École des
enseignements de la Terre pure au Japon, fondée par Honen.
"Jodo" signifie "Terre pure".
Cette école enseigne la croyance que le culte du bouddha Amida
permet de renaître dans la Terre pure. Elle s'appuie sur trois
écrits : les sutras Muryoju,
Kammuryoju et
Amida, ainsi que le Jodo
Ron (ou Ojo Ron) de Vasubandhu.
Elle divise les enseignements du bouddha Shakyamuni en deux catégories :
celle des enseignements de la Terre pure (les trois sutras ci-dessus)
et les enseignements de la Voie sacrée
(tous les autres sutras). La première est définie comme
voie de la "pratique facile", où l'on obtient le salut
par la grâce d'Amida, la seconde
comme "la voie difficile à pratiquer", où l'on
obtient l'Éveil par ses propres forces. La voie de la pratique facile
est, selon cette école, celle qui convient aux êtres des
Derniers jours du Dharma.
En Chine, sous la dynastie des Jin
orientaux, le Bai-lian-she (Société
du Lotus blanc), groupe religieux dévoué au culte d'Amida,
fut fondé par Huiyuan (Eon, 334-416).
A l'époque des dynasties du Nord
et du Sud, Tanluan (476-542) reçut
le Sutra Kammuryoju de Bodhiruchi puis propagea la croyance dans le bouddha Amida en affirmant que la grâce d'Amida permet aux êtres de renaître dans la Terre pure. Sous la
dynastie des Tang, l'enseignement de Tanluan fut systématisé
par Daochuo et Shandao.
L’amidisme est
arrivé au Japon dès le début de l’expansion
du bouddhisme dans ce pays. Toutefois dans un premier temps, il n’était
représenté de façon exclusive par aucune école.
Vers le Xe siècle, la récitation du nembutsu se faisait dans l’école Tendai comme une méthode de méditation. Un moine de cette école, Genshin trace les grandes lignes de la doctrine :
confiance dans le vœu d’Amida plutôt
que dans les capacités du croyant.
La croyance en Amida devint celle d'une
école indépendante à partir de Honen ; inspiré par les ouvrages de Shandao
(Zendo) et par Genshin.
Honen commença à prêcher
la doctrine de la Terre pure en 1175. En 1198, il écrivit le
Senchaku Shu dans lequel il affirme que la renaissance dans
la Terre pure ne peut s'obtenir que par la seule récitation du
nom d'Amida. Honen
insista sur le fait que les êtres des Derniers jours du Dharma devaient rejeter les doctrines de la Voie
sacrée et ne suivre que les sutras de la Terre pure. Sa doctrine
se répandit rapidement à travers le Japon mais elle fut
interdite en 1207, à la demande des temples Enryaku-ji et Kofuku-ji, et Honen
fut exilé à Tosa.
Un de ses disciples, Shinran (1173 – 1262),
actif dans le nord du Japon, rejeta les règles monastiques pour s’abandonner
uniquement à l’action salvifique d’Amida.
Il était convaincu que ce ne sont pas les actes qui
peuvent permettre de gagner le paradis d’Amida et
qu'ainsi les hommes mauvais, pour peu qu’ils aient foi, quels que soient
leurs méfaits verront leur salut assuré. Son mouvement fut appelé Véritable école
de la Terre pure (Jodo Shinshu)
ou même école unidirectionnelle (Ikko shu)
par ses adversaires qui entendaient en railler ainsi la simplicité philosophique.