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Le Bouddha historique était une personne bien réelle

 par

le Révérend Ryuei McCormick


Arthur C. Clarke a dit : « Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie. » J'aimerais proposer ceci : « Toute spiritualité mature est indiscernable du divin». Je dis cela en gardant à l'esprit l'image pratiquement surhumaine, voire divine, que beaucoup d'entre nous ont du Bouddha historique Shakyamuni dont nous commémorons aujourd'hui la mort ou, pour parler plus techniquement, le parinirvana. J'aimerais examiner cela d'un peu plus près.

Pour commencer, selon les récits du canon pali, le Bouddha historique Shakyamuni était apparemment une figure très impressionnante comme l'illustre le récit suivant :

 Un jour, le Bienheureux marchait sur la route entre Ukkattha et Setavya. Et il se trouve que le brahmane Dona marchait également sur cette route. Dona le brahmane vit sur les empreintes du Bienheureux les traces de roues à mille rayons, avec jante et moyeu, parfaites à tous égards. En voyant ces marques, il se dit : « C'est vraiment merveilleux, c'est étonnant ! Ce ne sont certainement pas les empreintes d'un être humain ».

 

Entre-temps, le Bienheureux avait quitté la route et s'était assis sous un arbre non loin de là, jambes croisées, le corps droit, méditant en pleine conscience. Dona le brahmane, suivant les traces du Bienheureux, le vit assis sous l’arbre, d'apparence agréable, inspirant confiance, avec des traits calmes et un esprit serein, dans une quiétude parfaite, possédant contrôle et maîtrise comme un éléphant bien dressé.

 

En voyant le Bienheureux, Dona s’approcha de lui et dit :

 - Seriez-vous un dieu, seigneur ?

- Je ne suis pas un dieu, brahmane.

 

- Seriez-vous un musicien céleste* , seigneur ?

- Je ne suis pas un musicien céleste, brahmane.

 

- Seriez-vous un esprit de la nature* , seigneur ?

- Je ne suis pas un esprit de la nature, brahmane.

 

- Seriez-vous un  être humain, seigneur ?

- Je ne suis pas un être humain, brahmane.

 

- Quand je vous ai demandé si le seigneur était un dieu, un musicien céleste, un esprit de la nature ou un être humain, vous avez répondu : « Non, je ne le suis pas. » Qu’êtes- vous donc, seigneur ? 

 

- Brahmane, les flux qui me permettraient de devenir un dieu, un musicien céleste, un esprit de la nature ou un être humain, ces flux, je les ai abandonnés, les ai coupés à la racine, rendus stériles comme des souches de palmier, soustraits afin qu'ils ne soient plus susceptibles de se reproduire à l'avenir.

De même que, brahmane, le lotus bleu, rouge ou blanc, bien que né et ayant grandi dans l'eau s’élève et se tienne debout non souillé par l'eau, de même, brahmane, bien que né et ayant grandi dans le monde, j’ai vaincu le monde et demeure non souillé par le monde. Considère-moi, ô brahmane, comme un Bouddha, un être éveillé ». (Anguttara Nikaya -  AN 4.36 PTS: A ii 37 Dona Sutta (adapté)

De toute évidence, beaucoup de contemporains du Bouddha ne croyaient pas qu'il pouvait être un simple être humain. Pourtant, curieusement dans cette histoire, le Bouddha nie à la fois l’humain et le divin. Il affirme que, contrairement aux dieux ou aux humains, il est un "bouddha", un terme signifiant qu'il est éveillé - spirituellement éveillé d'une manière qui fait de lui, comme on l’appela plus tard, un maître et des dieux et des hommes. 

Mais cela signifie-t-il que le Bouddha était omniscient, qu'il n'avait pas de sentiments humains, qu'il ne faisait jamais d'erreurs ? Il est certain que les gens avaient cette impression. Pourtant, le canon pali, le plus proche que nous ayons de la vie et des enseignements du Bouddha historique, enregistre quelques incidents intrigants qui me donnent l'impression qu'il était capable de faire ou de dire des choses qui avaient des effets qu'il n'avait pas prévus ou anticipés, de même qu'il était capable d’essuyer des échecs, malgré les affirmations ultérieures qui ont fait que le Bouddha semblait une figure divine très éloignée de celle d’un être humain.

Le premier incident est tiré du Vinaya, le registre des préceptes monastiques :

A une époque, le Bouddha séjournait à Vaishali dans le monastère de la Forêt de Bambous* . À cette époque, il apprenait aux moines à contempler l'impureté du corps. Il leur dit :

- Moines, je souhaite faire une retraite solitaire pendant une quinzaine. Personne ne doit m'approcher, sauf celui qui m'apportera la nourriture de la quête. 

- Oui, Maître, répondirent les moines. Et par conséquent personne ne s'approcha plus du Maître, sauf celui qui lui apportait la nourriture de la quête.

 

Les moines poursuivirent leur pratique de la contemplation de l'impureté du corps. En conséquence, ils furent troublés par leur propre corps, honteux d'eux-mêmes et détestant leur corps. Ils s’adressèrent alors à Migalandika, un samanakuttaka* , et lui dirent : « Ami, s'il vous plaît, tuez-nous. Ce bol et cette robe seront à vous. » Alors Migalandika (note) tua soixante moines en un seul jour. 

 

À la fin de sa quinzaine, le Maître sortit de son isolement et s’adressa au Vénérable Ananda :

- Ananda, pourquoi le Sangha des moines s’est-il tant réduit ?  

- C'est parce que le Maître a parlé aux moines de nombreuses façons à propos de l'impureté, et que ces moines ont eu honte de leur corps et ont tellement détesté leur corps qu'ils ont engagé Migalandika pour les tuer. Maître, veuillez donner une autre instruction pour que le Sangha des moines sache ce qu’il faut savoir.

- Eh bien, Ananda, rassemblez tous les moines qui habitent à Vaishali dans la salle de réunion.

- Oui, Maître, dit Ananda.

 

 Lorsqu’il se fut exécuté, il s’approcha du Maître et dit :

- Maître, le Sangha des moines est rassemblé. Maître, s'il vous plaît, faites comme il vous sied.

Alors le Maître se rendit dans la salle de réunion, s'assit sur le siège qu’on lui avait préparé et enseigna aux moines le samadhi de l’attention à la respiration en seize parties. Il leur dit :

- Moines, quand le samadhi de l’attention à la respiration est développé et cultivé de cette façon, il est paisible et sublime, un état de bonheur exalté, et il arrête et rajuste sur place les qualités malsaines ou mauvaises, dès qu'elles se présentent.

 

  Le Bouddha interrogea ensuite les moines :

- Moines, est-il vrai que certains d’entre vous se soient ôté la vie, se soient suicidés et aient dit à Migalanḍika : « Ami, s'il vous plaît, tuez-nous ! Ce bol et cette robe seront à vous » ?

- C'est vrai, Maître.

 

Le Bouddha les réprimanda :

- Moines, ce que ces moines ont fait n'est pas convenable, cela n'est pas correct, cela n'est pas digne de personnes recluses, cela n'est pas permis, cela ne doit pas être fait ! Comment ces moines ont-ils pu s'ôter la vie ? Cela ne fera pas naître la foi chez ceux qui n'en ont pas, ni n'augmentera la foi de ceux qui en ont, mais cela entravera la foi de ceux qui n'en ont pas et modifiera l’opinion de ceux qui possèdent la foi. Moines, cette règle doit être récitée ainsi : « Si un moine tue intentionnellement un être humain ou cherche quelqu'un pour le tuer, il sera exclu de la communauté ».

Ce n'était pas un incident mineur. C'est la raison pour laquelle le Bouddha dut donner l'un des Catur-vargiya-vinaya* traitant des transgressions extrêmes qui menaient à une exclusion définitive du Sangha. Notez bien que le Bouddha a demandé : « Ananda, pourquoi le Sangha des moines s’est-il tant réduit ? ». On peut se demander pourquoi le Bouddha, s’il était omniscient, ne le savait déjà pas. Lorsque, à la demande d'Ananda, le Bouddha réunit les moines pour leur apprendre à contempler le souffle au lieu de l'impureté, avec une méthode de méditation différente, cela n'implique-t-il pas de reconnaître que la méthode de contemplation de l'impureté n'était pas la meilleure à donner aux moines qui, n’étant pas supervisés, s'étaient suicidés ? La réprimande du Bouddha à l'encontre des moines n'implique-t-elle pas que leur réaction exprimait un malentendu quant au but de la contemplation sur l'impureté ? Si oui, cela ne signifie-t-il pas qu’avoir enseigné la contemplation sur l'impureté aux moines qui, n’étant pas supervisés, s’étaient suicidés, était une conséquence involontaire de cet enseignement ? Et une conséquence involontaire n'est-elle pas une erreur ? Cette histoire implique-t-elle que le Bouddha historique Shakyamuni n'était pas toujours infaillible lorsqu'il dispensait l'enseignement et la pratique par des moyens habiles ?

Il y a d'autres discours dans le canon pali où le Bouddha dit qu'il sait tout ce qu'il faut savoir sur le monde : son origine, sa cessation et le chemin vers sa cessation, et qu'il est possible pour un moine ou un sage brahmane de tout savoir, mais que cela prend du temps et ne peut se faire en un seul instant . Je suppose que l'on pourrait prendre ces affirmations pour ce qu’elles valent, mais je dirais que la partie concernant la connaissance du monde, de son origine, de la cessation et du chemin vers cette cessation est une réaffirmation des Quatre nobles vérités.

Je pense que nous pouvons adopter ici différentes approches : nous pouvons croire que le Bouddha était omniscient, qu'il connaissait tous les événements passés, présents et futurs, toutes les sciences et les philosophies, et même des choses que nous n'avons pas encore découvertes, et que lorsqu'il avait demandé à Ananda où étaient les moines disparus, il avait simplement fait semblant d'accepter par courtoisie ou habileté les limites humaines communément admises. De même, le suicide collectif des moines n'était pas une conséquence involontaire, mais quelque chose que le Bouddha savait inévitable, ou bien un effet collatéral des moyens habiles pour montrer, notamment, qu’enseigner la contemplation de l'impureté à certaines personnes était inefficace, et démontrer ainsi combien il est plus sûr d'enseigner la contemplation de la respiration. Ou alors, vous pouvez croire que le Bouddha savait l’essentiel des choses qui doivent être sues et connues, et qu’il ne s’encombrait pas de détails ou de banalités, qu'il savait aussi que peu importe à quel point l’on peut être un bon maitre, il y aura toujours des personnes qui comprendront mal les enseignements transmis, et cela à leur propre détriment, aussi bien que celui d’autrui.

Voyons maintenant si le Bouddha Shakyamuni pouvait éprouver du chagrin (par exemple le chagrin que peut susciter la perte d’un être cher).  On pense parfois que le Bouddha, ou quelqu'un qui a atteint la bouddhéité, sera immunisé contre toute sorte de souffrance, y compris les sentiments de tristesse et de deuil.

Et pourtant, il y a l’histoire suivante : vers la fin de la vie du Bouddha, deux de ses principaux disciples décédèrent. Shariputra mourut d'une maladie, tandis que Maudgalyayana fut assassiné à cause de la jalousie d'une bande d'ascètes qui vivaient nus et lui reprochaient d’avoir, grâce à ses pouvoirs supranaturels, rallié à lui tous leurs adeptes. Afin de se débarrasser de Maudgalyayana, ils avaient engagé une bande de voleurs pour le tuer.

Quelque temps après avoir quitté Shravasti, le lieu qu’il occupait pour la dernière fois alors qu'il se trouvait sur les rives du Gange, le Bouddha parla au Sangha du nirvana final de ses deux principaux disciples :

- Moines, cette communauté semble vide maintenant que Shariputra et Maudgalyayana ont atteint le nirvana final. Auparavant, cette communauté n’était pas déserte pour moi, et je n'avais aucune inquiétude quant au quartier où Shariputra et Maudgalyayana résidaient.

Les arhats, les parfaitement Éveillés qui se sont manifestés dans le passé, avaient eux aussi des  paires de disciples aussi suprêmes que ceux que j'avais en la personne de Shariputra et Maudgalyayana. Les arhats, les parfaitement Éveillés, qui prendront la relève dans le futur, auront également chacun une paire de disciples aussi suprêmes que ceux que j'avais en la personne de Shariputra et Maudgalyayana.

C'est merveilleux, ô moines, de la part des disciples, c'est étonnant de la part des disciples qu'ils agissent selon les instructions du Maître et se conforment à ses exhortations, qu'ils soient chers et agréables aux Quatre congrégations , qu'ils soient vénérés et estimés. C'est merveilleux, ô moines, de la part de l’Ainsi-Venu, c'est étonnant de la part de l’Ainsi-Venu, que lorsqu'une telle paire de disciples a atteint le nirvana final, il n'y ait pas de tristesse ou de lamentation en l’Ainsi-Venu.

- Ô moines, comment peut-on parvenir à cela ? Il est impossible que ce qui est né, ce qui vient à l'existence, ce qui est conditionné et ce qui est sujet à désintégration ne se désintègre pas. Shariputra et Maudgalyayana ont atteint le nirvana final. Comment, moines, comment peut-on parvenir à cela ? Puisque tout ce qui est né, ce qui vient à l'existence, ce qui est conditionné est voué à désintégration, comment pourraient-ils ne pas se désintégrer ? Il n’en serait pas possible autrement.

- Par conséquent, ô moines, restez vous-mêmes comme sur une île qui serait votre bien personnel, avec vous-mêmes comme votre propre refuge, sans autre refuge ; demeurez avec le Dharma comme votre île, avec le Dharma comme votre refuge, sans autre refuge... Ces moines, qui demeurent avec eux-mêmes comme sur leur île personnelle, avec eux-mêmes comme leur propre refuge, sans autre refuge, qu’ils vivent avec le Dharma comme leur île, avec le Dharma comme leur refuge, sans autre refuge - ce sont ces moines qui seront, maintenant ou après mon départ, les meilleurs d’entre ceux qui ont le désir de s'entraîner. ” (SN 47:14, p. 1644-1645)

Le Bouddha dit encore : « Il n'y a ni peine ni lamentation en l’Ainsi-Venu ».

Mais quelqu’un qui ne ressent jamais tristesse ou peine, est-il vraiment un être humain, est-ce vraiment un modèle que nous voulons essayer d’égaler ? N'est-ce pas là simplement de la froideur, le signe d’un cœur sec ?

Je ne vois pas l'intérêt de vouloir croire que le Bouddha était d’une perfection telle qu’il ne pouvait plus être humain ou, pire encore, qu'il était sans cœur. Mais regardez bien ce qu'il dit ici :  «  il faut s'attendre à ce que ce qui est né, ce qui est advenu, ce qui a été conditionné et ce qui est sujet à désintégration se désintègre ». En reconnaissant cela, il est capable de subir une perte sans être désemparé, sans se sentir déprimé ou désespéré. De plus il reconnaît et exprime la perte lorsqu'il déclare : « Moines, cette communauté semble déserte maintenant que Shariputra et Maudgalyayana ont atteint le nirvana final. »

Ce que je vois ici n'est pas l’expression d’un détachement impersonnel mais celle d’une personne dotée d’une équanimité telle qu'elle peut, même face à la perte d’un être cher, s'accommoder de sentiments de tristesse et de reconnaissance sans que ces sentiments la fassent souffrir. Le caractère équanime de l’éveil, me semble-t-il, ne consiste pas à nier, refouler la douleur et le chagrin des neuf mondes-états inférieurs, mais d’être capable d’englober toute cette douleur et tout ce chagrin, voire de les exprimer tous deux avec mesure.

En conclusion, considérer le Bouddha Shakyamuni historique comme l'incarnation d'un idéal surhumain inaccessible signifierait que sa bouddhéité n’est aucunement liée à notre humanité. Une telle bouddhéité ne serait qu’une sorte d'instrument de mesure qui aurait pour seul effet que l’on se sente moins que rien. Je ne pense pas que cela aiderait qui que ce soit. En revanche, je trouve de l'inspiration dans un Bouddha qui a atteint un niveau d'empathie, de compassion désintéressée et d'imperturbabilité tel qu'il semblait un surhomme à ses contemporains, car ce sont là des qualités qui, selon notre état d’esprit, peuvent nous paraître plus ou moins accessibles.

Je suis également convaincu que le Bouddha historique s'est éveillé à ce qui est essentiel en toute chose, c'est-à-dire qu'il a surmonté l'ignorance de la nature vide et impermanente de toute chose, réalisation qui a rendu caduques les réponses habituelles d'attachement et d'aversion ; c’est ainsi qu’il a rendu possible la cessation de la souffrance. Toute autre connaissance serait hors de propos et insignifiante pour celui qui se préoccupe uniquement de comprendre la souffrance, d'en déraciner les causes, de réaliser la cessation de la souffrance.

Personnellement, je ne considère pas le Shakyamuni historique comme une sorte de super-héros ou de divinité à la fois cognitive et émotionnelle. Je pense que cela empêcherait de voir ce qui est vraiment remarquable dans le summum de maturité spirituelle dont le Bouddha fait preuve dans sa façon d'agir, dans sa façon de parler et d'enseigner tout au long du canon pali. Il a donc exprimé face à ses contemporains un summum de maturité spirituelle qui était auparavant comprise en termes d'entité surnaturelle en accord avec les idées préconçues et l'expression mythopéique de son temps. Pour cette raison, je pense qu’aujourd'hui nous devrions faire attention à ne pas nous accrocher à l'idée qu'il était un être divin. En même temps, comme il l'a affirmé avec insistance au brahmane Dona, il n'était pas non plus un être humain ordinaire, un être non éveillé.

En tant que bouddhistes nichiréniens, nous pouvons penser que cela n'a pas d'importance car nous ne cherchons pas refuge dans le Bouddha historique Shakyamuni. Nous ne vénérons pas le Bouddha Shakyamuni historique. En revanche, nous nous réfugions dans le Bouddha Shakyamuni éternel, et nous le vénérons. Mais de qui ou de quoi s’agit-il ?

Je suggère que nous nous souvenions que le Bouddha Shakyamuni atemporel n'est autre que le Bouddha Shakyamuni historique, dont nous ne pouvons pas non plus réduire l’importance à n’être que cela. Si vous voulez savoir quelles sont les qualités et les activités du Bouddha Shakyamuni atemporel dans le monde temporel et concret de son époque, vous devez alors passer en revue la vie et les enseignements du Bouddha Shakyamuni historique dont nous commémorons aujourd'hui le dernier nirvana.

Toutefois, la bouddhéité du Shakyamuni historique ne se trouve pas seulement dans un passé archéologique ou mythologique. Nous devons également la voir ici et maintenant, en trouvant la sérénité de notre propre nature de bouddha - une nature qui peut ressentir la tristesse, la perte et la douleur physique mais pas la souffrance, c'est-à-dire conserver notre équanimité (mudita) ou notre compassion (karuna) envers nous-mêmes et autrui.

Nous devons trouver la véritable connaissance ou cognition de la bouddhéité ici et maintenant en apprenant à connaître la causalité de la souffrance et du bonheur, en résolvant la causalité de la souffrance pour qu'elle s'épanouisse en bonheur, en réalisant ce qui transcende la souffrance et le bonheur momentanés et conditionnels, et en cultivant la manière qui nous permettra de la réaliser avec les autres, tous ensemble.

C'est ainsi que nous pouvons réellement rencontrer le Bouddha, plus de deux mille ans après le parinirvana du Bouddha historique Shakyamuni qui n'était pas un dieu, pas plus qu’un simple être humain, et dont le souci constant était de nous éveiller à notre simple nature tout aussi divine qu’humaine.

 

 

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