Histoire des Écoles du Lotus


8. Les réformateurs modernes

Ryuei Michael McCormick

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Udana-in Nichiki (1800-1859) était un grand disciple et réformateur du bouddhisme Nichiren. Il participa efficacement à la mise en place d'un système éducatif moderne dans la Nichiren Shu. Il a, entre autres, affirmé qu'étant donnée l'époque, la méthode shoju était préférable à shakubuku. Selon lui, le Rissho Ankoku Ron n'était plus applicable et donc il fallait trouver une autre méthode de propagation pour une époque où les débats religieux n'étaient plus un moyen convainquant et efficace pour convertir les autres.

Nagamatsu Seifu Nissen (1817-1890) était à l'origine un prêtre de la Honmon Hokke Shu, mais il quitta cette école par dégoût pour la corruption du clergé. En 1857, il fonda à Kyoto le Busturyu-Ko qui devint par la suite la Honmon Butsuryu Shu.

En 1868, le shogunat Tokugawa tomba et l'empereur Meiji fut restauré dans tous ses pouvoirs. Malheureusement la chute des Tokugawa provoqua un mouvement d'hostilité envers les temples bouddhistes que les shoguns avaient transformés en arme bureaucratique. Le nouveau gouvernement était déterminé à abolir l'idéologie des structures shogunales et instaurer la sienne propre. Cela revenait à la suppression du bouddhisme et du néo-confucianisme et à la promotion en 1870 du shintoïsme en tant que religion d'Etat. Le gouvernement détruisit les temples bouddhistes, porté par un violent élan anti-bouddhiste qui culmina en 1871. Il demanda même que la représentation de Hachiman et Tensho soit supprimée des mandalas nichireniens, afin de marquer la séparation du bouddhisme et du shinto. Les lois sur le mariage et la consommation de viande, édictées pour les moines et les nonnes furent abrogées dans un souci de sécularisation du clergé. Et même la pratique nichirenienne des processions avec tambour fut interdite.

Par ses mesures de contrôle du bouddhisme afin de consolider son pouvoir le gouvernement Meiji fut à l'origine l'instrument de la formation de nombreuses branches du bouddhisme japonais moderne.

En 1876 les lignées Itchi Ha formèrent la Nichiren Shu. La lignée Shoretsu Ha se scinda en Myoman-ji Ha, Komon Ha, Happon Ha, Honjo-ji, Ha, Honryu-ji Ha et Fuju Fuse-Ha.

En 1898 le Myoman-ji Ha devint la Kempon Hokke Shu ; - le Happon Ha devint la Honmon Hokke Shu ;
- le Honryuji Ha devint la Honmyo Hokke Shu ; - le Honjo-ji devint la Hokke Shu Jin-Monryu.

En 1899, le Komon Ha est devenu la Honmon Shu.

En 1900, le Taiseki-ji est devenu indépendant de la Honmon Shu et s'est appelé Nichiren Shu Fuji Ha et, en 1912, a encore changé de nom pour celui de la Nichiren Shoshu.

En 1941, la Nichiren Shu, la Kempon Hokke Shu et la Honmon Shu ont été réunies, mais cela n'a duré que jusqu'à l'après-guerre.

Arai Nissatsu (1830-1888) était un disciple de Udana-in Nichiki, le premier administrateur général de la Nichiren Shu. Appliquant la méthode shoju, Nissatsu devint membre du Shosho Dotoku Kaimei (Union de Coopération Inter-religieuse) qui s'est constitué pour résister à la tentative de suppression du bouddhisme par l'Etat shinto. Plus tard, il contribua à la formation de la Société d'Harmonie et de Respect pour promouvoir la compréhension entre les différentes écoles et participa à la création de projets d'après-guerre entraide sociale inter-religieuse. Nissatsu aurait également enseigné une version remodelée des quatre maximes attribuées à Nichiren en disant : "Puisque nous contemplons le Bouddha sans discontinuer, les démons sont apaisés  ; parce que nos paroles sont vraies, les traîtres qui voudraient détruire la nation sont soumis."

SUITE : Le bouddhisme de Nichiren au XXe siècle

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