Hachiman est le dieu shinto
de la guerre, et le protecteur du Japon et du peuple japonais. Il protège
plus particulièrement les guerriers, notamment les archers, ainsi
que les agriculteurs et les pêcheurs. Il est révéré
aussi bien par les puissants que par les gens du commun. Après
l’arrivée du bouddhisme au Japon, Hachiman
incarne le rapprochement de la religion indigène shinto et du bouddhisme.
Au début de la période Heian (794-1185),
la cour impériale lui donne le nom de Grand Bodhisattava (Dai
Bosatsu). C’est un des premiers exemples de la fusion d’éléments
shinto et bouddhiques. Plusieurs statues le représentent en tenue
de moine bouddhiste, signe de son acceptation des enseignements bouddhiques.
Vers le milieu du IXème siècle, Hachiman est révéré
comme protecteur de la capitale et de la lignée impériale,
et, plus tard, avec l’ascension de la classe des samouraïs,
il est vénéré tout particulièrement par le
clan Minamoto (Genji).
A la fin du XIIème siècle, Minamoto no Yoritomo, le fondateur du shogunat de
Kamakura , bâtit un sanctuaire de Hachiman
à Tsurugaoka, Kamakura.
Avec l’extension du pouvoir samouraï, le culte de Hachiman
se répand à travers l’ensemble du Japon, non seulement
chez les samouraïs,
mais aussi dans la paysannerie, où il est considéré
comme un protecteur de l’agriculture.
Nichiren présente Hachiman comme une personnification de la fonction
de fertilité du sol. Dans une lettre intitulée Le
grand Bodhisattva Hachiman, qui lui est attribuée, il
identifie Hachiman comme une manifestation
du Bouddha Shakyamuni et non du Bouddha Amida,
comme le croyaient beaucoup de gens de Kamakura.
On sait aussi que Nichiren apostropha Hachiman
lors de la persécution de Tatsunokuchi,
le sommant d’apporter son aide au Pratiquant
du Sutra du Lotus, qualité que se donne Nichiren (ce récit
figure dans Les
actions du Pratiquant du sutra du lotus). Nichiren a inscrit
le nom de Hachiman sur le Gohonzon.
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