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Extraits de gosho sur |
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Homma Rokuro Zaemon - Shigetsura
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Le 12e
jour de ce mois, à l'heure du coq*, j'ai subi la colère
des autorités. Placé sous la surveillance du seigneur
de Musashi, j'ai quitté Kamakura le 13e jour à l'heure du Boeuf [vers 2h du matin], pour être
exilé dans la province de Sado.
A présent, je me trouve à Echi, sur le domaine du seigneur Honma, sous la garde d'un certain
Uma Taro, aux ordres du seigneur d'Echi, Homma
Rokuro Zaemon-no-jo. Je resterai probablement ici pendant quatre
ou cinq jours. A Echi-no Rokuro Zaemon-no-jo. Cette lettre
prétend que je "prépare un mauvais coup". Les
brahmanes calomnièrent le Bouddha en disant que Gautama était une personne malfaisante. Moi, Nichiren, j'ai enduré
personnellement chacune des Neuf grandes épreuves. Notamment, le
massacre de nombreuses personnes de mon entourage, le fait de demander
l'aumône et de voir mon bol rester vide, et l'obligation de rechercher
des vêtements pour me protéger du vent froid. Toutes ces
épreuves ont été pour moi plus graves que celles
du Bouddha de son vivant. Ce sont des difficultés telles que Zhiyi* et Saicho* n'en ont jamais rencontrées. Il faut que vous le sachiez : en ajoutant
Nichiren aux trois autres, il y a maintenant un quatrième Pratiquant
du Sutra du Lotus, apparu à l'époque des Derniers
jours du Dharma.
Quelle joie de vérifier dans ma propre vie les prédictions
du Sutra « pires encore après son trépas » ! Et quelle tristesse de savoir que tous les habitants de ce pays tomberont
dans l'enfer avici ! Je
n'en dirai pas plus ici, cette lettre deviendrait trop longue. Réfléchissez
bien à tout cela par vous-même. Nous prîmes
cette route et vers midi nous arrivâmes à Echi.
Nous nous rendîmes à la résidence de Homma
Rokuro Zaemon. Là, je commandai du saké et en offris
aux soldats. Quand vint pour eux le moment de partir, certains dirent,
en joignant les mains et en inclinant la tête de la façon
la plus respectueuse : "Nous ne savions absolument pas qui vous
étiez. Nous vous détestions uniquement parce que l'on
nous avait dit que vous calomniiez le bouddha Amida que nous vénérons. Mais maintenant que nous avons vu votre
noblesse de nos propres yeux, nous allons abandonner le Nembutsu que nous pratiquons depuis si longtemps." Certains allèrent
même jusqu'à sortir leur chapelet Nembutsu de son étui et à le jeter au loin. D'autres firent serment
de ne jamais plus pratiquer le Nembutsu.
Après leur départ, ce fut aux hommes de Rokuro Zaemon qu'incomba la tâche de me garder. Puis Shijo
Kingo et ses frères s'en allèrent à leur tour. Dans la
soirée du même jour, à l'heure du Chien (entre 19h et 21h), un messager arriva de Kamakura,
porteur d'un pli du Régent. Les soldats étaient persuadés
qu'il s'agissait de l'ordre de me décapiter. Un magistrat de Homma, nommé Umanojoo, arriva
en courant avec la lettre et, s'agenouillant, dit : "Nous
avions peur qu'on vous exécute cette nuit, mais cette missive
contient de merveilleuses nouvelles. Le messager dit que, puisque le
seigneur de la province de Musashi était parti aux eaux d'Atami,
à l'heure du Lièvre
(entre 5h et 7h), il a chevauché pendant quatre heures pour venir
ici directement, inquiet de ce qui aurait pu vous arriver. Il va repartir
immédiatement pour Atami afin de rendre compte de sa mission
à son seigneur." La lettre qu'il portait était accompagnée
d'un post-scriptum qui disait : "Cet homme n'est pas coupable.
Il obtiendra d'ici peu son pardon. L'exécuter serait une erreur
que vous regretteriez." Je quittai Echi le dixième jour du dixième
mois [10 octobre 1271], et arrivai sur l'île de Sado le 28 du même mois. Le premier jour du onzième mois [1er
novembre], on me conduisit dans un ermitage construit dans un champ,
derrière la demeure de Homma Rokuro Zaemon, en un lieu appelé
Tsukahara. Cette masure d'à peine deux mètres carrés
se trouvait sur un terrain vague où l'on abandonnait les cadavres,
l'équivalent de Rendaino, à Kyoto. |
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