La bonne fortune en cette vie

(Les bienfaits dans cette vie)

Lettres et traités de Nichiren Daishonin. ACEP - vol. 5, p. 207; SG* p.658
Gosho Zenshu p. 1529 - Gense kaho gosho (Nanjo dono gohenji)

Minobu, le 19e jour du 1er mois 1276, à Nanjo Tokimitsu

 

Au début du printemps, votre messager m'a remis vos voeux de Nouvel An. Je vous envoie, pour ma part, mes voeux les plus sincères. J'ai reçu vos divers cadeaux, y compris soixante-dix gâteaux de riz, un fût en bambou de saké, la charge d'un cheval de pommes de terre, un sac en papier d'algues séchées, deux bottes de radis, et sept ignames. Une telle offrande est preuve d'une profonde sincérité.

On lit dans le huitième volume du Sutra du Lotus : "Ses souhaits ne resteront pas sans réponse, et il obtiendra en rétribution la bonne fortune en cette vie même."(réf.) On y lit aussi  : "En vérité, il obtiendra des rétributions visibles dans sa vie présente."(réf.) Le Grand-maître* Zhiyi* déclare  : "Le Fils du Ciel ne prononce pas un seul mot en vain."(réf.) et "Les paroles du roi du Dharma sont exemptes de tout mensonge."(réf.)

Un dirigeant sage ne ment jamais, même si dire vrai doit provoquer sa perte. A plus forte raison le Bouddha Shakyamuni ne parlerait-il jamais de manière trompeuse  ! Lorsqu'il était le roi Fumyo, il revint au palais du roi Hanzoku parce qu'il observait le précepte interdisant le mensonge. Lorsqu'il rencontra le roi Kali, il déclara que ceux qui ne disent qu'une petite partie de la vérité ou qui disent de grands mensonges tomberont en enfer. De plus, le Sutra du Lotus est celui dans lequel le Bouddha lui-même déclare : "L'Honoré du monde a longtemps exposé ses doctrines et maintenant doit révéler la vérité"(réf.)  ; de plus, il fut enseigné à l'Assemblée où le bouddha Taho et tous les autres bouddhas des dix directions étaient réunis, comme Nitten, Gatten et les Etoiles innombrables, tous en rangs côte à côte. Si le Sutra du Lotus comportait le moindre mensonge, en quoi d'autre les gens pourraient-ils avoir confiance ?

Une personne qui offre, à un Sutra aussi magnifique, ne serait-ce qu'une fleur ou un bâton d'encens, a servi dix milliards de bouddhas dans ses existences précédentes. De plus, à l'époque des Derniers jours du Dharma du Bouddha Shakyamuni - lorsque le monde est dans le chaos, et quand le souverain, ses ministres et le peuple, vouent tous la même haine au Pratiquant du Sutra du Lotus, au point qu'il est contraint de vivre comme un poisson dans une mare en période de sécheresse, ou comme un daim poursuivi par des chasseurs - celui qui rend visite au Pratiquant obtiendra des bienfaits bien plus grands que tous ceux qu'il aurait pu acquérir en servant par l'esprit, la parole et l'action, durant tout un kalpa, le Bouddha Shakyamuni de son vivant. Tout cela ressort clairement des paroles d'or du Bouddha. Le soleil est brillant et la lune lumineuse. Les mots du Sutra du Lotus sont également brillants et lumineux, radieux et éclatants comme le reflet d'un visage dans un miroir poli, ou l'image de la lune se reflétant à la surface d'un étang d'eau pure. Puisqu'il en est ainsi, comment le décret du Bouddha "Il obtiendra en rétribution la bonne fortune dès cette vie même", ou son édit, "En vérité, il obtiendra des rétributions visibles en sa vie présente"(réf.), pourraient-ils se révéler faux uniquement pour vous, Nanjo Shichiro Jiro* ? Le Bouddha a déclaré que, quand bien même le soleil se lèverait à l'Ouest, quand bien même la lune sortirait du sol, on ne pourrait jamais trouver de mensonge dans ses propos. Par conséquent, l'esprit de votre défunt père est, sans aucun doute, maintenant en présence du Vénéré Shakyamuni, et vous-même recevrez de grands bienfaits en cette vie. Comme c'est merveilleux, comme c'est magnifique !

Nichiren

Le dix-neuvième jour du premier mois de la deuxième année de Kenji (1276)

ARRIERE-PLAN. - Nichiren Daishonin écrivit cette lettre au Mont Minobu, le dix-neuvième jour du premier mois, en 1276, alors qu'il était âgé de cinquante-cinq ans. Le destinataire de ce texte était Nanjo Tokimitsu, l'un des disciples les plus convaincus de Nichiren Daishonin, et qui vivait dans le village d'Ueno, district du Fuji, province de Suruga.
Nanjo Tokimitsu avait commencé très jeune la pratique du bouddhisme de Nichiren Daishonin. Les morts prématurées de son père et de son frère aîné le contraignirent à assumer la fonction héréditaire d'intendant du village d'Ueno, alors qu'il avait moins de vingt ans. Quand il reçut cette lettre de Nichiren Daishonin, il avait tout juste dix-sept ans.
Nichiren Daishonin s'étant retiré au Mont Minobu en 1274, son disciple direct, Nikko Shonin, prit ensuite la direction des activités de propagation, concentrant ses efforts dans les provinces de Suruga, Kai et Izu. Très vite, la foi se répandit également dans d'autres provinces. Nanjo Tokimitsu, qui était proche de Nikko Shonin et le respectait comme son propre maître, le soutint pleinement dans ces efforts constants. Lorsque le mécontentement officiel devant le nombre croissant de convertis culmina avec la Persécution d'Atsuhara en 1279, Tokimitsu, en prenant de grands risques personnels, usa de son influence pour protéger les autres croyants. Sa femme et lui ne cessèrent de faire des offrandes à Nichiren Daishonin, même pendant une période d'extrême pauvreté résultant d'impôts exceptionnellement lourds levés sur le domaine de Tokimitsu, pour le punir d'avoir apporté son soutien aux disciples de Nichiren Daishonin. Dans les années qui suivirent, il redevint prospère et fit don à Nikko Shonin du terrain sur lequel est construit de nos jours le temple Taiseki-ji. (Commentaire ACEP)

En anglais : Good Fortune in This Life

- http : //www.sgilibrary.org/view.php?page=654&m=1&q=Good%20Fortune%20in%20This%20Life
- commentaires : http : //nichiren.info/gosho/bk_GoodFortuneLife.htm

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