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Extraits de gosho sur |
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Vaidehi |
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Selon le Sutra Kammuryoju,
le roi Ajatashatru, abusé
par Devadatta, emprisonna son
père et s'apprêtait à tuer sa mère, la dame Vaidehi. Cependant, dissuadé
de le faire par le médecin Jivaka et par le ministre de la cour, Chandraprabha,
il lui laissa la vie sauve. Sa mère eut alors un entretien avec
le Bouddha. La première question qu'elle lui posa fut : "Quelle
faute ai-je commise par le passé pour avoir donné le jour
à un fils aussi mauvais ? Et, Honoré du monde, quelle
cause vous a conduit à être parent d'une personne aussi mauvaise
que votre cousin Devadatta? "
Des deux questions posées ici, la seconde est la plus importante.
Pourquoi le Bouddha a-t-il des liens de parenté [avec une personne
mauvaise comme Devadatta] ? On dit qu'un roi qui fait tourner la roue ne naît jamais en ce monde
avec ses ennemis, de même que Taishaku ne peut jamais se retrouver en compagnie de mauvais génies. Le
Bouddha se comportait avec une grande bienveillance depuis d'innombrables kalpas. Mais, le fait qu'il ait été
lié à un grand malfaiteur [comme Devadatta]
conduisait à se demander s'il était réellement Bouddha.
Le Bouddha ne répondit cependant pas à la question [de dame Vaidehi]. Et, si l'on se contente
de lire le Sutra Kammuryoju sans étudier le chapitre Daibadatta* (XII) du Sutra du Lotus, la question reste sans réponse (note). Zhanlan* dit : Parce qu'il peut guérir ce que l'on pense incurable,
on l'appelle myo [mystique]."(réf.) Dans le Sutra du Nirvana,
on peut lire : "Le roi Ajatashatru,
de Rajagriha, était mauvais
de nature. Il tua son père, mais plus tard, pris de remords, il
fut saisi d'une forte fièvre et tout son corps se couvrit de pustules.
Elles étaient purulentes et puantes, dissuadant quiconque de s'approcher.
Sa mère, Vaidehi, s'efforça
de l'aider en appliquant divers remèdes, mais la purulence ne fit
qu'empirer ; il semblait n'y avoir aucun espoir de guérison. Le
roi expliqua à sa mère que la cause de sa maladie était
de nature spirituelle et que, parce qu'elle n'était pas due à
un déséquilibre des quatre éléments, les médecins
ordinaires ne pourraient pas le guérir. Alors l'Honoré
du monde, maître d'une compassion immense, entra dans une méditation aussi bienveillante que la lune (note) pour le bien du roi Ajatashatru.
Lorsqu'il parvint au degré le plus profond de sa méditation,
un éblouissant rayon de lumière émana du Bouddha
et vint toucher le corps du roi. Instantanément ses pustules disparurent." En lisant
le Sutra Kammuryoju, dame Vaidehi parvint au stade
où l'on comprend qu'il n'y a ni naissance ni mort. Mais puisque
ce sutra fut réfuté par l'engagement du Bouddha à
"rejeter honnêtement et sincèrement les enseignements
provisoires"(réf.),
si dame Vaidehi n'adopta pas
la foi du Sutra du Lotus, elle revint sans doute au stade de
femme ordinaire. |
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