DICTIONNAIRE des TERMES BOUDDHIQUES français, japonais, chinois, sanscrit, pali Esotérisme japonais au XIIIe siècle |
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A l'époque de Nichiren on appelait "ésotériques" les enseignements révélés secrètement qui dépassent la compréhension des personnes ordinaires, par opposition aux doctrines "exotériques" qui sont révélées explicitement. Il est important de ne pas confondre l'ésotérisme japonais avec ce que recouvre ce terme en français qui est souvent synonyme d'occultisme, voire obscurantisme. Il ne relève d'aucune "magie" mais désigne l'impossibilité de comprendre un phénomène par le seul processus mental : il importe d'en faire l'expérience. Au Japon, le bouddhisme ésotérique comprend
deux branches importantes : 2) L'ésotérisme Tendai (taimitsu), ou enseignements ésotériques conservés par l'école Tendai. Ennin (Jikaku) (794-866), troisième Grand-patriarche de l'école Tendai, étudia le bouddhisme ésotérique dans la Chine des Tang et l'incorpora à la doctrine tendai à son retour. A la différence du Shingon de Kukai, l'ésotérisme du Tendai maintient que Shakyamuni et Vairocana sont deux aspects du même Bouddha. Cette école assimile les enseignements exotériques aux trois véhicules et considère l'enseignement ésotérique comme le Véhicule unique. Elle range donc les sutras du Lotus et Kegon dans l'enseignement ésotérique mais, comme ils ne mentionnent ni les mudras ni les mantras qui constituent la voie concrète de la pratique ésotérique, le Tendai les appelle enseignements ésotériques en théorie, tandis qu'il appelle les sutras Vairocana et Kongocho* ésotériques en théorie et en pratique. Ainsi, l'ésotérisme du Tendai prétend que le Sutra du Lotus et le Sutra Vairocana sont égaux en principe, mais que le Sutra Vairocana est supérieur en pratique. Nichiren se proclame "ésotérique" car son enseignement est, en effet, intimement lié à l'expérience et ne peut être compris que de l'intérieur. Tout comme Shakyamuni, Nichiren enseigne à ses contemporains selon leurs capacités spirituelles et mentales et de ce fait laisse "caché" (passe sous silence) ce qu'ils ne peuvent comprendre. Par ailleurs, certains principes, comme, par exemple, celui de non-dualité pouvaient être mésinterprétés. La non-dualité du bouddha et du simple mortel (bompu) pouvait paraître subversive dans une société fortement hiérarchisée, avec le culte de l'empereur.
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