DICTIONNAIRE des TERMES BOUDDHIQUES

français, japonais, chinois, sanscrit, pali

Hon 本 et Shaku

http://fraughtwithperil.com/rbeck/2008/05/21/conflating-buddhist-terms-hon-and-shaku/

Dans le contexte bouddhique hon 本 se réfère à la source ou l'origine alors que shaku 迹 signifie "trace", "empreinte", "ce qui se manifeste". Hon 本 est souvent traduit abusivement par Véritable et shaku 迹, tout aussi abusivement, par théorique ou provisoire. Ces traductions mènent à des distorsions de sens et des confusions avec des concepts voisins.

Il convient de distinguer :

1 ) Honmon 本門 / Shakumon 迹門 : hon, 本 se réfère à la source ou l'origine alors que shaku, 迹 signifie trace ou empreinte. Dans le Sutra du Lotus les 14 premiers chapitres sont considérés comme la "porte de la trace" et les 14 chapitres suivants comme la "porte de la source". Les concepts pali les plus proches seraient abhi (supérieur) et sankhata (fabriqué, produit).

2) Honji, 本地 / Suijaku, 垂迹 : s'emploie pour parler du syncrétisme entre le bouddhisme (bouddhas, bodhisattvas et devas) et différentes déités kami shin / jin, 神 du shintoïsme 神道. Les kamis sont considérés comme des "traces" ou des manifestations d'entités bouddhiques.

3) Honbtusu, 本仏 / Shakubutsu, 迹仏: Honbutsu ou Bouddha Originel (Atemporel) se réfère au Shakyamuni de la deuxième moitié du chapitre XV, du chapitre XVI en entier et de la première moitié du chapitre XVII du Sutra du Lotus; c'est le Bouddha qui a atteint l'Éveil dans un passé inconsurablement lointain. Il correspond à l'Adhibuddha, le Bouddha Atemporel. Shakubutsu est le Bouddha de la "Trace" (manifestation) et se réfère au Shakyamuni qui atteignit l'Éveil dans ce monde. Il n'y a pas de termes pour "Bouddha de la Trace" ni en sanskrit ni en pali.

4) Hosshaku Kempon, 発迹顕本: signifie littéralement "fermer la trace et montrer la source". Cela s'applique à la révélation faite par Shakyamuni, dans le chapitre XVI, sur son atteinte de l'Éveil dans un passé incommensurable.

5) Hongaku, 本覚 / Shikaku, 始覚 est un concept proche du précédent. Kaku, 覚 signifie "quitter l'illusion", s'éveiller. Dans ce contexte, hon, 本 signifie "originel" au sens d'inné, inhérent, authentique, non-acquis, non-produit, non-manifeste. Cela s'applique aux vertus que nous possédons naturellement, qui ne sont pas surajoutées; ce sont, en quelque sorte des talents innés. Shi, 始 signifie littéralement "commencer", "entrer dans". Dans ce contexte, shi indique un point de départ et traduit l'accès à la bodhéité, la prise de conscience de l'Éveil, la maîtrise d'une stratégie. En d'autres termes, shi s'applique à des mérites acquis plutôt qu'à une capacité innée. Le Pabhassara Sutta (Lumineux) explique que la citta, "l'intelligence du coeur" (la spiritualité) est originellement pure et lumineuse mais devient souillée. C'est pourquoi la réalité que nous expérimentons est impure, stressante et basée sur des conceptions erronées. Les mérites acquis, tels que la discipline morale, la patience, les soins médicaux, l'exercice d'un art, la sagesse, la bienveillance et la compassion, sont des stratégies pour faire face à des situations anxiogènes. Ce sont comme des analgésiques destinés à soulager une douleur.

En Conclusion :

Honmon
本門 est le bouddhisme de Hongaku 本覚, la porte menant à notre Vertu originelle, par opposition à Shakumon, 迹門, le bouddhisme de Shikaku, 始覚, une pratique d'acquisition de mérites pour traiter les symptômes nés de l'obscurité fondamentale (mumyo)

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