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Inclusion mutuelle des dix états (jikkai gogu)

Le Sutra du Lotus est le roi des sutras, parfait du point de vue scripturaire comme du point de vue théorique. Ses caractères sont la réalité de la vie, et la réalité de la vie est myoho, le Dharma Merveilleux. On l'appelle Dharma Merveilleux parce qu'il élucide la relation d'inclusion mutuelle entre une vie et tous les phénomènes. C'est ce qui fait de ce sutra la sagesse de tous les bouddhas.
Sur l'atteinte de la bodhéité (1255, à Toki Jonin)

La doctrine de la triple contemplation de l'unité, ichinen sanzen, est absente des autres sutras. Comment alors, devenir bouddha sans rencontrer le Sutra du Lotus ? Les autres sutras éclaircissent six mondes, huit mondes, dix mondes. Ils ne révèlent toutefois pas leur inclusion mutuelle (jikkai gogu).
La doctrine d’Ichinen Sanzen (1258)

Quand nous en venons au chapitre Juryo* (XVI) de l'enseignement essentiel*, la croyance que Shakyamuni atteignit la bodhéité pour la première fois de son vivant en Inde est annulée, et par conséquent, les effets des quatre enseignements sont également niés. Si les effets des Quatre Enseignements sont annulés, leurs causes perdent aussi toute efficacité. Le mot "causes" désigne ici la pratique bouddhique pour parvenir à l'Éveil ou les différentes étapes des disciples dans la pratique. Ainsi les causes et les effets des enseignements antérieurs au Sutra du Lotus et de l'enseignement théorique* du Sutra du Lotus sont-ils entièrement réfutés, et les causes et les effets des dix mondes-états de l'enseignement essentiel* sont révélés (note). C'est le principe de la cause fondamentale et de l'effet fondamental (honga-myo). Il enseigne que les neuf autres états sont tous présents dans l'état de bouddha depuis le temps sans commencement et que l'état de Bouddha est éternellement inhérent aux neuf autres états. C'est le véritable sens de l'inclusion mutuelle des dix mondes-états, des cent mondes et mille modalités, le vrai principe d'ichinen sanzen.
Le coeur du chapitre Juryo (17 avril 1271 ou 1272)

Quand on arrive aux chapitres du Sutra du Lotus qui exposent l'enseignement essentiel*, la croyance que Shakyamuni atteignit l'Éveil pour la première fois en ce monde est détruite, et les effets des quatre enseignements* le sont aussi (note). Quand les effets des quatre enseignements sont réduits à néant, les causes (note) le sont aussi. Ainsi, l'enchaînement des causes et des effets dans les dix modalités d'expression de la vie, tels que le décrivent les premiers sutras et l'enseignement théorique* du Sutra du Lotus, est annulé, et les liens de cause et d'effet dans les dix mondes-états, tels que les définit l'enseignement essentiel*, sont révélés. C'est le principe de la cause fondamentale* et de l'effet fondamental* (note). Il implique que les neuf autres états sont tous présents dans la bodhéité depuis le temps sans commencement, et que la bodhéité est inhérente aux neuf autres états depuis le temps sans commencement. Voilà la révélation concrète de l'inclusion mutuelle des dix états, des cent mondes et des mille modalités ; voilà en quoi consiste concrètement ichinen sanzen.
[...] Myo a le même sens que gusoku [qui inclut tout parfaitement]. "Six" se réfère aux six paramitas menant à la perfection. Demander à entendre l'enseignement "qui inclut tout parfaitement", c'est vouloir acquérir la parfaite maîtrise des six paramitas de bodhisattva. Dans le mot gusoku, gu [qui inclut] se réfère à l'inclusion mutuelle des dix mondes-états, tandis que soku [tout, parfaitement] indique que, puisqu'il y a implication réciproque des dix mondes-états, chacun des dix mondes-états contient tous les autres, autrement dit "inclut tout parfaitement". Le Sutra du Lotus est un seul ouvrage comportant huit volumes, vingt-huit chapitres et 69 384 caractères. Chacun de ses caractères en particulier a la qualité de myo [mystique], ce qui en fait l'équivalent d'un bouddha doté des trente-deux traits distinctifs et des quatre-vingts caractéristiques physiques. Chacun des dix mondes-états manifeste son propre état de bouddha. Comme l'écrit Zhanlan*  : "Si même l'état de bouddha est présent dans chacun des dix mondes-états, à plus forte raison, tous les autres états sont naturellement présents aussi."(réf.)
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Question. - Il est dit dans le deuxième volume du Hokke Gengi : "Chacun des dix mondes-états contient les neuf autres, et dans les cent états, se trouvent "mille modalités d'expression de la vie." Dans le premier volume du Hokke Mongu*, on lit : "Chaque faculté cognitive (note) possède les dix mondes-états, chacun d'eux comprenant encore en lui tous les dix. Puisque chacun de ces cent états comporte les Dix modalités d'expression de la vie, on arrive au total de mille." Dans le Kannon Gengi on trouve aussi la phrase : "Il y a inclusion mutuelle des dix états, ce qui constitue cent états. Toute forme de vie possède de manière inhérente mille Modalités d'expression même si elles sont invisibles." Cette expression ichinen sanzen apparaît-elle dans l'un des quatre premiers volumes du Maka Shikan  ? Réponse - Kanjin signifie observer son propre esprit et découvrir en lui les dix mondes-états. Voilà ce que l'on appelle kanjin. Par exemple, bien que les six organes sensoriels soient visibles sur le visage des autres, on ne peut pas les voir sur le sien propre. Ce n'est qu'en se regardant pour la première fois dans un clair miroir qu'une personne se découvre dotée des six organes des sens. De même, bien que divers sutras se réfèrent en maints endroits aux six voies et aux quatre nobles mondes, c'est seulement dans le clair miroir du Sutra du Lotus et dans le Maka Shikan de Zhiyi* que l'on peut découvrir les trois mille conditions dans sa propre vie - les dix mondes-états, leur inclusion mutuelle, les mille modalités.
[...] L'inclusion mutuelle des dix mondes-états (jikkai gogu) est aussi difficile à croire que l'existence du feu dans une pierre ou des fleurs dans un arbre. Pourtant, lorsque les conditions s'y prêtent, de tels phénomènes se produisent et l'on parvient à y croire. Que la bodhéité existe potentiellement chez les hommes est ce qu'il y a de plus difficile à croire - c'est aussi difficile à croire que la présence du feu dans l'eau ou de l'eau dans le feu. On dit pourtant le dragon capable de faire du feu avec de l'eau et de l'eau avec du feu. Et même sans comprendre comment cela se produit, on le croit quand on le voit. Puisque vous êtes maintenant convaincu que l'état d'humanité contient bien les huit autres états, depuis l'enfer jusqu'à l'état de bodhisattva, pourquoi ne parvenez-vous toujours pas à admettre qu'il inclut aussi l'état de bouddha  ?
[...] Peut-être pourrais-je rejeter les enseignements qui précèdent et accepter le Sutra du Lotus s'il apportait quelque clarté sur ce point. Mais où dans ce Sutra peut-on trouver un passage qui établisse de façon certaine l'inclusion mutuelle des dix mondes-états (jikkai gogu), les mille domaines d'existence et ichinen sanzen  ? Même dans le deuxième chapitre du Sutra du Lotus nous lisons  : "Le Bouddha a éliminé tous les aspects maléfiques de la vie." Ni le Hokke Ron de Vasubandhu, ni le Hosho Ron* écrit par le bodhisattva Saramati ne font la moindre allusion à l'inclusion mutuelle des dix états.
[...] En ce qui concerne le passage du chapitre Hoben* (II) que vous avez cité : "Le Bouddha a éliminé tous les aspects maléfiques de la vie", ici la conception du Bouddha correspond à l'enseignement d'un des sutras antérieurs. Mais quand on examine le Sutra de plus près, il devient clair que l'inclusion mutuelle des dix états (jikkaigogu) y est expliquée. Car, dans le même chapitre, on trouve ce passage : "Les bouddhas apparaissent en ce monde pour ouvrir à tous les êtres la porte de la sagesse de bouddha." Zhiyi* commente ce passage de la manière suivante : "Si les gens ne possédaient pas en germe la sagesse de bouddha, comment le Bouddha pourrait-il dire qu'il veut la développer  ? Il faut comprendre que la sagesse de bouddha est latente en tous les êtres humains."(réf.) Guanding* [cite une parabole pour illuster cela et] conclut  : "Si la sagesse de bouddha n'existait pas en eux, comment les gens pourraient-ils parvenir à l'Éveil  ? S'il n'y avait pas de trésor dans son grenier, comment la femme pauvre pourrait-elle l'y découvrir  ? "(réf.)
[...] Maintenant, afin de dissiper les grands doutes que vous avez sur l'inclusion mutuelle des dix états, je vous renvoie au Sutra Muryogi, qui dit : "Supposez qu'un roi et une reine aient un enfant. Il n'a peut-être qu'un jour, deux jours ou sept jours ; un mois, deux mois ou sept mois ; un an, deux ans ou sept ans. Il ne peut pas encore administrer les affaires de l'Etat, mais déjà tous les sujets et les ministres de la nation le respectent et l'honorent ; et il a pour compagnons d'autres enfants de rois. Ses parents royaux l'aiment sans réserve et, parce qu'il est encore très jeune, l'instruisent constamment.
Le véritable objet de vénération (Sado, avril 1273 à Toki Jonin)

Ceux qui ont entendu les titres des sutras Vairocana*, Hodo* et Hannya* , ont compris le principe de shakku* ou de taiku*  ; le principe de tanku* ou celui de futanku*, les principes de tanchu* et de futanchu*. Mais il n'est pas encore possible d'appréhender les principes de jikkai gogu, l'inclusion mutuelle des dix mondes-états, des cent mondes, des mille mondes ou des trois mille mondes qui conduisent au bienfait de myogaku, l'Éveil complet sans supérieur.
"Ainsi ai-je entendu" (Minobu, 28 novembre 1277, à Soya Kyoshin)

 

 

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