DICTIONNAIRE des TERMES BOUDDHIQUES français, japonais, chinois, sanscrit, pali Production conditionnée |
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La coproduction conditionnée, parfois appelée coproduction conditionnelle : pratītyasamutpāda ; paṭiccasamuppāda ; origine conditionnée ; concept de conditionnalité, de dépendance, de réciprocité. |
Provenant
de la vie antérieure (cause karmique) Les deux premiers chaînons des liens causaux* sont ceux d'avant la naissance 1 et 2) - L'obscurité fondamentale est celle qui, dans l'existence précédente, n'a pas permis l'Éveil. La réaction, la conséquence de ce manque d'Éveil est le karma qui, à son tour, va déterminer les circonstances de la renaissance. 3) La pré-conscience est celle de l'embryon. C'est la loi qui joue au moment de la conception. Pourquoi la renaissance va s'effectuer grâce à la rencontre de tels ou tels parents. Il ne s'agit nullement d'un "choix" d'une quelconque âme ou entité immortelle. C'est la loi de causalité seule qui est en jeu. Le terme vijnana (conscience embryonnaire) marque le tout premier pas d'une nouvelle vie autonome. Les cellules de l'embryon "savent" de quelle façon elles doivent se développer. 4) Vient ensuite l'incarnation proprement dite (nom-et-forme). Le nom précède la forme au sens où un schéma de développement (appartenance à une espèce, etc.) est antérieur à la division cellulaire qui va donner le nouvel être doté des six entrées : les cinq organes des sens et le mental. Les noms et forme sont ce qui constitue un individu en tant qu'entité autonome. 5, 6, 7) Les six entrées parviennent à maturité, et acquièrent leur autonomie par le contact avec le monde extérieur. D'emblée ce contact est perçu comme agréable, désagréable ou neutre. C'est ce qu'on traduit par sensation. Tout contact avec la vie alterne les sensations agréable / désagréable qui évoluent en jugement de valeur bon / mauvais et plus tard bien /mal, dichotomie qui nourrit tant d'opinions faussées quand elles s'inscrivent dans un dogme. C'est le fameux "ce qui est bon pour le chat n'est pas bon pour la souris quand il la mange". 8) Les sensations conditionnent les désirs, un élan vers les objets agréables un évitement des objets de souffrance. Les sensations agréables vont faire naître l'amour. C'est ce qui nous fait dire "j'aime" ou "je n'aime pas". C'est également ce qui va produire la souffrance. Quand le bouddhisme parle de la souffrance de la naissance il ne s'agit pas uniquement des quelques instants pénibles au moment de l'expulsion de l'enfant. Le sanskrit emploie le terme trsna, la soif. Certains vont jusqu'à parler d'avidité. C'est à ce niveau que l'être humain est confronté à des choix. Si l'appétit de vie est un formidable moteur d'évolution son dysfonctionnement (anorexie ou boulimie physique et psychique) peut être catastrophique. Le manque (la frustration) est, dans tous les cas, une source de souffrances. 9et 10) Pour étancher la soif-désir l'être vivant cherche à s'approprier l'objet convoité. Par là il devient dépendant de l'objet du désir ; certains vont jusqu'à s'aliéner totalement. Cet attachement à quelque chose d'impérmanent que l'on voudrait "garder pour toujours" est non seulement une grande source de désillusions c'est la trame même de notre vie, c'est ce qui tisse notre existence par une série d'actes qui créent le karma futur. 11 et 12) Les deux derniers chaînons font la transition entre cette existence et l'existence suivante. Le comportement actuel (pensée, paroles, actions) conditionne une nouvelle vie (naissance, vieillesse) et la mort. Voir l'article sur la co-production transcendente |