénération seulement quand on pratique
la joza-sanmai", "la méditation
active continuelle pendant une période de 90 jours", pendant
laquelle le pratiquant marche autour de la statue du bouddha Amida en invocant son nom (nembutsu)
et en se le remémorant (jogyo-sanmai),
et "la méditation sur la réalité" (higyo-hiza-sanmai)
dans une posture non spécifiée pour une période de
temps non spécifiée. Ce sont trois des quatre niveaux de méditation concentrée (samadhi) de l’école Tendai.
Cette idée de l’objet de culte est basée sur le Sutra
Monjumon, le Sutra Hanjusanmai et le Sutra
Kannon. Ces types de sutras existaient avant que le Sutra
du Lotus fût prêché, et c’étaient
des enseignements servant de moyens salvifiques (hoben)
pour conduire les êtres vivants à la vérité.
"En quarante ans et plus, la vérité n’a pas encore
été révélée", est-il écrit
dans le Sutra Muryogi.
En un mot, le Bouddha Shakyamuni n’a pas révélé
sa véritable intention pendant plus de quarante ans.
En outre,
il y a deux sortes de méditations dans hangyo-hanza-sanmai, la
dernière des quatre méditations.
L’une est hodo-sanmai (méditation de la période
de déploiement), qui considère les sept
bouddhas et les huit bodhisattvas comme l’objet de culte. La
seconde est hokke-sanmai, qui
considère le Bouddha Shakyamuni et le Bouddha Taho du Sutra du Lotus comme les objets de culte. Cependant, si l’on
juge d’après ce que le Hokke Sanmai Sengi énonce,
la vérité est que le Sutra du Lotus devrait être
l’objet de culte. Bien que l’ouvrage d'Amoghavajra*,
le Manuel de Rituel au moyen de la Sagesse et du Discernement du Sutra
du Lotus soit basé sur le chapitre Hoto* (XI),
L’apparition de la Tour aux trésors) du Sutra du Lotus,
cet ouvrage déclare que le Bouddha Shakyamuni et le Bouddha Taho
sont les objets de culte, mais cela est contraire à l’intention
véritable du Sutra du Lotus. Comme il est mentionné
ci-dessus, le Titre est l’Objet
Sacré qui est vénéré par les bouddhas
des dix directions, aussi bien que par le Bouddha Shakyamuni et le
Bouddha Taho. Le véritable objet de culte pour les fidèles
du Sutra du Lotus est ainsi le Titre du Sutra du Lotus.
Questions
- réponses concernant l’objet de vénération (Minobu,
septembre 1278 à
Joken-bo)
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