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Extraits de gosho sur

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Ojo yoshu
 

Depuis que nous sommes entrés dans l'époque des Derniers jours du Dharma, quels que soient les efforts fournis dans la pratique de tels enseignements, ils n'apportent plus aucun bienfait. De plus, si on mélange de telles pratiques avec la récitation du Nembutsu adressée au bouddha Amida, même le Nembutsu deviendra inefficace et ne nous permettra pas de renaître sur la Terre pure. "Ce n'est pas là une interprétation qui m'est personnelle [à moi Honen]. Le bodhisattva Nagarjuna et le maître du Dharma Tanluan ont rangé tous deux ces pratiques dans la Voie de la pratique difficile. Daochuo les a rejetées en disant que jamais une seule personne n'a atteint l'Éveil grâce à elles et Shandao a affirmé qu'elles n'ont pas le pouvoir de sauver une personne sur mille." Toutes ces citations émanent de maîtres de l'école Jodo et vous pourriez peut-être mettre leur parole en doute. Mais le défunt maître Genshin*, à qui aucun sage des écoles Tendai ou Shingon n'est supérieur à l'époque des Derniers jours du Dharma, dit de même. Il affirme, dans son ouvrage intitulé Ojo yoshu (L'Essentiel pour renaître dans la Terre pure), que les enseignements du bouddhisme, exotériques aussi bien qu'ésotériques, ne sont pas de nature à délivrer des souffrances de la vie et de la mort. De plus, dans un ouvrage intitulé Ojo juin [Définition des dix causes qui permettent de renaître dans la Terre pure] Yokan, de l'école Sanron, est du même avis. Il dit que, si les enseignements des écoles Hokke et Shingon sont totalement rejetés au profit de la récitation exclusive du Nembutsu, dix personnes sur dix, cent personnes sur cent pourront renaître dans la Terre pure." Ces déclarations de Honen suscitèrent d'abord des polémiques avec les moines du Mont Hiei, du To-ji, du Onjo-ji et des sept temples principaux de Nara. Mais la préface du Ojo yoshu parut si convaincante que Kenshin, patriarche du temple du Mont Hiei, fut finalement conquis par la doctrine du Nembutsu et devint un disciple de Honen. [...] Les école Jodo et Zen pouvaient prospérer dans d'autres pays mais, au Japon, il leur aurait été impossible de se développer, même en d'innombrables kalpas, sans l'acceptation du temple Enrakyu-ji [du Mont Hiei]. Mais un moine considéré comme le plus respectable du Mont Hiei, Annen, établit, dans son ouvrage intitulé Kyojijo Ron, une classification des neuf écoles donnant la première place au Shingon, la deuxième au Zen, la troisième à l'école Tendai-Hokke, la quatrième au Kegon, etc. A cause de cette redoutable erreur d'interprétation, l'école Zen parvint à répandre ses enseignements à travers tout le Japon et le pays est au bord de la ruine. Et Honen parvint à propager l'enseignement du Nembutsu, qui fait également peser sur le pays la menace de la destruction, grâce aux opinions exprimées par Genshin* dans sa préface du Ojo yoshu. Le Bouddha parle "des parasites qui, à l'intérieur de son propre corps, dévorent la chair du lion". Comme il a raison  !
[...] Au cours de plus de sept cents ans écoulés depuis l'introduction du bouddhisme au Japon, cinq mille ou sept mille volumes de sutra ont été lus, et l'enseignement de huit ou dix écoles a été professé. Les personnes de sagesse ont été aussi nombreuses que les tiges de riz et de chanvre et ceux qui ont propagé l'enseignement à l'étranger sont aussi innombrables que les tiges de bambous et de roseaux. Et pourtant, parmi tous les bouddhas, il n'en est pas un seul qui soit plus respecté ou dont le nom soit plus souvent invoqué que le bouddha Amida. Cette pratique du Nembutsu fut propagée par Genshin* dans son ouvrage le Ojo yoshu, après quoi un tiers de la population du Japon se mit à pratiquer le Nembutsu. Quand Yokkan écrivit le Ojo Juin [Dix Raisons d'accéder à la Terre pure] et le Ojoko Shiki, les deux tiers de la population de ce pays sont devenus des pratiquants du Nembutsu. Et quand Honen écrivit le Senchaku Shu, tous les Japonais sans exception sont devenus adeptes du Nembutsu. Ainsi, ceux qui récitent le nom du bouddha Amida aujourd'hui ne sont aucunement les disciples d'une seule personne.
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

Toutefois, même les personnes qui ont oublié ces bienfaits, si elles rencontrent un bon ami bouddhique, verront refleurir les racines du bien plantées dans leurs vies antérieures. Mais si elles rencontrent un mauvais ami, elles perdront leur véritable esprit de recherche."(réf.) C'est probablement ce qui est arrivé à deux hommes éminents d'un passé relativement récent, les grands maîtres Ennin* et Enchin de l'école Tendai. Ils se sont opposés aux enseignements de Zhiyi* et de Saicho*, qui étaient pourtant leurs bons amis bouddhiques, et leur ont préféré de mauvais amis comme Shubhakarasimha* et Amoghavajra*. Et de nombreux maîtres de notre époque se sont laissés tromper par l'introduction de l'ouvrage de Genshin* Ojo yoshu (L'Essentiel pour renaître dans la Terre pure), qui les a conduits à perdre le véritable esprit de recherche. Ils se sont détournés du Sutra du Lotus pour aller vers les enseignements provisoires liés au culte d'Amida. Ils font partie de ceux qui "préfèrent ce qui est petit à ce qui est grand." (note) A en juger par les exemples du passé, ils tomberont probablement dans les trois mauvaises voies pour y souffrir à l'avenir pendant d'innombrables kalpas. Ce sont des personnes de ce genre que décrit le passage d'un écrit de Zhiyi* : "La rencontre d'un mauvais ami leur fait perdre leur véritable esprit de recherche."
Les Quatre Etapes de la foi (Minobu ; 10 avril 1277 (  ? ) à Toki Jonin)

 

 

 

 

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