Kukai* exécuta avec les mains le mudra de la sagesse et se tourna vers le sud. Tout à coup, sa bouche
s'ouvrit et il se changea en bouddha Mahavairochana doré - retrouvant
ainsi sa forme originelle. Il démontrait ainsi la présence
du bouddha dans le corps de chaque personne, et la présence du
corps de chaque personne dans le corps du bouddha (note), ainsi que la possibilité
d'atteindre immédiatement la bodhéité dans cette
existence même. Dès lors, tous les doutes se dissipèrent,
et l'école Shingon ou
Yuga (note),
avec sa doctrine des mandala secrets, fut solidement établie." On lit aussi dans ce même
ouvrage : "A cette époque, les maîtres des autres écoles
se convertirent tous à la doctrine de Kukai*,
se mirent à étudier le Shingon,
recherchèrent ses bienfaits, et le pratiquèrent. Dosho,
de l'école Sanron, Gennin,
de l'école Hosso, Doo,
de l'école Kegon, et Encho*,
de l'école Tendai, étaient
parmi eux."
[...] D'où
vient qu'un événement d'une telle importance ne soit enregistré
nulle part, sans que soient mentionnés ni le nom du souverain
régnant, ni celui de ses ministres, ni l'ère, ni le jour
ni l'heure ? Plus loin, on lit encore : "Dosho, de l'école Sanron, Gennin,
de l'école Hosso, Doo,
de l'école Kegon, et Encho*,
de l'école Tendai..." (note) Encho,
connu, à titre posthume, sous le nom de Jakko Daishi, fut le
deuxième Grand-patriarche de l'école Tendai.
Pourquoi donc, à cette époque, Gishin*,
le premier Grand Patriarche ou le Grand-maître* Saicho*,
fondateur de l'école, ne furent-ils pas invités [à
participer à la cérémonie ainsi décrite
au cours de laquelle fut fondée l'école Shingon] ?
Comment une personne aux conceptions
à ce point erronées se serait-elle donné la peine
de lire les écrits des courtisans, des nobles ou d'Encho* pour appuyer son récit ? Il faudrait aussi chercher dans
les écrits de Dosho, de Gennin et de Doo [pour voir s'ils concordent
ou non].
Traité
sur la dette de reconnaissance (Minobu,
le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)
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