Par bienveillance, Shubhakarasimha*
décida de propager la connaissance de cet enseignement dans des
contrées lointaines et se rendit en Chine où il exposa cet
enseignement secret à l'empereur Xuan-Zong.
En période de grande sécheresse, il fit des prières
pour faire tomber la pluie et au bout de trois jours la pluie tomba du
ciel. Ce savant maître pouvait reconnaître sans la moindre
hésitation les graines (note)
représentant plus de mille deux cents Honorés,
leurs nobles caractéristiques et leurs samaya.
De nos jours, tous les adeptes de l'école Shingon
rattachés au To-ji et à
tous les temples Shingon du Japon
sans aucune exception se considèrent comme les disciples du Savant-maître Shubhakarasimha*.
[...] Ils [les enseignements shingon] ajoutent qu'il suffit de poser les
yeux sur un mandala ésotérique
pour que toutes les fautes et entraves karmiques accumulées pendant
d'innombrables koti de kalpa
s'effacent immédiatement. Cela aurait dû être d'autant
plus vrai dans le cas de ce savant maître, qui avait mémorisé
tous les mudra
et les mantra
dharani*
des plus de mille deux cents Honorés, qui avait
compris aussi clairement que si elle avait été reflétée
dans un miroir la pratique de la contemplation qui permet d'atteindre
la bodhéité sans changer d'apparence, et qui, pendant la
cérémonie d'onction
dans le Monde du Diamant* et dans
le monde de la Matrice, s'était métamorphosé en roi
illuminé Vairocana ou
en bouddha Vairocana*
lui-même ! Pourquoi une personne de ce genre devait-elle se présenter
devant Emma, le roi des enfers, et
subir une punition ?
[...] Bien que le bouddha Vairocana*
soit une émanation du Bouddha Shakyamuni, Shubhakarasimha*
s'est forgé la croyance erronée que le bouddha Vairocana*
est supérieur au Bouddha Shakyamuni. Le crime que représentent
ces formes d'opposition au Dharma est si grave qu'une personne qui s'en
est rendue coupable ne pourra jamais éviter de sombrer dans les
mauvaises voies, même si elle accomplissait les pratiques des plus
de mille deux cents Honorés pendant d'innombrables
kalpas.
Le
savant maître Chan-wou-wei (Kamakura,
1270 à Joken-bo et Gijo-bo)
Un mudra est un geste fait avec la main. Mais si la main appartient à une
personne incapable de devenir bouddha, comment des mudra faits avec la main pourraient-ils la conduire à la bodhéité ? Un mantra dharani* est un mouvement articulé par la bouche. Mais si la bouche appartient
à une personne incapable de devenir bouddha, comment les mantra
dharani* prononcés par la bouche pourraient-ils la conduire à la
bodhéité ? Si elle ne rencontre pas le Sutra du
Lotus, une personne des deux véhicules
peut bien pratiquer les mudra
et les mantra dharani*
de plus de mille deux cents Honorés pendant d'innombrables
kalpas, elle n'atteindra jamais la
bodhéité, par le corps, la bouche ou l'esprit.
[...] Si nous comparions l'Éveil
primordial du Bouddha dans le passé illimité à un
vaste océan, nous pourrions dire que les plus de mille deux cents
Honorés de l'école du Shingon sont les poissons et les oiseaux qui l'habitent. Sans la révélation
que le Bouddha atteignit l'Éveil à une époque infiniment
plus lointaine, les plus de mille deux cents Honorés seraient comme autant de brins d'herbe flottant sans racine, ou comme
la rosée nocturne s'évaporant au lever du soleil.
Lettre
à Shomitsu-bo (Minobu,
1277 à Shomitsu-bo)
Il
est encore plus difficile de rencontrer le Sutra du Lotus que
de rencontrer un bouddha. Et même si l'on rencontrait le Sutra
du Lotus, il est encore plus rare pour un simple mortel, à
l'époque des Derniers jours du
Dharma, de rencontrer le véritable Pratiquant du Sutra.
Car le Pratiquant du Sutra du Lotus, qui l'enseigne à
l'époque des Derniers jours du Dharma, dépasse encore les
bouddhas et bodhisattva apparaissant dans les sutras des périodes
Kegon, Agon, Hodo et Hannya,
et les plus de mille deux cents Honorés du Sutra
Vairocana* - qui n'ont pas enseigné le Sutra du Lotus.
Grandes lignes du
chapitre Zokurui et d'autres (Minobu,
juin 1278, à Dame Nichinyo)
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