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Enseignements des trois périodes
 

Au cours de la treizième année de l'ère Enryaku [794], l'empereur déplaça la capitale, de Nagaoka à Heian [Kyoto]. Dans la vingt-et-unième année de la même ère [802], le dix-neuvième jour du premier mois, l'empereur convoqua, au temple Takao-dera, quatorze maîtres des six écoles des sept grands temples de Nara, parmi lesquels des moines tels que Gonso et Choyo, et leur ordonna d'engager un débat avec Saicho*. Ces maîtres éclairés des six écoles, incapables de répondre, même à une seule question de Saicho*, gardèrent les lèvres si étroitement serrées qu'on aurait pu croire que leur bouche était soudée à leur nez. Les "cinq enseignements" de l'école Kegon, les "trois périodes" de l'école Hosso, les "deux resserres" et "trois ères" professées par l'école Sanron, tous ces principes furent totalement démontés par Saicho*. Non seulement les principes des six écoles furent réfutés, mais ils servirent à révéler que les autres participants au débat étaient tous coupables d'opposition au Dharma. Le vingt-neuvième jour du même mois, l'empereur promulgua un édit critiquant les quatorze moines. En retour, ces quatorze moines rédigèrent une lettre pour s'excuser de leur conduite et la soumirent à l'empereur.
Genèse du Rissho Ankoku Ron (Kamakura, le 5 avril 1268, à Hokan-bo)

Au cours des cinq dynasties qui suivirent, Wei (220 - 265), Jin (265 - 420), Qi (479 - 502), Song (420 - 479) et Liang (502 - 557), des polémiques s'élevèrent, au sein du bouddhisme, entre les écoles du Mahayana et celles du Hinayana, selon qu'elles s'appuyaient sur les sutras provisoires ou sur les sutras définitifs, sur les enseignements exotériques ou sur l'enseignement ésotérique, et il devint impossible de déterminer ce qui était correct. Par conséquent, nombreux furent ceux qui nourrirent des doutes, depuis l'empereur et les personnes de haut rang jusqu'aux gens de condition modeste. Le bouddhisme se scinda ainsi en dix branches distinctes que l'on appelle les trois écoles de la Chine du Sud et les sept écoles de la Chine du Nord. Les écoles du Sud divisaient respectivement les enseignements du Bouddha en trois périodes, quatre périodes et cinq périodes ; tandis qu'au Nord on trouvait l'école des cinq périodes ; l'école des deux enseignements qui distingue entre formulation complète et formulation incomplète ; l'école des quatre enseignements ; l'école des cinq enseignements ; l'école des six enseignements ; l'école qui divise le Mahayana en deux catégories ; et enfin, l'école de "la voie unique".
[...] l'empereur Kammu se rendit au temple du Mont Takao. Il invita plus de dix maîtres des six écoles et des sept grands temples de Nara : Zengi, Shoyu, Hoki, Chonin, Kengyoku, Ampuku, Gonso*, Shuen*, Jikko, Gen'yo, Saiko, Dosho, Kosho et Kambin à venir débattre avec le Maître du Dharma Saicho*. Mais certains furent réduits au silence dès leur première réplique, incapables d'en prononcer une deuxième ou une troisième. Tous baissèrent la tête et joignirent les mains en signe de respect. Les principes de l'école Sanron tels que les deux sortes d'enseignements (note), les trois périodes, les trois tours de la Roue du Dharma  ; les principes de l'école Hosso tels que les trois périodes et les cinq natures  ; les principes de l'école Kegon tels que les quatre enseignements et les cinq enseignements (note), l'enseignement principal et secondaire (note), les six formes et les dix mystères, tous furent réfutés. Ce fut comme lorsque les poutres et les piliers d'une grande demeure s'effondrent, comme si le drapeau fièrement brandi par cette dizaine de moines éminents traînait maintenant dans la poussière.
[...] 2 Au Japon, le moine Tokuichi offre un exemple similaire. Il critiqua sévèrement le Grand-maître* Zhiyi* pour avoir rejeté la classification des enseignements en trois périodes énoncée dans le Sutra Jimmitsu*, en disant que Zhiyi* s'était servi d'une langue de trois pouces (sun) pour détruire le corps [du Bouddha] de cinq pieds (shaku). Le Grand-maître* Saicho* [à son tour] rétorqua à Tokuichi que le Sutra Jimmitsu* avait été introduit en Chine par Xuanzang dans les premières décennies de la dynastie Tang. Et que le Sutra Jimmitsu* était donc arrivé en Chine plusieurs années après la mort de Zhiyi* qui vécut sous les dynasties Chen et Shui. Comment aurait-il pu réfuter un sutra qui ne fut introduit en Chine qu'après sa mort  ? Tokuichi fut non seulement réduit au silence mais sa langue se fendit en huit morceaux, et il mourut.
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

 

 

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