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Extraits de gosho sur

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trois martyrs d'Atsuhara
 

Unis par leur foi courageuse, Hoki-bo, Sado-bo et les pratiquants d'Atsuhara ont démontré la véritable force d'itai doshin. Lorsque itai doshin [un même coeur dans des corps différents] prévaut parmi les hommes, ils sont assurés d'atteindre leur but ; en revanche, s'ils agissent en dotai ishin [un même corps mais des coeurs différents], ils ne peuvent rien réaliser de remarquable. Les littératures confucéenne et taoïste comportent plus de trois mille volumes qui illustrent bien ce principe. Le roi Shang Zhou, à la tête d'une armée de 700 000 soldats, affronta le roi Zhou Wu qui, lui, ne disposait que de 800 hommes. Or, grâce à leur parfaite unité et en dépit de leur infériorité numérique, les hommes de Zhou Wu remportèrent la victoire sur les troupes divisées de Shang Zhou.
[...] Depuis de nombreuses années, vous pratiquez le Sutra du Lotus avec dévotion, et vous avez également fait preuve d'une foi remarquable au cours des récents événements d'Atsuhara. C'est ce que m'ont rapporté Hoku-bo, Sado-bo et bien d'autres. J'en ai informé fidèlement la divinité du Soleil, Tensho Daijin*.
Sur Itai Doshin (Minobu, septembre 1275 à 1280, à Takahashi nyudo)

Même si nous devions, nous aussi, rencontrer des épreuves aussi sévères, nous atteindrons la bodhéité à l'avenir. Nos épreuves actuelles sont comme la cautérisation par le moxa, une douleur minime qui guérit d'un mal plus grave. N'effrayez pas les pratiquants d'Atsuhara, mais encouragez ces fermiers de toutes les façons possibles. Dites-leur d'être à tout moment prêts au pire. Rappelez-leur que des conditions favorables sont exceptionnelles alors que les difficultés ne sont que naturelles. S'ils se plaignent d'avoir faim, parlez-leur de l'enfer de l'état d'avidité. S'ils protestent qu'ils ont froid, décrivez-leur les huit enfers glacés. S'ils vous disent qu'ils ont peur, expliquez-leur qu'un faisan poursuivi par un aigle ou une souris traquée par un chat ne sont pas dans une situation différente de la leur. J'ai répété cela presque tous les jours pendant ces vingt-sept dernières années. Et pourtant, des gens comme Nagoe-no Ama, Shofu-bo, Noto-bo, Sammi-bo (note) et quelques autres, sont si lâches, si fermés d'esprit, si avides et si pleins de doutes que ce fut comme si j'avais versé de l'eau sur de la laque ou découpé du vide.
[...] Il y avait quelque chose de très étrange chez Sammi-bo. Mais craignant que la moindre remontrance fasse croire aux ignorants que j'étais jaloux de sa sagesse, je n'ai rien voulu dire. En définitive, son ambition le poussa à trahir et l'entraîna vers un destin tragique. Si je l'avais réprimandé plus sévèrement, il aurait eu la vie sauve. Je n'ai jamais mentionné cela auparavant car personne n'aurait pu le comprendre. Et même maintenant, les ignorants diront que je dénigre un mort. Si j'en parle, c'est pour l'édification d'autres croyants. Je suis certain que ceux qui persécutèrent les croyants d'Atsuhara ont été effrayés par le destin de Sammi-bo.
Sur les persécutions subies par le Bouddha (Minobu, le 1 février ou 1er octobre 1279 Shijo Kingo)

Déjà, vous ressemblez au Pratiquant du Sutra du Lotus, autant qu'un singe ressemble à un homme ou un gâteau de riz à la lune. Parce que vous avez si vigoureusement protégé les paysans d'Atsuhara, les gens de ce pays vous considèrent comme un traître, comme Masakado à l'ère Shohei (931-938) ou comme Sadato à l'ère Tengi (1053-1058). Tout cela ne vous arrive que parce que vous avez consacré votre vie au Sutra du Lotus. Le ciel ne vous regarde en aucune manière comme un homme qui a trahi son seigneur. De plus, votre petit village a été soumis à des taxes très lourdes, et ses habitants ont été contraints à plusieurs reprises à des travaux forcés, jusqu'à ce que vous n'ayez même plus vous-même de cheval à monter, et que votre femme et vos enfants manquent de vêtements. Pourtant, malgré votre pauvreté, vous vous êtes préoccupé avec bienveillance du Pratiquant du Sutra du Lotus, pensant qu'il devait être assiégé par la neige au fin fond des montagnes, et qu'il devait manquer de nourriture. Si bien que vous m'avez envoyé un kan de pièces de monnaie. Votre offrande est comparable à celle de la femme pauvre qui donna à un mendiant le seul manteau que son mari et elle partageaient, ou à celle de Rida (note) qui donna le millet de sa jarre à un pratyekabuddha. Comme c'est admirable  ! Je vous écrirai encore par la suite.
Le riche Sudatta (Minobu, hiver 1280 à Nanjo Tokimitsu)

 

 

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