| 
    
       Extraits de gosho sur  | 
       | 
  |
|   Kumarajiva  | 
  |||
Ainsi,  selon l'opinion exprimée avec autorité 
          avant moi par le Bouddha Shakyamuni,  le bodhisattva Maitreya,  
          les maîtres du Tripitaka Shuryasoma et Kumarajiva,  
          le Maître du Dharma Seng-zhao,  
          le moine éminent Annen et 
          le supérieur des moines Genshin*,  
          les habitants de ce pays nommé Japon,  de par leurs capacités,  
          ont un lien tout particulier avec le Sutra du Lotus. Ceux qui 
          pratiquent ne serait-ce qu'un verset ou un vers de ce Sutra sont certains d'atteindre la bodhéité car c'est l'enseignement avec lequel ils ont un lien. Quand les 
        sutras et les enseignements bouddhiques furent introduits d'Inde en Chine,  
        la manière de traduire dépendait des tendances du traducteur 
        particulier,  et il n'y avait pas de traduction arrêtée pour 
        les sutras et les traités. C'est pourquoi le Savant-maître* Kumarajiva,  sous la dynastie 
          des Qin,  avait coutume de dire : "Quand j'examine les enseignements 
        bouddhiques tels qu'on les trouve en Chine,  je vois que,  dans bien des 
        cas,  ils diffèrent des originaux en sanskrit. Si les traductions 
        de sutras que j'ai faites sont exemptes d'erreurs,  après ma mort,  
        lorsque je serai incinéré,  mon corps,  parce qu'il est impur,  
        sera certainement consumé par les flammes,  mais ma langue,  seule 
        [avec laquelle j'ai exposé le véritable sens des sutras],  
        ne brûlera pas." Et quand,  pour finir,  il fut incinéré,  
        son corps se réduisit à un amas d'os,  mais sa langue,  seule,  
        subsista,  reposant sur une fleur de lotus bleue,  et émettant une 
        lumière plus brillante que les rayons du soleil. Quel événement 
        merveilleux ! Ainsi,  il 
          advint que cette traduction,  en particulier,  du Sutra du Lotus par le Savant-maître* Kumarajiva se répandit 
          sans difficulté à travers toute la Chine. Et c'est pourquoi,  
          quand le Grand-maître* Saicho* du temple Enryaku-ji attaqua les 
          enseignements des autres écoles,  il les réfuta en disant : "Nous avons la preuve,  parce que la langue du Savant-maître* Kumarajiva,  le traducteur du Sutra du Lotus,  n'a pas été consumée par 
          les flammes. Les sutras sur lesquels vous vous appuyez sont tous dans 
          l'erreur  ! " Se pourrait-il 
          qu'en Inde le Sutra du Lotus ait contenu des descriptions de mudra et de mantra 
          dharani* mais que ceux qui le traduisirent en chinois les aient supprimés 
          - Kumarajiva nommant sa version  Myoho Renge Kyo  ? Et que Shubhakarasimha*,  
          en y ajoutant des mudra et des mantra dharani*,  
          ait appelé la sienne le Sutra Vairocana*  ? Par exemple,  il y eut différentes versions du Sutra 
          du Lotus,  telles que le Sho-hokke-kyo [traduction 
          chinoise existante du Sutra du Lotus faite par Dharmaraksha en 286],  le Tembon-Hokke-kyo [traduction chinoise existante du Sutra du Lotus faite par 
          Jnanagupta et Dharmagupta en 601],  le Hokke-zammai-kyo [traduction chinoise perdue du Sutra 
          du Lotus faite par  Cien en 427] et le Satsuun Fundari-kyo [traduction chinoise perdue 
      du Sutra du Lotus dont l'auteur est inconnu]. Shakyamuni apparut en ce monde 
        saha,  Kumarajiva voyagea 
        jusqu'en Chine sous la dynastie 
        des Qin,  et Saicho* se rendit lui aussi en Chine. [Tous voyagèrent ainsi pour enseigner 
        et propager le Sutra du Lotus.] Les bodhisattvas Kanadeva et Aryasinha sacrifièrent 
        leur corps. Le bodhisattva Yakuo se brûla les coudes (réf.)  [pour en faire offrande au Bouddha],  et le prince Shotoku s'arracha la peau des mains [pour écrire le titre des sutras avec 
        son sang]. Même Shakyamuni,  alors qu'il était bodhisattva,  
        vendit sa propre chair [pour faire des offrandes]  ; [et à 
        une autre époque,  alors qu'il était un bodhisattva du nom 
        de Gyobo], il utilisa un de ses os 
      comme pinceau [pour transcrire le Dharma.]  Xuanzang, Maître en tripitaka (sanzo),  rejetait l'exposition  générale et aimait l'exposition détaillée : du Daibongyo (note)  en quarante chapitres il a fait six  cents chapitres. Kumarajiva,  Maître en tripitaka, rejetait l'exposition détaillée et aimait l'exposition générale et il a condensé  les mille chapitres du Dairon  (note)  en cent chapitres. Moi, Nichiren,  je rejette le général et le  détail, j'aime l'essentiel, c'est-à-dire les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo que doit répandre le bodhisattva Jogyo*.  En tenant 
        compte à la fois des anciennes et des nouvelles 
          traductions,  186 personnes ont introduit d'Inde en Chine des sutras 
        ou des traités soit en en transmettant le sens,  soit en les traduisant 
        à la lettre. A une seule exception près,  le Savant-maître* Kumarajiva,  tous ces traducteurs 
        ont commis des erreurs et Amoghavajra* en a fait de très nombreuses. Son intention délibérée 
          de tromper les autres est évidente. Question  : Comment pouvez-vous affirmer que,  à l'exception de Kumarajiva,          tous les autres traducteurs ont fait des erreurs  ? Voulez-vous 
            non seulement détruire le Zen,  le Nembutsu,  
            le Shingon et les autres des 
            sept principales écoles,  mais encore discréditer les ouvrages 
            de tous les traducteurs de Chine et du Japon ? Réponse 
              : C'est une chose que je voudrais garder extrêmement secrète 
              et dont je préférerais ne parler qu'en tête à 
            tête. Je vais quand même donner ici quelques explications. Kumarajiva lui-même 
              a dit : "En étudiant tous les sutras utilisés en 
              Chine, je vois qu'ils s'écartent tous du sens de l'original en 
              sanskrit. Comment pourrais-je faire comprendre cela aux autres ? 
              Je n'ai qu'un grand voeu. Mon corps n'est pas pur, puisque j'ai pris 
              femme. Mais ma langue, elle, est absolument pure, et j'ai décidé 
            qu'elle le resterait en ne prononçant jamais le moindre mensonge 
              concernant le bouddhisme. Après ma mort, il faudra m'incinérer. 
              Si, à ce moment-là, ma langue est consumée par 
              les flammes, vous pourrez rejeter ma traduction des sutras."(réf.)  Il répétait très souvent cela lorsqu'il 
              donnait des cours. Au point que tous, du souverain jusqu'au dernier 
              de ses sujets, souhaitaient ne pas mourir avant Kumarajiva afin de voir ce qui se passerait. Le jour 
                vint où Kumarajiva mourut,  et,  lorsqu'il fut incinéré,  son corps impur se 
                réduisit entièrement en cendres. Seule sa langue demeura,  
                posée sur un lotus bleu qui était apparu au milieu des 
                flammes. D'elle partirent des rayons de cinq couleurs différentes,  
                assez intenses pour changer la nuit en jour ou,  pour éclipser,  
                en plein jour,  la lumière du soleil. Voilà pourquoi les 
                sutras traduits par d'autres furent de moins en moins estimés 
                et les sutras traduits par Kumarajiva,  
                en particulier sa traduction du Sutra du Lotus,  se répandirent 
                rapidement dans toute la Chine. Question : Tout cela est peut-être vrai pour les traducteurs qui vécurent 
                  à l'époque de Kumarajiva et avant,  mais pourquoi ceux qui vécurent après lui,  comme Shubhakarasimha* et Amoghavajra*,  
                    auraient-ils,  eux aussi,  commis des erreurs ? Réponse : Pour ce qui est des traducteurs qui vécurent après lui,  
                      si leur langue a brûlé lors de leur incinération,  
                      c'est la preuve qu'ils avaient commis des erreurs. Ainsi,  l'école Hosso fut un temps florissante 
                      au Japon. Mais le Grand-maître* Saicho* l'a réfutée en faisant remarquer que,  si la langue de Kumarajiva n'avait pas brûlé,  
                      celle de Xuanzang et celle de  Cien avaient été 
                    réduites en cendres avec le reste de leur corps. Impressionné 
                    par cet argument,  l'empereur Kammu se convertit à l'école Tendai-Hokke. Quand le Savant-maître* Kumarajiva apporta le Sutra 
          du Lotus en Chine,  le roi du ciel Bishamon lui envoya de nombreux soldats pour l'escorter dans la traversée 
      du massif montagneux du Pamir. En Inde,  au cours des mille ans qui 
          suivirent la disparition du Bouddha,  il y eut de grands érudits 
          tels que Mahakashyapa, Ananda, Ashvaghosha, Nagarjuna, Asanga et Vasubandhu,  
          qui entreprirent de propager le bouddhisme dans les cinq 
          régions de l'Inde. Et,  dans les premiers siècles qui 
          suivirent l'introduction du bouddhisme en Chine,  des hommes tels que Kashyapa Matanga et Chu Fa-lan,  
          les Savants-maîtres* Kumarajiva, Huisi, Zhiyi* et Zhanlan* écrivirent des commentaires et firent connaître l'enseignement 
          des sutras. Mais aucun d'eux ne conseilla jamais d'invoquer le Titre 
          du Sutra du Lotus de la même manière que l'on 
          invoque le nom du bouddha Amida. 
          Ils se contentèrent de le réciter eux-mêmes,  ou,  
          lorsqu'ils donnèrent des cours sur le Sutra du Lotus,  
      celui qui professait seul récitait [cette invocation,  le daimoku]. Nichiren,  
          après réflexion,  voudrait dire ceci  : le Sutra Vairocana* fait 
          partie des traductions les plus récentes (note)   et fut transmis en 
          Chine par le Savant-maître* Shubhakarasimha* d'Inde,  sous le règne de l'empereur Xuanzong de la dynastie des  Tang,  
          dans la quatrième année de l'ère Kai-yuan (716). 
          Le Sutra du Lotus est l'une des traductions les plus anciennes,  
          transmises en Chine par le Savant-maître* Kumarajiva,  à l'époque 
          des Jin postérieurs 
          (384-417). Un intervalle de plus de trois cents ans sépare ces 
          deux traductions. Quelque 
          deux cents ans ou plus après l'introduction du bouddhisme en 
          Chine,  dans un pays situé entre l'Inde et la Chine appelé 
          Kucha,  apparut le Maître 
          du tripitaka, Kumarayana. 
          Son fils, Kumarajiva,  quitta 
          ce pays pour l'Inde où le Maître du tripitaka Shuryasoma lui fit connaître le Sutra du Lotus. Lorsqu'il lui confia 
          le Sutra,  Shuryasoma lui dit : "Ce Sutra du Lotus a un 
      lien profond avec un pays du nord-est." Ayant gravé 
      ces mots dans son coeur, Kumarajiva entreprit de porter le Sutra à l'Est de l'Inde,  dans ce pays 
      qu'on appelle la Chine. C'est donc plus de deux cents ans après 
      l'introduction du bouddhisme en Chine,  sous le règne d'un souverain 
      de la dynastie des Qin postérieurs,  
      que le Sutra du Lotus y pénétra pour la première 
    fois. Question - Si vous contestez la fiabilité d'un traducteur,  ne devriez-vous 
          pas douter aussi de Kumarajiva,  
      le traducteur du Sutra du Lotus ? Réponse 
      - Pour ce qui est 
        de Kumarajiva,  il y a une 
        preuve concrète [démontrant la justesse de sa traduction],  
        mais aucune preuve de ce genre n'existe dans le cas d'Amoghavajra*. Question - Puis-je vous demander à quelle preuve vous faites allusion ?Réponse 
      - Le fait que la langue 
        de Kumarajiva n'ait pas brûlé. 
        Vous devriez vous renseigner à ce sujet plus en détail. 
  | 
  |||
  | 
  |||
|   
  | 
    |||